Mero est raccompagné à l'auberge. Le seigneur pirate, bien qu'homme de pouvoir impitoyable, fait preuve d'un honneur inattendu. Dans un silence pesant, le trajet de retour se déroule, mais une étrange sensation de soulagement envahit Mero. Le seigneur pirate, respectant ce qu'il semble être son propre code d'honneur, lui permet de quitter la demeure sans violence, honorant l'accord tacite qu'ils ont négocié. Cette rare once d'honneur dans un monde aussi chaotique laisse Mero à la fois perplexe et soulagé.
À l’auberge, un calme étrange règne, comme si l’atmosphère du monde extérieur avait laissé une empreinte dans ce lieu censé être un refuge. En entrant, Mero aperçoit Maître Antonin et Leila, qui semblent discuter discrètement. Leurs regards se portent sur lui avec de la préoccupation dans leurs yeux. Le silence, encore une fois, semble se faire entendre, comme si chacun attendait que l’autre parle. Mais il est désormais évident que ce qui s’est joué dans l’ombre du seigneur pirate n’est que le commencement d’une série d'événements bien plus complexes.
Maître Antonin, d’une voix calme mais empreinte de préoccupations, prend la parole dès l’arrivée de Mero. "Qu’est-il arrivé ? Où avez-vous été emmené ? Vous as-t-ont fait du mal" Les questions, pèsent lourdement dans l’air.
Mero dévisage Maître Antonin avant de tourner son regard vers sa nourrice. Un poids immense repose sur ses épaules. Il sait qu’il doit leur révéler l’ampleur de la situation. D’une voix grave, il dit : "J’ai des choses extrêmement importantes à vous dire. Allons dans la chambre."
Maître Antonin et Leila échangent un regard discret mais interrogateur. Un silence lourd s’installe entre eux, chacun comprenant que ce que Mero a à dire dépasse de loin le cadre d’une simple aventure quotidienne. Maître Antonin acquiesce lentement, son visage durci par une inquiétude qu’il ne cherche pas à dissimuler. "Très bien, allons dans la chambre. Nous parlerons là-bas." Leila, elle, reste silencieuse, mais son visage est marqué par une inquiétude palpable.
Le chemin vers la chambre de Mero se fait dans un silence tendu, une tension presque palpable. Une fois la porte refermée derrière eux, l’air semble devenir encore plus lourd, comme si la pièce elle-même se chargeait des événements qui se sont déroulés. La chambre, autrefois un simple lieu de repos, devient maintenant un sanctuaire d'incertitudes et de secrets. Mero se sent observé, pesé, et chaque mot à venir portera en lui un poids considérable.
Maître Antonin fixe Mero avec une intensité inhabituelle, son regard perçant. "Parle," dit-il, sa voix ferme mais emplie d’une curiosité inquiète. "Il est évident que quelque chose de grave s’est passé."
Le silence s’étend, lourd, et ce sont les mots de la nourrice de Mero qui brisent enfin cette tension, bien que sa voix ne parvienne pas à masquer l’inquiétude : "Qu’est-ce qu’il s’est passé ?" Les mots flottent dans l’air, suspendus, et Mero comprend que ce moment marque un tournant crucial. Il doit désormais révéler toute la vérité.
"Durant la journée, j’ai reçu des cadeaux d’enfants," commence-t-il, la voix grave. "Par politesse, je les ai acceptés. Cependant, ces cadeaux venaient de la fille du seigneur pirate local. À la librairie, j’ai été enlevé par ses hommes. Ils m’ont fait comprendre qu’accepter des cadeaux d’une jeune fille était une acceptation à se marier. Ils ont voulu me marier de force à cette fille. J’ai réussi à m’en sortir en promettant de me fiancer à elle, mais j’ai insisté pour obtenir votre accord."
Le silence qui s’installe après ces révélations est presque insupportable. Maître Antonin, les bras croisés, observe Mero avec une attention scrutatrice, son regard sombre à la fois perplexe et absorbé dans une concentration intense, cherchant à comprendre comment une telle situation a pu se développer.
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Leila, visiblement sous le choc, s’assoit dans un coin, ses mains serrées sur ses genoux. Elle semble autant soulagée que préoccupée, consciente que cette révélation ne fait qu’ouvrir la porte à des dangers plus grands.
Maître Antonin prend une grande inspiration, se redressant lentement. "Tu as bien fait de ne pas accepter immédiatement. C’est un piège vieux comme le monde. Les cadeaux d’une fille, surtout d'une fille de cette famille, sont un signe fort dans leur culture. Une promesse d’engagement." Il marque une pause, et son visage s’assombrit encore davantage. "Ce que tu as fait, en invoquant ton âge et la nécessité de mon accord, c’était intelligent. Tu as bien joué. Mais cela ne veut pas dire que la situation est réglée."
Il fixe Mero, son regard désormais chargé de gravité. "Si le seigneur pirate accepte ton argument, cela sera une victoire pour toi. Mais... attention à ne pas trop provoquer cette famille. Ils ont leurs propres codes d’honneur, et si tu les franchis trop brutalement, il pourrait y avoir des conséquences."
Maître Antonin fait une pause, scrutant Mero une dernière fois, comme pour sonder ses intentions. "Pour l’instant, tu dois rester calme et suivre le protocole. Nous devons obtenir une rencontre officielle, soit avec le seigneur pirate, soit avec un représentant. Et surtout, ne jamais sous-estimer la portée des coutumes locales. Si un mariage de cette nature devait avoir lieu, il faudrait que ce soit sous des conditions qui préservent ta dignité et la nôtre."
Leila, d'une voix douce mais teintée de préoccupation, intervient à son tour. "Ne vous inquiétez pas. Nous allons gérer cela."
Maître Antonin acquiesce et se tourne de nouveau vers Mero, son regard toujours aussi grave. "Tu as fait un pas important. Maintenant, nous devons décider de la meilleure façon de gérer cette situation. Il faut prendre l’initiative, mais avec prudence. Aucune précipitation. Compris ?"
La tension est palpable, mais à travers ses paroles, Mero ressent qu'il n'est plus seul face à cette épreuve. Mais malgré l'appui de Maître Antonin et Leila, il sait que la suite de son aventure est plus incertaine que jamais.
Mero acquiesce lentement, son esprit en proie à un tourbillon de réflexions. "Oui, maître, je comprends."
Maître Antonin le fixe un instant, un léger soupir d'acceptation s’échappant de ses lèvres. L'air de satisfaction qui se lit sur son visage ne fait qu’ajouter au poids de la situation. "Bien. Il est crucial que nous restions prudents dans les jours à venir. Chaque mouvement doit être mesuré. Nous devons évaluer nos options avec soin. Si cette promesse de fiançailles doit se concrétiser, tout doit être conforme à nos propres coutumes, sans jamais perdre de vue nos priorités."
Il se tourne ensuite vers Leila, puis se pose de nouveau sur Mero. "Nous devons aussi réfléchir à la manière de consolider notre position ici. Ce ne sera pas facile, mais j'ai confiance en ta capacité à naviguer dans cette mer de troubles, tant que tu demeures calme et rationnel."
Leila, dont l'inquiétude s'est légèrement estompée, hoche la tête, un semblant de sérénité revenant dans son regard. "Nous surmonterons cette épreuve, comme toutes les autres."
Maître Antonin se redresse alors, sa posture imposante remplissant la pièce d'une autorité palpable. "Il est encore tôt, mais il faut que nous trouvions un moyen de rencontrer ce seigneur pirate. En attendant, il est impératif que tu te montres moins présent en public. Et surtout... ne plus accepter de cadeaux sans réfléchir."
Il le fixe une dernière fois, son regard empreint d’une gravité particulière, puis fait un geste, signifiant qu’il est temps de se préparer à partir. "Avance toujours, mais avec discrétion."
Le poids de ces mots reste suspendu dans l'air. La situation est fragile, mais Mero peut sentir, à travers l’autorité de son maître et la sollicitude de Leila, qu’il n’est pas seul. La route qui s’étend devant lui est semée d’embûches, mais un chemin se dessine progressivement sous ses pas prudents.
Le lendemain, l'atmosphère à l’auberge est chargée d’une tension palpable. Les hommes du seigneur pirate ont pris position autour du bâtiment, leur présence imposante. Mero est le seul à n’avoir pas l'autorisation de sortir. Ses pas résonnent dans l’auberge déserte, une solitude pesante s'étendant dans chaque recoin.
Son maître et sa nourrice sont partis à l’aube, leur destination inconnue, à l’exception d’un seul but : rencontrer le seigneur pirate. Le silence qui pèse sur l'auberge semble presque suffocant. Mero ne peut s'empêcher de se sentir piégé, comme un oiseau dont les ailes sont réduites à l’impossibilité de voler. Chaque minute qui passe semble s’étirer comme une éternité. Que feront-ils ? Quel sera l'issue de cette rencontre ? L’incertitude est encore plus lourde que la veille.