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L'Arrivée au Port

Le bateau commence à ralentir, et la mer devient plus calme à mesure qu'ils se rapprochent du port. L'odeur de la terre, bien qu’encore distante, commence à s’imprégner dans l’air frais du matin. Mero, qui observe l'horizon depuis le pont, ressent un mélange de curiosité et d'appréhension. Après plusieurs jours en mer, il est impatient de poser le pied sur la terre ferme, mais il sait que cette escale est aussi un moment de transition. Ce n'est pas l'Empire qu'il rejoint, mais une ville qui incarne la diversité et les contrastes du monde.

Le capitaine fait son annonce alors qu’il descend vers le groupe, un ton sérieux dans la voix.

— "Nous allons accoster dans quelques heures, et nous aurons quelques jours pour refaire les stocks. Vous pourrez tous descendre à terre, mais souvenez-vous des règles de ce port : le respect des lois locales est impératif. Aucun conflit ne sera toléré, et quiconque mettra en danger cette escale se verra exclu de l’équipage. Cela concerne aussi bien vous que les marins."

Le capitaine se tourne alors vers Mero et les autres, leur faisant signe de se préparer.

— "Il faudra être sur vos gardes ici, Mero," ajoute le capitaine en baissant légèrement la voix. "Ce port est un carrefour de peuples et de cultures. Ce n’est pas l’Empire. Ici, tout le monde se regarde en travers, et l’on garde ses distances."

Le bateau continue de se rapprocher des rives, et Mero peut déjà apercevoir les premiers bâtiments au loin, leurs contours flous mais imposants. Il ne s’est jamais aventuré si loin de son archipel, et l’idée d’explorer un endroit aussi diversifié et inconnu pique sa curiosité.

La nourrice, bien que légèrement inquiète pour la sécurité de Mero dans un endroit inconnu, garde son calme. Elle s’assure qu'il est prêt pour descendre à terre et lui donne quelques conseils sur la prudence à adopter, en veillant à ce qu’il respecte la dignité et les coutumes locales.

— "Rappelle-toi, Mero," dit-elle doucement, "ce n'est pas l'Empire. Ici, tout est plus libre, mais il y a aussi plus de dangers invisibles. Soyez respectueux de tout le monde, peu importe d'où ils viennent. Et surtout, ne t’éloigne pas trop."

Mero observe la scène avec émerveillement, son cœur battant un peu plus vite à chaque minute qui passe. La ville qui se profile devant lui est un contraste frappant avec les paysages de son royaume insulaire. Les quais sont grouillants de vie, et il peut déjà voir des gens de tous horizons se mêler dans un ballet bien rodé, chacun ayant son rôle à jouer, les visages fatigués mais animés par la hâte des affaires maritimes.

L'odeur des épices, des fruits tropicaux, et de la mer salée lui titille les narines. Ce n'est pas comme les effluves familiers de Sel, la brise saline de ses îles ou la douceur de la végétation insulaire, mais un mélange vibrant de choses qu'il n’a jamais connues. La ville semble respirer, vibrer avec un rythme qui lui est étranger, mais fascinant. Il s’imagine déjà déambulant dans les ruelles étroites, découvrant les saveurs et les sons qui lui sont inconnus.

Les maisons, colorées dans des tons qu'il n'a jamais vus sur les rivages de son royaume, sont construites d'une manière qui semble beaucoup plus hétéroclite, comme si chaque quartier avait son propre langage visuel. Des murs peints en rouge, jaune et bleu vif, des fenêtres ornées de rideaux faits à la main et des toits plats qui se fondent dans la mer environnante. C'est un véritable patchwork de cultures, et Mero sent son esprit s’éveiller à ce nouvel univers.

Les hommes et les femmes sur les quais sont tous occupés à charger et décharger des cargaisons de toutes sortes : sacs de riz, amphores remplies d’huile d’olive, barils de thé, et bien d’autres produits qu'il n'a jamais vus dans son pays. Des cris résonnent de part et d'autre, et des chariots transportent des marchandises vers des entrepôts aux façades usées. Certains marins se hèlent entre eux dans des langues qu'il peine à comprendre, d'autres passent en silence, concentrés sur leur travail.

Le son des cordages grinçant contre les mâts des bateaux se mêle aux bruits de pas pressés des marchands qui se dirigent vers leurs destinations. Le bruit est constant, et l’énergie de la ville semble déborder des quais pour envahir l’air lui-même.

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Tout en observant ce spectacle, Mero se sent de plus en plus perdu dans cette mer de gens et de sons. La nourriture, les marchés, les discussions dans des langues qu’il ne comprend pas, tout cela semble si éloigné de ce qu’il connaît. Mais il est aussi excité à l'idée de découvrir ce monde si vaste, si plein de promesses.

Il entend le cri du capitaine qui, en se préparant à débarquer, donne des instructions à l’équipage. La nourrice s'apprête à descendre du bateau avec lui, et son tuteur, tout en restant dans son rôle d’autorité, se prépare à superviser cette étape avec une vigilance accrue.

La porte du bateau s'ouvre enfin, et le sol du port se révèle sous les pieds de Mero. C'est un premier pas dans un monde nouveau, et même s’il n’a aucune idée de ce qui l’attend, une excitation douce l’envahit. C’est l'inconnu qui se déploie devant lui, un territoire qu'il devra apprivoiser avant de rejoindre l'Empire. Mais pour l'instant, ce n’est qu’une escale, un souffle entre la mer et la terre.

Avant de suivre sa nourrice et son tuteur à terre, Mero prend une dernière grande inspiration, tentant de graver dans sa mémoire chaque image, chaque son, chaque odeur qui compose ce port.

— Maitre Antonin, quel est le budget pour cette étape ? Mero demande

Maître Antonin réfléchit un instant avant de répondre à Mero, son regard se perdant dans l'horizon lointain comme s'il pesait les réponses possibles.

"Le budget nécessaire pour cette étape dépend de plusieurs facteurs, Mero. Tout d'abord, il faut considérer les coûts liés à l'approvisionnement en eau et en vivres, essentiels pour le trajet restant. Une escale dans un port comme celui-ci peut être relativement coûteuse, surtout si nous avons besoin d'acheter des denrées rares ou des produits locaux qui ne peuvent être trouvés ailleurs. Les ports indépendants comme celui-ci sont souvent un peu plus chers, mais ils offrent une grande diversité de marchandises."

Il marque une pause et ajoute, en baissant légèrement la voix pour que seuls Mero et ses accompagnants l'entendent.

"Ensuite, il y a la question des taxes imposées par les autorités locales. Dans certaines villes marchandes, les étrangers doivent payer des droits de passage pour pouvoir séjourner ou commercer. Bien que cette ville interdise les violences, elle reste un centre d’échanges, et le commerce est florissant grâce aux divers peuples qui y passent. Cela implique donc des frais administratifs, mais aussi des dépenses pour garantir notre sécurité et celle du navire pendant notre séjour."

Maître Antonin se tourne vers Mero, son regard se durcissant légèrement, une touche d'autorité dans sa voix.

"Enfin, il faudra aussi prendre en compte le logement et les services pour nous trois : l'équipage, votre nourrice, et vous. Les marins, eux, ont des arrangements à part pour leur séjour, mais il est crucial que nous restions discrets sur notre statut, en particulier dans un port aussi cosmopolite. Il nous faudra peut-être investir dans une petite demeure ou des espaces protégés pour garantir que notre séjour se déroule dans la sécurité et la discrétion. Un total approximatif pour cette escale pourrait avoisiner les deux ou trois pièces d'or, selon les dépenses imprévues."

Maître Antonin reprend son souffle, l'air plus calme.

"Ne vous inquiétez pas, Mero. Le budget est bien préparé et géré. Si nous devons ajuster en fonction des besoins immédiats, je veillerai à ce que tout soit sous contrôle."

Je voulais dire, combien ais-je le droit de dépenser ? Mero répond

Maître Antonin fronce les sourcils, réfléchissant un instant avant de répondre avec une certaine réserve.

"Ah, je vois. Vous vous demandez combien vous êtes autorisé à dépenser, et non pas combien cela coûtera. C'est une bonne question, Mero. En tant qu'élève de l'Empire et étant en voyage, vous avez une allocation, mais elle est limitée."

Il baisse légèrement la voix pour que seuls Mero et les proches présents l'entendent.

"Le budget qui vous est alloué pour cette escale est assez restreint. En tant que noble, vous avez un droit d'accès à certains services de base, comme l'eau et la nourriture, mais les dépenses personnelles sont à éviter. Votre allocation pour cette escale ne dépasse pas une demi-pièce d'or, ce qui suffira pour des achats modestes. Les autres dépenses, comme le logement et la sécurité, sont à la charge de l'Empire et de vos tuteurs."

Il marque une pause, son regard se faisant plus sévère.

"Je vous conseille de bien réfléchir avant de faire des achats. L'Empire attend de vous que vous fassiez preuve de discrétion et de modération. Dépenser au-delà de ce qui est nécessaire pourrait non seulement vous mettre dans une situation délicate, mais aussi attirer des regards indésirables. Si vous avez besoin de quelque chose de particulier, je suis là pour gérer cela et veiller à ce que cela reste dans les limites."

Maître Antonin se redresse alors, son ton redevient plus autoritaire.

"Respectez ces règles, Mero, et vous serez toujours en sécurité. Rappelez-vous que l'Empire accorde des privilèges à ceux qui savent les utiliser à bon escient."

Merci, Maître. Il est un peu déçu de ne pas pouvoir dépenser plus, mais il ne le montre pas. Eh bien, allons-y, dit-il.