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L'Empire de Mor - Mero [French]
Découverte des quartier de la ville

Découverte des quartier de la ville

Le lendemain matin arrive avec la lumière du jour, et le navire reprend son voyage, les marins recommençant leur travail sous le commandement du capitaine. Les cours reprennent, mais Mero sait qu'il doit encore s'adapter à cette nouvelle vie qui, bien que pleine de contraintes, lui ouvre des portes sur de nouvelles perspectives.

Après un petit-déjeuner rapide mais nourrissant, Mero se prépare pour une nouvelle journée d'exploration. Le port est encore en effervescence, les marchands installent leurs étals, et la ville semble se réveiller lentement sous la lumière du matin.

Maître Antonin, toujours aussi calme et méthodique, rassemble les élèves et donne ses instructions pour la journée. Aujourd'hui, c'est le moment d'explorer les différentes cultures qui coexistent dans cette ville cosmopolite. Mero se sent excité à l'idée d'apprendre plus sur les habitants de cette ville qui n'appartient à aucun empire, mais qui vit grâce au commerce international.

Ils quittent le port et se dirigent vers le cœur de la ville, là où les rues sont larges, bordées de bâtiments aux façades multicolores. Mero remarque tout de suite l'influence de nombreuses cultures étrangères. Des marchands venus d'outre-mer vendent des tissus aux motifs exotiques, des poteries aux formes inédites, et des épices qui embaument l'air.

Le groupe se dirige d'abord vers le quartier Ponj, où des temples aux toits en pagode s'élèvent entre les maisons en bois. Là, les rues sont plus étroites, mais l'animation est palpable. Des femmes en kimonos vendent des broderies tandis que des hommes âgés jouent aux échecs sur des tables en bois usé. Mero est captivé par l'atmosphère qui émane de cet endroit. Les langues qu'il entend sont étrangères, mais chaque mot semble être une mélodie particulière.

Il demande à Maître Antonin de lui parler de ces cultures et de la façon dont elles influencent la ville. Il observe les gens, écoutant leurs voix et prenant des notes mentales sur tout ce qu'il voit et entend. Il réalise que chaque culture a sa propre façon de vivre, de commercer, et que malgré leurs différences, elles cohabitent toutes ici dans une relative harmonie.

Ils passent ensuite dans le quartier Kaz, où le marché est encore plus animé. Des tapis colorés s'étendent sur les étals, et des étincelles de métal brillant se reflètent sur des bijoux faits main. L'odeur du cuir, des dattes et de la cannelle se mêle à celle des épices et du café. Un vieil homme aux cheveux gris qui porte une tunique traditionnelle les invite à goûter un thé à la menthe. Mero accepte, curieux d'en apprendre plus sur les coutumes des habitants.

Il y a quelque chose d'intrigant dans la manière dont ces peuples ont su conserver leurs traditions tout en s'intégrant à un système commercial global. Mero réfléchit à ce que cela pourrait signifier pour son propre royaume, si un jour il était amené à diriger ou à gouverner dans l'Empire.

Ils continuent leur exploration, passant par le quartier Loriwirien, où les tambours résonnent dans l'air et où les gens chantent et dansent joyeusement. Mero s'arrête un instant, observant les mouvements fluides des danseurs et écoutant les rythmes hypnotiques qui semblent faire partie intégrante de l'âme de la ville.

À la fin de la journée, Mero est épuisé mais satisfait. Il a découvert des aspects de la culture qui ne sont pas enseignés dans les manuels d'histoire, des détails qui enrichissent sa compréhension du monde. En discutant avec Maître Antonin et Leila, il se rend compte que ces différences culturelles, loin d'être un obstacle, pourraient en fait être une source de force et de prospérité dans un monde si vaste et diversifié.

Maitre Antonin fait signe d'entrer dans un restaurant local. Ils asseyent parterre sur des tapis.

Le restaurant déborde de vie et de couleurs. Les murs sont ornés de tapisseries chatoyantes, racontant des scènes de la mer et des instants du quotidien. De petites lanternes suspendues diffusent une lumière douce et chaleureuse, créant une atmosphère enveloppante. L'air est saturé de parfums épicés, un envoûtant mélange de curry, de pain fraîchement cuit et d'herbes mystérieuses. Autour de nous, les clients semblent détendus, leurs conversations animées résonnant comme une symphonie chaleureuse. Les serveurs, efficaces et élégants, virevoltent entre les tables, portant des plats garnis de mets exotiques.

Ils prenent place sur des tapis épais, selon la tradition de l’établissement. Maître Antonin, imperturbable et toujours digne, occupe la place d’honneur. Pourtant, un éclat curieux brille dans son regard, comme une discrète ouverture à cette culture nouvelle. À mes côtés, Leila semble également captivée par l'ambiance, bien que son calme légendaire ne vacille pas.

Un serveur approche, un large plateau en équilibre dans ses mains. Des plats fumants, parés de couleurs vibrantes, exhalent des senteurs complexes. Il nous adresse un sourire franc et dépose les assiettes devant nous avec une élégance fluide.

— Profitez de cette occasion pour observer, Mero, déclare Maître Antonin avec gravité. Chaque endroit, chaque culture, a quelque chose à enseigner. Les coutumes, la cuisine, même le service, tout cela est une leçon.

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Je hoche la tête, captivé par le spectacle olfactif et visuel devant moi. Chaque plat semble une œuvre d’art, savamment composée d’épices et d’ingrédients inconnus, tout comme cette ville elle-même, complexe et fascinante.

Il scrute les plats devant lui, chacun plus intrigant que l'autre. Des mets colorés ornés de légumes frais, des viandes en sauce à la texture appétissante, des bouillons parfumés et des pains épicés qui embaument l'air se présentent comme une symphonie visuelle et olfactive. Les saveurs semblent autant de mystères à découvrir, et il se surprend à anticiper le goût de chacun. Mais il sait qu'une règle prévaut ici, comme dans bien des endroits : attendre que Maître Antonin donne la permission de commencer. C'est une question d'étiquette et de respect des traditions locales.

Maître Antonin balaye la salle du regard, prenant un moment pour apprécier l'ambiance vibrante avant de se tourner vers eux. Leila, concentrée et posée, attend également ce signal invisible. L'atmosphère devient calme, presque solennelle, comme si chaque convive participait à une cérémonie rituelle. Tous les regards convergent vers le maître, dépositaire de l’ordre de débuter ce repas.

Après une pause chargée de signification, Maître Antonin esquisse un léger sourire, ses yeux se posant brièvement sur lui avant qu'il ne prenne enfin sa cuillère et commence à manger.

— Vous pouvez commencer, Mero. Mangez, savourez, mais toujours avec respect.

Le jeune homme saisit cette invitation et porte une première bouchée à ses lèvres. La complexité des saveurs explose dans sa bouche : le mariage subtil des épices est à la fois doux et puissant, chaque plat semblant raconter sa propre histoire.

Leila, fidèle à l'étiquette, attend patiemment son tour, son regard posé sur lui avec une douceur contenue. Respectant la règle dictée par le maître, elle n’entamera son repas qu’après qu'il aura terminé, se pliant avec élégance à cette coutume ancestrale.

Maître Antonin, dégustant son plat avec une élégance naturelle, semble savourer bien plus que les saveurs de ce repas : c'est une immersion culturelle qu'il apprécie. Son regard attentif capte la diversité des couleurs et des textures qui composent chaque mets. Après un moment de contemplation, il se tourne vers lui avec un sourire satisfait.

— Ah, ces plats sont un véritable voyage en soi, commente-t-il. Regarde cette préparation à base de riz, mêlé à des légumes et des épices locales. Ce plat vient d'une région montagneuse au nord de cette ville, où les cultures agricoles ont été façonnées par des siècles de traditions. Et celui-ci, à base de poisson, est un reflet fidèle de la vie maritime de cette région.

Il lui fait signe d'observer les détails des plats tout en appréciant chaque bouchée avec une maîtrise discrète.

— La diversité des épices, l'utilisation des herbes fraîches... C'est fascinant, poursuit-il. Ces saveurs ne ressemblent en rien à ce que nous connaissons dans l'Empire, mais elles possèdent leur propre caractère, leurs propres secrets. Un peu comme les peuples de cette ville, aux influences multiples mais unis dans une surprenante harmonie.

Le décor du restaurant semble répondre en écho aux plats servis : des tissus brodés éclatants ornent les murs, tandis que des lanternes suspendues diffusent une lumière douce et chaleureuse. Partout, des statues de créatures mythologiques veillent, silencieuses mais imposantes. Chaque détail raconte une histoire, une invitation à comprendre ce peuple par l'esthétique autant que par les saveurs.

— Regarde aussi les décorations, reprend Maître Antonin d’un ton didactique. Chaque élément ici a une signification profonde. Ces tissus, par exemple, viennent de l'archipel du Sud. Ils sont tissés par des artisans qui utilisent des techniques ancestrales transmises de génération en génération. Les statues, elles, représentent des dieux marins vénérés pour leur lien sacré avec la mer.

Il prend le temps d'observer, absorbé par la richesse visuelle du lieu, tandis que Maître Antonin poursuit, le ton légèrement plus grave :

— Il est essentiel, Mero, de ne pas seulement apprendre les langues et l’étiquette, mais de comprendre la culture qui les entoure. La nourriture, l'art, les coutumes... Ce sont des facettes essentielles de tout peuple. Elles te seront précieuses à l’avenir, quand tu devras naviguer parmi les nobles de l’Empire.

Le maître marque une pause, son regard perçant mais bienveillant posé sur lui, lui laissant le temps de digérer ses mots. Le jeune homme, tout à la fois captivé et instruit, continue à observer les détails de cet échange, conscient qu'il participe ici à une leçon qui dépasse de loin un simple repas.

Leila, enfin autorisée à manger, se sert avec soin et commence à déguster son repas en silence. Tandis qu'elle savoure chaque bouchée avec son calme habituel, Mero se laisse happer par les tapisseries colorées qui ornent les murs du restaurant. Chaque toile semble porter une histoire vibrante, peut-être une légende locale ou des scènes tirées de la vie quotidienne de ce peuple. Les couleurs sont éclatantes, mêlant des créatures mythologiques à des scènes maritimes impressionnantes : des vagues déchaînées, des bateaux luttant contre des tempêtes furieuses. Certaines œuvres, plus abstraites, s’habillent de formes géométriques et de symboles mystérieux, dont il devine une possible signification spirituelle.

Intrigué, il se lève et s'approche pour mieux observer les détails complexes des motifs. L'une des tapisseries attire particulièrement son attention. Elle semble dépeindre la naissance des dieux marins : des formes ondulantes, presque vivantes, s'entrelacent dans un cercle harmonieux autour d'une immense créature qui surgit des profondeurs abyssales. L'énergie qui s’en dégage est fascinante, bien différente des représentations figées et formelles que l’on trouve dans l’Empire. Ici, l'art respire et raconte.

Maître Antonin, qui l'observe discrètement, finit par s'approcher.

— Ces scènes sont très significatives pour eux, explique-t-il d'un ton posé. Les créatures marines que tu vois sont des symboles de protection, des guides spirituels pour ceux qui prennent la mer. Ils croient que ces dieux, ou esprits, accompagnent les voyageurs à travers les océans, les protégeant des nombreux dangers qui les guettent.

Mero se tourne vers lui, son regard allumé par une curiosité sincère.

— En réalité, poursuit le maître, ces tapisseries font bien plus que raconter des histoires. Elles servent aussi à éduquer, à transmettre des leçons précieuses aux jeunes générations. Chaque scène a une signification profonde. Par exemple, celle que tu observes en ce moment représente l’union des humains et des forces maritimes, une alliance vitale qui assure la prospérité de leur peuple.

Mero hoche la tête, impressionné par cette vision plus spirituelle du monde, si différente de la logique pragmatique de l’Empire. Ici, l'art et la culture ne se contentent pas de refléter la réalité : ils la façonnent, offrent des clés pour la comprendre et l’honorer. Une pensée naît en lui — peut-être la plus importante de la journée : chaque fil de ces tapisseries tisse aussi la mémoire et la sagesse d’un peuple.

La lumière du restaurant baisse doucement, plongeant la salle dans une semi-obscurité chaleureuse. Une atmosphère intime, presque mystérieuse, enveloppe l’espace. La musique change imperceptiblement, devenant plus douce, plus envoûtante, comme une mélodie venue des profondeurs de l’océan. Une légère tension flotte dans l’air, électrisante, comme si le lieu tout entier se préparait à accueillir un événement particulier.

Maître Antonin, toujours imperturbable, affiche pourtant un sourire en coin, complice, comme s’il savait exactement ce qui allait se passer. Mero jette un coup d'œil autour de lui. Les autres clients, leurs visages baignés d'une lueur dorée, fixent déjà le centre de la salle où des silhouettes commencent à émerger de l'ombre. Des murmures se propagent d’une table à l’autre, remplis d’une excitation contenue.