C'était censé être une journée banale, mais rien n'est jamais vraiment normal à l'académie. Cette fois, nous avions un cours en commun avec les premières années de la classe spéciale. Et bien sûr, Yohan était là.
Je me souviens encore de ce moment où elle est arrivée toute joyeuse, brandissant ses résultats du dernier test. Première de sa classe, évidemment. Elle avait un sourire si radieux qu'elle aurait pu éclairer une pièce plongée dans le noir.
— Regarde, Antonio ! Première place !
Comment dire… J'étais fier d'elle. Vraiment. Toute cette rage et cette haine que je pensais ressentir envers elle, eh bien, disons qu'elles se dissolvent quand elle est là, avec cette bouille adorable. Oui, je l'aime, résumé.
Au fond, je crois que j'avais enfin mon rôle accepté dans ce monde. Peut-être même que pour la première fois, j'ai vu Yohan sous un autre jour.
Ce jour-là, un test spécial était organisé : un combat magique entre les premières et les deuxièmes années pour améliorer nos compétences. Les règles étaient simples : les deuxièmes années étaient limitées à la magie de feu, tandis que les premières pouvaient utiliser toutes les magies élémentaires.
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Grâce à mes "méthodes" au BDE, les élèves à problèmes étaient bien trop terrifiés pour m'oser provoquer. Mais ça ne changeait rien à l'essentiel : dès que Yohan et moi avons croisé nos salutations, elle a décidé que ma tête serait son trône.
— T'es confortable, frérot, hein ?
Elle s'était installée sur ma tête, caressant mes cheveux comme si j'étais son animal de compagnie. J'avais beau soupirer, je ne pouvais rien y faire. Cette gamine avait un don pour briser toutes mes défenses.
Le combat commença. Les jumelles Martial se chargèrent de presque tous les élèves. Avec leur technique et leur force pure, elles ne laissent aucune chance à leurs adversaires. Mais face à Yohan ? Ce fut une autre histoire.
Elles perdirent, bien sûr. Après tout, Yohan est de ma famille. Elle avait appris des techniques qui surpassaient largement ce que les autres élèves pouvaient imaginer.
Quand mon nom fut appelé pour affronter Yohan, je savais que je n'avais aucune chance.
Le combat commença, mais avant même que je puisse lancer une attaque, elle me prit par surprise. Elle s'élança vers moi… et me serra dans ses bras.
— Frérot, tu vas me frapper, hein ?
Comment était-je censé répondre à ça ? J'ai abandonné. Littéralement. Mes camarades n'en revenaient pas, mais je n'en avais rien à faire.
— C'est bon, c'est ta victoire, Yohan.
Elle sourit, triomphante, et tout le monde applaudit, sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer.
La suite
Après cette humiliation publique, j'ai passé le reste de la journée avec les jumelles Martial pour tenter d'apaiser leur colère. Ces deux-là n'étaient pas du genre à encaisser une défaite sans réagir.
Je préfère ne pas entrer dans les détails, mais disons que la soirée fut longue. Très longue.