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Eve Durandel

Antonio errait une fois de plus dans les couloirs de l’académie, sa démarche assurée mais son regard perdu dans ses pensées. La seconde année avait à peine commencé, et il avait déjà entrepris de recruter ceux qu’il jugeait essentiels à son plan. Cette fois, son objectif était clair : retrouver une certaine Eve Durandel, une étudiante boursière, discrète mais exceptionnellement talentueuse.

Eve Durandel… pensa Antonio en grimaçant. Dans ma précédente vie, elle a révolutionné le monde avec ses inventions, mais seulement après sa mort. Exploitée jusqu’à la dernière goutte par ceux qui n’ont vu en elle qu’un outil. Cette fois, pas question de laisser cette histoire se répéter. J’ai besoin de son génie maintenant, et je m’assurerai qu’elle en bénéficie autant que moi.

Il arriva à la classe des étudiants boursiers. Contrairement aux classes des nobles et des élites, celle-ci respirait la modestie. Les meubles étaient usés, les équipements dépassés, mais les élèves travaillaient avec une assiduité remarquable. Antonio repéra Eve au fond de la salle, penchée sur un livre, totalement absorbée. Même après la fin des cours, elle restait là, prenant des notes avec frénésie.

Antonio resta en retrait un moment, observant. Elle était petite, avec une chevelure brune en bataille et des lunettes glissant constamment sur son nez. Ses mains étaient rugueuses, preuve d’un travail manuel intensif. Pourtant, il pouvait voir l’éclat d’une détermination inébranlable dans ses yeux.

Voyant qu’il ne bougeait pas, Eve finit par lever la tête, visiblement mal à l’aise.

— V-Vous me voulez quoi ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.

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Antonio, amusé par sa nervosité, esquissa un sourire avant de répondre calmement :

— Travaillez avec moi. Partenaire.

Eve cligna des yeux, surprise par la proposition abrupte.

— Quoi ?

Antonio sortit un contrat de sa veste et le posa devant elle.

— Je veux t’engager. Regarde par toi-même.

Eve examina le document, son expression passant de la méfiance à l’étonnement. Les termes étaient incroyablement avantageux : un salaire généreux, une villa pour sa famille, et un soutien total pour ses recherches.

— Pourquoi ? Pourquoi moi ? demanda-t-elle, le regard encore plus méfiant. — Il y a des gens bien plus talentueux que moi dans cette académie.

Antonio la regarda droit dans les yeux, sa voix empreinte de sérieux :

— Le talent, c’est la norme ici. Mais toi, tu as quelque chose de plus. Je suis convaincu que tu dépasseras tout ce que cette académie a vu. Tu ne le vois peut-être pas encore, mais moi, si.

Eve baissa les yeux. Elle pensa à sa famille : son père malade, sa mère épuisée par les travaux quotidiens, sa grande sœur sacrifiée à une vie misérable, et ses frères et sœurs affamés. Tout reposait sur elle. Pourtant, elle savait que sans aide, elle n’arriverait jamais à temps pour les sauver.

Son regard revint sur Antonio. Il avait un air malicieux, presque calculateur, mais aussi une sincérité désarmante dans ses yeux. Après un long moment d’hésitation, elle signa le contrat.

— Merci pour ta coopération, dit Antonio avec un sourire satisfait. À partir d’aujourd’hui, ta famille sera installée dans une villa de ma famille. Ils seront pris en charge.

Eve sentit une boule se former dans sa gorge. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi désintéressé – ou peut-être calculateur – mais pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit soutenue.

Antonio la guida ensuite vers une salle qu’il avait achetée dans l’académie, spécialement équipée pour ses recherches. En ouvrant la porte, Eve resta bouche bée devant les étagères remplies de livres rares et les artefacts précieux à disposition.

— Cette salle est à toi, déclara Antonio. Fais ce que tu veux, mais commence par me créer quelque chose qui changera la donne. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi.

Eve hocha la tête, encore sous le choc de tout ce qui venait de se passer.

Dans quelques années, Eve Durandel deviendrait la plus grande scientifique de son époque, et Antonio, son mystérieux bienfaiteur, récolterait autant de gloire qu’elle. Mais pour l’instant, elle était simplement une étudiante boursière qui venait de recevoir une chance inespérée.

Et Antonio, en sortant de la pièce, ne put s’empêcher de sourire en coin.

— Avec toi, Eve, l’avenir s’annonce prometteur.