Le jour du test, je m’installai à ma table, confiant, presque amusé. Franchement, qu’est-ce que ce genre d’épreuve pouvait bien m’apprendre ? J’avais traversé des batailles, changé des destins, et ici, on me demandait de remplir un vulgaire questionnaire.
Quand le sujet fut distribué, un sourire se dessina sur mes lèvres. Les questions étaient ridiculement simples. J’avais non seulement les réponses, mais aussi les explications détaillées, les conséquences, et même les anecdotes historiques associées.
— Trop facile, murmurai-je en attrapant ma plume.
Je me mis à écrire, ma main courant sur le papier à une vitesse vertigineuse. Chaque réponse était limpide, chaque mot choisi avec soin. Je voyais déjà la tête de mes camarades, ébahis par mes résultats. Je voyais même la professeure, forcée de reconnaître mon génie. Je rendis ma copie avec un sourire si large que le surveillant recula légèrement.
Quelques jours plus tard, les résultats furent affichés. Je me dirigeai vers le tableau avec une démarche assurée. Bien sûr, mon nom serait en haut de la liste. Peut-être même aurais-je un score parfait. Mais quand mes yeux tombèrent sur mon nom, je sentis le sol se dérober sous mes pieds.
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Antonio Hurt : 0/20
— Quoi ?! Impossible !
Je vérifiai encore et encore, mais le chiffre ne changeait pas. J’avais échoué, lamentablement. L’incompréhension et la colère montèrent en moi. Comment avais-je pu échouer alors que je connaissais toutes les réponses ?
Furieux, je me précipitai vers la professeure.
— Professeure, il doit y avoir une erreur ! Toutes mes réponses étaient correctes !
Elle releva la tête de ses papiers et m’offrit un sourire énigmatique.
— Antonio, tes réponses étaient intéressantes. Très intéressantes, même. Mais elles ne correspondaient pas au niveau demandé.
— Pardon ?!
— Tu as donné des réponses basées sur des théories qui ne seront confirmées que dans des décennies. Ici, ce ne sont que des spéculations. Ton génie est indéniable, mais il est… hors de propos.
Ces mots résonnèrent en moi. Hors de propos. Je, Antonio Hurt, avais échoué non pas parce que j’étais incompétent, mais parce que mes connaissances étaient trop avancées pour cette époque.
— Donc… Je suis trop en avance sur mon temps ?
— Exactement, répondit-elle avec un sourire amusé.
Je quittai la salle, abasourdi. Dernier de ma classe. Moi, dernier. Les rires étouffés de certains élèves derrière moi étaient insupportables, mais je n’avais que moi à blâmer.
Pour rattraper cet échec, je fus assigné à des tâches pour le bureau des élèves. Une humiliation supplémentaire, mais nécessaire. J’allais devoir m’adapter à ce monde qui ne comprenait pas encore l’étendue de mon génie.
Ce jour-là, je compris une chose importante : être en avance sur son temps, c’est bien. Mais savoir marcher avec ceux qui vous entourent, c’est indispensable.