La deuxième année s'annonçait comme une tempête, et pas simplement parce que j'étais en retard à l'académie. Non, cette année marquait le début du grand test pour choisir les Sept Vertus, une tradition aussi ancienne que douteuse. Contrairement aux péchés capitaux, octroyés par le dieu démon, les vertus étaient prétendument un cadeau des dieux eux-mêmes. Mais je savais mieux que ça.
Les Sept Vertus n'étaient pas une bénédiction. C'était une malédiction bien emballée. Porter une vertu signifiait renoncer à son libre arbitre. Prenons l'exemple de la vertu de la foi : si son porteur osait un jour remettre en question Dieu, il mourrait sur-le-champ. Pas de discussion, pas de seconde chance. Pire encore, un autre pauvre idiot prendrait aussitôt la relève.
Cette fatalité n’était pas l’œuvre des dieux. Non, elle venait de l'Église. Ces hypocrites avaient introduit un poison dans l'eau bénite utilisée pendant la cérémonie d'attribution des vertus. Ce poison formait un stigmate dans le corps des élus, leur permettant de contrôler, voire d'éliminer les porteurs qui ne servaient plus leurs desseins.
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Dans ma vie précédente, Alyssia avait réussi à détruire ces stigmates dès le début de la cérémonie. Cette fois, j'avais une autre priorité : laisser le système en place, mais détourner son pouvoir. Ces vertus allaient devenir mes pions dans une partie d'échecs contre le Pape.
Ah, ce cher Pape. Dans mon ancienne vie, il avait manipulé Yohan avec une facilité déconcertante. Ses discours sur la foi, la pureté et le devoir divin avaient transformé mon ancien ennemi en une marionnette. Cet homme était un véritable démon caché sous une robe blanche. Enfant, il avait massacré tout son village, prétendant avoir eu une vision divine d'un démon parmi eux. Ironique, non ?
Pour le moment, le tuer était hors de question. Son influence était trop grande. Il manipulait même la famille impériale, qui gardait un silence complice. Des rumeurs circulaient déjà sur une alliance entre l'Église et l'Empereur. Si elles étaient vraies, cela jouerait en ma faveur. Plus il se rapproche du pouvoir, plus il s'expose.
Je me levai, m'approchent de la fenêtre de ma chambre. Les premières lueurs du jour éclairaient l'académie. Tout paraissait si calme, mais je savais que cela ne durerait pas. Cette année serait différente.
« Bien, allons-y », soufflai-je, attrapant mon manteau. Un sourire tordu étira mes lèvres.
« Que les jeux commencent. »