Ok, c'est officiel. Je suis dans la merde. Je pensais que revenir dans le passé serait une chance de tout recommencer, de réparer mes erreurs. Mais visiblement, l'univers n'est pas d'accord avec moi. Non seulement je suis coincé dans cette boucle infernale, mais en plus, voilà que je me retrouve exactement au même endroit, au même moment… dans le même lit, avec ma garde du corps endormi à mes côtés. Super.
Je laisse échapper un rire nerveux, mais à quoi ça sert ? Aucun de mes sarcasmes ne pourra réparer ça. Parce que là, tout de suite, je suis face à un choix crucial : rester calme et trouver une issue, ou exploser et tout foutre en l'air.
C'est alors que je réalise : Alyssia. Elle arrive.
Bon, je me suis fait un film, évidemment. Rien ne va se passer comme je le souhaite. C'est toujours le moment où je me retrouve à creuser ma propre tombe, et voilà, c'est maintenant. La porte s'ouvre. Son regarde-moi transperce, et je sais exactement ce qu'elle pense. Non, elle ne sait rien encore. Mais ce regard… ce regard me dit qu'elle a envoyé qu'il y a quelque chose de pourri dans cette pièce.
Elle croise les bras, me dévisageant sans un mot. À ce moment précis, je sais que je ne peux plus m'en sortir avec des "je peux tout expliquer". D'accord, je pourrais essayer, mais je serai aussi crédible qu'un chat qui essaie de convaincre un chien qu'il n'a pas mangé sa nourriture.
"Ok… Fais quelque chose. N'importe quoi", je me dis intérieurement. Mais rien ne vient. À la place, je lâche, un sourire coincé aux lèvres : "Bon, je vois qu'on a un réveil plutôt… intense."
Je sais que ça ne veut rien dire, mais je tente. Je dois garder mon calme. Un soupir m'échappe. Qu'est-ce qui m'a pris de revenir dans cette époque ? Ce n'était pas censé être comme ça. Je pensais qu'en revenant, je pourrais-être changer des trucs. Mais là… je vois déjà la scène qui se profile. Je suis dans le même piège, et je ne sais même pas comment je vais m'en sortir.
Elle n'a toujours rien dit. Je me maudis. En fait, je pourrais me faire lyncher à ce stade, ça m'éviterait l'agonie. Mais non, je dois m'y résoudre : je dois faire face à ce qui se passe. À ce qui va se passer.
Je regarde la garde du corps, la scène paraît irréelle. Bien sûr, ce n'est que de ma faute. Ma main se frotte le visage. Qu'est-ce que je vais faire ? Comment je vais gérer ça ?
"Bon, Alyssia…" Je prends une grande inspiration, sentant que je m'englue déjà dans mes propres mensonges. "Avant que tu commences à juger tout ça… Je vais être honnête, ok ? C'est pas ce que ça a l'air." Mais je sais bien que ça ne la convaincra pas. Qui pourrait y croire ?
Elle me scrute, sans un mot. Et je me sens comme un gamin pris en délit flagrant. Ok, peut-être que ça pourrait être drôle, mais franchement… ce n'est pas le moment. Je m'attends à tout, mais je sais que tout va dérailler.
"Tu vois", je continue, un petit sourire en coin, "j'avais un plan. Genre, revenir, changer un peu les choses. Mais là, je me rends compte que tout ce que j'ai fait, c'est m'enfoncer encore plus dans la merde."
Elle ne répond toujours pas, mais je vois bien qu'elle attend. Qu'elle veut comprendre.
Et là, tout à coup, je me rends compte d'un truc. Dans ce foutoir, il ya peut-être un moyen de m'en sortir. Un tout petit, minuscule moyen. Parce qu'après tout, je suis Antonio Hurt. Si je sais bien faire une chose, c'est me sortir des situations impossibles.
Bon, d'accord, ça n'a jamais été facile. Mais peut-être que cette fois… je vais avoir droit à un miracle.