Antonio s’avançait d'un pas déterminé, son cœur battant plus fort à chaque minute qui passait. Le collier, ce lien invisible mais si puissant entre lui et Morrigan, le guidait à travers la forêt dense. Même épuisé, après des jours de voyage sans répit, il savait qu’il ne pouvait plus attendre. Il devait la retrouver, et il le ferait, peu importe les risques.
Il arriva enfin dans un petit village, un lieu qu’il n’avait jamais imaginé dans ses rêves les plus fous. Ce village, tout simple et modeste, avait été autrefois la maison de Morrigan, avant qu'elle ne devienne l'héroïne tragique qu’elle était aujourd’hui. Personne n’aurait imaginé qu’elle se cacherait ici, parmi les humains. Mais cela avait du sens, au fond. La planque parfaite. Personne, même les quatre dieux, n’aurait jamais imaginé qu’un roi démon abandonnerait son enfant dans un village aussi humble.
Quand Antonio pénétra dans ce village, il fut immédiatement frappé par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Morrigan était là, battue, couverte de sang, ses bras tendus vers le ciel pour se protéger des pierres que les villageois lui lançaient sans pitié. Elle était à bout de forces, et son corps semblait si fragile qu'il aurait pu se briser sous le moindre impact. Les cris des villageois se mêlaient à ceux des enfants, tous l'accusant d’être un monstre, un malheur incarné.
La rage monta instantanément en Antonio. Il n’hésita pas une seconde. Il se précipita pour la protéger, se jetant dans la ligne de tir, arrêtant les pierres de sa propre chair. Morrigan, dans un souffle désespéré, murmura : « Pars... Tu vas te faire tabasser si tu m’aides. »
Antonio la fixa, un sourire amer sur les lèvres. Il savait qu’il avait franchi la ligne, mais il ne pouvait pas la laisser souffrir ainsi. Il sortit rapidement une potion d'Éve, la porta à ses lèvres, et en un instant, les blessures de Morrigan commencèrent à guérir sous ses yeux. Il la souleva dans ses bras et, aussi vite qu’il le pouvait, la déposa dans un lit à l'abri des regards, dans une maison voisine.
Puis, il retourna vers les villageois. Leur haine, leur ignorance, leur cruauté, tout cela était trop pour lui. Il n’eut aucun remords. Il coupa les jambes de chacun des agresseurs en un seul mouvement, les forçant à tomber au sol, incapables de se relever. Leurs hurlements de douleur résonnaient dans l’air, mais Antonio ne les entendait plus. Leur souffrance n'était qu'une goutte dans l'océan de sa colère.
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Point de vue de Morrigan
Quand Morrigan se réveilla, la première chose qu’elle sentit fut la chaleur qui l’entourait. Ses douleurs avaient disparu. Le corps meurtri et épuisé, elle se sentait presque légère. Elle se souvint de la douleur des derniers jours, de la torture des villageois, de la solitude. La perte de ses grands-parents, les derniers remparts qui la protégeaient, et maintenant… elle était seule. Encore une fois.
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Elle se remémora les insultes : "Monstre, abomination, malédiction…". Et peut-être qu'ils avaient raison. Après tout, son visage, mi-humain, mi-démoniaque, n'était-il pas la preuve qu'elle n'était pas comme les autres ? Ce visage qui effrayait, qui repoussait, cette forme d'elle-même qu'elle n'avait jamais demandée, mais qui était la sienne.
Elle ferma les yeux, se demandant si elle était en train de mourir. Si cette douceur, cette sensation de soulagement, était celle de la fin. Mais un bruit de pas interrompit ses pensées. Un enfant, du même âge qu'elle, entre dans la pièce. Il s'approche d'elle, et pour un instant, Morrigan pense qu'il allait la fuir, effrayé par son apparence. Mais au lieu de cela, il se pencha vers elle, lui tendant un aliment qu'elle n'avait jamais vu.
Elle hésite. Pourquoi quelqu'un lui offrirait-il quelque chose, même de la nourriture ? Ses mains tremblent légèrement, mais il ne semble pas se de son apparence. Il lui parle d'une voix douce, sans juger. Il lui offre l'aliment, comme un geste de tendresse, de pure gentillesse.
Morrigan, un peu hésitante, se laisse nourrir. Elle n'avait pas mangé depuis des jours, et malgré la douleur dans son cœur, ce geste de l'homme lui réchauffa l'âme. Elle comprit que ce n'était pas un simple acte. Il n'était pas là par pitié. Non, il était là parce qu'il voulait vraiment l'aider.
C'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un qui ne fuyait pas son visage, qui ne la rejetait pas.
Elle savait qu'il allait la quitter, que ce moment de douceur ne durerait pas. Mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, l'homme parla.
« Mademoiselle Morrigan… Je voudrais vous épouser. »
Les mots frappèrent Morrigan comme un éclair. Elle fixe l'homme, choquée. Elle ne comprenait pas. Pourquoi ? Pourquoi un homme voudrait-il l'épouser, elle, qui n'était qu'un monstre, une abomination ? Elle tente de le repousser, de lui expliquer sa condition, son héritage, son apparence. Mais il ne réfléchit pas. Il ne la jugerait jamais. Au contraire, il lui répondit, avec une sincérité qu'elle n'avait jamais vue :
« Tu es magnifique à mes yeux. Et si tu m'épouses, je te promets que je te rendrai heureuse. J'ai déjà l'approbation de ton père, grâce à ce collier qui se complète au mien. »
Les mots d'Antonio étaient pleins de sincérité, et Morrigan, touchée au plus profond de son âme, se sentait submergée par une émotion qu'elle ne savait pas nommer. Elle hésita, se demandant si cela pouvait être vrai, si elle pouvait vraiment être aimée malgré tout.
Elle murmura faiblement : « Es-tu sûr de pouvoir vivre avec une fille comme ça ? »
Antonio s'approcha d'elle, et, sans hésiter, il l'embrassa. Ce baiser était une réponse, bien plus qu'une simple déclaration. Morrigan, surprise au début, répondit à ce baiser avec toute la tendresse et l'espoir qu'elle avait gardé en elle, cachés. Ce baiser était un début, un point de non-retour. Elle le savait. Elle ressentait cette chaleur dans son cœur pour la première fois.
Elle se sentait aimée. Vraiment aimée.
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Cela se conclut sur leur étreinte, alors que la nuit tombait sur le village. Le passé et les douleurs semblaient s'éloigner peu à peu, remplacés par une lueur d'espoir que Morrigan vraiment heureuse pour la première fois de sa vie