Antonio avançait dans le silence pesant de la scène de crime. L'air semblait lourd, presque suffocant, comme si l'académie elle-même retenait son souffle. Autour de lui, des membres du personnel et des élèves curieux murmuraient, mais aucun n'osait s'approcher. Seul, il se baissa, observant méticuleusement chaque détail, chaque trace.
Et là, au sol, à moitié dissimulée sous un bureau renversé, un petit cadre brisé. Antonio le ramassa doucement, soufflant sur le verre fissuré pour révéler une vieille photo jaunie. Dessus, deux jeunes filles souriaient devant un bâtiment délabré : l'orphelinat.
Antonio Esquissa un sourire ironique. « Je le savais… » murmura-t-il. C'était elle, la fille sur la photo. L'élève assassinée avait grandi dans le même orphelinat que leur professeure de magie. Pas seulement une connaissance, non. Une amie proche, peut-être même la plus précieuse qu'elle ait jamais eue.
Il redressa la tête, les yeux plissés. « Ce n'est pas un hasard. Ce meurtre n'est pas qu'un simple acte de violence. Il y a un message ici, une vengeance, peut-être… ou un avertissement. »
Antonio replaça soigneusement le cadre sur une table voisine et s'éloigna, réfléchissant à voix basse.
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Dans la première chronologie, il se souvenait parfaitement de ce moment. La professeure avait trouvé cette même photo avant de mourir, mais personne n'avait su la liaison à quoi que ce soit. Son meurtre avait été classé comme un acte isolé, un mystère irrésolu. Mais Antonio, lui, le savait.
Il savait tout.
« La professeure sait déjà qui est le tueur… » pensa-t-il. « C'est ce qui l'a conduit à sa perte. Mais cette fois, c'est différent. Cette fois, je connais tous les éléments de l'enquête. »
Il sort un carnet de sa poche et y note rapidement quelques observations. Trois suspects se dessinaient dans son esprit. Trois pistes à explorer.
Alan, l'étudiant boursier. Antonio grimaça légèrement en inscrivant son nom. Cet amoureux éperdu de la fille assassinée avait été brisé par sa mort dans la première chronologie. Il avait sombré dans une profonde dépression, avant de mettre fin à ses jours. Mais non, ce n'était pas lui. Aucun signe de violence impulsive ici. Le meurtre était trop précis, trop méthodique.
Le gardien. Une idée qui lui avait traversé l'esprit un instant, mais qu'Alyssia avait rapidement écartée. Les pouvoirs des gardiens étaient trop facilement détectables. Leur simple présence laissait une empreinte magique. Non, ce n'était pas lui non plus.
La deuxième victime. Antonio soupira. Celle-ci était imminente. Dans quinze minutes, à peine, le tueur frapperait à nouveau. Une fille, elle aussi liée à la professeure.
Il regardait sa montre. Le temps presseait.
« La professeure et moi, on n'a pas le luxe d'attendre. » pensa-t-il en se dirigeant vers le bâtiment où tout allait se jouer.