Le matin se levait doucement, apportant une lueur dorée qui filtrait à travers les rideaux. Les deux femmes se retrouvèrent dans le salon de l’académie, assises côte à côte, une tasse de thé fumante à la main. Elles avaient passé la nuit à parler, mais au petit matin, une étrange paix s’était installée entre elles. La tension d’autrefois semblait s’être dissipée, et elles avaient retrouvé une complicité inattendue.
La professeure, les yeux encore un peu rougis par le sommeil, brisa le silence.
— Je suis désolée de ne pas avoir agi plus tôt, dit-elle doucement. Je savais que tu souffrais, Astrid, mais je n’ai pas su trouver les bons mots ni les bonnes actions pour t’aider.
Astrid la regarda, un sourire paisible aux lèvres. Elle posa sa tasse de thé et se tourna vers elle.
— Tu n’avais pas à t’excuser, répondit-elle d’une voix calme. J’ai pris ma revanche, et je n’ai plus rien à regretter. Mais… je t’avoue que je suis contente de te voir enfin en paix avec tout ça.
Les deux femmes échangèrent un regard, un mélange de compréhension et d’acceptation. Il y avait encore des cicatrices dans leurs cœurs, mais elles étaient prêtes à avancer, à laisser derrière elles les fantômes du passé.
Astrid, curieuse, se pencha légèrement en avant.
— Dis-moi, la professeure, j’ai une question. Pourquoi… pourquoi avoir fait ça avec Antonio, toi qui rêvais du prince charmant ?
La professeure rougit instantanément. Un léger sourire nerveux traversa ses lèvres, et elle tourna son regard vers la tasse de thé, comme si elle cherchait à éviter la question.
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— Eh bien… c’est… c’est difficile à expliquer. Mais je crois que c’est juste arrivé, tu sais ? Un peu comme ça, sans prévenir. Il y avait quelque chose chez lui, même avec tous ses défauts, même s’il cachait sans cesse ses émotions. C’était… c’était doux, quelque part. Et c’est devenu mon genre.
Astrid resta silencieuse, observant la professeure, puis un léger sourire se dessina sur son visage. Elle prit une gorgée de son thé avant de répondre.
— Tu sais, moi aussi, je me suis surprise. La première fois que j’ai réalisé qu’un homme me trouvait mignonne, c’était… c’était quelque chose que je n’avais jamais vécu. Ça ne m’était jamais arrivé avant. Et je suppose que ça m’a marquée, d’une manière ou d’une autre. C’est pour ça que je suis venue jusqu’ici. Parce que, pour une fois, quelqu’un m’a vue.
La professeure la regarda, les yeux empreints d’une douce compréhension. Elle hocha doucement la tête.
— Parfois, ce n’est pas tant la recherche du prince charmant qui compte. Parfois, c’est juste le moment où quelqu’un nous regarde vraiment, sans jugement, sans attente, et où il voit ce qu’il y a de plus réel en nous.
Un silence paisible s’installa entre elles, comme si ces mots avaient scellé quelque chose. Les deux femmes se comprenaient désormais mieux que jamais, liées par leurs expériences, leurs souffrances, et cette nouvelle compréhension de la vie.
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Le Commencement d’une Nouvelle Page
Au loin, le bruit des portes qui s’ouvrent et des étudiants qui commencent à s'agiter dans les couloirs rappelaient que la vie continuait, malgré tout. Astrid se leva et se dirigea vers la fenêtre, regardant les premiers rayons du soleil caresser le campus. La paix, cette paix fragile, semblait enfin à portée de main.
— Alors, maintenant ? demanda la professeure, un sourire en coin. Tu vas repartir dans tes aventures ?
Astrid tourna la tête et sourit légèrement.
— Je ne sais pas… peut-être. Mais avant tout, je pense qu'il est temps de vivre un peu pour moi. On verra bien ce que l’avenir me réserve.
Elle se tourna vers la professeure, un éclat de malice dans les yeux.
— Et toi, tu comptes rester là, avec ce cher Antonio ?
La professeure haussa les épaules, un sourire énigmatique sur les lèvres.
— Pour l’instant, il est à moi aussi, répondit-elle doucement.
Astrid éclata de rire, secouant la tête.
— Je crois que tout ça me dépasse… Mais je suis contente que tu sois enfin en paix.
La professeure lui rendit un sourire sincère, et dans ce moment suspendu, elles savaient toutes les deux qu’elles avaient traversé un long chemin, mais qu’enfin, elles étaient prêtes à vivre un peu plus librement.
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Le temps continuait de s’écouler, mais ce matin-là, un nouveau chapitre semblait s’ouvrir pour elles. Et peut-être que, même sans tout comprendre, elles trouveraient finalement la paix dans un monde qui avait, à un moment donné, semblé trop cruel.