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Noir

Cinq coups de couteaux

Percent le visage du messager

Son œil se fait crever,

Sa gorge s'ouvre comme une cascade sans bateau ;

Mais plutôt une marre rouge avec des caillots.

Il s'écroule comme un bâtiment mondain.

Il peine à bouger les lèvres, mais un faible mot sort.

«... Putain... »

Habib attrape furieusement la faible main meurtrière à tort.

« Va te faire foutre bordel de merde ! On allait être riches et pleins !

- As-tu vendu ta fille pour de l'or ?

T'as vraiment fais ça Habib ? Je ne te reconnais plus !

- On aurait pu changer les choses de l'intérieur avec nos convictions !

- Peuh, on obtient des nobles qu'épuisement et trahison.

Franchement si c'est pour que tu finisses ainsi pourquoi tu m'as suivi ce jour-là ?

- T'es sérieux Ruh comment tu peux me dire ça ! »

La seconde main de Habib se pose sur l'épaule de son frère.

« Ça suffit ! Cri Laetitia, vous n'allez pas vous faire traitres ?!

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- Oui ! Lâche-moi !

Dire que nous étions du même toit...

Habib... Tu me déçois énormément,

Comme le papillon qui a foi

En cette lumière qui le tuera lentement. »

Ruh essaie de dégager sa faible main,

Son corps a presque la peau sur les os,

Il est gris comme la mort qui arrive tôt,

Une lutte à sens unique éclate en leur sein.

Deux frères qui s'entre-déchirent,

L'un pour l'amour de sa fille,

L'autre pour une vie plus facile.

« Habib je suis ton grand frère alors écoute !

Dégage et laisse moi mener mon combat jusqu'au bout ! »

Ruh tire,

Tire,

Tire.

Sa main se déchire,

Chire,

Chire.

Il pousse un cri d'agonie et se saccage sauvagement dans tous les sens.

Un mélange de sang putréfié et de pus coule de manière visqueuse de son bras.

Les cris de Ruh résonnent dans tout l'avant-poste au même titre que la diffusion de son sang.

Il sent une douleur encore plus vorace qui traverse ses veines comme un vers ingrat.

« Mon bras ! Mon bras ! »

Cri Ruh de désarroi.

Il est seul avec sa souffrance comme seul roi.

Il se met à pleurer d'impuissance.

Nul ne compati, tous l'observent... Telle est l'indifférence des gens.

Telle est l'indifférence des gens.

Assurément, nous sommes tous un Ruh en puissance.

Il tombe sur le sable.

Noir.