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Tarshkila [Français]
Chapitre VI : Chaudron

Chapitre VI : Chaudron

Prestimin était de sortie au Passage-Des-Trois.

Il rendait visite aux commerçants qu'il avait capturé.

Ils étaient là, tous attachés et faibles, mais avec une certaine foi.

Celle en l'humanité.

Leurs pieds se collaient entre eux,

Comme deux amis ivres qui se frottaient.

Le Marquis traversait cette masse hideuse.

Il détestait cet éclat dans leurs yeux.

Car on le lui en avait privé pendant son jeune âge.

Alors que cela faisait plusieurs semaines qu'il s'était fait ce nouvel ami,

Qui lui avait promis de lui donner son nom après une unique victoire contre sa face,

Sa compagnie manquait

Voilà plusieurs jours que sa présence n'était manifeste que dans ses pensées.

Et cela le rendait triste, vraiment triste.

Il avait cessé de manger et boire.

À tel point que son corps le montrait via son physique :

Il avait besoin d'une canne pour se mouvoir.

Et alors qu'il était la personnification de la patience,

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Un homme vint aux pouvoirs.

Tarshkila et sa grande prescience.

On racontait que rien n'échappait à ses yeux et à leurs lois.

Alors, un jour, Prestimin vint à lui.

« Je cherche un jeune d'environ une quinzaine d'années, brun, au regard pur, ...

- Oh... Je sais de qui tu parles. N'était-il pas doué pour le combat, un véritable joyaux accompli ?

- Si, mais je ne le vois plus en ces rues.

- Il s'est aventuré hors de vos frontières.

Et j'ai vu sa tête au sommet d'une fourche ouvrière. »

Le regard de Prestimin se figea.

Les images de son ami se faisant empaler par ces moins que rien prenaient en assaut son être.

Les filets rouges du destin se prélassent,

Et se mélangent à ceux du sang qui se déclarent maîtres,

De la destinée de cet enfant.

Qui se laisse engloutir dans sa machination démente.

Il resta figé plusieurs minutes en plein émoi

Des larmes dégringolaient de ses joues,

Aucun son n'osait sortir de sa gorge étroite

Son corps manqua d'eau, alors pour compenser, ses yeux usèrent de son sang pour pleurer et son cœur ajouta une toux.

- Nah fi zan blot'. Presti arran min.*

- Tiens, tu parles la langue des anciens. Quel est ton nom ?

- Prestimin.

- Écoute moi attentivement, Seul Au Monde.

Le Marquis avait enfoncé le manche de son trident dans la bouche d'un commerçant.

Celui-ci s'était renversé et débattait ses membres comme une vermine faible et lente.

La Vierge de Fer poussa la barre d'améthyste,

Jusqu'à briser deux prémolaires et une incisive.

Il range son arme avant d'attraper un immense chaudron,

Dont la couleur manifestait sa longévité,

Et qui était rempli de soupe bouillante accompagnée

De quelques légumes à ébullition.

Il vide tout sur le paysan qu'il venait de martyriser.

- Votre repas est servis mes amis, dit-il d'une voix joyeuse pleine de félicités.

Mangez sur le corps de ce noble invité,

Cela ne va que renforcer votre lien de parenté,

Et puisque vous aimez la bonne compagnie, celle avec laquelle l'on boit un bon thé,

Je vais demander à mes soldats de vous trouver une belle pestiférée.

Prestimin se retire.

Les entrailles de Ruh le déchirent.

Il se tient l'estomac d'une main, essoufflé

De l'autre, les deux épées du roi corbeau décédé.

Une plume était restait dans ses intestins et découpait lentement

Et avec une tendresse qui ne laisserait pas indifférent,

L'intérieur du rescapé qui marche sur cette neige lentement.

*Je leur donnerai le sang. Seul contre le monde.