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Chapitre 1 - Une routine

« Alors, chérie, pourrais-tu me nommer les types de magie? N’oublie pas de me décrire leur habileté générale »,dit doucement Mirabelle Deschamps.

« Il y a 10 types: Tempestas, Lapilis, Aquae, Tonitruum, Temporis, Tenebris, Lux, Florentum, Ignis et finalement Lanula. Ils dérivent chacun respectivement du vent, de la pierre, de l’eau, de l'électricité, de du temps, de l'obscurité, de la lumière, de la verdure, du feu ainsi que de la glace », marmonna d’un ton las sa fille, Aileen.

« Félicitations. C’est assez de théorie pour l’instant. Tu peux retourner dans ta chambre pour t’amuser un peu, je dois retourner travailler », termina-t-elle d'un air satisfait.

La petite famille vivait presque entièrement dans sa demeure. Mirabelle avait la possibilité de travailler depuis chez elle et en profitait pour enseigner à sa fille, âgée de 14 ans, les bases de ce monde. Éric, quant à lui, était le père de Aileen. Il travaillait chez la guilde de la technologie et devait s’y présenter chaque jour ouvrable.

Arrivée dans sa chambre au dernier étage de l’humble demeure des Keren, Aileen s'étendit sur son lit, visiblement épuisée de la tâche ennuyeuse qu'était la théorie. Elle comprenait l’importance de cette information, mais elle n’en voyait pas l'utilité, vu que la jeune fille vivait dans sa maison. Elle ne mettait jamais un pied dehors sous les ordres de ses parents. Depuis sa naissance, Aileen n’avait jamais manifesté aucun signe de possession d’un pouvoir, ce qui était mal vu. Ses géniteurs étaient très protecteurs et ne voulaient pas la voir souffrir. C'était compréhensible, car il n'avait jamais été dit nulle part que ce genre d’humain existait. Tous possédaient le pouvoir de leur nation d’origine. La marginale fut donc contrainte à rester dans son cachot, un bien grand mot pour décrire la chaleureuse demeure, mariant l'architecture et le style de ses deux parents.

Mirabelle était une femme originaire d’Arborem, elle contrôlait donc l'élément Florentum, la verdure. Éric, de son côté, provenait de la calme nation qu'était Umor. Il avait l'habileté de contrôler l'eau. Ils s'étaient rencontrés en voyage d'affaires, à La Capitale, un vaste territoire neutre situé au-dessus de luxuriantes forêts mixtes. Ils s’y étaient mariés et y avaient fondé la petite famille qu’ils formaient encore à ce jour.

Aileen, ennuyée, sortit son matériel de tissage. Dans ce monde, la magie se résumait à la couture. Chacun possède un fil, et sa longueur était synonyme de la capacité magique d’un individu. Plus il est long, plus il y a de possibilités. Les sortilèges étaient créés en tissant ces fils. Apprendre à tisser était à la base de l'éducation de cette société ingénieusement organisée. En vue du développement de leurs fils élémentaires, les enfants se préparaient. Aileen était encore à cette étape. Elle avait beau connaître tous les sortilèges, elle ne pouvait même pas utiliser la baguette-tricotin ou la lyre à tisser, du niveau le plus bas de magie.

Lorsqu’elle était plongée dans son travail, elle ne pouvait être déconcentrée. Rien au monde ne pourrait l'empêcher de continuer à tricoter, à coudre ou à tisser. Cette manière de s'exprimer était bien commune, mais toujours appréciée. Les heures passèrent comme les passants dans la rue, visibles de la fenêtre de sa chambre: à une vitesse fulgurante.

Aileen occupait le grenier de sa maison. La Capitale, ce territoire neutre où elle habitait, était sublime. Les bâtiments hétéroclites, pourtant si complémentaires, étaient entassés afin de former de sinueuses dédales. La ville était pourtant propre. Entre l'architecture travaillée jusqu'à l'insignifiant rebord de fenêtre et la bruine couvrant souvent le ciel azur, ce lieu resplendissait. Une ambiance calme et sérieuse régnait, tout en laissant la place au confort. La lumière tamisée des lampadaires était la touche finale. Les terres habitées, et c'était de même pour le monde entier, étaient surélevées. De longs chemins de pierre unissaient les nations, elles-mêmes bien loin du niveau du sol. Ce dernier semblait presque inatteignable, et seulement la cime des nombreux arbres était visible. Ceci étant l'œuvre de leur dieu, personne n'osait quitter ces sentiers, qui facilitait également la vie de tous. Leur divinité avait créé ce monde de toute pièce en modélisant dix territoires selon le rêve de chaque fondateur, à qui il décerna un élément chacun. Après avoir accompli cela, il entra dans un état méditatif profond et se retira de ses devoirs.

La couturière laissa le flot de ses pensées couler sans se rendre compte que ses parents l'interpellaient depuis l'étage inférieur, car le souper était prêt. Cependant, elle le réalisa lorsqu'une délicieuse odeur atteignit ses narines. Aileen lâcha son projet afin de rejoindre sa famille au rez-de-chaussée. Elle dévala les escaliers en trombe et tomba sur un festin: de partout la petite table ronde était ornée. Ses parents s'étaient donnés, et elle comptait bien apprécier ce chef-d'œuvre avec ses créateurs.

Une fois le délectable repas englouti, l'adolescente retourna au grenier. Au lieu de se remettre au tricot, elle se dirigea vers sa modeste bibliothèque, de laquelle elle prit son exemplaire du Livre Sacré. Ce recueil religieux était ancré dans les traditions et il contait l'histoire de ce monde complexe, tout en transmettant les conseils de leur divinité: Isaroth. Ces histoires rassuraient Aileen, en plus de la faire rêver du monde extérieur, qu’elle ne connaissait que par les récits de ses parents. Elle choisit de lire le chapitre intitulé Création, avant de débuter sa lecture d’un de ses extraits favoris:

« [...] Dès que la lumière du jour atteint le niveau de nos yeux, nous sûmes que le calvaire était fin terminé, et que notre sauveur était là. La divinité nous sorti des décombres avant de nous expliquer ses termes d’un air compatissant. Le monde était réduit en cendres. Voici ses mots: Vous tous devez me prêter serment et je vous bénirai par mon œil; mon regard absolu. Si vous êtes équitables, honnêtes et coopératifs, le destin sera de votre côté. Débutez par me suivre et noter mes paroles afin que les futures générations comprennent la réelle définition de la paix. L’harmonie et l’entente doivent régner. Je vais vous construire un territoire selon votre idéal, et votre peuple vous y suivra. Voici les dirigeants élus par ma personne: Nicholas Leblanc, vous possédez suffisamment de jugeote ainsi qu’une personnalité charismatique: l’élément Lux vous sera attribué et vous régnerez sur les terres Caelestia. Isabella Dulliver, votre discrétion ainsi que votre modestie feraient de vous une juste dirigeante. Votre élément sera Tenebris et vous veillerez sur Nebris. Henriketta Davies, votre esprit d’équipe et votre chaleureuse bienveillance feront de vous une impératrice appréciée. Vous vous verrez accorder l’élément Ignis ainsi que les terres Calidum. Laurent Hawthorne, votre tête froide et votre sens du devoir iraient bien à un roi, vous dirigerez donc le territoire Glacies, et l’élément Lanula sera vôtre. Natalico Hampton, votre grande compassion alliée à votre gentillesse sont des qualités que je recherche pour la future reine des terres Auram, et possesseur de l’élément Tempestas. Paul Usher, votre instinct et votre sérieux vous auront promu roi, et les terres Spacium ainsi que l’élément Temporis seront les vôtres. Katherine de Monfort, votre organisation et votre efficacité sont dignes d’une reine, l’élément Tonitruum et les terres Evanidus seront marquées par votre nom. Oliver Berton, votre altruisme et votre travail marqué feront de vous l’empereur de la nation Arborem, et possesseur de l’élément Florentum. Arthur Cordero, entre votre ingéniosité et votre persévérance, vous feriez un bon dirigeant. La nation Lapisore sera à votre nom, tout comme l’élément Lapilis. Finalement, Mei Liu, vous serez impératrice des terres Umor pour votre patience et votre douceur. L’élément Aquae vous sera accordé.

Les procédures terminées, Isaroth se mit à l'œuvre. En à peine quelques minutes, des nations entières se dressaient devant nous, prêtes à accueillir nos familles ainsi que notre descendance. Afin de garder leur promesse en priorité, chaque fondateur choisit un artéfact à sacrer par la main d’Isaroth, le sauveur de monde. [...] »

Aileen se sentait toujours libérée après la lecture de cet extrait. Elle ne pouvait arrêter de penser au sentiment rassurant que ressentaient ces pauvres humains à leur libération. De plus, elle pouvait étudier en s’amusant. Après sa prière de gratitude, la jeune fille se mit au lit, impatiente d’un quelconque changement dans sa vie. Sa prière serait peut-être entendue.

***

Le matin d’Aileen fut réveillée par le brouhaha extérieur produit par les nombreux passants se rendant au travail. Elle appréciait les observer depuis sa chambre. Elle notait les allers retours fréquents d’un travailleur à peine réveillé au haut-de-forme pittoresque. Il y avait également quelques étudiants d’environ son âge qui couraient, sûrement en retard. Aileen était légèrement intriguée de voir des jumeaux ayant vraisemblablement la quinzaine, qui flânaient dans les rues. N’étaient-ils pas supposés être en cours? Étaient-ils en retard? Elle se rappela alors qu’elle devait également étudier. Aileen dévala les escaliers pour rentrer dans la cuisine, où elle repéra une feuille devoir préparée par sa mère. Après avoir avalé un fruit ou deux, elle s’y mit. Les questions avaient pour but de faire réviser l'étudiante, et portaient donc toujours sur la magie, en plus d’ajouter une once de géographie. La jeune fille avait cependant étudié la veille, et ces questions n'étaient que du gâteau pour elle. Aileen y répondit en savourant son breuvage de choix: le lait au chocolat chaud. En quelques minutes, la feuille était complète et Aileen avait le ventre repus.

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«Comme c'est ennuyant, pensa-t-elle, même si c’est mon quotidien!» La jeune fille décida de reprendre son projet de la veille: un cardigan courtepointe. Avant de se mettre au travail, elle se rendit dans sa chambre où se trouvait son matériel. Elle avait terminé les cinq sixième de cette œuvre. Ces mouvements répétitifs calmaient son esprit agité et en quête de nouveau. Le contenu de son sablier s'écoulait rapidement en petit tas, et sa pièce de vêtements était quasi entièrement terminée. Seulement quelques petites heures furent nécessaires pour compléter ce dernier, entre lesquelles elle prit une pause pour s'alimenter. Aileen choisit de continuer sa routine et d’observer les allées par sa fenêtre.

Les rues étaient vides, car le devoir appelait tous les résidents. Parfois, Aileen espérait pouvoir être normale, rien que pour une journée. Elle n’avait rien expérimenté du quotidien des gens de son âge: entre rire avec ses amis et courir pour aller en cours, elle n’y connaissait rien. Certains pourraient croire qu’un congé éternel serait plaisant, mais c'était plutôt comparable à une prison qu’à un moment de repos.

Aileen remarqua des passants, qui étaient rares vers 18h30:

une calèche prenant l’apparence d’un restaurant mobile roulait tranquillement dans les rues. La spectatrice eut l'idée de proposer à ses parents de commander de leur nourriture. Un homme bien bâti dirigeait le cheval attelé. La calèche ne s'arrêta qu’à une vingtaine de mètres, au bout de la rue où Aileen demeurait. C'était exactement ce qu’elle espérait. Quelques employés sortir du lieu, suivant leur employeur. Le groupe s’installa et sortit les pancartes, avant de retourner à l'intérieur. La spectatrice imaginait qu’ils commençaient déjà à préparer de la nourriture. La jeune observatrice réalisa qu’elle devrait faire quelque chose de plus productif avant de quitter la fenêtre à l’exact moment où la porte s'entrouvrit en un long grincement. Elle accouru au rez-de-chaussée pour trouver son père armé d’une volumineuse malle.

« Bonjour, Aileen », lança l’homme échevelé.

« Bonsoir, papa. J’ai une question: est-ce que ce serait possible de commander de la nourriture du restaurant mobile? Il est juste au bout de la rue! » s’empressa la jeune fille.

« C’est vrai que je n’ai pas particulièrement envie de cuisiner ce soir. Demande donc à ta mère pour voir ce qu’elle en pense », répondit son père.

Aileen descendit rapidement les escaliers en sautant des marches pour questionner sa mère, qui triait des documents.

« Maman, est-ce qu’on pourrait commander un souper du restaurant mobile au bout de la rue? Papa semble dire qu’il est d’accord », supplia-t-elle pour voir sa mère hocher de la tête sans se déconcentrer de la paperasse.

Aileen accouru vers son père pour lui annoncer la nouvelle. Ce dernier se remit en route, mais cette fois, pour commander le repas. Comme elle était convaincue que ce ne serait pas rapide, Aileen choisit d’observer encore une fois l'extérieur. Elle pouvait voir au loin son géniteur qui joignait la file, derrière une femme âgée ainsi que deux jumeaux lui étant mystérieusement familiers.

« Ils me disent quelque chose. Pourquoi? » se questionna Aileen, avant de réaliser que le seul endroit où elle les aurait remarqués serait dans l'allée passante sur laquelle elle habitait.

Quelques minutes s'écoulèrent avant que la jeune fille ne vit Éric revenir avec deux boîtes à la main. Elle délaissa son poste pour rejoindre la salle à manger, où elle posa les couverts reluisants. Le familier grincement résonna dans la maison, et l’homme fit son entrée. Mirabelle surgit de la cage d'escalier et embrassa son mari. La famille prit place et débuta ce menu découverte. Les plats étaient petits mais revigorants et remplissants. Le goût umami flottait dans la bouche d’Aileen.

« Bonne idée, Aileen. C'est délicieux. Merci, mon amour », prononça celle à la courte chevelure blonde. Tous sourirent à cette remarque avant de se replonger dans cette expérience inattendue.

Le souper fut vite terminé et tous retournèrent à leur occupation. Aileen se lava rapidement avant d’enfiler ses doux vêtements de nuit qu’elle avait tricotés. La jeune couturière s'élanca sur son lit, où se trouvait déjà sa lecture du moment: Annie Granger.

Ce récit contait habilement la vie d’une adolescente découvrant la magie et faisant le tour du monde. Ce type de conte faisait rêver la jeune prisonnière, et la transportait dans de merveilleux univers de dragons, de monarchie ainsi que de technologie. Aileen se surprit à laisser échapper un profond soupir avant de retourner entre ces pages, où se trouvait un tout nouveau monde.

Absorbée par cette envoûtante histoire, elle ne vit le temps passer jusqu'à 21h. Aileen avait l’habitude de s’endormir tôt, et dérégler son système pouvait la rendre de mauvaise humeur. Consciente de ce fait, elle abandonna sa lecture pour faire sa prière rapide de gratitude. Elle avait cependant une requête :

« Ô, Isaroth, créateur de ce monde, fondateur de l'humanité et dieu de notre univers, du ciel au plus profond de la terre, merci. Merci de m’avoir bénie par des parents aussi merveilleux. Merci de m'avoir permis de naître dans des conditions si privilégiées. Merci de m’accorder de la nourriture à chaque repas. Merci pour tout. Ces mots ne seront jamais assez puissants pour exprimer ma gratitude, murmura Aileen en direction du ciel étoilée, visible par sa fenêtre, et elle hésita légèrement avant de reprendre:

Accordez-moi une faveur, quoique quelque peu égoïste. Veuillez me montrer l'extérieur. Permettez-moi de nouer de solides liens avec de nouvelles personnes. Veillez à me faire explorer cette magnifique œuvre qu’est la vôtre».

La jeune fille prit place dans son somptueux lit, où elle tomba dans une abîme de pensée distrayante. Une heure suffit avant que ses paupières deviennent lourdes.

***

Un rayon de soleil réveilla la fille endormie. Efficacement, elle enfila sa tenue du jour composée de sa toute nouvelle œuvre récemment achevée, son cardigan, ainsi que d’une jupe à palette semblable. Les escaliers étaient rapidement descendus par Aileen, qui s’empressa de vanter son cardigan auprès de ses parents. Ils sourirent après l’avoir chaleureusement saluée. En une bouchée, elle engloutît une pâtisserie, puis elle rejoint la compagnie. Sa mère lui posa quelques colles, mais l'étudiante était préparée et riposta habilement aux questions géopolitiques. Cet exercice prit toute la matinée d’Aileen, qui reprit sa chambre suite à un dîner convenable.

Affaissée sur son confortable matelas, l'accueillant pour la plupart des après-midis, elle ressortit son bouquin des plis et continua le palpitant récit. Annie était rendue à s’aventurer à l'extérieur de sa tour, où elle découvrit un monde fabuleux. Des champs verts à perte de vue, parsemés de petites fleurs parfumées, dansaient sous la brise. L’océan aussi noir qu’une nuit sans lune était saupoudré de petits oiseaux blancs produisant de fort croassements, et quelques voiliers se baladaient sur sa surface perturbée. Une imposante cité, construite en spirale ascendante, produisait un brouhaha revigorant et se dressait telle un séduisant chêne. « Encore des mots me faisant rêver », soupira Aileen, désespérée. Elle termina rapidement sa lecture, pour ensuite se concentrer sur la vue qu’elle connaissait par cœur. Les passants étaient nombreux: il devait être cinq heures de l'après-midi, moment où tous semblaient terminer de travailler. Aileen tourna son volumineux sablier de trois heures. Le tiers s’écoula, et chaque grain tombait si lentement que c’était un supplice pour la spectatrice se contentant d’observer encore et toujours les passants. Ces derniers ne semblaient pas réaliser la chance qu’ils avaient de pouvoir mettre le pied dehors, d’avoir du travail et une raison de courir partout. Le temps semblait si long lors de ces journées. Finalement, le fameux grincement se fit entendre, et son père revint avec son lourd sac à bandoulière et ses cheveux bruns toujours ébouriffés.

Le souper fut rapidement cuisiné avec la contribution de tous: Aileen tranchait, Mirabelle cuisait et bouillait tandis qu’Éric assaisonnait ces mélanges, en plus d’ajouter d’autres ingrédients que les légumes. Le ragoût marina pendant une bonne heure, durant laquelle la famille eut une conversation animée sur un jeu de société culte, le Grakkay. C'était un jeu de cartes complexe bien sous-estimé. Plusieurs y jouaient même au niveau professionnel. La partie fut rapidement conclue par Mirabelle présentant un mouvement de championne. Le ragoût était terminé entre temps, et tous apprécièrent cette recette simple et équilibrée.

Après quelques rapides étapes de sa routine à la salle de bain, Aileen monta de quelques enjambées les escaliers menant à son antre. Son livre, lu en entier, fut transféré du lit bien fait à l'étagère bien remplie. Après avoir brièvement perdu son regard dans la vue sur son allée, où de rares piétons passaient par cette heure, la jeune fille prit la direction de ses couvertures refroidies. Sa prière de gratitude fut murmurée, et encore cette faveur fut réquisitionnée: celle de partir. La sage fille se glissa dans ses épaisses couvertures. Vers vingt heures trente, Aileen s'endormît dans son douillet nid, heureuse de cette soirée bien peu habituelle.

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