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« Êtes-vous sûr que ce n'est simplement pas un enfant perdu qui possède un pouvoir exotique ? », demanda une des femmes à son oreillette, son corps recouvert de blindage, restant dans le vaisseau miroir.
« Si c'était réellement un cas pareil, alors comment aurait-il pu gravement blesser à lui tout seul trois adultes, et fait paniquer un groupe de délinquants connu dans la région comme les pires fauteurs de troubles ? », répliqua au travers de l'oreillette un homme.
« Et sa signature organique ? », demandait-t-elle.
L'homme, à l'autre bout du fil, soupira.
« Sa signature est hors des normes humaines... Besoin d'une preuve avec tout un dossier, madame je sais tout ? », dit-il.
Les autres, écoutant la conversation dans la même liaison, riaient légèrement, amusés par la conversation.
La femme dans le même habit que tout le monde décida de sauter hors de l'engin en vol à haute vitesse.
« Riez toujours... », dit elle.
« Oh, alors madame Clémence Laurentia décide de passer à l'action, ce n'est pas comme si c'était une première après tout... », répliqua l'homme apparemment chargé de la mince opération.
En un instant, Clémence rattrapa en course à pieds la capsule militaire, encore à la poursuite du petit.
Les autres femmes et hommes débarquèrent, regardant Clémence rattraper et charger sur son flanc droit l'enfant aux yeux rouges, qui s'envola dans le haut banc de neige.
Ce dernier se releva instantanément, attaquant d'un violent coup de poing la femme en armure.
Avant que Kasper ne puisse commencer à comprendre ce qui se passait, il était déjà au sol dans la neige, une main couvrant son visage.
Il sentit son corps se faire relever, puis ses pieds quitter la terre ferme.
Il se débattait avec agressivité dans un espoir d'une vengeance immédiate, mais vaine.
« C'est ça votre signature inhumaine, monsieur je sais tout ? », répliqua Clémence à son oreillette, faisant rire à son tour tous les autres membres de la mission, rassemblés dans un cercle autour.
« Mon nom est Ivan, tête de bélier... », répliqua-t-il.
C'est en se retournant que tout l'escadre vit le grand homme à la courte barbe blanche descendre lentement du ciel gris et enneigé.
Tous saluèrent l'homme d'un salut militaire.
« Qu'est-ce qui vous amène Monsieur Juo ?... Je croyais que vous étiez en vacances jusqu'à la semaine prochaine », dit Clémence, son poing sur son épaule opposée, tenant Kasper par le visage dans sa main, tandis qu'il continuait à se débattre avec une agressivité se surpassant à chaque moment.
« KASPER !... ARRÊTE-MOI ÇA TOUT DE SUITE ! », dit l'homme sur un ton sec.
« Monsieur, est-ce un de vos petits-fils », demandait la femme aux cheveux et aux yeux bruns.
« Vous tous, en position de combat... Celui à qui nous avons à faire va peut-être nous amener de sérieux problèmes, soyez prêts en cas de problème », dit Juo.
Les paramilitaires en cercle levèrent leurs bras devant eux, Clémence ne lâchant pas l'enfant d'une semelle.
« Sous-sergente Laurentia, veuillez retourner ce petit garnement devant moi tout en le tenant avec vos deux bras », ordonnait le chef autoritaire.
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La sous-sergente se mit à l'action d'un instant à l'autre, l'enfant enragé faisant maintenant face à l'imposant homme.
Juo prit la tête de Kasper par le menton pour l'immobiliser, le forçant à le regarder dans les yeux.
Le jeune plongea son regard plein d'animosité dans celui qui l'avait recueilli.
« Clairement... Sa mère ne m'a pas menti, cet enfant est plus que spécial… Il n'est pas complètement humain, quelque chose dans son regard ne va pas », se dit Juo, passant le peigne fin sur chaque trace de raisons dans les yeux de sang de l'enfant.
« LACHEZ-MOI !!! », criait l'enfant, se débattant encore plus fort.
« C'est quoi ce bordel, est-ce qu’il a déjà accès au noyau, il est deux fois plus lourd, et son apparence n'a pas changé... », se disait Clémence.
Juo mit une de ses paumes de mains sur le front de l'enfant.
« Allez… Réveille-toi petit, raconte-moi qu'est-ce qui ne va pas », demandait le vieil homme au petit de 8 ans, maintenant sur un ton plus calme, alors que l'enfant a soudainement arrêté de se débattre dans le vide.
« C-comment, il est tout léger maintenant... Comment il a fait !? », se demandait la sous-sergente, à la fois impressionnée et confuse, essayant de garder son expression neutre habituelle.
« Vous pouvez le relâcher sous-sergente, il n'y a plus de dangers »
Elle obéit aux ordres, redéposant le petit au sol, les pieds sur le tapis blanc hivernal.
« Au repos tout le monde, la situation est sous contrôle... », dit le grand vieillard à voix haute.
« Laissez-moi passer, laissez-moi je vous dis ! », dit une voix familière, une voix d'enfant.
Juo se retourna, laissant la vue libre au plus petit.
« Qu'est-ce que tu fais ici Rady !?... Retourne à la maison, tu es blessé ! », dit l'homme sur un ton inquiet et sérieux.
« Ça... Je m'en fou complètement, je ne suis plus tout petit grand-père, j'ai l'endurance pour supporter ce genre de truc ! », dit le grand enfant, avec un regard dur, retenu par un des adultes présents sur place.
« ...D'accord, mais je ne te laisserai que quelques instants, lâchez mon petit-fils tout de suite monsieur » L'homme le retenant le lâcha, Rady courut vers Kasper pour lui donner un gros coup de poing en plein dans la joue.
« C'est quoi ton putain de problème Kasper !? », demandait le géant sur un ton particulièrement colérique.
« … »
Le petit ne répondait pas au début, mais finit par ouvrir son clapet.
« Et bien, je ne sais pas si tu sais ce que ça fait de perdre sa mère... Mais moi, j'en peux déjà plus ! », se retenait de pleurer le jeune de 8 ans, ses yeux reprenant leur couleur rouge sang, la neige en-dessous de lui s'affaissa alors qu’il se relevait.
« Vous deux êtes mieux de vous retenir, parler s'il vous plaît… », demandait le grand-père.
Les deux le regardaient dans les yeux, leur regard emprunté de terreur, de tristesse et de colère.
« Je ne te l'ai pas dit Kasper... Mais moi aussi, je n'ai plus de mère, je l'ai perdue il y a deux ans, je sais ce que ça fait », dit le grand enfant de 9 ans.
Le visage de Kasper se tâcha soudainement de choc, il était figé là comme un glaçon.
« Je... Je... »
« Alors tu comprends très bien ma colère, je suppose ? », rétorqua le petit, dévasté.
« Oui- »
« Ce n'était pas une question Rady... Désolé de t'avoir poussé tout à l'heure, n'empêche que tout ça, ça n'enlève rien à ce que je ressens », dit le jeune serrant les poings.
« J'ai juste envi d'arracher la tête de tout le monde ici, j'ai envi de tout détruire... », continuait-t-il, essayant de retenir ses larmes.
Kasper se figea une fois de plus, regardant le sol, il serra ses poings.
« J'ai essayé de fuir la réalité quand on était sur l'île, j'ai essayé de me convaincre que je n'étais pas enragé »
« Et c'est maintenant que je réalise à quel point je suis con, stupide quoi ? », continuait le jeune Kasper.
« Je ne pensais pas qu'il pouvait être aussi humain, on dirait que je ne me suis pas trompé sur son compte au finalement, en plus il est vraiment intelligent pour pouvoir décortiquer ses propres émotions de cette manière à son âge », se dit Clémence, stupéfaite par la scène et les mots du petit.
« Grand chef Juo, vous permettez ? », demanda la subordonnée du grand-père des deux petits sur un ton respectueux et formel.
« Allez-y... », dit-il en soupirant légèrement.
« Ce genre de situation n'est pas ma spécialité, voyons ce qu'elle a dans le ventre », se dit Juo.
Clémence approcha Kasper, déposant une de ses mains tranquillement sur l'épaule frêle de celui-ci alors qu'elle se mit sur un genou.
« Je suis désolé petit d'entendre tout ça, je m'excuse aussi pour t'avoir retenu de la sorte... Permet-moi de me présenter... », dit la dame aux cheveux mi-longs attachés, donnant son nom.
« Qu'est-ce que- », dit Kasper, avant de se faire mettre un doigt sur la bouche, en signe de se taire.
« Tu n'es pas stupide petit, tu as réalisé et admis ton erreur... Ne sois pas aussi dur avec toi-même, je sais que ce n'est pas facile de perdre quelqu'un d'aussi proche, je le sais... Très très bien », disait Clémence d'une voix douce et franche.
Le petit jeune fondit en larme pour de bon, Clémence lui donnant une grande accolade pour l'aider à passer sa peine et sa colère.
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