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Après avoir réparé le toit du hangar pendant une trentaine de minutes, avoir fait le ménage à des vitesses presque invraisemblables, les deux enfants étaient arrivés à l'étape de faire cent milliers de pompes.
Les deux se regardaient, incertains.
L'homme se leva de sa chaise de campement en plein milieu de la piste, il se mit devant les deux petits, les bras croisés, les regardant de haut avec un air noire.
Les deux suaient à profusion, au point que leur front luisait, ils savaient qu'ils n'avaient pas le choix.
« Pourquoi- » demandait Rady, avant de se faire couper.
« Taisez-vous, je ne veux pas vous entendre parler jusqu'à temps que vous aillez fini vos pompes, aller... », insistait le vieillard.
Rady se mit en position, puis commença, enchaînant les pompes en plusieurs par seconde.
Kasper se joint, lui aussi appliquant une certaine vitesse dans son exécution.
...Quatre heures plus tard...
Les deux dégoulinaient de sueurs, rouges comme des tomates, complétant leurs dernières répétitions.
Ils s'écroulèrent au sol, presque vidés de leur énergie.
Le grand homme s'assit juste devant les deux, étalés sur la piste, posant deux énormes gourdes d'eau de plusieurs litres.
« Tenez, il y a de l'eau si vous avez soif... Je vous ai aussi amené votre déjeuner », dit le vieillard.
Les deux se jetèrent immédiatement sur les bouteilles, comme si leur vie en dépendait.
« Merci... », dit Kasper à son grand-père, continuant par la suite à boire de l'eau en grande quantité.
Après une bonne minute, les deux redéposèrent les énormes gourdes, à moitié vide, se lançant sur leurs plats de nourriture froide.
« Maintenant, reposez-vous pendant deux heures... Je vais en profiter pour terminer les réparations dans le hangar, merci d'avoir ramassé tout à l'heure les enfants, c'est très apprécié... » Les deux restaient assis sur la piste, mangeant en étant complètement exténués.
Le grand vieillard se dirigeait pendant ce temps vers son hangar, rassemblant deux grosses boîtes de matériel.
« Hey Rady, dis moi, comment c'est l'école ? »
« Pff... T'as vraiment envie de savoir Kasp ? »
« ...J'ai jamais été à l'école, dans les quelques souvenirs que j'ai en tout cas, moi et ma mère on a toujours voyagé, j'ai jamais eu de chez moi... Alors vas-y »
Après un court silence...
« D'accord », dit le plus grand.
« Et bien, il y a plein d'autres gars et filles qui ont notre âge, il y a des plus petits, et des plus grands »
« Il y a des groupes d'amis, et il y en a comme moi, qui sont tout seuls », continuait Rady.
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« À l'intérieur du grand bâtiment qu'est l'école, il y a plein d'adultes qui nous enseignent toutes sortes de choses, comme apprendre à bien écrire... »
S'ensuivit un silence, qui dura une demi-minute.
Les deux éclatèrent de rire, se regardant.
« Alors, c'est juste ça !?... C'est bien moins amusant que ce que je pensais ! », dit le plus petit, continuant de rire.
« Ouais, mais on ne fait pas ça tous les jours de la semaine, on a aussi des congés, tu savais ? », répliqua le géant.
« Non, je ne savais pas, au moins, on peut s'amuser de temps à autre... »
Les deux continuèrent leur conversation, durant des dizaines de minutes, dans la bonne humeur.
Il était maintenant quinze heures trente…
« Bon, les enfants, levez-vous » Les deux se levèrent, curieux de ce qui les attendait.
« Collez vos pieds, puis écartez les lentement jusqu'à les aligner à vos épaules »
« Maintenant, imaginez-vous que l'air autour de vous est une marée, et que la terre en dessous est de la vase, de la vase dans laquelle vous vous enfoncez de plus en plus »
« Mémorisez ce qui se trouve alentour de vous, puis fermez les yeux » Les deux petits étaient quelque peu perplexes.
« C'est bizarre, grand-père, qu'est-ce que- »
« Arrête de parler et concentre-toi sur ton environnement, les yeux fermés... »
« Inspirez... Expirez... Concentrez-vous, et recommencez, jusqu'à ce que je vous dise d'arrêter »
...Après quelques minutes...
« Ouvrez vos yeux tranquillement, parlez-moi de comment vous vous sentez... », demandait le grand homme.
« Et bien... Pas grand-chose de très spécial, mais je me sens bien plus calme », dit Kasper.
« Moi aussi, même chose que Kasp », disait Rady.
« Parfait, maintenant que l'échauffement est terminé, passons aux choses sérieuses... », dit le vieil homme.
« Laissez-moi vous parler de votre première leçon de combat » dit le grand à la courte barbe blanche.
« Savez-vous comment frapper avec efficacité ? », demandait le vieillard.
Kasper, semblant hésitant au premier abord, répondit.
« Est-ce que c'est comme ça ? »
Le petit donna un simple coup avec seulement son bras, le dépliant, ne bougeant pas le reste de son corps dans le processus.
« Non, il faut que ton bassin tourne en même temps que ton corps penche légèrement vers l'avant, assure toi aussi d'avancer légèrement un de tes pieds en même temps d'assainer ton coup direct »
« Un coup direct ?... Ah, je comprends, c'est comme ça que ce genre de coup se nomme, c'est bien ça ? », demandait le petit.
« Oui, tu as tout compris, maintenant, recommence, avec les techniques que je t'ai données », demandait calmement l'homme imposant.
Vers dix-neuf heures, la leçon finit.
Kasper était maintenant capable de donner des coups de poing proprement.
Il était certes maladroit et imprécis avec la plupart de ses coups, mais il comprenait bien ce qu'il devait faire.
Rady aussi s'y était mis.
Habitué au sumo, apprendre à donner des coups avec ses poings était tout aussi nouveau que pour son partenaire d'entraînement.
« C'est bon les enfants, l'entraînement est fini, c'est l'heure du dîner », annonçait le vieil homme aux enfants.
Les trois s'en allèrent dans la maison faite de bois, de super-régolithe peinturé en blanc et de grandes vitres.
Le toit était comme un piano ouvert, laissant paraître seulement une des deux étages, cachant l’autre partie qui était moins visible de par ses petites fenêtres.
C'était en réalité un sous-sol enfoncé dans la terre.
La maison était entourée d'arbres et d'un petit terrain parsemé de végétation, le long chemin qui y menait était couvert de gravier et de terre retournée, libre de tous arbres.
Les enfants mangèrent, puis après, enfilèrent leur habit de soirée, remontant à l'étage, dans le salon à l'éclairage tamisé devant le petit terrain et la forêt tropicale sombre.
Cette forêt inspirait aux deux petits, qui regardaient l'extérieur par la fenêtre, une mystérieuse et légère terreur, qui ne faisait que grandir au fur et à mesure qu'ils regardaient dans les abysses de la nuit.
« Les enfants, voulez-vous entendre une histoire ? », proposa le grand vieillard.
Les deux sursautèrent, Rady chargeant un mur sans y en penser à deux fois, et Kasper courant à des vitesses à en faire halluciner plus d'un, tout en évitant les obstacles avec une agilité supérieure à celle d'un chat.
« Bon sang, calmez-vous !... C'est moi », dit le vétéran.
Les deux revinrent à eux, se redirigeant vers le salon et ses pouffes, la même sorte de pouffe qu'il y avait au nord dans l'autre maison, mais ceux-là étaient bruns.
Ils s'y installèrent tranquillement, écoutant l'ancien.
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