Feng Lin ferma les yeux un court instant avant de déclarer d’une voix froide :
— Apporte-moi de l’eau.
La vieille servante s’inclina respectueusement et quitta la pièce sans poser de questions. Dès qu’elle fut partie, Feng Lin s’assit en tailleur et prit une profonde inspiration. Il devait vérifier l’état de sa racine spirituelle.
Dans sa vie passée, il aurait utilisé un artefact de haut niveau pour ce genre d’examen, mais aujourd’hui, il n’en avait pas besoin. Avec son expérience et sa compréhension des lois célestes, il pouvait sonder son propre corps à un niveau qu’aucun mortel ne pouvait espérer atteindre.
Il plongea son esprit dans ses méridiens endommagés, descendant plus profondément encore, jusqu’à atteindre l’essence même de sa cultivation : sa racine spirituelle.
Ce qu’il vit le glaça.
Elle était à moitié détruite.
Une colère noire le submergea instantanément. Lui, un ancien Empereur Céleste, réduit à cet état misérable ? Il n’avait jamais connu un tel affront, même dans les guerres les plus cruelles qu’il avait livrées.
Mais soudain, quelque chose d’étrange attira son attention.
Malgré les dégâts évidents, sa racine spirituelle dégageait une énergie terrifiante.
— Qu’est-ce que…
Ses yeux s’ouvrirent brusquement, emplis d’incompréhension. Cette racine… il ne l’avait jamais vue auparavant. Dans toute son existence passée, dans tous les anciens textes qu’il avait étudiés, jamais une telle racine spirituelle n’avait été mentionnée.
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Même mutilée, elle dégageait une puissance insondable.
Un frisson parcourut son échine.
Qu’est-ce que cela signifiait ?
Feng Lin reprit son calme et se décida à inspecter le reste de son corps. Si sa racine spirituelle était aussi inhabituelle, qui savait quelles autres anomalies il pourrait découvrir ?
Il dirigea son esprit vers ses méridiens. Certains étaient brisés, d’autres obstrués, mais au lieu d’être totalement inutilisables, ils semblaient contenir des traces d’une énergie étrange. Non seulement elle ne s’était pas complètement dissipée après tant d’années, mais elle semblait même nourrir ses canaux spirituels d’une manière inconnue.
Il fronça les sourcils. Une telle chose était impossible. Un poison ou une malédiction n’auraient laissé que la ruine derrière eux. Pourtant, bien que ses méridiens soient gravement endommagés, ils montraient des signes d’adaptation.
Puis, il observa son ossature.
— Hm ?
Ses os… ils avaient subi une transformation. Contrairement à ce qu’il attendait d’un corps affaibli et inactif depuis tant d’années, sa structure osseuse n’était pas seulement intacte, mais semblait renforcée. Mieux encore, elle contenait des traces d’un affinement particulier, comme si son corps avait absorbé une force inconnue durant son long sommeil.
Il serra le poing et sentit une légère résistance dans sa propre chair.
— Mon corps... il n’est pas aussi faible qu’il en a l’air.
Ce constat le laissa pensif. Il n’avait pas encore les réponses, mais une chose était certaine : il n’était pas revenu à la vie sous une forme banale. Il y avait quelque chose de particulier dans cette nouvelle existence, quelque chose qu’il devait comprendre avant de planifier la suite.
Peut-être cela avait-il un rapport avec sa nouvelle identité. Après tout, malgré les maigres informations qu’il avait pu tirer des souvenirs de son prédécesseur, il savait que le clan Feng était un clan spécial. Mais en quoi l’était-il exactement ?
Il fronça les sourcils. Les souvenirs du précédent Feng Lin étaient trop fragmentés sur ce sujet. Il ne savait rien des réelles origines du clan ni de la raison de sa chute. Tout ce qu’il avait, c’était une certitude : ce clan n’était pas ordinaire.
Si ses transformations avaient un lien avec son héritage, alors il lui fallait en apprendre davantage. Mais pour cela, il devait d’abord se reconstruire.
Il rouvrit lentement les yeux. La servante ne tarderait pas à revenir avec l’eau. Pour l’instant, il devait cacher ses découvertes et jouer son rôle. Rien ne servait de révéler sa véritable nature trop tôt.
Il décida de sortir de la pièce pour explorer les lieux. À quoi bon attendre son retour ? Elle allait sûrement prévenir le reste de sa famille. Sans plus tarder, il ouvrit la porte, et la lumière du soleil l’aveugla un instant, le forçant à plisser les yeux.
Il se retrouva sur le balcon d’un pavillon élevé, la lumière du soleil l’obligeant à plisser les yeux un instant. Devant lui s'étendait une vue panoramique sur le clan, un immense réseau de bâtiments qui témoignait autrefois d'une grande prospérité, mais qui n'était plus désormais qu'un ensemble de ruines abandonnées.
Des toits effondrés, des murs fissurés et des cours désertes s'étendaient à perte de vue, chacun racontant silencieusement l'histoire d'un déclin inexorable. La végétation sauvage s'était emparée des lieux : des lianes grimpaient le long des vieilles pierres, et l'herbe poussait entre les interstices des structures délabrées, comme pour effacer les traces d'un passé glorieux.