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Les Vestiges D'un Clan
Chapitre 2 : Un Signe De Vie

Chapitre 2 : Un Signe De Vie

Le silence pesait comme une chape de plomb.

Seul le vent soufflait à travers les interstices des murs fissurés, glissant sur les poutres vermoulues comme un murmure du passé.

Feng Lin étend lentement les yeux.

Sa vision était trouble, son corps douloureux. Chaque muscle était engourdi, comme si des chaînes invisibles l'avaient maintenue prisonnière pendant des années.

Mais c'était libre.

Enfin.

Son regard parcourirt lentement la pièce.

C'était une chambre... mais elle ressemblait plus à une prison.

Des murs ternis par le temps, un plafond rongé par l'humidité, une simple table bancale et un lit aux draps éliminés. Même la lumière qui filtrait à travers les fenêtres semblait épuisée, comme si elle hésitait à pénétrer cet endroit oublié de tous.

Feng Lin se force à respirer profondément.

Chaque souffle était un supplice.

— Mon corps est trop faible...

Un tremblement imperceptible parcourut ses doigts lorsqu'il essaya de bouger. Ses jambes lui semblaient étrangères, comme si elles refusaient de lui obéir.

Quinze ans.

Quinze ans sans le moindre mouvement.

Un enfant de cinq ans, empoisonné, plongé dans le coma avant même d'avoir pu comprendre ce qui lui arrivait.

Et aujourd'hui, il n'était plus un enfant. Son âme appartenait à un Empereur Pré-Céleste qui avait dominé les précieux…

Mais ce corps…

Ce misérable corps mortel, privé de force, vidé de toute essence spirituelle...

Un frisson d'agacement lui parcourut l'échine.

Dans sa vie passée, il aurait pu anéantir un royaume d'un simple geste. Son nom seul suffisait à faire trembler les étoiles.

Aujourd'hui ?

Il n'était qu'un infirme à peine capable de tenir debout.

Feng Lin serre les poings. L'humiliation était insupportable.

Mais il refuse de se laisser écraser par cette faiblesse passagère.

Il pose lentement la main sur sa poitrine et ferme les yeux, tentant d'éveiller sa mémoire.

Clan des fils. Fils dépassé. Fils héritage.

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Mais ce qu'il trouve...

Ce ne furent que des fragments épars, brisés, éparpillés dans les méandres de son esprit.

Comme une peinture ancienne, rongée par le temps.

Des visages flous. Des voix sans noms. Des lieux sans contours.

Un gouffre insondable.

Feng Lin ouvrait brusquement les yeux.

— Mon âme est trop instable.

Il n'avait pas seulement perdu son corps.

Sa même mémoire était altérée.

Les souvenirs de sa vie passée étaient encore là, quelque part… Mais son âme brisée l'empêchait d'y accéder pleinement.

Et plus encore…

Il n'avait aucune technique de culture.

Ses connaissances étaient celles d'un Empereur. Mais elles ne lui servaient à rien dans ce corps de mortel.

Un Empereur ne gardait pas en mémoire des techniques de base. Il n’en avait jamais eu besoin.

— Même un dragon tombé du ciel doit ramper avant de retrouver ses ailes...

Un rictus amer déforme ses lèvres.

Il allait devoir tout reconstruire. Depuis les fondations.

Un sentiment de frustration bouillonnait en lui, mais il l'écrasa aussitôt.

Peu importe.

Il gravirait de nouveau les précieux.

Mais pour cela… il devait d'abord comprendre où il était et qui contrôlait ce lieu.

Un bruit résonna soudain dans la demeure.

Dong.

Une vibration lourde, métallique.

Dong.

Feng Lin tourne légèrement la tête vers la porte.

Une horloge ?

Le son, profond et pesant, vibrait à travers les murs, comme un écho du temps passé.

Dong.

Combien de choses avaient changé en quinze ans ?

Son clan était-il tombé dans l'oubli ?

Son nom était-il encore prononcé quelque part, ou bien avait-il été effacé de l'histoire ?

Il se redressa lentement, ignorant la douleur qui traversait ses muscles.

Puis… il entendit un autre bruit.

Des pas.

Lents puis Hésitants.

Quelqu'un s'approchait.

Feng Lin se force à calmer sa respiration. Il était trop faible pour se défendre, mais son esprit était prêt à affronter n'importe qui.

Les pas s'arrêtèrent devant la porte.

La poignée sourit doucement.

Un souffle court se fit entendre. Puis… la porte s'ouvre.

Une silhouette est apparue.

Une vieille femme, courbée par les années. Son dos voûté témoignerait du poids du temps, ses vêtements en lin simples et usés montreraient qu'elle n'appartenait pas à la noblesse. Ses cheveux blancs étaient attachés à un chignon négligé, et ses mains ridées tremblaient légèrement.

Lorsqu'elle leva les yeux vers lui…

Son corps se figea.

Feng Lin vit son visage se décomposer.

Son souffle se coupe, son regard s'agrandit, et une lueur d'incrédulité absolue s'y reflète.

Ses doigts, déjà fragiles, perdre toute force.

La gourde qu'elle a tenu glissa de ses mains.

Elle tomba au sol dans un bruit sourd, éclaboussant l'eau sur le plancher poussiéreux.

Un silence glacé s'installe.

La vieille femme ouvre la bouche… mais aucun son n'en sortit.

Elle semblait incapable de respirer, figée dans une terreur muette.

Ses lèvres tremblaient.

Feng Lin ne bougea pas.

Il observe simplement la vieille femme, tandis que la stupeur tordait lentement ses vieilles traits.

Dans ce silence, seul l'écho de l'horloge résonnait encore.

Dong.

Dong.

Dong.

Son cauchemar venait à peine de commencer.