Oak et ses compagnons trouvèrent l’homme-arbre endormi, celui-ci ressemblait à un frêne noir avec une écorce recouverte de mousse et d’une fine couche de givre. Il était tors nu sans vêtements et ne portait que des bottes d’hiver et des bas. Il tenait dans sa main gauche une bourse vide
Oak tapa légèrement sur l’épaule de l’individu. Aucune réponse.
Il le secoua Aucune réponse.
Il lui cria dans l’oreille. Aucune réponse.
Il lui dérobera sa bourse; l’homme-arbre se réveilla.
L’homme-arbre saisit le bras de Oak et tenta de lui arracher la bourse. «Au Voleur! Rendez-moi ma bourse, petits ingrats! Vous m’avez déjà volé l’oseille et maintenant vous voulez m’enlever ma dignité! À moi, Joquar»
Oak lui remit la bourse.« On a rien volé. On t’a seulement réveillé. Pour être honnête, qu’est-ce que tu fous ici?»
L’homme-arbre vérifia le contenu de la bourse.. « C’est bon, il reste une pièce». Il répondit à Oak, la consternation se lisant sur son visage.« Quelques fripouilles m’ont invité à une fête ici, mais ils m’ont plutôt fait ma fête, pour eux, une bonne âme qui crève ne leur fait pas de peine.»
« Alors tu as dormi au froid ?» dit Oak, grimaçant en écoutant son histoire.
L’homme-arbre enleva une couche de givre de son écorce et retira ses bottes et ses bas mouillées, le laissant totalement nu. «Oui, j’ai dormi au froid et j’ai faim comme jamais et j’peux même pas me payer une mioche. Je me rappellerai toujours cet enfoiré au tatouage de loup.»
Oak ferma la porte du château pour empêcher le froid d’entrer. Pour se réchauffer, il s’imagina une foyer qui brûle dans l’âtre. Sans s’en rendre compte, il fit de la magie.
En l’absence d’incantations et dû au manque de maturité de sa sève magique, il ne fit apparaître qu’une petite flamme qui brûla et se dissipa dans l’air, amenant une brise chaude.
Oak lui demanda. «Est-ce un garde royal avec un masque rouge et noir?»
L’Arbolarbre sourit face au contact de la brise chaude. Il fixa le bonnet rouge de Oak, voulant le porter pour se réchauffer .«Oui, et il a un tatouage de loup hurlant à la lune sur le front. Il a aussi prétendu faire partie d’une secte.»
«La confrérie des porteurs de masques?» dit Oak en mettant son bonnet sur la tête de Joquar. « C’est mieux ? »
Il se remit debout et se laissa caresser par la brise chaude. «Oui, merci pour le bonnet et la brise. Ça me revient, j’ai déjà entendu ce nom quelque part, un petit oiseau m’a dit qu’ils sont menés par un certain José. Banditisme, corruption, assassinat sont leur gagne-pain quotidien.»
Un des apprentis-forgerons tapa sur l’épaules de Oak.
Oak se retourna et le regarda.
L’apprenti dit « José? Alors il fait bien partie de la confrérie des porteurs de masques.»
Oak déclina de la tête, fronçant les sourcils .«Ils sont trop nombreux et vous êtes trop peureux. Il faut recruter plus de gens, mais qui nous aiderait?»
«Ta famille. Je suis sûr qu’elle nous aiderait, elle connaît la vallée mieux que quiconque et sait se défendre .»
Oak, penaud regarda le sol. «J’suis sûr qu’ils voudront pas de moi, ils me voient comme un bon à rien et me pardonnerons pas d’avoir perdu l’argent… Ils en avaient tant besoin pour libérer la vallée, surtout qu’on ne recevait plus d’argent de nos donateurs. »
L’apprenti lui donna une tape dans le dos .«Garde espoir. Ta famille comprendra quand nous lui conterons ce que tu as fait pour nous. Tu as trimé dur pour honorer ce contrat, personne ne peut en dire autant de José.»
Oak releva la tête et lui fit un faible sourire. «T’as raison, on va aller au fond de choses même si ça m’effraie. On va capturer José. »
Ils sillonnèrent la vallée pendant deux jours et deux nuits, dormant sous les arbres jusqu’à apercevoir la maison de la famille Quercus.
Ils marchèrent à travers les champs de concombres et de tomates qui étaient en bon état. À l’heure du dîner, ils s’arrêtèrent devant la porte de la maison. Oak mit sa clé dans la serrure et entra dans la salle à manger. C’est alors qu’il vit toute sa famille assise à la table, toujours aussi unis qu’avant. Sa mère entendit le grincement de la porte, se retourna et vit Oak.
Elle leva les mains au ciel comme pour remercier le seigneur. «Oh mon dieu! John! Notre fils est revenu» Elle s’approcha d’Oak et ouvrit grand ses bras. « Oh, mon fils, vient dans mes bras. Tu nous as tant manqué.»
Oak la prit dans ses bras et la serra doucement.
« Je t’aime.»
Que ça fait plaisir de te voir, Maman… J’ai changé. Toi et Papa seront contents.
John resta à la table, mangeant un bol de salade d’haricots rouges.
Il dévisagea Oak en prenant une bouchée acidulée. «Moi, tu ne m’as pas manqué. Où est mon argent? Montre la bourse avant que je te botte le cul.»
Toujours aussi bête... hahaha. Mieux vaut en rire.
Oak rit« Hey John, il y a plus un sou, ils appartiennent maintenant à José.»
Le père de Oak frappa la table avec son poing. «Qui est ce José? Tu n’as pas brûlé l’argent au jeu, j’espère.»
Oak lui sourit… «José, c’est le bandit qui nous a menacés et chapardés notre argent mais il le paiera. Nous avons essayé de le capturer pour obtenir la prime de 5000 floraux qu’il y a sur sa tête et celle de sa bande.
John fit un sourire malicieux. « 5000 floraux, tant que ça? Alors tu as vraiment essayé?»
Un des compagnons s’inclina devant John, «Oak a vraiment galéré, vous n’avez même pas idée.»
« Oui, Papa, j’ai changé.» rajouta Oak, souriant.
John lui répondit. «Vraiment ? Désolé, je t’aime mon fils, viens dans mes bras. Tu nous raconteras ça plus tard.»
Oak et John se firent une accolade.
Il a vraiment un cœur d’or. Il avait raison de me traiter comme ça… Il faut travailler dans la vie. Finalement, travailler c’est pas si pire…
Ils s’assirent à la table et dinèrent ensemble. Ils passèrent un bon moment. La famille fit connaissance avec ses nouveaux camarades, leur posant des questions sur leur vie avant de connaître Oak, leur rencontre et leurs objectifs de vie.
John se leva et fit une ovation à Oak. « Bravo Oak, Je ne savais pas que tu pouvais te montrer aussi travaillant et ingénieux, tu n’as pas pris leur insultes de manière personnelle et tu as persévéré jusqu’à les convaincre de se joindre à toi.»
Cynthia, Régis et Kelly tapèrent tous des mains en signe d’approbation. « Bravo mon fils, bravo frérot!.»
« Merci, papa. Merci la famille » dit Oak, ému.
L’arbolarbre vêtu d’un chandail de laine mérino dit. «Vraiment, votre fils sait faire preuve de débrouillardise quand les choses dérapent, il aurait même tenu tête aux bandits, mais on avait trop peur. J’suis désolé, c’est à cause de nous qu’il a perdu l’argent.»
Choqué, John Quercus frappa sur la table. *Bang*
«Je vois, Arthurio. Nous allons trouver ce José, le tabasser pour ensuite le remettre à la garde royale et obtenir la prime. Ils nous exempteront de notre amende pour leur avoir balancé ses imposteurs.» dit John avec colère.
Oak répondit avec tact.. « Bonne idée, Karel sera content, et il nous fichera la paix.»
Inquiet, John dit. «Qu’en penserait ton patron?»
Oak lui jeta un regard franc et perçant. «Il m’a bien aidé, mais j’ai pas signé de contrat avec lui. Il m’a payé une fois, mais qui sait s’il le fera encore?» Il s’est déjà disputé avec ses apprentis et a poussé José au banditisme, il exploite ses employés sous le prétexte de leur fournir un travail; j’veux pas être comme ça.»
John se dirigea en trombe vers le sortie et s’arrêta dans le seuil de la porte.
Il se tourna vers Oak et lui dit. « D’accord, alors allons récupérer notre argent, nous la réinvestirons dans nos plans.»
«Quels plans?» demanda Oak?
Il saisit une bouteille de vin qui trainait sur la table. « Les plans pour libérer la vallée bien sûr. Nous assassinerions Xidor, Karel et la noblesse de Florestia lors du prochain banquet. Nous libérerons le trône au prince Atord, le frère de Xidor.»
« Et comment comptez-vous l’assassiner?» demanda un des apprentis.
« Avec de la ciguë…. Nous la mélangerons au vin. Nous aurons besoin de l’argent pour en acheter une bonne quantité sur le marché noir et pour corrompre la garde de Xidorville,»« Mais le prince Atord est connu pour mépriser les paysans !» protesta l’autre apprenti, celui qui portait un gilet Mérino.
« Peut-être mais il changera d’avis lorsque nous lui remettrons le trône. Depuis que Xidor a tué son sorcier Ignis Succensio, il y a quelques mois, il ne fait que désirer sa mort et lui a bloqué l’accès à l’ancienne capitale de Saint-Cèdre…»
À l’âge de dix-huit ans en plein fête de l’arbre naissant, au solstice de la saison de Poussé, les pouvoirs magiques d’Ignis s’étaient réveillés. Cette nuit particulière avait duré une vingtaine d’années pour lui.
Le lendemain, les villageois l’avait trouvé au pied d’un immense arbre. Ses traits n’étaient plus ceux d’un Arbolarbre de dix-huit ans.. Peu de temps après, ces villageois, témoins de cet évènement magique, recommandèrent ses services au roi Araison, père d’Atord.et de Xidor.
Autour de la table, John, Oak et l’apprenti continuaient à discuter d’Ignis.
Arthurio demanda à John. « Mais pourquoi Xidor aurait-t-il tué Ignis? Et comment l’aura-t-il fait? Ignis était aimé de toute le monde, de Oakvalley à Saint-Cèdre.»
« Mes amis au palais m’ont parlé des rumeurs, on dit qu’Ignis aurait découvert Xidor en plein flagrant délit» répondit Jon.
« Lequel?» demanda Oak.
John prit un air sévère. « Le pire péchés de tous… celui de manger de la viande… Les gens peine à y croire mais c’est possible..»
« Mais il doit bien y avoir un moyen de se débarrasser de lui sans le tuer, non?» demanda Oak.
John grimaça. « Non, Oak. Le tuer est la seule solution. Un jour, tu comprendras.»
Le père de Oak se leva de sa chaise. Il changea de sujet. «Reste-t-il des épées et des armures chez ton patron? On doit s’armer si on veut avoir une chance contre ces bandits.»
Oak lui sourit et répondit… «Oui, il y a tout un stock de réserve à la forge, il y a même quelques arbalètes.»
John ouvrit la porte et regarda son autre fils. «Régis, veux-tu nous accompagner? Ça nous ferait une belle activité père-fils. Tu pourras même raconter nos batailles aux filles du coin. Imagine-toi, le courageux Régis qui sauve la ville de Oakvalley du joug de brigands sans morales pour ensuite la libérer de la tyrannie de Xidor. »
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Régis se tourna vers son frère et il dit d’un ton jovial « Bien sûr, c’est quand qu’on part? C’est moi qui ramènerai ta bourse. »
Oak fit signe à son frère de rester…
«Frérot… On a besoin de toi sur la ferme, qui va s’en occuper si nous sommes tous partis?»
«Kelly et maman». Dit-t-il, convaincu.
Oak soupira. *Fuuuuuu* «J’sais que les filles savent s’en occuper mais ça sera pas assez, ils vont avoir besoin de ta force de gars! .»
Régis dit avec tristesse« Ok. Je resterai sur la ferme.»…
John foudroya du regard son fils Oak. Il sortit en faisant claquer la porte. *Bang*
Il va comprendre… Il faut juste lui donner du temps… J’fais le mieux pour frérot… s’il mourait, j’me le pardonnerais pas…
Oak s’excusa à Régis, parlant avec un trémolo dans la voix. « J’suis désolé pour mon absence. J’ferai de mon mieux pour être un exemple, j’ferai tout pour vous, même affronter une armée. Les brigands n’ont qu’à bien se tenir.»
Régis lui sourit tendrement « Finalement, Gros dormeur, j’ai changé d’idée, j’vais venir…pense à papa, il faut veiller sur lui, il se fait vieux…… »
Oak resta muet et sortit, accompagné de Régis et des deux apprentis.
John les attendait dehors, bien emmitouflé dans ses vêtements en laines teinté bleu. Oak et Régis étaient également bien habillés. Les deux apprentis les accompagnaient.
Sous un ciel nuageux d’automne, ils traversèrent à nouveau les champs de concombres, dormant sous la belle étoile. Après deux jours, ils franchirent le pont du lac et entrèrent dans la ville où les flocons de neiges tombaient sans relâche.
Ils traversèrent quelques rues enneigées et atteignirent la forge d’Yvard.
Yvard besognait dur dans la pénombre, travaillant une épée ornementale.
Oak et sa bande entrèrent dans le lieu ténébreux et discutèrent à la lumière du feu de la forge.
«Bonjour, monsieur, on va avoir besoin de votre aide. Vous connaissez José?» dit John avec respect.
Yvard rétorqua d’une voix rauque et hargneuse. «José? Vous parlez bien de mon ancien apprenti? Qu’est-ce qu’il a fait encore?»
John dit calmement. « On suspecte votre ancien employé de mener un groupe de voleurs. Ils pillent les biens des gens. Il a volé la bourse que vous aviez remise à mon fils.»
Énervé, Yvard dit. «La bourse aux mille pièces, j’avais pris tellement de temps à la préparer, ça m’avait couté une sueur de plomb…»
Il se calma et dit. « De quoi avez-vous besoin?»
«On aimerait avoir de l’équipement, épées, boucliers, arbalètes, armures, hallebardes, tout ce que vous avez.»
Il pointa un bâtiment adjoint à la forge. « J’ai tout ce dont vous avez besoin là, armez-vous jusqu’aux dents. Le cœur de mon e-ex- apprenti est noir comme le charbon. Il a déjà essayé de me tuer en m’étranglant.»
Ils pénétrèrent dans le bâtiment rectangulaire fait de pierre noire. Ils y virent un vrai spectacle d’acier. Des dizaines d’épées, de boucliers, de cottes de mailles, de massues, d’hallebardes et d’arbalètes, suspendus à des crochets, ornaient les murs. Tout près, des carquois remplis de flèches jonchaient une table fait en céramique.
Oak s’arma d’une épée, d’un bouclier et d’une cotte de mailles. Son père d’une cotte de mailles et d’une massue tandis que leurs trois compagnons s’armèrent de tout de ce qu’ils pouvaient transporter.
«Yvard, est-ce que tu veux nous accompagner?» dit John.
Yvard, en train de forger, frappa l’épée avec son marteau. Il leur cria.
«Non, certainement pas. Je vous laisse vous occuper de ce taré.»
Oak et ses compagnons retournèrent en ville et enquêtèrent sur les agissements suspects de la confrérie. Ils posaient des questions à de nombreux passants quand un homme-arbre emmitouflé dans un sweatshirt de laine à capuche noire sortit du fond d’une ruelle et les approcha.
L’homme-arbre suspect chuchota. «Salut, vous cherchez la confrérie des porteurs de masques? Je pourrais vous en parler, mais vous devez me suivre. Allons dans un endroit où règne le repos. »
La bande le suivit jusqu’à dans les bas-fonds de Oakvalley. Les rues bien pavées recouvertes de neiges laissèrent place à des allées empestant les excréments et remplies de huttes décrépites.
Ils s’arrêtèrent devant une vaste hutte où leur guide en profita pour enlever sa capuche. Son front luisait à lueur de l’astre nocturne, dévoilant un loup hurlant à la lune. Avant de pouvoir dire quoi que ce soit, un ramassis d’hommes-arbre vêtu masques rouges et noir sortirent des rues adjacentes. Ceux-ci les encerclèrent. Les bandits ne bougèrent point, leurs épées demeurant dans leur fourreau.
Un homme-arbre vêtu d’un costume de médecin de peste surgit de derrière le groupe. Il ouvrit la bouche pour parler, son haleine dégageait une odeur d’œuf pourri.
« Votre présence m’insulte »
Joquar pointa son arbalète vers l’homme. « Insulté? Je m’en fous. Vous avez violé notre honneur et subtilisé notre fortune, nous sommes venus les récupérer tous les deux.»
Joquar visa l’homme et tira. Le carreau d’arbalète se ficha dans sa jambe, le faisant crier de douleur.
« Aargh, Aargh.»
«Sauvez José!»
Les Arbolarbres masqués foncèrent sur le groupe. Ils brandirent leurs épées qui s’entrechoquèrent avec les armes du groupe.
Oak affronta José et tenta de le désarçonner avec le plat de sa lame.
José bloqua l’attaque et balança sa lame vers la tête d’Oak.
Oak se laissa tomber comme une patate et lui fit un croc-en-jambe.
José tomba sur le sol.
«Bang»
Oak le saisit par le cou et souleva son masque.
Le jeune Arbolarbre tailla une balafre sur le visage de son adversaire.
Un goût de sang mêlé à de la sueur submergea la bouche du bandit.
Oak appuya sa lame sur le cou du chef des bandits.
« Laissez-tomber vos armes où je tranche la gorge de votre chef.»
Les brigands cessèrent le combat.
Oak sentit une odeur d’urine et de pourriture.
Une flaque jaunâtre apparut sur le costume de José au niveau de l’entrejambe.
Oak rit de bon cœur. «Hahaha, Le p’tit José a pissé dans son froc. Un vrai pisse-vinaigre. Remets-moi ma bourse.»
José laissa tomber sa dague qui percuta le sol. *Dang*
Fatigué et extenué, José dit. «Yvard…. Yvard ne paye jamais ses dus, j’ai remis une de ces pièces l’autre jour au tavernier et bam, je me suis fait expulser pour faux-monnayage. Je voulais juste faire une passe comme bandit jusqu’à me refaire, mais me voilà contraint à le faire pour toujours; on me cherche partout.»
«Remets-le à Karel, c’est un vaurien, sa parole n’a aucune valeur. Ce maudit Karel nous laissera tranquille et nous remettra l’argent.»
Oak lui dit «Laisse, il y a p’t-être raison, Yvard a toujours eu un côté louche. On va amener José et voir qui dit la vérité. S’il dit vrai, j’vais peut-être penser à le libérer.»
Oak retira le masque de médecin de peste. José apparu tel qu’il est. Il avait une coupe de cheveux mullet composé de feuilles de couleurs mauve et des yeux de couleur violette.
Oak et John le ligotèrent et le forcèrent à avancer avec la pointe de leur lame. Ils parcoururent les rues des bas-fonds sous les regards de certains passants.
Les passants murmurèrent entre eux. « Hier, ils ont arrêté des contrebandiers. Aujourd’hui, c’est José. Bientôt on viendra pour nous, le nouveau capitaine de la garde royale ne laissera rien entraver ses chances de promotion. »
La bande atteignit finalement la forge et aperçut Yvard travaillant le fer dans la pénombre.
John s’avança vers Yvard. Il lui dit d’une voix empreinte de sarcasme. Bonjour, nous voudrions vous présenter un grand homme, oh quand deux si grands hommes se rencontrent, l’histoire s’écrit. Une belle histoire, aussi belle que la promesse d’une montagne de pièces d’or. Un mensonge, un venin, comme du plomb dans du vin. Et que se passe-t-il- quand la vérité frappe? On ne s’en remet jamais d’aplomb!»
John lança violemment la bourse, les pièces de plomb et l’unique pièce d’or du paquet virevoltèrent dans les airs et atterrirent au pied d’Yvard.
L’homme-arbre moustachu regarda la bourse tomber puis releva les yeux jusqu’à ce que son regard croise celui de son ancien apprenti.
«Jo.. Jo… José! Je ne voulais pas vous duper, je le jure!»
José le regarda avec cruauté. «Ça fait un bail, patron, on voit que vous ne manquez pas d’air. Transformer le plomb en or, quel génie! Payer sans payer et voler son apprenti, quel génie! L’honorable citoyen devient le brigand et le brigand devient l’honorable citoyen. C’est donc, en tant qu’honorable citoyen que je te déclare coupable de contrefaçon. Tu me forces la main.»
Oak libéra José et lui remit sa dague.
Le groupe se déplaça sur le plancher de céramique noire et encercla le forgeron, ne lui laissant aucune issue. Ils lui saisirent les bras et le tinrent en place. Le chef des brigands saisit son épée et coupa la main droite de son ancien patron.
Yvard cria, son moignon pissant le sang au niveau de la coupure, la main se détachant du reste pour tomber sur le sol. Une sensation brûlante et lancinante envahit l’esprit du patron et celui-ci s’agenouilla.»
«Argh, comment vous pouvez me faire ça. Je vous ai toujours bien traité. Je vous ai traité comme mes fils.»
Oak cracha. « À cause de toi, j’ai perdu 1 an de ma vie sans être payé; ma famille risque la prison à perpétuité et tu chiales pour avoir perdu une main? Bien traité? Tu nous as exploités comme des esclaves. Tu mériterais d’être au cachot, mais on te laisse filer. On n’a fait que te rendre la monnaie de ta pièce »
Les autres apprentis s’avancèrent et déchirèrent le document que leur avait remis Yvard. «Le contrat qu’on a signé ne vaut plus rien, on s’en va»
John se tourna vers José, «Merci, José, mais mon fils est trop bon. On doit penser à nous»
Il saisit sa massue d’acier et assomma José d’un coup.
Il le ligota à nouveau.
Oak ouvrit les mains en signe d’incompréhension. «Pourquoi t’as fait ça? Il nous a aidés à punir notre ancien maître. Il mérite certainement pas ça.»
John répondit avec violence. «Fils, nous avons besoin de l’argent. Ce salaud de Karel et ses hommes-arbres ne toléreront certainement pas que l’on revienne les mains vides. Ce n’est pas en souriant et en leur disant «S’il vous plait» qu’ils nous laisseront partir. On a besoin de leur amener un ennemi public, point.»
Oak fit un regard de chien battu à son père. « Pardonne-lui, il a tué personne, on trouvera bien une solution.»
«Il n’y a pas 36 solutions, il n’y en a qu’une et elle est là. Jamais je ne laisserai ma famille aller en prison comme les Jéfar. Ils devront me passer sur le corps.»
Oak resta bouche bée.
« Les loups sont supposés passer dans trois jours. On retourne à la ferme.»
«Mais Yvard?»
John eut un rire sardonique. «Le patron aura besoin d’un coup de main, haha. Joquar, va prévenir un médecin. Le docteur va peut-être péter les plombs, haha, s’il le paye en monnaie de singe.»
« D’accord, je vais aller le chercher.» répondit Joquar.
« Il est entre vos mains. Nous retournons à la ferme» dit John.
« Parfait, si vous avez des problèmes, venez-nous voir ici» dirent les apprentis-forgerons.
John et Oak empoignèrent José par les épaules et le remirent debout. Au contact de le leurs doigts sur son écorce, celui-ci reprit conscience, grommelant. *Huurr*
John pointa son épée sur celui-ci, le forçant à avancer… Le bandit franchit la porte en maudissant le père de la famille Quercus. «Salaud, je m’évaderai des prisons du roi et je te tuerai… J’ai des contacts en haut lieu… »
Oak et John ne daignèrent pas répondre à son commentaire et l’amenèrent à l’extérieur de la forge. Ils le ligotèrent et le baillonèrent.
En silence, ils marchèrent pendant deux jours pour atteindre leur maison. Arrivé, ils pénétrèrent à l’intérieur et s’assirent à la table tout en gardant un œil sur José. Ils commencèrent à planifier la rencontre du lendemain avec Karel.
« Que ferait Karel si on lui remettait le prisonnier? On va faire une pratique avec moi dans le rôle du grand méchant loup.»
John se leva de la table. Il se dirigea vers eux, épée de bois à la main. «Où est mon argent? Des monnaies de plombs. Le roi sera fort déçu devant l’inadmissibilité de votre argent , il pourrait se montrer clément si vous avez d’autres types de compensations.»
«Nous avons un prisonnier qui pourrait vous intéresser.»
John s’inclina et dit avec respect. «Je constate que vous avez ramené un prisonnier recherché, le roi sera fort content et moi aussi. Bien que vous ayez échoué à votre devoir de payer l’amende, vous avez rempli un autre de vos devoirs, celui de ramener un acteur important, un traître à la couronne. Je vous laisse vous en aller.»
«Vous voyez, je suis sûr que Karel sera content qu’on lui ramène le prisonnier.»
«Papa, je n’en suis pas si sûr… Le loup tue parfois par plaisir.»
John se rapprocha de son fils et lui fit une accolade. «Tout ira bien, garde confiance. Demain, un jour nouveau se lève pour notre famille.»
Karel se présenta le lendemain avec sa troupe. Il débarqua de son cheval et inspecta les champs de tomates et de concombres devant les yeux de John et de Oak.
« Vous avez une belle récolte cette année, digne du roi. Maintenant, je voudrais savoir où est mon argent.»
«La voici.»
John remit sa bourse au chef des récolteurs de la foi végétale.
Karel secoua la bourse, la faisant sonner *Dang, Dang. Il commença à trembler de rage. « Des monnaies de plombs… Quel culot! Pour des gens comme vous, la prison ne sera qu’un arrêt avant l’enfer et je ne sais même pas si l’enfer voudra de vous. Vous avez échoué à votre devoir.»
« Attendez. Nous avons quelque chose qui vous mettra de bonne humeur. »
L’homme amena José, le forçant à regarder le collecteur de taxes dans les yeux.
«Cet homme est José, un des ennemis publics de la couronne et l’homme le plus recherché de tout Oakvalley. Nous avons peut-être échoué à notre devoir, mais nous en remplirons un autre… Maintenant, remettez-nous nos chevaux.»
Ah, ils t’ont capturé, José…. Si au moins j’avais pu t’aider à ne pas devenir un bandit…. Pensa Karel.
Karel répondit «Inacceptable ! Il me faut toute la bande d’acteurs, la tête de José ne vaut qu'au plus quelques centaines de floraux, la guilde des marchands sera furax. Comment le roi fera maintenant pour remplir ses coffres?»
« En dépensant moins pour des fêtes stupides» rétorqua Oak.
« Le roi ne fait jamais rien de stupide ! Il planifiait de passer ses journées dans la joie et l’allégresse. Tu sais, crouler sous les plaintes n’est pas exactement la définition de la joie et de l’allégresse, n’est-ce pas les Quercus ? Bande de plaignards! Je vais ruiner votre existence! Vous rejoindrez les Jéfar!»
John saisit Oak par le bras et lui fit signe de s’enfuir. Oak acquiesça de la tête.
J’dois me sauver avec frérot et les autres ou on va tous mourir. Le roi nous tuera comme il le fait probablement avec ces chevaux.
Oak prit ses jambes à son cou et se lança en direction de la ferme.
Les hommes de Karel le suivirent mais John se mit à travers leur chemin. Prêt à se battre, il sortit une massue.« Je vois que sa sainte majesté nous invite à visiter ses magnifiques appartements. Quelle gentillesse, mais je me dois de refuser… Vous devrez d’abord me passer sur le corps, vaurien! MORT À XIDOR!»
«Gardes, montrez à ces péquenauds la générosité du roi Xidor Cèdre.»
Karel et ses hommes tabassèrent le père d’Oak. Celui-ci tomba sur le sol, à coté de José.
La moitié des hommes de Karel ligotèrent John et le mirent sur une de leur monture. Karel et le reste de ses hommes montèrent sur leur chevaux et chevauchèrent à la poursuite de Oak, laissant José s’enfuir.
« Non pas mes enfants…» maugréa John à faible voix en voyant les chevaux partir.
Karel et ses hommes aperçurent Oak qui couraient à travers un champ de tomate.
Ils s’approchèrent et lui passèrent un lasso autour du cou.
Oak tomba sur le sol, écrasant quelques tomates.
À genoux, les mains devant les yeux, il supplia «Laissez-moi retourner vivre auprès de ma famille… Nous avions des plans ensemble. »
Karel le frappa de toute ses forces. « Vous ne verrez plus jamais votre famille tant que Sa Majesté vivra… Il a des plans pour vous… »
« Quels plans.» grogna Oak, en serrant les dents.
L’écorce rougeâtre d’Oak prit une teinte violacée et il saigna, répandant de la sève verte sur le sol. Karel sortit une bouteille et ramassa quelques gouttes de sève cela lui servirait plus tard.
Il ligota Oak et le fit monter derrière lui, sur sa monture
Puis, Karel et ses hommes attaquèrent la ferme et kidnappèrent toute la famille devant le regard de John.
C’est injuste… mais ainsi va le monde… Les forts écrasent les faibles. Si seulement je pourrai contacter mes contacts au palais pour devancer les plans.
Karel et ses hommes escortèrent la famille de Oak vers un endroit connu seulement par la garde rapprochée du roi Xidor Cèdre tandis que Oak fut amené loin de sa famille. De cette manière, Xidor pouvait maintenir son image de roi généreux et clément, amoureux du peuple. Il aimait son peuple et son peuple l’aimait, que pouvait-il faire de mal? Mais que son peuple se trompait…