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Chapitre 2 - La recherche d'un travail

Oak et sa famille retournèrent à leur ferme avec la mort dans l’âme. Leurs récoltes avaient péri sous le joug de la maladie, leurs chevaux de travail avaient été enlevés, condamné à un sort incertain et ils devaient maintenant payer une lourde amende ou croupir sous les barreaux d’une des immondes geôles royales.

Ils ouvrirent brusquement la porte, entrèrent de la maison sans se déchausser et s’assirent à la table de cèdre massif.

John Quercus frappa de nouveau la table avec son poing. *Bang* « Oak, c’est toi qui devais surveiller les champs durant le déluge des derniers jours et t’assurer qu’aucune maladie ne se propage. Tu devais nous aider à satisfaire les récolteurs de la foi végétale jusqu’à ce qu’on trouve un moyen de se débarrasser d’eux.»

Oak se mordit les lèvres puis haussa les épaules, quelques gouttes d’eau s’égouttèrent de son gilet blanc et tombèrent sur la table. « Désolé…. J’sais pas quoi faire… J’travaillerai plus dur à la ferme pour payer l’amende… On a toujours du temps pour penser à un plan. »

Sa mère, assise sur sa chaise, tremblait. « Non Oak, on a pas le temps! »

Crispée, elle se tourna vers son mari. « John, Qu’est-ce qu’on va faire s’ils viennent nous visiter avant la date convenue? QU’EST-CE QU’ON VA FAIRE?!

John resta stoïque. « Ne t’inquiète pas, J’ai une idée... »

« Quelle idée?» s’écria la mère de Oak.

« Une idée géniale… mais qui requiert de l’argent.» Dis John, en grimaçant à la vue de l’eau qui s’égouttait des vêtements de son fils.

« Mon fils, Je veux que tu quittes la ferme et te trouve un boulot en ville. Je ne veux plus te voir tant que tu n’as pas récolté la somme de deux milles floraux.»

Oak fronça les sourcils. « Deux milles floraux? Mais l’amende n’en coûte que mille!»

John hocha la tête, une lueur de colère dans les yeux. « Mille pour payer l’amende et mille pour … d’autres plans. On compte sur toi! Ne te pointe pas les mains vides ou je te botterai le cul. »

Oak répondit avec tristesse. « Pardonne-moi, papa. Ce n’est qu’à travers le pardon que vous avez résolu vos conflits, toi et maman. Elle t’a rééduqué et maintenant tout est presque parfait. Le pardon résout tout.»

John dit. « Peut-être, mais je ne peux pas pardonner à ce Karel ni à Xidor. Avant ce n’était pas comme ça… Où est passé le respect?»

Oak haussa les épaules, ne savant pas quoi dire.

Il vit la moue de déception apparaitre sur le visage de son père. Celui-ci soupira. « J’ai échoué dans ton éducation, tu devras te rééduquer toi-même. Réussiras-tu? Ce n’est que de cette façon que je pourrai t’acquitter. »

Oak hocha la tête, l’air grave et vit son père se lever de sa chaise, ouvrir la porte et lui faire signe de partir.

« Pars maintenant, mais rappelle-toi trois choses. D’abord, Ne parle à personne de notre haine pour Xidor.»

Oak hocha de la tête. « Humpf»

«Deuxio, fais bien attention à ce que tu reçoive des pièces en or et non du plomb! L’hiver passé, le fils aîné de la famille Jéfar a été payé en plomb. Il a dû passer l’hiver à quêter de quoi manger.»

« Humpf»

« Troisio, habille-toi comme il faut pour ne pas mourir de froid. Personne ne viendra te sauver.»

« Ça je n’y crois pas… les gens sont aimables à Oakvalley. » répondit Oak.

John pointa son linge. « Du lin? Ça ne sera pas suffisant, il te faut des vêtements en laine.»

Oak répondit. « Mais nous n’avons pas de vêtements en laine.»

John lui sourit avec méchanceté. « Exact, il te faudra travailler pour les obtenir. » Il indiqua la porte. « Dehors rien n’est gratuit et peu de gens sont dignes de confiance. Choisi bien avec qui tu fais affaires. »

Oak ignora le commentaire et se leva de sa chaise. Il s’approcha de son frère et de sa sœur.

Il leur fit une accolade. « Je vous aime.» dit-t-il restant quelques minutes auprès d’eux alors que son père John démontrait son impatience, tapant du pied en tenant la porte grande ouverte.

«Moi, aussi je t’aime, Gros dormeur» dit Régis avec tristesse.

« Je t’aime aussi frérot, j’espère que tout ira bien……» dit sa sœur en le serrant fort dans ses bras.

Oak leur adressa un sourire gêné. « Ne vous inquiétez pas… . J’trouverai une solution. Les choses s’arrangent toujours d’elles-mêmes».

John, fatigué d’attendre, ferma brusquement la porte dont les gonds de fer se lamentèrent sous l’impact.

* Bang, Tang, Tang*

« Là, tu pars. Tu n’as plus rien à faire ici. » dit son père, s’approchant de lui et lui serrant violemment l’épaule.

« D’accord» dit Oak qui marcha sur le tapis poussiéreux, tourna la poignée de la porte et en franchit rapidement le seuil, la tête basse, le regard fixé sur le sol, rongé par la honte, n’ayant même pas le temps de voir son frère qui lui faisait un signe d’au revoir.

Oak traversa à pied la vallée entière passant par de nombreux champs de tomates, laitue, soja, haricots, carottes et choux. Sur la route, il ne vit aucun cheval, mais de nombreux paysans à la mine déconfite et des bambins qui pleuraient. Il y pensa tout au long du voyage

Tout ça à cause de Xidor. On dois travailler cinq fois plus dur à cause de lui et c’est jamais assez… Il en veut toujours plus, comme s’il avait toujours faim. Si seulement on pouvait le forcer à vivre comme un paysan, peut-être qu’il comprendrait ce qu’on vit… Est-ce que c’est ça ton idée, papa?

En fin d’après-midi, il s’arrêta devant un grand lac aux eaux aqua marines, doté d’un pont fait en chêne massif. Celui-ci était le seul passage qui reliait les champs à une ville au pied d’une montagne enneigée.

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D’où il était, Oak pouvait apercevoir des doux flocons du neige tomber sur la ville d’Oakvalley et créant un micro climat d’hiver dans un lieu qui devrait pourtant, à cette période, avoir un climat de Germé. Les nuages étaient censés être roses dans le ciel et il était censé faire très chaud.

La vue d’Oakvalley au loin remémora de bons souvenirs à Oak. Dommage que la lune bleue ne soit pas apparu et que la Poussé n’ait pas eu lieu. Ici, c’était tellement plaisant de fête avec Papa, maman, Regis et Kelly la Saint-Cupressus et la fête de l’arbre naissant. Perry et les autres me reconnaîtront-ils? Me blâmeront-ils pour l’échec de la révolte? Déjà que les gens sont en rogne à cause de l’absence de la Poussé.

Oakvalley était le chef-lieu de toute la vallée et le lieu de rassemblement lors des festivités de la Saint Cupressus et de l’arbre naissant qui avaient tous les deux lieux lors de la saison de Poussé. La Saint Cupressus était une fête pour célébrer la premier miracle fait par Saint Cupressus lorsque celui-ci sauva l’héritier du roi Herbacum, protégeant ainsi la survie des hommes-arbres..

Elle se célébrait principalement lors de la troisième semaine du mois d’Arbatar. Grâce à cette fête, Oak s’était fait de nombreux amis à Oakvalley dont le fils de la famille Jéfar, Qejo. Celui-ci était en ce moment même emprisonné dans les prisons du roi Xidor.

Parmi ses connaissances et amis, seul le tavernier Perry, un vieil ami de son père John Quercus était resté dans la ville. Celui-ci les appuyait dans sa révolte contre Xidor Cèdre.

Après s’être remémoré le bon vieux temps, Oak traversa le pont et arriva dans la ville.

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Ses chaussures de chanvres calèrent dans la neige, se mouillant légèrement. * Ploc, Ploc*. Il continua néanmoins de marcher de peine et de misère, à travers les rues étroites de cette ville de seize-mille habitants. Des maisons de terres cuites couleur ocre aux toits recouverts de neiges s’y dressaient. Tout au long de son trajet, une fine neige cotonneuse tombait sur ses vêtements et s’amoncelait dans sa chevelure feuillue.

«Ah, maudite neige, j’dois trouver un abri» pensa Oak, en lisant les nombreuses pancartes qui étaient accrochées au toit des bâtiments.

Il s’arrêta devant un bâtiment dont la pancarte affichait « Atelier de couture. Employés recherchés, » . Des volutes de fumée noire s’échappaient des cheminées de cet atelier.

Il y entra et demanda un emploi de couturier pour un salaire de 15 floraux par heure. La propriétaire finit par le tester, mais il échoua et déchira un tissu.

« «Qu’as-tu fait! Ce tissu m’a couté un bras, ouste, fout le camp, ne revient plus ici, incompétent!» dit la propriétaire de l’établissement en faisant signe à ses ouvrières de se lever pour mettre Oak dehors.

Celles-ci traversèrent en coup de vent le vaste atelier au murs rouges et marchèrent sur les planchers recouverts de rouleaux de tissu.

Oak qui se tenait debout près d’une table leva les mains en l’air, exaspéré. «Mais madame, vous pouvez au moins me donner quelques vêtements. C’est l’hiver!»

«Pas de travail, pas de vêtements.» dirent les ouvrières, saisissant violemment Oak par la taille et le balançant en dehors de l’établissement.

Oak sortit dans les rues sombres et enneigées de la ville, remplis de commerces fermés. Désespéré, il tenta de se rappeler le chemin vers la taverne de Perry, mais il n’y arriva pas; Même si son imagination était débordante, Oak avait un mauvais sens de l’orientation. Il erra pendant plusieurs heures dans celles-ci. Les rues étaient désertes, mais éclairées par la neige qui étincelait de toute blancheur sous la lueur de la lune. * Brr, Brr* * Clac, Clac, Clac* faisait Oak, frissonnant au contact des vents glacés d’hivers, ses dents s’entrechoquaient entre elles.

De la chaleur… du chaud pensa Oak lorsqu’il aperçut finalement une lumière jaunâtre au fond de la grande rue qu’il arpentait. Il la suivit et arriva à un carrefour entre une rue et une ruelle, tous bordées de sapins.

À droite ou à gauche… à droite, *Brr, Brr*» pensa Oak en suivant la lumière, bifurquant dans la petite ruelle où se trouvait une église , ses pieds étaient congelés par la neige qui s’infiltrait dans ses chaussures.

Il fit quelques pas de plus dans la ruelle puis tomba d’épuisement sur le sol.

*Brr, Zzzzz, j’ai sommeil tout d’un coup… * pensa-t-il en appuyant son corps dans la neige cotonneuse, prêt à se laisser partir, ses doigts pleins d’engelures dessinant la forme de sa main dans la neige.

* Ah, il fait chaud, tout d’un coup… on est tellement confortable dans la neige» pensa Oak alors que le sang se mit à circuler plus rapidement dans ses veines, lui faisant perdre encore plus de chaleur et l’amenant aux portes de la mort..

«Bru, brûl, brûl..» tenta de dire Oak alors qu’il se déshabillait retirant ses vêtements blancs et ses bas noirs pour ensuite se vautrer dans la neige, se laissant tirer vers le sommeil.. Vers la mort…

* Zzzz, Zzz* .*Zzzz , Zzzz*

Un arbolarbre habillé d’une lourde chasuble de laine , d’un bonnet rouge et de grosses bottes d’hiver sortit de l’église.

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Il abrita Oak dans une couverture. Il l’amena dans son église, de style gothique faite entièrement de marbre blanc.

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Il entra dans l’église et déposa Oak sur l’autel devant les nombreuses rangées de sièges de bois, juste sous la coupole qui abritait le corps d’un homme-arbre-arbre crucifié au plafond.

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« Dieu, Jésus, Marie, donnez-moi votre grâce et ramenez-le d’entre les morts.» dit-t-il en prenant une coupe de vin rouge qui était sur l’autel pour ensuite la verser dans la bouche de Oak.

* Aucune réaction*

Le prêtre, désespéré, secoua pendant une quarantaine de minutes le corps de Oak dans la couverture afin de le réchauffer.

« Mais, où suis-je? Suis-je vivant ou au paradis?» dit Oak en ouvrant brusquement les yeux, regardant le prêtre qui l’avait sauvé pour ensuite fixer le plafond.

« Non, vous n’êtes pas au paradis, mais dans mon église» dit le prêtre en partant remplir sa coupe d’eau.

« Merci pour m’avoir sauvé… Mais, qui est ce gars?» dit Oak en pointant l’homme-arbre-arbre qui été crucifié à même la plafond.

« Un carnivore… Un criminel…» dit le prêtre en revenant avec sa coupe qu’il remit dans les mains de Oak.

« Comment il s’appelait?» dit Oak entre deux gorgées.

« Sylvain… Il travaillait pour le roi Xidor jusqu’à ce qu’il décide d’aller de son propre côté, à faire de la contrebande de viande d’oiseaux…» dit le prêtre en faisant le signe de croix. « Que Dieu ait pitié de son âme»

« Comment est-il mort? Pas sur la croix j’espère» dit Oak, regardant le corps avec une expression sereine.

« Oui sur la croix. Il le méritait même si ça n’a pas plu au roi Xidor…à croire qu’il aimait Sylvain, ce salaud… Jimmy Acajou n’aurait jamais dû le choisir comme roi au lieu du prince Atord. Dieu a dû nous priver de Poussé pour nous punir» dit le prêtre, en grinçant des dents.

Jimmy Acajou était l’Arbol Maestra, l’Arbol Maestra étant le rang le plus élevé dans la hiérarchie ecclésiastique des Arbolarbres

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. C’était Jimmy Acajou qui avait ordonné au prêtre de pendre Sylvain, car celui-ci avait refusé d’adhérer de nouveau à la religion.

« Vous ne pouvez pas faire ça… les carnivores méritent le pardon, ce sont des gens tout comme nous» s’écria Oak en levant les deux poings en l’air.

« Au contraire, ils sont pires que des bêtes… La peine de mort est la sentence parfaite» dit le prêtre en foudroyant Oak du regard pour ensuite arracher sa couverture.

«Pourquoi je l’ai sauvé» pensa le prêtre en allant ouvrir la porte de son église.

« Compte-toi chanceux que je t’ai sauvé la vie, tu ne le mérites pas, DEHORS DE MON ÉGLISE.» dit-t-il en faisant signe à Oak de foutre le camp de l’établissement.

« Mais vous pouvez pas faire ça, vous êtes un prêtre et j’ai besoin d’aide…» dit Oak en levant les mains en l’air.

« Un prêtre qui se respecte, oui!» dit le prêtre en courant vers Oak, qui se tenait derrière l’autel.

En effet, le prêtre avait raison, car dans la religion arbolarbre, la foi végétale, le clergé avait deux missions. D’abord, convertir les peuples non-Arbolarbres à la voie du végétarianisme et aux enseignements consignés dans l’Arbolivre, le livre sacré des Arbolarbres. Il pouvait le faire par la voie de la parole, du commerce, des soins ou de l’épée. En deuxième lieu, de reconvertir ou d’exécuter les Arbolarbres qui sombrait dans le péché du carnivorisme…

Oak en défendant le carnivorisme, avait mis le prêtre en rogne.

Oak esquiva le prêtre et fit renverser l’autel sur celui-ci puis il lui retira son bonnet rouge et ses bottes d’hiver qu’il mit après avoir ramassé la couverture.

*Aargh, Aargh*« Je te tuerai, infidèle! Toi qui ose défendre ceux qui nous apportent la maladie du boucher!» dit le prêtre, retenu sous le poids de l’autel, regardant Oak qui s’enfuyait par la porte avec la couverture de laine sur son dos, les bottes d’hiver dans ses pieds, et le bonnet rouge sur sa tête.

Il arpenta toute la ville, bien habillé, et trouva après de nombreux détours, l’auberge de Perry.

Perry, tu étais donc ici… pensa celui-ci en voyant le bâtiment fait en argile brun et doté d’une cheminée pour évacuer les sous-produits de la production de bière.

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Il entra dans l’établissement aux murs bruns et aux planchers de briques où il vit quelques personnes, assises au bar sur des tabourets ; celles-ci se retournèrent vers lui et lui jetèrent des regards désapprobateurs en murmurant :

« Ah, c’est lui.» cria l’homme.

«Perry, j’voudrais deux bières, j’ai travaillé si dur aujourd’hui.» dit Oak en s’assisant au comptoir, sa couverture sur ses épaules.

Perry lui répondit, un petit sourire en coin. «Ah, Oak, c’est toi!» L’aubergiste ricana. « T’as dû avoir une dure journée à, hum… vagabonder, J’aimerais avoir des journées comme la tienne. T’as l’air tant fatigué. Comment va ton vieux?»

«Il va bien, mais il est fatigué des serviteurs du roi.» dit Oak.

Le tavernier répondit avec rage. « On l’es un peu tous! Ces salauds ont même refusé ma motion pour fêter la Saint Cupressus et la fête de l’Arbre naissant! »

« Vraiment, c’était pour quand?»» demanda Oak, fâché de se voir privé de la fête de l’Arbre naissant à un moment si crucial de sa vie.

« Le 5 de Moonambre, lors de la prochaine lune bleue. mais ils ont annulé. Ça leur coûtait trop cher» répondit Perry. Celui-ci se plaint, en jetant un regard vers ses comptoirs presque vides. « Déjà qu’ils nous ont presque volé tout le blé et l’orge pour la bière. Maintenant Karel et sa bande veulent nous empêcher de fêter! C’est vraiment chiant une année sans Poussé..»

La fête de l’arbre naissant était une célébration pour fêter l’arrivée à l’âge adulte des jeunes Arbolarbres. Les Arbolarbres de 17 à 20 ans devaient en quelques jours, passer à travers trois défis. Tout les villageois des régions des diverses provinces telles que la Cédrerie, la Miradie et la Cantabrie se réunissait dans les villes lieux.

Cette année de 1289, cela aurait été le tour à Oak de fêter son arrivée dans le monde des adultes, mais il se voyait dans une auberge, sans travail et sans direction de la vie.

Fait chier qu’il n’y ait pas de festival en novembre. pensa-t-il

Au fond du bar, sur un tabouret, il vit un homme-arbre-arbre moustachu et musclé qui buvait une bière en lisant un gros livre.

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Près de celui-ci, il vit deux homme-arbres à une table. Ceux-ci jouaient aux dés.

Eux, ils se détendent tandis que je m’enmerde

Il se leva et s’approcha près des deux hommes-arbres qui jouait au dés.

Il leur cria. « Est-ce que je pourrais jouer avec vous?»

Ils hochèrent de la tête pour dire oui.

Le tavernier eut un rire gras. « Ah si je étais vous, je ferais attention. Ces gars savent comment alléger les fardeaux des homme-arbres. »

C’est moi qui vais les alléger de leur argent… avec une bonne bourse, je n’aurai pas à travailler.

Le tenancier se retourna et franchit la porte qui se trouvait derrière lui alors qu’un des deux parieurs s’adressa à Oak. «Ah oui, j’adore alléger les fardeaux d’homme-arbres aux sentiments très lourds»

Un des autres joueurs pointa discrètement une bourse à sa ceinture «Oui, regarde-moi ces beaux sentiments, Joaquim. Ils m’alourdissent le cœur.»

Les deux homme-arbres se regardèrent d’un air complice, Oak remarqua leur malveillance, mais fit semblant de n’avoir rien vu. «Merci de vouloir jouer avec moi. Ça m’a l’air intéressant» dit le jeune homme-arbre, en souriant aux deux bandits.

Les bandits étaient vêtus d’ habits à capuches de couleur noir qui cachait leurs cheveux, ainsi que de gants fait en cuir de la même couleur.

Oak s’assit à la table avec les deux autres homme-arbres alors que l’aubergiste revint avec deux bières qu’il déposa sur la table,

Ils commencèrent à jouer à pile ou face,

«Pile ou face?» dit Joaquim, en plongeant sa main gantée dans ses poches.

«Pile»

Joaquim retira un denier de ses poches et le fit tourner dans les airs. La pièce tomba lourdement sur la table.

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«Face, tu as perdu. Donne-moi mes cent floraux.» dit-t-il en mettant son poing sur la table.

* Bang*

«Huh, j’ai pas l’argent pour le moment, mais j’te promets de te payer quand j’l’aurai.» dit Oak qui se leva de sa chaise pour s’échapper de la taverne, déposant sa bière blonde sur la table.

Le voleur se leva et saisit Oak par le collet. «Je veux mon argent! Où caches-tu ta bourse?»

«J’ai rien, j’te le jure.» dit Oak en tenant de retirer les mains de Joaquim de son cou.

«Tu mens. Un pauvre n’aurait pas ce bonnet» dit-t-il en faisant signe à l’autre bandit de retirer le bonnet de la tête de Oak, geste que l’autre fit.

Puis, il appuya sa dague sur le cou d’Oak.

Soudain, l’homme-arbre-arbre moustachu cessa de lire son livre et se leva.

Oak fut impressionné par sa carrure imposante. Il avait une moustache à la gauloise, une cotte de mailles et des jambières en fer qui étincelaient sous la lueur des lampes à huile de la taverne.

L’homme-arbre-arbre moustachu se dirigea vers Joaquim, son armure cliquetant. *Ting, Ting*

Il s’arrêta devant Oak et les deux parieurs¸

Il leur ordonna. « Lâchez-le, vous savez que les jeux d’argents sont interdits tout par Son Altesse Xidor Cèdre tout comme le fait de manger de la viande. »

«Ne me forcez pas à vous donner une leçon!» dit-t-il en brandissant son poing recouvert d’un gant de fer.

Le compagnon de Joaquim s’interposa devant lui. « On a joué honorablement, vous n’avez pas le droit de vous mêler de ça. C’est lui qui a décidé de se joindre à nous. »

L’imposant homme-arbre-arbre se rapprocha de la table et saisit la pièce qu’il tourna des deux côtés. «Honorable, mon cul, votre jeu est truqué, coté face et oh, coté face! Foutez-moi le camp ou j’appelle l’armée royale, ils vont se faire un plaisir d’arrêter des bons à rien comme vous.»

Les deux brigands décampèrent laissant Oak seul avec son bienfaiteur.

L’homme-arbre lui mit la main sur l’épaule dans un geste paternel. « Je m’appelle Yvard. Explique-moi pourquoi tu joues aux jeux de hasard? Un jeune homme-arbre comme toi ne devrait pas traîner avec les bas-fonds de Oakvalley. Tu peux devenir tout ce que tu veux alors pourquoi un bandit?»

« J’sais plus quoi faire, j’dois amasser deux mille floraux pour payer mon amende ou croupir dans les cachots du roi et y mourir.»

« Deux-milles, tant que ça?» demanda Yvard.

« Oui, tant que ça… J’me disais que tant qu’à finir en prison, j’pourrais tenter le tout pour le tout et récolter la somme plus rapidement. » dit Oak en ramassant les pièces qu’avait laissé Joaquim et son compagnon sur la table.

« La prison n’en vaut pas la peine… J’parle par expérience… Un bon gaillard comme toi ne mérite pas d’y aller.»

« Un bon gaillard ? Regarde-moi, j’me suis jamais défoncé à l’ouvrage. Ah, que faire?» dit Oak en haussant les épaules.

«Le travail paraît toujours plus dur quand on est resté assis sur nos fesses toute notre vie. J’ai justement quelque chose à t’offrir. Demain matin, 7h00 tapante, rejoins-moi à la forge. Je te montrerai comment maîtriser le feu et faire un homme-arbre de toi.»

« Je vais y penser.» répondit Oak.

Yvard lui jeta un dernier sourire avant de partir se coucher dans sa chambre au deuxième étage de l’auberge.»

Oak demanda une chambre à l’aubergiste, le paya et partit se coucher.

À son réveil, il décida d’aller travailler.

Il quitta l’auberge, le lendemain, à 7h30 du matin puis arriva à la forge à 8h00. Celle-ci se trouvait à l’extérieur de la ville proche de la forêt qui menait au château d’Oakcastle. Oakcastle était un vieux château abandonné qu’on disait habité par des présences étranges…

Arrivé près de la forge, Oak sonda la forêt à la recherche de mouvements étranges, du coin de l’œil, il crut voir une ombre se déplacer derrière lui. Il se retourna.

Rien? Mais il y avait quelque chose… Qu’importe, je dois travailler

Il entra dans la forge. Il y balaya du regard les murs de briques noires faiblement éclairée par une fournaise alimenté par un feu; il n’y vit qu’Yvard…

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Il s’approcha de l’homme-arbre-arbre, celui-ci se tenait à côté d’une enclume et de quelques seaux remplis de charbon..

«Tu es en retard! Je t’avais dit à 7h00 tapante. Ne me refais plus jamais ça, je te veux ici à 7h00 tapante tous les matins.» dit Yvard en lui jetant un regard accusateur.

«C’était pas à 8h00? J’avais compris 8h00 hier, vous devez vous tromper.» dit Oak, en réprimant une grimace de dégout.

«Je ne me trompe pas! Commençons le travail. Tu vois cette fournaise? Je veux que tu la remplisses de charbon continuellement, de manière à ce que le feu ne s’éteigne jamais.» dit-t-il en pointant la grosse fournaise au charbon

«D’accord»

«Aujourd’hui, nous allons commencer par les bases, c’est-à-dire manier la fournaise et concevoir une dague sur l’enclume. Regarde-moi faire.»

Il versa un seau de charbon dans le foyer et actionna le soufflet afin d’alimenter les flammes. Il mit ensuite un gros morceau d’acier et un morceau de fer et les fit chauffer dans le four. Il recouvra ensuite les morceaux du flux de brassage. Les morceaux chauffèrent pendant de longues minutes et le forgeron les retira avec des pinces. Il martela la masse de fer et d’acier sur l’enclume jusqu’à obtenir la forme d’une dague.

«Fais bien attention lorsque tu forges à ne pas surchauffer le métal ou celui-ci partira en lambeaux. Fais attention à toujours bien recouvrir les morceaux du flux de brassage afin que le fer ne s’oxyde pas. Ne laisse aucun acide entrer dans tes yeux ou tu deviendras aveugle.» dit-t-il en lui indiquant une fiole qui contenait le flux de brassage, une substance blanche et poudreuse.

«D’accord, j’ai compris, j’ferai tout ce que tu me demandes.» dit Oak avant d’aller chercher un seau de charbon.

Oak remplit le foyer de charbon et insuffla une trop grande quantité d’air, le feu brûla comme mille soleils. Il ne s’en rendit pas compte malgré la chaleur étouffante et surchauffa le métal.»

«Regarde, tu ne m’as pas écouté, la masse de fer fait des étincelles et elle s’égraine comme du sable fin. Recommence.» dit Yvard en ramassant les ruines de ce qui aurait été une dague.

Oak recommença, mais ne prêta pas attention et omit de plonger le métal dans le flux de brassage, une grande plaque de rouille apparut sur le métal fin.

«Encore à faire des erreurs, recommence!

Oak recommença et fit continuellement des erreurs.

Le lendemain il arriva à l’heure exigée par son patron et travailla jusqu’à la tombée de la nuit en faisant un peu moins d’erreurs que la veille.

«Tu as bien travaillé aujourd’hui, mais tu fais beaucoup d’erreurs. Je suis prêt à t’héberger dans ma maison et à te nourrir jusqu’à ce que tu deviennes meilleur, mais je ne te payerai pas tant que ton travail n’aura pas remboursé les dépenses que tu engendres.» dit Yvard en lui faisant signe de travailler.

Il prit une pause et rajouta. « Et fais bien attention à ne pas laisser personne entrer dans la forge… Oakvalley est plein de voleurs.» rajouta Yvard.

Oak acquiesca de la tête et Yvard sortit.

Pendant un mois, le jeune homme-arbre arriva toujours à l’avance, ne s’arrêtant que pour les repas, travaillant de l’aube au crépuscule. Il entendait parfois des cris et ce qu’il croyait être le tintement de pièces provenir de la forêt, mais il ne s’y aventurait pas, préférant rester concentré dans son travail.

Néanmoins, il commettait toujours une bonne quantité d’erreurs et la moitié de son travail ne pouvait être vendu.»

Il se trouvait en plein travail, concentré à forger une épée quand Yvard ouvrit brusquement la porte, la lumière jaune aveuglant temporairement le jeune Arbolarbre.

« Les clients commencent à s’impatienter, ton inattention au travail et ton je-m’en-foutisme m’ont déjà couté assez cher, je t’ai aidé énormément et laissé de nombreuses chances. Je te laisse une semaine pour remplir la commande de l’association des paysans de Oakvalley. »

Il cracha sur le sol, * Pup, Pup* Si tu ne le fais pas, les paysans ne pourront pas travailler, s’ils ne peuvent pas travailler, Xidor viendra leur prendre leur chevaux… Personne ne sait ce qu’il en fait vraiment…»

« Et c’est quoi qu’ils veulent ? » dit Oak, en serrant le poing, réprimant une envie de frapper Yvard, tenant une épée presque parfaite dans ses mains.

«Je n’ai pas travaillé assez dur ? C’est jamais assez pour lui… Il veut me faire disparaitre comme ces chevaux.», pensa-t-il»

Yvard lui montra un document où était inscrit sa signature et celle du chef de l’association des paysans. «Ils veulent 5000 clous et 30 roues pour leurs charrues et ce pour lundi prochain. Si tu réussis, je te payerai l’entièreté de la somme du contrat, sinon je n’aurai d’autres choix que de te congédier

Oak eut un léger sourire en lisant le contrat. 3000 floraux. « J’comprends, j’saurai vous rendre fier. J’répéterai plus les mêmes erreurs»

« T’as intérêt.» dit Yvard qui ferma brusquement la porte derrière lui, laissant Oak seul dans la forge ténébreuse

Le cœur d’Oak battait la chamade, comment réussirait-t-il à remplir une telle commande en si peu de temps, sans faire d’erreurs?

Le temps pressait…

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