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Chapitre 3 - Un travail gaspillé

Dans la pénombre de la forge, un bâtiment de briques noires, Oak travailla tous les jours du lundi au dimanche, mais ne put que forger environ 25 clous par heure et il ne forgea que deux roues. Pourtant, il se défonçait à l’ouvrage, suant comme un porc, et martelant le métal comme un déchaîné.

Il s’investissait cœur et âme à l’ouvrage avec une concentration de moine tibétain, fabriquant un produit d’excellente qualité. Cependant, il ne voyait aucune fin au travail, la pile de commandes ne diminuait qu’à peine et le temps restant réduisait à vue d’œil.

Une fois, La journée terminée, Oak s’écroula au sol, le désespoir et l’anxiété le rongeaient, la fatigue et les maux de tête l’assommaient.

Et si j’échouait ? Et si papa, maman, Régis et Kelly veulent plus de moi? J’veux pas mourir seul dans les prisons du roi sans que frérot ne vienne me visiter… Frérot, j’espère que ça va bien… J’ai hâte de jouer à cache-cache avec toi…

Il tenta de s’endormir, mais les tracas envahirent ses pensées comme une horde de barbares., ses mains devinrent moites, sa bouche devint aussi sèche qu’un désert, et ce malgré une sensation de fatigue extrême qui le tirait inexorablement vers le sommeil.

J’dois dormir… ne pense plus à rien… ne pense plus à rien… Ça va s’arranger… Ça va s’arranger… J’obtiendrai l’argent et nous nous débarrasserons de Xidor et des collecteurs.

Oak dormit d’un sommeil agité et peu réparateur, rempli de cauchemars étranges et démoralisateurs. Il rêva que sa famille le reniait à tout jamais le forçant à vivre une vie de vagabond qui devait quémander l’asile ou mourir de faim.

Il se réveilla aussi fatigué que la veille.« Aaargh» clama-t-il en ayant l’impression que sa tête allait exploser.

J’dois tout faire pour payer l’amende… Je suis resté avec papa et maman. J’ me suis pas enfui comme les frères Picbois… Jamais j’serai un vagabond… J’suis un honnête paysan et un bon fils.. Il est temps que j’assumes mes responsabilités.

Malgré ses quelques défauts, Oak était un bon fils selon les standards de la société Arbolarbre car il avait écouté ses parents et aînés sans broncher.

En pleine réflexion, le jeune homme de la famille Quercus marchait à travers les rues enneigées ; la neige collante brillait d’un blanc éclatant sous le soleil matinal. Ses bottes d’hiver laissaient leurs empreintes dans la neige et se joignait aux centaines d’autres qui convergeaient vers un même lieu.

Elles doivent mener à la place du marché… Oui, j’ai une idée.

Oak suivit les empreintes et passa devant de nombreuses maisons en terre cuire ocre ainsi que de l’Église maintenant vide, délaissé par le prêtre. Oak eut une pensée en passant devant l’Église.

J’me demande où le prêtre est parti, et cet oiseau de feu que les gens ont aperçu le jour de sa disparition… c’est bizarre…

Jimmy Acajou et le Clergé qui entretenait une relation de haine avec Xidor, avaient financé secrètement par l’entremise de donations anonymes, la révolte de la famille Quercus et des Jéfar contre le roi. Il avait peu de temps après disparu tout comme ce prêtre, laissant Oak et sa famille sans support financier, incapable de payer l’amende royale.

Malgré le vent froid, Oak ne frissonnait plus, étant habillé maintenant d’un grand pullover et de pantalons de laine que lui avait donné Yvard en guise d’encouragement ainsi que du bonnet rouge et des bottes qu’il avait dérobé au prêtre.

Il bifurqua à droite au carrefour entre la rue et la ruelle bordées de sapins et remonta la grande rue qu’il avait arpenté le jour de son arrivée à Oakvalley. Il arriva au centre de la ville où se trouvait les Ateliers de coutures et les cordonniers. Des gardes patrouillaient les rues, armés jusqu’aux dents, à la recherche de quelqu’un ou de quelque chose. Oak les vit coller des affiches sur les murs des édifices. Sur ces affiches était dépeint l’image d’un homme-arbre vêtu d’un costume de médecin de peste. « José, la terreur d’Oakvalley, bandit et assassin, a volé les impôts du roi. Prime de 5000 floraux pour celui qui le ramène et toute sa bande. Rôdent dans les alentours.»

Intéressant, peut-être devrai je chasser ce José au lieu d’aller à la forge… Peut-être que c’était ça les bruits dans la forêt… Mais j’peux pas laisser Yvard… pourquoi pas les deux?

Oak passa devant l’affiche et continua à suivre les traces de pas qui longeaient la grande rue. Il arriva dans une grande place circulaire, la place du marché. Une brise chaude soufflait de celle-ci ce qui était étrange en plein hiver.

Oak y vit des dizaines de kiosques de commerçants vendant des fruits et légumes, des vêtements, des armes, du savon, etc. Une foule de gens, chaudement habillés, s’étaient agglutinés dans ce marché et achetaient toutes sortes de biens tout en conversant. Oak se dirigea vers le centre du marché, se déplaçant à petit pats sur les dalles de pierres déneigées. Il s’approcha du feu qui servait à réchauffer les gens.

Il y entendit le tintement de pièces d’or, d’argent et d’un autre matériel qui sonnait creux, dense et lourd. *Tchi-Tchink. *Thung, Thung* Est-ce que c’est du plomb? Pensa Oak en entendant le son bizarre.

Il y entendit également les hennissements des chevaux de travail et sentit l’odeur des agrumes, des épices, de la lavande, de l’encens et du bois qui brûle.

Il agita ses mains en l’air et cria. « Apprenti-Forgeons recherchés, venez travailler avec moi et apprenez un métier.»

Un Arbolarbre vêtu d’un gilet en laine mérinos teinté pourpre se tenait à quelques mètres de Oak. Il dit « Pff, à votre apparence de clochard, je suis sûr que vous ne payez même pas les repas.»

Oak passa sa main sur son ventre et fit des cercles avec celle-ci. «Écoute-moi, les repas sont gratuits et délicieux, et vous serez payé à la hauteur de vos efforts, en expérience et en gratitude. Si tu donnes de la nourriture à un homme-arbre, il mangera un jour, si tu lui apprends un métier, il se goinfra toujours. Veux-tu te goinfrer jusqu’à l’indigestion?»

Il rit. «Ah, peut-être pas jusqu’à l’indigestion, mais vous marquez un point, je suis prêt à me mettre à votre service. Tant que vous me payez un repas. »

Oak lui fit un sourire chaleureux. «Ah, j’possède pas la forge. C’est à un certain Yvard, c’est à lui que vous devriez demander un repas.»

L’homme-arbre-arbre lui sourit, laissant paraître ses dents jaunes.

«Oh, cet, Yvard, Je me méfierais, je l’ai déjà vu se disputer avec un de ces ex-apprentis au sujet de quelque chose. Je n’ai pas entendu leur conversation, mais je les ai vus se crier dessus et presque se battre. »

« Et ensuite ?» dit Oak en fronçant les sourcils.

«Rien de grave. Un autre homme-arbre a dû les séparer. Nous devrions faire attention à ne pas faire déborder ce soupe au lait.»

Oak dit d’une voix rauque et hésitante. « T’as raison, mais j’recrute pas directement pour Yvard, disons que c’est compliqué.»

« Compliqué comment?» dit l’homme-arbre en se levant pour se diriger vers un kiosque.

Oak se leva et le suivit d’un pas déterminé, afin de ne pas le perdre de vue.

«Yvard m’a demandé de remplir une commande importante pour lui, mais c’est impossible de le faire tout seul, alors j’voudrais avoir de l’aide, mais j’sais pas si Yvard sera d’accord.»

« Importante comment?» dit l’homme-arbre en s’approchant d’un homme-arbre vendant de la tire au miel.

Oak lui fit un faible sourire et secoua la tête.« Assez importante pour demander l’aide de deux ou trois autres personnes, j’en peux plus, j’me saigne aux quatre veines pour cette commande. Si je ne la réussis pas, j’irai en prison.»

L’homme-arbre-arbre acheta deux tires de miel et remit quelques pièces d’or au commerçant qui les empocha aussitôt.

«Laisse-moi t’aider à convaincre ton patron et à trouver d’autres gens qui sont prenants pour cette aventure à la forge.» Il approcha un bâton de tire de miel près du visage de Oak.» Un morceau?»

« Bien-sûr , Merci» dit Oak, en saisissant le bâton pour le lécher. Le goût sucré se répandant dans sa bouche, le miel se collant à son palais.

«Merci, j’crois qu’il serait mieux d’expliquer la situation à Yvard avant de promettre monts et merveilles à de supposés collègues sans qu’ils ne décrochent le poste.» dit Oak en se dirigeant vers la sortie, accompagné de l’apprenti-forgeron.

À un kiosque, ils aperçurent Yvard qui vendait des outils et des armures. L’homme-arbre musclé et moustachu leur salua de la main. Il jeta un regard inquiet à Oak. «Bonjour, jeunes gens. Que me vaut le plaisir de cette visite? Je pensais que tu travaillerais à remplir tes obligations, mais te voilà à flâner dans les rues… Aurais-tu abandonné?»

Oak bomba le torse et montra ses mains à Yvard; l’écorce étaient rugueuse et pleine de corne.

«J’ai pas abandonné mon travail, au contraire, j’voudrais te proposer une solution à l’insurmontable tâche que tu m’as conférée. J’ai pas les capacités d’y arriver tout seul ; j’ai donc décidé de requérir à l’aide de nouveaux apprentis forgerons«

« Vraiment? Mais j’ai pas le temps de les former.»

« J’te demande pas de les former, j’le ferai moi-même. J’te demande seulement que de les nourrir, tu connais ma situation financière.»

Yvard lui fit un sourire. «Oh oui, ça je la connais. Je te laisse les engager, mais à une seule condition, ils doivent signer un contrat de travail avec moi….»

Oak se tourna vers son nouveau compagnon. «Est-ce que ça te convient»

« Laisse-moi y penser »

Un lourd silence s’imposa et les secondes passèrent au ralenti.

L’homme-arbre-arbre hocha de la tête. « D’accord, je vais signer un contrat de travail avec lui, mais seulement selon mes termes. Nous négocierons ceux-ci en temps et lieu.»

Yvard dit d’un ton sec.

«C’est bon, alors retournez travailler et revenez me voir quand la commande sera terminée. J’ai des clients»

Ils restèrent néanmoins sur place, à la recherche de quelques autres travailleurs pour la forge.

Ils crièrent. «Apprentis-Forgerons recherchés, venez travailler avec nous et apprenez les techniques de Maître Yvard.»

Un arbolarbre habillé d’un habit de lin bleu qui achetait de la nourriture et du gingembre répondit : « Yvard, ce n’est pas lui qui a congédié José sans raison apparente, il y a un an? »

« Quoi ?» dit Oak, en regardant l’arbolarbre.

L’arbolarbre mis ses mains sur sa poitrine et lui jeta un regard franc. « C’est pourtant vrai.. Ça nous a marqués, José s’est disputé avec Yvard et nous a pleuré une rivière. Il ne s’en est pas remis le pauvre et reste à rien faire, abattu.

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José dit que Yvard ne l’a même pas payé pour ses services, car il n’avait pas signé de contrat. Yvard ne signe jamais de contrat de toute façon.

Est-ce le même José, celui qui est recherché? Yvard serait le responsable de sa malchance? Pff, J’y crois pas, une seconde. Yvard est un bon gars. Sinon il m’aurai pas donné cette chance… J’dois pas la foirer.

Oak rit de bon cœur. «Ok, personne ne signe de contrat avec Yvard sauf vous. Vous êtes les heureux chanceux, haha ! Yvard a donné sa parole qu’il vous fournira un contrat de travail et un salaire. Le seul bémol, c’est que j’vous formerai et que vous devrez travailler pour moi, avant de pouvoir signer ce contrat.»

«Je ne finirai pas comme José?» dit l’Arbolarbre, incrédule.

Oak leva les bras, paumes ouvertes vers le haut,

«Non, vous finirez riche et repu, j’vous le garantis. J’vous demanderai que d’être avec moi 10 heures par jour.»»

L’Arbolarbre lâcha un soupir de soulagement.

«Ah, 10 heures, c’est vraiment le pied, au moulin à scie, je fais des journées de 13 heures.»

Oak leur dit «Partons avant qu’il fasse trop noir, on va dormir chez Yvard.»

Ils traversèrent les rues enneigées sous un ciel nuageux et n’arrivèrent qu’en soirée. La noirceur s’était installée, la lueur de la lune se reflétait dans la neige. Ils arrivèrent devant la grande maison en bois d’épinette brune qu’habitait Yvard. De l’extérieur, on entendait celui-ci ronfler. Ils marchèrent silencieusement jusqu’à l’embrasure de la porte fait de pin blanc.

«Comment on entre?» dit l’arbolarbre au chandail de laine.

«J’ai les clés, faites attention à ne pas trop faire de bruit.»

Ils entrèrent dans la maison.

Ils posèrent les pieds sur un plancher de bois franc et virent devant eux une pièce où reposait une table de cuisine en chêne rouge ainsi qu’un four fait de briques et de tuiles. Le four était encastré à même le mur de briques rouges de la pièce.

Ils aperçurent un livre sur la table de cuisine marquée d’un titre en lettres dorées : «Numismatique pour les nuls. Comment transformer le plomb en or.»

«Qu’est-ce que c’est que ça?» s’exclama l’un des hommes-arbres

L’autre lui jeta un regard dégoûté «Aucune idée, ça l’air d’un livre plein de balivernes, transformer le plomb en or, mais ils nous prennent vraiment pour des idiots? Yvard est plus stupide que je croyais»,

Du plomb? Mais il y a des pièces de plomb en ville. C’est suspect.

«Laissez-tomber, c’est pas important, allons dormir. On a une dure journée demain » dit Oak, en se dirigeant vers une des chambres de la maison.

« D’accord. Il y a-t-il d’autres chambres ?« dirent-t-ils

« Non, dormez sur le sol», répondit Oak avec une moue de déception.

Ils se couchèrent à même la plancher de bois franc alors que Oak revint à la table, saisit le livre et le consulta.

Il y découvrit des techniques saugrenues pour transformer le plomb en or

Mais si ces techniques marchent? Si Yvard peut réellement faire des pièces de plomb, ça expliquerait pourquoi la famille Jéfar a reçu des pièces de plomb de cette généreuse bande de marchands. Demain, je dois interroger Yvard.

Oak laissa le livre et partit se coucher dans sa chambre.

Les deux Arbolarbres se réveillèrent au lever du soleil. Pendant qu’ils dormaient, une couverture avait été mis sur eux par Yvard. Le forgeron, bien assis à la table, les regarda se lever, mangeant un sauté de tofu, d’épinards et de noisettes.

«Bonjour jeunes gens, je suppose que vous êtes mes futurs apprentis? Soyez les bienvenus chez moi et faites comme chez vous. Vous pouvez me poser n’importe quelle question.» dit-t-il d’une voix rassurante.

Les apprentis s’assirent à la table, un bol de sauté bien chaud les attendaient à leur place. Oak était resté en retrait dans sa chambre et les écoutait.

«Hier, nous avons vu un livre sur la table de cuisine à propos de numinasta, numinastu ou quelque chose comme ça. Il prétend pouvoir transformer le plomb en or.» dit l’un d’entre-eux en mangeant.

Yvard leur jeta un regard indescriptible et dit d’une voix qui semblait confiante mais qui laissait paraitre une touche d’inquiétude.

«Ah, numismatique, c’est un livre de fiction, de divertissement. Je travaille beaucoup, je veux donc m’amuser dans mes temps libres. Ce livre favorise ma créativité, il me donne, vous voyez, beaucoup d’idées.»

Un livre de fiction? Vraiment? Il cache quelque chose, pensa Oak debout dans sa chambre.

«Donc, il vous aide beaucoup dans votre processus de forgeage?» dit l’apprenti-forgeron

«On peut dire ça comme ça» dit Yvard, en secouant la tête.

«Alors, j’aimerais le lire.» dit l’un des apprentis, enjoué.

Yvard lui jeta un regard peiné, apercevant du coin de l’œil, Oak qui sortait de sa chambre et qui se joignait à eux.

«Ah, je crains que je n’en ait qu’une seule copie, de toute façon, l’histoire est pleine de termes techniques et l’intrigue n’est pas si bonne. Vous vous ennuierez à mourir et travaillerez fort pour rien, lisez quelque chose d’autre.»

Oak s’assis à la table et s’attaqua directement au bol de sauté.

« Alors est-ce que ça marche?» dit Oak séchement.

« Seulement pour me donner des idées. Transformer le plomb en or? Hahaha! Autant transformer les poules en lions; je ne suis pas sorcier! » blagua Yvard.

»Hahahaha» rirent les autres.

Yvard n’avait aucune sève magique ce qui l’avait poussé à devenir Forgeron. S’il avait été sorcier, il aurait pu avec chance, transformer le plomb en or car la magie de la chance permettait parfois de transformer le plomb en or grâce au sort d’alchimie, qui était aléatoire comme les autres sorts de cette magie.

Le jeune homme Oak se tourna vers ses apprentis. Il leur dit mi-figue mi-raisin, « Un créatif, cet Yvard… Je finis de manger et on va à la forge… J’ai de quoi à vous parler.»

Oak finit son repas en quelques bouchées et ils partirent à la forge où ils travaillèrent toute la journée.

Pendant que les apprentis travaillaient, Oak sonda la forge à la recherche de plomb et d’or mais ne trouva aucun échantillon de ces deux matériaux ni aucun signe suspect dénotant l’utilisation de la magie de la chance, aucun animal métamorphosé, aucun résidu de téléportation, aucune senteur qui le fit changer d’humeur, aucune œuvre d’art suspecte et aucune présence de sable à l’intérieur.

À la fin de cette journée, les apprentis avaient appris tout ce qu’Oak pouvait leur enseigner et avait produit les clous et roues nécessaires pour la commandes. Le son du marteau sur l’enclume s’était répercuté dans tout le quartier

À la fin de la journée, Oak leur dit, fier d’eux.

«Wow, vous apprenez à la vitesse de l’éclair et vous travaillez d’arrache-pied sans vous plaindre. Quel est votre secret?»

Les apprentis lui sourirent, le visage plein de gratitude. «On a travaillé toute notre vie, on le devait pour survivre. Mais on ne s’est jamais fait offrir une si belle opportunité.»

Oak, inquiet leur dit « Une si belle opportunité? J’sais pas les gars, Yvard cache quelque chose; peut-être que l’idée de transformer le plomb en or n’est pas si folle finalement. Et pour José, ça doit avoir eu lieu. Gardons-le à l’œil, il doit cacher du plomb quelque part. Et faites bien attention à être payé en or et non en plomb. »

« On va faire attention. On a nos contrats.» dirent les autres.

La porte de la forge s’ouvrit d’un coup *Bang* et des hommes-arbres vêtus avec l’habit de la garde royale entrèrent. Une fois entré dans le lieu poussiéreux, ils époussetèrent leurs habit, un habit écarlate, strié de pourpre empreint du sceau royal, un arbre arrosant un jardin.

« Vous semblez vraiment vous affairer à l’ouvrage, cela doit être une commande importante. La récompense doit être grandiose.» dirent-ils en regardant avidement une table de travail où étaient déposées belles armures qui scintillait sous la lumière de la forge.

«2000 floraux, une somme qui récompense grandement l’huile de coude investit.» répondit Oak, fier.

Un «garde» lui sourit, laissant paraître ses dents noires. «On voit que ce n’est pas payé en monnaie de singe, nous voudrions vous inviter à une fête pour vous récompenser de vos efforts pour la ville. Vous pourrez danser devant le buffet »

«Danser devant le buffet, ça me paraît bien gai, il y aura-t-il des salades d’épinards?» dit un des apprentis, se léchant les lèvres.

«Oh que oui, vous allez vous amuser et danser devant le buffet pendant que nous mettons du beurre dans les épinards.»

«Nous irons volontiers à cette fête, où se déroule-t-elle?» dit Oak en déposant sur un crochet une belle dague ouvragée et serties de saphirs.

Sans quitter la dague des yeux, le garde lui dit. « Vous connaissez le château de Oakcastle où la garnison se repose?»

«Ah, le fameux château dans la forêt.»

« À la nuit tombée, rejoignez-y nous, nous vous ferons une grande fête» dit le garde avant de passer devant la dague et de la mettre dans ses poches, ni vu ni connu.

Quels cons, la garnison ne se repose pas à Oakcastle. Elle se repose toujours en ville. C’est suspect… Surtout qu’ils veulent nous faire traverser la forêt.

Les gardes retournèrent d’où ils venaient, laissant Oak et sa bande seul dans la forge.

Oak vit alors que la dague avait disparu et ses soupçons furent confirmés…. Il se tourna vers ses compagnons et leur dit. « Armez-vous bien, nous irons à ce château mais pas pour fêter mais pour leur faire la fête.»

Ils le regardèrent avec incrédulité. « Comment ça?»

« Je vous parie que ces hommes sont les bandits au service de ce José et qu’ils veulent nous tendre un piège… Mais c’est nous qui les surprendrons.»

« Mais pourquoi se battre contre-eux?» se demanda un des apprentis.

Oak saisit une épée qu’il soupesa. « Refuseriez-vous un paquet d’oseille? Refuseriez-vous la prime de 5000 floraux qu’il y a sur leurs têtes? Avec ça, vous pourriez faire vivre votre famille pendant deux ans.»

Les apprentis prirent une inspiration. « Tant que ça? Alors nous sommes partant.»

Oak leur dit. « Pas un mot à Yvard,»

Épée à la main, il sortit de la forge et guida ses compagnons vers l’entrepôt où ils s’armèrent jusqu’aux dents.

Ensuite, ils se dirigèrent vers la place du marché, y louèrent des carrosses tirés par des chevaux et revinrent à la forge. Là, ils embarquèrent leurs produits et leurs armes dans les carrosses et en fin d’après-midi, se rendirent à la maison d’Yvard pour réclamer leur salaire.

Dehors, Yvard déblayait la neige accumulée au pied de sa porte. Oak descendit du carrosse et approcha d’Yvard. «Bonjour patron, nous avons réussi l’épreuve tel que demandé, nous aimerions maintenant recevoir notre dû.»

Yvard vit les carrosses rempli de produit. Il laissa tomber sa pelle à neige, mit les mains dans ses poches et en remit à Oak une bourse débordante de pièces. «Bravo, Oak, je suis impressionné, tu as persévéré et trouver un moyen de réussir ton défi. Dès le début, Je croyais que tu baisserais les bras et pourtant, tu n’as pas seulement levé deux bras, mais six bras. »

Oak ouvrit la bourse et vérifia les pièces, elles étaient lourdes et de couleurs dorées comme de vraies pièces d’or. Il en mordit une, le métal mou plia sous ses dents. C’est bien de l’or…

Yvard se tourna vers les compagnons de Oak qui étaient descendu des carrosses et qui attendait Oak. «Ces six bras voudraient-ils maintenant devenir des employés permanents? Vous recevrez un aussi bon salaire que lui, sinon meilleur.»

Un des hommes-arbre sourit à Yvard. «D’accord, nous voulons bien signer un contrat avec toi.»

«Quel salaire seriez-vous prêt à nous ’offrir» dit l’apprenti.

«110 floraux par mois»

«135 floraux par mois.» répondit l’apprenti en tendant sa main gantée

«125 floraux»

«Deal.» répondit Yvard, qui lui serra la main.

Le maître forgeron fit signe aux hommes de le suivre à l’intérieur.

Dans la maison, ils signèrent les contrats pendant qu’Oak les attendaient à l’extérieur

Une fois le marché conclu, ils sortirent et entreprirent leur voyage vers Oakcastle où se déroulerait la fête, récupérant leurs armes mais laissant sur place les carrosses remplis des marchandises destinées à l’association des paysans de Oakvalley

Ils quittèrent la ville pour s’aventurer à pied dans une forêt de conifères enneigés, plongée dans la pénombre et le mystère. Les compagnons ne pouvaient à peine discerner ce qui se trouvait devant eux, les détails s’estompant dans des ombres floues. La nouvelle lune ne diffusait qu’une vague lueur argentée sur la neige blanche, ce qui ne suffisait pas à révéler les secrets cachés dans l’obscurité.

Les compagnons s’aventurèrent sur un chemin de terre recouvert de neige. Ils entendirent le bruissement des feuilles.

« Avez-vous entendu ça?» dit un apprenti.

«Oui, ça doit être le vent, avançons.» dit Oak, impatient de trouver les bandits.

Les compagnons reprirent la route et le son d’une branche qui tombe les fit sursauter de nouveau, le son étant un peu plus audible que le précédent.

«Vous avez entendu?»

« Ça doit être eux, mettez-vous en garde» dit Oak, épée à la main.

Les deux compagnons, prêt à se battre, préparèrent leurs arbalètes. La tension était palpable, Oak pouvait entendre leurs cœur battre la chamade et sentir la sueur qui provenait de leur écorce.

Ils continuèrent à marcher, restant sur le qui-vive.

Un peu plus loin, un grincement clair et net de bottes se répercuta partout dans la forêt et fit durcir leurs écorces.

Les compagnons mirent leurs mains sur leurs armes et balayèrent du regard la noirceur. Il n’y avait que de la neige et des arbres devant eux.

Soudainement, une dizaine d’Arbolarbres masqués et armés émergèrent d’un buisson touffus et épineux qui se trouvait derrière eux-. Ils encerclèrent les trois aventuriers et les pointèrent avec leurs armes.

Un arbolarbre se mit devant-eux et plaça sa main devant lui, son autre tenant une dague ouvragée et sertie de joyaux.

« Halte, richissime voyageurs, vous qui entrez dans cette forêt devez payer les frais de passage au grand Holz, maître de la confrérie des porteurs de masques. Nous avons pour but de rétablir l’équilibre entre les riches et les pauvres dans tout Oakvalley. Remettez-nous votre bourse! »

Le visage des apprentis pâlirent et ils lâchèrent leur arbalètes, se cachant derrière Oak.

« Donne la mo..mo…mo…né»

Oak fulmina de rage en voyant le grand nombre de soldats.

J’aurais dû recruter plus de gens… J’ai été impulsif… José n’est même pas là…

Oak refusa de donner la monnaie et leur dit. «Non»

Les apprentis-forgerons se recroquevillèrent derrière Oak, bégayant et tremblant comme une feuille. «On va..mo.u..rr..ir, s’il..te..pl..a.it»

Et merde, ils sont clairement pas en l’état de se battre .Fait chier, faut je donne ma bourse. Si je me bats, je vais mourir.

Il leur donna sa bourse, les pièces émettant un bruit sourd. « «J’honore les frais de passages, maintenant laissez-nous tranquilles.»

Les bandit laissèrent Oak paumé, ils disparurent dans les ombres.

« J’me vengerai. Je récupérerai ce qui m’appartient et je les mettrai tous en prison. Le destin va résoudre tout ça, les choses vont s’arranger.» dit Oak d’un ton hargneux.

Ses compagnons, trop terrifiés, ne répondirent pas. Ils parcoururent le chemin de terre pendant plusieurs minutes. Les apprentis-forgerons tremblaient toujours sous le choc.

Ils arrivèrent finalement devant un pont de pierre au-dessus d’une rivière gelée. Ce pont menait à un grand château de pierre bourgogne, le château de Oakvalley. Un drap d’obscurité épais et lourd couvrait le château et aucun odeur ou bruit ne venait rompre le silence.

«Dormons ici dans le château et repartons demain à leur poursuite.» suggéra Oak.

Les compagnons s’aventurèrent sur le pont et arrivèrent devant une porte déjà ouverte. Ils pénètrent dans une grande salle et virent de nombreux portraits ornant les murs. Des hommes-arbres de toutes les époques y étaient peints. Une couche de givre les recouvrait. De somptueuses lampes en or descendaient du plafond et une bûche verdâtre gisait sur le tapis bleu de l’entrée.