En cette froide matinée, le roi observait la mer depuis le pont supérieur. Depuis l'affrontement, le soleil se trouver bien haut dans le ciel.
Alors que l'Espérance accompagnée du Bad Büden s'approchait peu à peu d'une masse terrestre à peine discernable à l'horizon, le roi contemplait le petit bout de terre lointain qui grossissait à vue d'œil. "Ce sont des îles." Se dit-il.
L'équipage, quant à lui, observait une île couverte de cratères et de cendres, se demandant ce qui avait pu s'y passer.
"Que ce que c'est que ça ?" Indiquer le roi en pointant du doigt une suite de petites masses noires dépassant de l'horizon. Aussitôt, Sugnus et le capitaine braquèrent leurs jumelles dans la direction indiquée avant d'afficher un air stupéfait. "Ce sont des épaves, et elles sont toutes de l'empire." Expliqua le capitaine alors que la porte de la cabine s'ouvrait, laissant entrer un petit groupe de marins allemands.
"Un fort brouillard est attendu dans la région, à partir de maintenant nous prenons la barre pour vous diriger en toute sécurité." Expliqua le traducteur du groupe.
Malgré une certaine réticence, le capitaine accepta de leur céder la barre. Aussitôt la bar en possession des Allemands, le bateau changea rapidement de cap. "Faites un virement de cap à 130° sur 4 milles." Indiqua l'un des Allemands au timonier, avant que celui-ci ne change la trajectoire du bateau.
Au bout d'une vingtaine de minutes, le bateau se trouvait désormais à 2 kilomètres des îles et aucun port n'était visible aux yeux des marins.
"Pour quelle raison prenons nous ce cap ?" Demanda le capitaine confus.
"La coque de votre bateau est trop profonde pour avoir une chance de rentrer dans le port de l'île. Les bateaux des autres pays peuvent facilement y rentrer, mais le vôtre est trop profond." Expliqua l'homme en indiquant des chiffres sur une partie bleue de la carte.
À la suite de quelques minutes supplémentaires de navigation, le bateau s'arrêta définitivement en jetant l'ancre non loin de la côte.
"Ne sommes-nous pas trop proches pour nous mettre au mouillage ?" Demanda le capitaine en voyant la côte à un peu plus d'un kilomètre.
"Normalement, il s'agit d'une zone de mouillage pour petit bateau, mais le vôtre est recherché par l'empire, il nous a été demandé de vous rapprocher le plus possible." Expliqua l'homme.
Sur le pont de l'Espérance, les marins s'activèrent à préparer les embarcations leur permettant de quitter le navire, où les autorités locales les attendaient sur place, tandis que l'hélicoptère présent à bord se préparait à son tour.
Dans leur cabine, la famille royale se préparait à quitter le navire en direction de la sécurité du territoire allemand lorsqu'ils furent dérangés par une personne frappant à la porte.
La personne entra et s'agenouilla juste à l'entrée de la porte. "Je vous prie de bien vouloir m'excuser d'être le porteur de mauvaises nouvelles, mais votre départ va être retardé en raison d'une dégradation des conditions météorologiques." Informa l'homme avant de repartir.
Le brouillard était désormais omniprésent de sorte qu'aucune des îles ne soit visible, laissant une impression d'être seul sur l'eau. "Vous pensez que la vie ressemble à quoi dans leur pays ?" Se demandaient des soldats qui jouaient aux cartes dans le réfectoire.
Un des soldats déposa un verre et dit. "Si tu veux mon avis, c'est la même merde que partout. Juste, ils se font idolâtrer car ils sont capables de tenir tête à l'empire. À l'intérieur, il y a autant de riches qui exploitent les pauvres comme du bétail que d'oppressions."
La partie du groupe fut interrompue lorsqu'une personne déposa une mise sur la table, détournant le regard des soldats. "On a presque cru que vous ne viendriez pas." Jacassèrent les soldats en observant que la personne qui se joignait à eux était le prince.
Le prince prit une chaise et s'assit en silence avant de se servir en cartes. "Je ne pensais pas pouvoir venir." Dit-il d'un ton rauque, alors que les autres soldats retournaient à leur partie. Après plusieurs minutes de jeu, un des soldats décida de poser la question qui était sur le bord des lèvres de tout l'équipage. "On se demandait, comment votre père compte-t-il parler des divins et de leur technologie ?" La question du soldat provoqua des regards d'étonnement des autres soldats assis à leur table.
"Si seulement il me disait tout ce qu'il avait en tête. La seule chose que je sais, c'est qu'il attendra plus d'informations avant d'en discuter." Répondit le prince en déposant des cartes sur la table. "Il semblerait que j'ai gagné." Continua-t-il en récupérant la mise des autres soldats. "Non sérieusement." Jacassèrent les soldats en redéposant une nouvelle mise.
plus tard
Il était environ 11 heures lorsque le brouillard finit par se dissiper suffisamment, permettant aux embarcations et à l'hélicoptère de quitter le navire. Le pont faisait un bruit assourdissant alors que la famille royale ainsi que les plus hauts gradés étaient embarqués à bord de l'hélicoptère sous le regard des autres marins. Une fois à l'intérieur et que les portes étaient désormais fermées, les Allemands aiderent les nains à s'installer sur les sièges du Super Puma.
Après quelques minutes, les rotors se mirent en rotation avant d'atteindre la vitesse de vol et de progressivement élever l'hélicoptère dans les airs. Il ne fallut pas longtemps avant que l'hélicoptère ne sorte de sa phase d'ascension se dirigeant directement vers l'île d'Heligoland. "Faites une représentation de l'architecture de l'appareil. " Demanda le roi alors qu'une personne à ses côtés effectuait des croquis de l'hélicoptère. "Oui, votre Altesse, la conception est complexe mais facile à comprendre." Répondit-il.
Seulement après quelques minutes de vol, l'hélicoptère s'immobilisa et entama sa descente pour finalement se poser sur une large piste bétonnée non loin du port. En sortant de l'hélicoptère, le groupe de nains observa les alentours de la zone d'atterrissage. Au bout de la piste, près d'un bâtiment de brique, se trouvaient trois personnes qui se rapprochaient progressivement de là où ils se trouvaient. La piste en elle-même était bordée par deux zones relativement dégagées d'où le prince pouvait voir quelques curieux les observer sans pour autant tenter de s'approcher.
Alors que les nains scrutaient avec frénésie la zone d'atterrissage, le trio observé plus tôt se trouvait désormais à portée du groupe. À ce moment, l'un des policiers du Bad Büden qui les accompagnait commença à parler. "Messieurs, je vous présente le maire de la ville accompagné du chef de la police locale ainsi que l'interprète qui vous est fourni durant votre séjour sur l'île." Finit-il. Alors que le policier avait fini, la personne qui avait été présentée comme le maire s'avança accompagnée de l'interprète. "Bonjour et bienvenue, je suis le maire d'Heligoland."
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"Sont-ils vraiment de confiance ?" Jacassèrent des passants en dévisageant le groupe qui passait devant eux.
Plusieurs heures étaient passées depuis l'atterrissage, alors qu'une grande partie de l'Espérance avait débarqué. Les marins pouvaient ressentir la méfiance des locaux provoquée par l'invasion de l'empire. Tandis que l'horloge indiquait 16 heures et que le soleil se rapprochait de l'horizon, une partie des nains étaient déjà retournés à bord de l'Espérance, tandis que les autres, ainsi que le roi, furent conduits à l'intérieur du Hochseeinsel hôtel, dont l'intérieur surprit plus d'un. À l'intérieur, les murs étaient d'un blanc des plus banals, accompagnés par énormément de bois, ce qui rendait le tout chaleureux à la vue des nains.
Le bâtiment avait été récemment reconnecté au courant, permettant aux nains de découvrir différentes choses tout à fait différentes de ce qu'ils trouvaient déjà dans leur pays. Les plus experts étaient fascinés lorsqu'on leur a présenté une télévision couleur dans leur chambre, certaines se retenaient même de les ouvrir pour en comprendre le fonctionnement.
La nuit arriva et le prince était exténué de la journée qui s'était présentée à lui. Malgré tout, il restait impressionné par la courte présentation de l'histoire de l'île et se mit à noter ses impressions sur l'Allemagne dans un carnet.
23 janvier 2022
23eme passage 1 Ogdea 1650
Empire Volciste Palais impérial
À l'intérieur de la capitale, la vie se déroulait comme à son habitude. La guerre était loin et depuis la grande invasion, la vie des habitants s'était améliorée. Les ressources étaient désormais en abondance et chaque citoyen pouvait être sûr de trouver un travail.
C'est dans cette paix relative que la porte du bureau du roi démon fut ouverte avec fracas, laissant la princesse rentrer dans la pièce où se trouvait son père qui examinait une pile de documents. "Père, c'est urgent." Jacta la princesse, alors qu'elle se rapprochait rapidement du bureau de son père.
Le roi démon observa sa fille qui, habituellement, était calme et réfléchie, utiliser un comportement plus agité qu'à son habitude.
"Qu'est-ce qui te met dans un tel état ?" Demanda-t-il après avoir retiré ses yeux de ce qu'il faisait. Voyant qu'elle avait attiré l'attention de son père, la princesse se lança.
"Il faut que tu viennes avec moi, j'ai des choses très importantes à te montrer qui peuvent influencer la survie de l'empire." Énuméra-t-elle.
"Mais voyons, on peut avoir des revers militaires, mais rien qui n'aille jusqu'à détruire l'empire que j'ai bâti." Répondit l'empereur.
"L'Allemagne est bien plus forte que ce que l'on pense." Rétorqua-t-elle.
Sous ces mots, l'empereur se leva. "Que veux-tu dire par là ? As-tu découvert quelque chose que nos services de renseignements n'ont pas encore découvert ?" Demanda l'empereur, plus inquiet. Voyant qu'elle avait suscité l'intérêt de son père, elle continua. "J'ai même mieux que ça, mais il va falloir que tu me suives au Centre de Recherche Magique (CRM) pour mieux comprendre de quoi je te parle".
Les rues de la capitale se remplissaient peu à peu de curieux, attirés par la nouvelle de la venue de la famille royale. Chaque citoyen se précipitait dans les rues afin d'avoir la chance de voir la famille royale de leurs propres yeux.
Les rues étaient emplies d'acclamations du peuple dès que la voiture noire caractéristique de l'empereur apparaissait. "L'empereur guerrier est là !" Acclamaient certains civils, alors que la voiture continuait de passer avec son escorte.
L'escorte impériale finit par s'arrêter à l'entrée du complexe où les attendait une allée de soldats saluant chacun à leur tour la famille impériale.
"Suivez-moi, père. Ce que je souhaite vous montrer se trouve dans la section spéciale." Expliquait-elle avant que l'escorte ne les amène à l'endroit voulu.
L'empereur se trouvait désormais face à l'un des bâtiments de la section spéciale. Celui-ci n'était pas d'une grande taille, mais la surveillance semblait plus accrue que dans le reste du complexe.
L'empereur regarda de droite à gauche, scrutant le matériel qui entourait les chercheurs, intrigué. "Parmi tout ce qui se trouve dans cette pièce, qu'est-ce qui vous fait penser à une nette supériorité des Allemands face à nous ?" Demanda l'empereur.
"C'est le moment." Disait la princesse en s'approchant du groupe de chercheurs qui prenaient des notes devant un long objet équipé d'ailettes minutieusement fixées à un support. "Wernsi Va Brane, peux-tu expliquer à Sa Majesté ce qu'est cette arme ?" Demanda-t-elle, alors que le savant se retournait pour s'avancer.
"Cette arme est une rocket. Il s'agit d'un type d'arme sur lequel je travaille depuis plus de 10 ans. Bien que mon modèle soit encore au stade de prototype, le modèle fait par les Allemands est bien plus perfectionné. Ils sont nettement plus précis et maniables, il semble même capable de rectifier leur trajectoire en cours de route, sûrement grâce à un calculateur embarqué d'une grande complexité." Finit-il.
L'empereur regarda le savant ainsi que la rocket derrière lui avant de s'avancer. "Donc, tu as réussi à te procurer une de leurs armes les plus redoutables, et en prime, il s'agit d'une arme que nous concevons." Soudainement, l'empereur s'arrêta dans sa tirade avant de se retourner. "Mais tu ne m'as pas fait venir que pour ça, je ne me trompe ?"
"Comme toujours, rien ne t'échappe. Ceci n'était qu'un avant-goût de la menace que représentent sérieusement les Allemands." Finit-elle avant de se retourner.
Au moment où la princesse se retourna, elle fit signe à deux soldats qui s'approchèrent d'un grand objet caché sous un drap avant de le retirer, laissant apparaître une large plaque de métal calciné et perforé. L'empereur examina en silence la plaque de métal.
"Voici une plaque de blindage qui a été récupérée sur le Pacificateur numéro 6. Celui-ci a été la cible d'une attaque de l'aviation allemande, et par le biais d'un grand nombre de rockets, ils ont fini par le détruire." Expliqua la princesse avant de disposer sur une table une série de clichés.
L'empereur observa le cliché dans un silence mortel. Une éternité semblait se dérouler avant que la voix de l'empereur ne se fît à nouveau entendre. "Oune, peux-tu vider la pièce ? J'ai besoin de te parler seule à seule."
La pièce était désormais vidée, et seuls l'empereur et la princesse y restaient. Dans un silence macabre, l'empereur se mit en mouvement, effleurant les parois du missile. L'empereur semblait plongé dans une grande réflexion face à l'arme, avant de sortir de cette contemplation par le raclement de gorge de sa fille. "De quoi voulez-vous me parler exactement, père ?"
"Si tu me dis qu'ils sont plus puissants que ce que l'on pense, je te crois. Tu as assez d'expérience pour en juger. Je veux ton ressenti sur eux." Demanda-t-il.
La princesse laissa un temps de silence avant de répondre. "De ce que j'ai vu de leur armement, il est supérieur au nôtre. Mais il semble qu'ils ne peuvent aligner qu'un faible nombre de ces armes sur le front, ce qui est à notre avantage avec de grands progrès sur les lignes de front combinés au réseau de renseignement".
L'empereur écouta avec attention ce qui était prononcé par sa fille, lui permettant d'élaborer des stratégies. "Il nous suffirait donc de créer un blocus sur la totalité de la mer Parvum afin de bloquer leur voie de ravitaillement et de leur faire écouler leur stock d'armes supérieures." Marmonna l'empereur avant de ricaner. "Oui, on va faire comme ça. Nos savants travaillent depuis quelques années sur une torpille à cœur de golems. Dites-leur d'accélérer les phases de test et de commencer la production pour le mois prochain. Je veux un blocus dans la mer Parvum. J'en profiterai pour remobiliser des troupes de notre colonie sur le continent ainsi qu'à Narlux pour lancer une offensive une fois le blocus achevé." Expliqua-t-il avant d'ouvrir la porte du hangar. "Je te remercie de m'avoir informé de tes découvertes, elle nous mènera à la victoire." Dit-il avant de partir, laissant la princesse seule dans le bâtiment.