* Hein ?! Vous avez fumé quoi dernièrement, messieurs ?
* Un peu de respect, jeune homme ! Je ne suis pas sous LSD !
* Ouais, c'est ça. Allez-vous coucher et on en reparle demain, lui dis-je avant de lui claquer la porte au nez, ce qui a étonnamment eu le don de l'énerver encore plus…
* OUVRE CETTE PORTE, BON SANG !!!!
Par peur des représailles qui auraient pu m'arriver (trois DST pour le lendemain, par exemple), je lui rouvris la porte, lentement, et en étant prêt à la fermer à tout instant. Il fait quand même peur dans cet état, le vieux…
* Ouvre entièrement cette porte, m'ordonna-t-il.
* Si vous le permettez, je vais juste attendre que vous vous calmiez.
Cette fois-ci, c'était Caroline, que je n'avais même pas vue, de s'énerver (ceci est évidemment un euphémisme), qui enfonça tout bonnement la porte sous le regard médusé des gardes qui les accompagnaient. Privé de mon seul rempart, je fus donc obligé de les écouter malgré mon immense fatigue causée par une nuit d’environ 4 heures…
* Mr. Jackmin te dit la vérité…
* Ah oui, j'avais oublié que vous aviez un nom de famille !
* Cela fait 15 ans que je suis ton précepteur, et tu ne le savais même pas, dit-il en luttant contre ce que j'estime être l'immense envie de m'écraser la tête contre la table de chevet.
* Non, lui répondis-je tout souriant.
* La n'est pas la question, nous interrompis Caroline, mais l'Animus est mort de vieillesse.
* Attends, il était sérieux, le vieux ?!
* Commença le vieux ????
* Euh oui, Mr. Jackmin était sérieux, dit-elle afin de couper au plus vite toute envie d'homicide de mon précepteur envers moi.
* Donc… je…
* Oui, tu as 5 minutes pour te préparer et nous rejoindre en bas, dans le grand Hall…
* Et…
* Et avant que tu me le demandes, si tu es en retard, il te faudra plus qu'une simple porte en bois pour te protéger… me coupa-t-elle.
* Compris, lui répondis-je, partagé entre la peur qu'elle m'inspirait, la tristesse de la mort de mon père (qui, quand je réfléchis, avait 64 ans tout de même, il est mort jeune…) et la joie de pouvoir enfin arrêter d'assister aux cours du vieux.
Cinq minutes plus tard, et pas une de plus
Je sortais de ma chambre pour me faire escorter par une dizaine de gardes lourdement armés avec des fusils d'assaut (ce qui est un peu intimidant) afin de rejoindre dans le grand Hall les deux tarés.
* 15 secondes de retard ! m'indiqua Caroline, un chronomètre à la main.
* Tu vas me frapper ?
* Non, pas le temps, comme je l'ai dit, nous n'avons que 15 secondes de retard…
Elle fit un geste à deux gardes postés devant une immense porte, placée au centre de la pièce, pile entre les deux grands escaliers. Les gardes ouvrirent immédiatement la porte, ce qui m'étonna car il ne me semblait pas que mon amie avait une telle importance dans le manoir. Avant de me rappeler que malgré son jeune âge, elle avait hérité du titre de majordome général et gérait toutes les affaires internes de la famille Animus, une place qu'occupaient les membres de sa famille depuis des générations.
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Derrière la porte se trouvait une pièce relativement petite, mais surtout très vide, étant donné que cette dernière ne contenait qu'une estrade sur laquelle se tenait une table haute sur laquelle était posé un minuscule coffret en bois richement décoré…
* Rentre, nous allons procéder à la remise des artefacts, me dit gentiment Caroline. Avant de m'indiquer de me positionner au pied de l'estrade, tandis que cette dernière alla se positionner quelques mètres derrière moi. Après avoir tourné la tête, je remarquai que mon précepteur était en train de gravir l'estrade avant de fermement saisir le coffret et de se positionner debout devant moi.
* Avant que je ne commence, je tiens à te dire que, comme le veut la tradition et la volonté du premier Animus, tu devras toujours et sans aucune exception mettre la bague en dernier et l'enlever en premier. De plus, tu devras lire toutes les règles que t'impose ton pouvoir. Le comprends-tu et l'acceptes-tu ?
* Euh, oui, répondis-je hésitant, sans avoir lu un seul mot de l'énorme texte qui se trouvait suspendu derrière lui.
* Bien, dit-il avant de doucement ouvrir le coffret pour ensuite s'agenouiller devant moi en me tendant ce dernier vers moi.
Je pouvais aussi désormais comprendre l'utilité de l'estrade, car cette dernière permettait que malgré le fait que la personne en face de moi soit agenouillée, le coffret n'arrive pas trop bas, juste au-dessus de mon bassin pour ma part.
Je vis alors dedans un collier et la fameuse bague, les deux artefacts symboles du pouvoir royal de l'Animus sur le monde. Ces derniers permettaient aussi d'activer le potentiel magique du futur Animus qui, s'il ne porte pas les deux objets, serait alors dans l'incapacité d'utiliser sa magie tant qu'il ne les aurait pas remis. Je saisis alors, comme me l'avait dit Mr. Jackmin, le collier en premier avant de l'enfiler lentement autour de mon cou. Une fois fait, je fus déçu de voir que rien ne s'était passé, mais j'avais apparemment parlé trop vite car quelques secondes plus tard, je m'effondrai au sol baignant dans une lumière blanche immaculée, écrasé par cette force qui était désormais mienne. Je sentis alors le flux de mana parcourir mon corps de façon désordonnée, tel le gribouillage d'un enfant.
Une fois la douleur apaisée, je me précipitai pour enfiler le deuxième artefact, la bague, que je mis bien plus rapidement et qui me figea sur place, tandis que j'expérimentais une douleur encore plus vive que toutes celles que j'avais endurées, ce qui n'avait pas l'air d'inquiéter les deux autres personnages présents dans la pièce. Je remarquai rapidement que désormais, le flux de mana était ordonné et bien ficelé, avec un noyau situé au milieu de mon torse, et des canaux partant dans tout le reste du corps, ce qui supprima les restes de douleur provoquée par le premier artefact.
* Tu n'as plus mal ? me demanda alors Caroline.
* Non, plus du tout, lui répondis-je, impressionné par ma nouvelle vitalité.
* Alors, longue vie à l'Animus, clama mon précepteur, toujours agenouillé, très vite rejoint par mon amie Caroline.
À partir de maintenant et pour toujours, on ne m'appellera plus "monsieur". J'ai enfin un prénom. On m'appellera, comme tous mes ancêtres avant moi : l'Animus.