L'heure était aux tests, c'était ceux que j'attendais tant pour me qualifier dans la ligue de combat pré-collège entre écoles.
Tout les élèves de l'école étaient là, ce qui incluait Kora et Rady qui étaient avec moi, on parlait à quel point on avait hâte de finir et de voir nos résultats.
Pour les tests, en gros, on devait commencer avec une mesure de notre poids, puis de puissance, et pour finir présenter nos habiletés.
On n'a pas le droit à quelconques pouvoirs spéciaux, ici c'est considéré comme de la triche.
En temps normal, les professeurs disent que c'est un moyen de se défendre et de se battre qui est trop agressif pour être impliqué dans des combats sportifs, mais ça, c'est selon la plupart des adultes en tout cas.
Clémence, elle, n'était pas d'accord avec tout ça, elle m'avait déjà un peu parlé de ça, elle se demandait pourquoi ils jugeaient cela comme trop agressif.
Je m'égare du sujet principal.
J'aperçu un bâton s'envoler au-dessus de la foule, l'objet tourbillonnait sans cesse à l'horizontal, lévitant sans se perdre ailleurs dans les airs ou au sol.
« RÉUNISSEZ-VOUS EN ÉQUIPE DE QUATRE POUR LES TESTS ! », criait la dame grâce au bâton qui amplifiait sa voix.
Habituellement, c'était elle qui était chargée des cours d'éducation physique et de pouvoirs.
Naturellement, mes potos et moi avons formé une équipe instantanément.
Seulement...
Il manquait quelqu'un pour combler le vide de la quatrième place.
Je pensais immédiatement à l'ancien pote de Kora, qui s'est fait rire de lui hier pour je ne sais quelle étrange raison.
« Pourquoi on inviterai pas Max ? », proposais-je.
Rady était partant, mais pas Kora.
« Hors de question !... Tout sauf lui, il est complètement nul en sport, en plus il est gros et chiant ! », dit-il.
« T'as un problème avec les gros Kora ? », rétorquait notre géant, qui semblait légèrement en colère, fixant sont regard droit sur Kora.
Ce dernier se figea, face à l'ombre qui se dressait devant lui.
« Je ne parlais pas de toi, tu es bien plus fort que dix gars rassemblés en un groupe, et en plus tu- », dit Kora, brutalement coupé.
« Rien à faire de tes excuses, si t'es pas content, tu peux rejoindre un autre groupe ! », répliquait mon meilleur ami, pointant la foule.
Le plus petit de notre groupe se tut.
« Désolé Rady »
« Je vais aller le chercher alors ! », m'exclamais-je, impatient de commencer.
Je courus très rapidement au travers de la foule, freinant aussitôt devant celui que je voulais embarqué dans l'équipe.
Tout le monde me regardait bizarrement.
« Est-ce que tu veux nous rejoindre, Max ? », lui demandais-je.
C'est à ce moment que je réalisai que ses amis, Zak et Udolf, étaient avec lui ainsi qu'un autre élève, Joshy si je me souviens bien.
Mon sourire tantôt plein de hâte, se changea tranquillement en une expression tâché de déception.
« Je suis désolé, je m'en vais dans ce cas », dis-je.
D'un instant à l'autre, alors que j'étais sur le point de repartir, je sentis une main dans mon dos.
Tout le monde me regardait, les murmures s'intensifièrent, je pouvais aussi entendre quelques ricanements dans la foule.
« Je veux bien... Venir dans ton équipe, Kasper », dit une faible voix derrière moi.
Je me retournais pour voir que Max semblait trembler légèrement.
Confus, je remarqua que ses amis commençaient à devenir un peu bizarres, je veux dire par là que leur regard semblait se tacher d'une lueur d'agressivité et d'impatience.
Mais pour quelle bonne raison au juste ?... Il n'y en avait tout simplement pas !
« S'il te plaît, Kasper, amène-moi », murmurait-il d'une faible voix.
« D'accord, dans ce cas, suis-moi ! », lui dis-je avec un sourire, cette fois accompagné d'une étrange sensation.
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Je me sentais observé, je dirai même dévisagé, comme l'autre fois quand on m'a pris pour un monstre, quand j'avais la capacité de faire des trucs de débile comme sauter au travers d'une ville.
D'ailleurs, je me demandais ce que c'était, est-ce que c'était un pouvoir mystérieux ?
Est-ce que j'ai un monstre en moi ?
Des fois, je me demande si je suis exactement comme les autres... Et pas une créature étrange.
J'arrivai en quelques instants devant mes deux amis, Kora assis sur un banc, Rady dos au mur les bras croisés, je réalisai que Max ne m'avait pas suivi.
J'entendis des rires éclater au loin, dans la foule.
« KASPER ! », criait Max sur un ton de panique.
Ne sachant pas quoi faire, une phrase me revint en tête : « Ne te laisse jamais emporter par le mal en toi… Jamais... ».
Je ne sais pas pourquoi... Mais ça ne me faisait rien, je ne savais toujours pas quoi faire, j'étais pratiquement paralysé là.
Et pour une raison que je ne comprenais pas, je ressentais de la colère envers moi-même.
Je ne savais pas pourquoi… Mais je me sentais obligé de faire quelque chose...
Je courus à toutes jambes, fendant le mur du son vers Max, scindant la foule en deux, bousculant des élèves dans les airs, comme au jour de l'an.
« Pourquoi tu ne m’as pas suivis ? », luis demandais-je, alors qu'il était à quatre pattes sur le terrain.
Tous les autres autour reculèrent face à ma présence, je commençais à entendre des murmures tout autour de moi.
« Il est pas humain », dit un élève.
« Est-ce que c'est une ombre ?! », murmurait une élève.
« Qu'est-ce qu'il va faire ? », demandait un autre.
« J'espère qu'il va remettre la limace à sa place », dit une des élèves.
Tous parlaient, beaucoup avaient l'air d'avoir peur.
Je me calmais, et sentit au même moment une étrange et minuscule décharge dans mon dos.
Max semblait... Légèrement étrange.
Pour donner une idée, c'était comme quand un bébé vous regarde.
Ses yeux semblaient vitreux.
Passant ses poings sur ses yeux, il se releva debout en ne faisant pas d'histoires.
Les autres autour avaient l'air de se calmer, sauf Zak, qui semblait avoir quelque chose à me dire, il me regardait d'une manière plutôt insistante.
Se rapprochant, il faisait contraste avec la foule nous encerclant.
« Tu es bien Kasper, c'est ça ?... Tu es le frère de Rady ? », me demandais Zak.
Il sembla très à l'aise, comme s'il n'avait pas peur du moins du monde de ma personne... C'était comme... Troublant.
« Ouai, on est demi-frère, t'as jamais entendu parler de lui ?... », demandais-je sur un ton interrogatif et troublé, sachant que tout le monde dans l'école connaissait mon meilleur ami pour la peur qu'il aspirait malgré lui.
En vrai, je dois même dire que des fois, mon meilleur pote me fait moi-même un peu peur.
Car oui, quand il approche des gens, surtout de notre âge, j'entend tout de ce que les autres disent, et il se fait soit passer pour un espèce de délinquant, soit pour un espèce de meurtrier, et c'est sans dire que les gens en général le confondent avec un collégien 4 ou 5 ans plus vieux qu'il ne l'ait vraiment.
« D'accord... », répondis-je, toujours aussi troublé.
« Max, vient, les tests vont bientôt commencer », dit Zak, sur un ton semblant irrité et insistant.
« Non, je vais avec Kasper », dit Max sur un ton affirmatif, courant plutôt lentement, apparemment dans le but de joindre mon groupe.
« Dans ce cas, je le joins... », dis-je à l'étrange ami de Max.
Je rattrapai aussitôt mon invité en courant vers lui à toute allure.
Moi et lui arrivions, alors que mes deux amis étaient en train de se parler.
Après ça, tout revint à la normale, les adultes s'occupant de ramener la foule d'élèves à l'ordre.
« MAINTENANT QUE TOUT LES ÉQUIPES SONT FORMÉS, NOUS ALLONS POUVOIR PASSER AUX TESTS ! », dit la même professeure au travers de son amplificateur vocal, tournant sans cesse dans les airs.
L'on partit vers une station de mesure, un peu comme celles à Cuba.
Après une petite marche d'extérieur sur l'immense terrain s'étendant presque à perte de vue, moi et mon groupe arrivèrent à la station.
La station était une petite plateforme surélevée depuis laquelle différents minuscules appareils, à peine perceptibles à l'oeil, étaient installés.
Je me présentai comme le premier de mon groupe à se tester.
J'embarquai sur la plateforme, mon poids s'affichant, je n'étais pas surpris de voir mes 58 Wau.
L'adulte me demanda de débarquer de la plateforme pour aller me peser ailleurs, ne croyant bien sûr pas à ce qu'il venait de voir, il s'écria que la station était défectueuse.
Cette fois, je mis le pieds sur une autre.
Embarquant, je vis sans surprise le même poids.
Le responsable n'avait plus d'excuses, deux groupes avant moi se sont pesés.
« Q-quoi !?... B-bon, d'accord, voyons voir le reste... », dit le même adulte, qui passa en un instant de légèrement choqué à complètement stupéfait, ses yeux grands ouverts.
« Qu’est-ce que ?... 1500 Forcy la frappe ?!... C-c'est un record ! », s'écriait l'adulte, sur un ton stupéfait.
Je venais d'établir un nouveau record dans la catégorie des enfants, ce qui me fit réaliser que ma force était plus extraordinaire que ce que je le pensais auparavant.
Franchement, je ne m'attendais pas à un truc pareil.
Enfin, c'était bien tout ça, mais je ne pouvais pas rester pour l'éternité sur la station.
« Alors, Max ?... Est-ce que tu vas sur la plateforme ? », demandait l'adulte.
Notre invité semblait hésitant.
« Pourquoi pas Rady avant moi, j'aimerai- », dit-il avant de se faire couper la parole.
« Ce n'était pas une question, va sur la plateforme petit », ordonnait l'adulte, sur un ton quelque peu sévère cette fois.
Max se mit à exécution, posant un pied, puis l'autre sur la plateforme.
« D'accord, donc 24 Wau pour Max... », dit le responsable.
J'entendis aussitôt l'adulte glousser.
« Mais non... Ça peut pas être aussi... Bas ?... Ça doit être le cas le plus pathétique que j'ai jamais vu ! », s'écriait-il, affichant les résultats de Max... À tout le monde, sans exception, comme une blague à partager.
Tous se mirent à rire, sans exception... Professeurs, responsables, élèves, même Kora.
Tous, sauf moi et Rady.
Je me demandais ce qu'il y avait de si drôle.
C'était même plutôt inquiétant.
Une dizaine de Forcy par frappe, ce n'est absolument rien, à peine assez pour défoncer un petit mur de béton, même le pire des élèves ferait mieux que ça...
Personne ne semblait se soucier de lui, au contraire, tous se jouaient de lui.
Pourquoi ?
Je ne comprends pas les gens... Mais vraiment pas.