Discussion sur l’Occulte avec des vampires
Il est difficile de réellement savoir ce qui se passe dans la tête de ces
créatures de la nuit, celles-ci sont particulièrement attachées à leur vie privée
et préfèrent souvent éviter d’attirer l’attention sur leur personne, au risque
de se voir pourchassé par la vindicte populaire, ou pire, l’Ordre de la Dernière Saison.
Surprenamment, il n’est pas rare de découvrir que certains membres de leur espèce
vouent leur existence à réduire l’influence du Prince de la Domination sur notre monde,
mais cet adversaire possède des ramifications à tous les étages de la société et offre de
nombreux cadeaux à ses plus fervents adorateurs.
Pensées personnelles
Aurélien Motis
L’odeur du papier et de la poussière embaumait la bibliothèque de l’université de Lubisa, celle-ci venait tout de juste de faire l’acquisition d’une nouvelle collection de livres, comportant des nouveautés concernant les arcanes, mais par-dessus tout sur l’occulte. Malheureusement, les recherches sur l’occulte sont interdites aux universitaires qui ne possèdent pas une autorisation signée de l’archimage, qui étudie chacune des demandes directement sans passer par un secrétaire. Ces livres qui cachent de nombreux secrets sont entreposés dans l’aile Mysterium Occultus, qui est selon certains la plus ancienne et la plus mystérieuse des ailes de l’université.
Aurélien attendait patiemment devant le bureau du bibliothécaire, celui-ci était habillé d’une tunique jaune finement élaborée, décorée de filament d’or et d’argent, celui-ci portait également sur le côté gauche de son torse l’insigne de la connaissance, symbole de son expertise des arcanes. Il déposa sur le comptoir cinq livres dont la couverture était neuve, preuve de leur récente acquisition. Aurélien observa pendant quelques secondes chacune des couvertures, mais fut déçu de découvrir que ceux qui l’intéressaient le plus n’étaient pas présents.
« Excusez-moi, maître libraire, dit-il en croisant les bras derrière son dos, j’ai eu vent que vous aviez fait l’acquisition de livres particuliers sur le vampirisme et j’aurais souhaité avec votre autorisation, y jeter un coup d’œil. »
Le maître libraire ne répondit pas sur l’instant, préférant mâcher une tige de Lumca, il soupira puis s’installa dans la chaise en cuir juste derrière le comptoir.
« Je comprends votre enthousiasme pour les sciences occultes Aurélien, mais les règles sont les règles, personne n’est autorisé à posséder le moindre livre provenant de l’aile Mysterium Occultus sans l’autorisation de l’archimage, et je n’ai pas connaissance que celui-ci vous ait autorisé à y pénétrer. »
« Mais… » Aurélien tenta de répliquer, mais fut interrompu par le libraire.
« Vous dérangez les personnes présentes dans la bibliothèque, moi y compris. Il cassa la tige dans sa bouche et se redressa. Si vous souhaitez une recommandation, il vous suffit d’en parler à vos professeurs, je suis sûr qu’ils seront envoûtés par l’idée de vous voir travailler sur ce sujet, aussi interdit soit-il. »
Déçu de ne pas avoir réussi à convaincre le maître-libraire, Aurélien emporta avec lui les cinq livres qu’il avait demandés et quitta la bibliothèque.
Ruminant sur le trajet jusqu’à ses appartements, Aurélien croisa d’autres apprentis de l’académie de Lubisa, bon nombre d’eux tout comme lui vouait leurs vies à améliorer l’utilisation des arcanes, obstinés à découvrir ou même redécouvrir des connaissances perdues par les anciens.
Après avoir traversé la moitié de l’académie jusqu’au quartier d’habitations, il entra dans la bâtisse à laquelle il appartenait. On pouvait sentir dans le séjour une odeur de cannelle mélangée à celle du café de Bizan. Dans un coin du séjour non loin d’une bibliothèque était installé Gothren, qui cherchait à découvrir de nouvelles utilités aux champignons extraits de Barione, qu’il avait fait importer secrètement dans l’académie, il était tellement plongé dans ses recherches qu’il ne remarqua pas Aurélien entrer dans le bâtiment. Autour de la grande table circulaire, Louis et Alandil s’exerçaient à parler le Sillïstar, Louis faisait régulièrement des fautes de prononciations que Alandil lui faisait régulièrement remarquer, celui-ci tenait à ses côtés un petit carnet dans lequel il se plongeait régulièrement pour prendre des notes, il remarqua Aurélien qu’il salua de la main.
Aurélien lui rendit son salut d’un hochement de la tête et se dirigea en direction de sa chambre installée à l’étage, sur le chemin vers l’escalier, deux apprentis descendirent à toute allure et coururent en direction de la sortie, l’un d’entre eux mentionna l’arrivée récente d’un livre à la librairie Aux quatre coins du monde. En traversant le couloir menant à sa chambre, Aurélien observa pendant un instant le tableau de Calixto Garrana, célèbre pour avoir financé et exploré les profondeurs de Scandia, découvrant par la même occasion l’un des plus vieux murs de connaissances que les shamans londori érigèrent, cela lui permit d’être reconnu par ses pairs et de devenir une référence sur l’histoire des Londoris.
Arrivant devant l’entrée de sa chambre, Aurélien chercha la clé sur son trousseau et ouvra enfin la porte. La pièce était embaumée du parfum de la Lyxca Ethylia, fleur originaire des jungles de Jastela qui possède des vertus thérapeutiques et médicinales, celle-ci faisait par ailleurs partie du grand projet d’Aurélien et de sa camarade, Julianna Cerian. Celle-ci était la descendante d’une lignée d’alchimistes qui mirent à profit leurs connaissances pour l’Empire à ses débuts, permettant à sa famille de faire fortune dans l’exportation de produit de cosmétiques, mais également d’élixirs que s’arrache encore aujourd’hui la bourgeoisie de Beline. C’était également elle qui permit à Gothren de faire l’acquisition de champignons provenant de Barione et celui-ci, malgré sa fierté, lui en était reconnaissant.
Aurélien déposa les livres sur son bureau et observa pendant un instant sa bibliothèque, avant de finalement ouvrir un placard et d’en sortir une bouteille de brandy ainsi qu’un verre. Avant d’avoir le temps d’ouvrir la bouteille, Julianna fit irruption dans la pièce, sa tunique verte était tachée de marques marron, elle tenait dans sa main une tasse remplie de café.
« Motis, Julianna arborait un grand sourire, il faut que tu goûtes ceci ! » elle lui tendit la tasse de café.
« J’avais plus dans l’idée de goûter à ce merveilleux brandy que tu m’a offert pour mon anniversaire, il posa la bouteille sur la table et se tourna vers son interlocutrice, rassure-moi et dit moi que ce n’est pas là une énième tentative pour me faire disparaître et t’accaparer toute la gloire de nos recherches communes. »
« Bien sûr que non enfin ! Si je voulais réellement te faire disparaître, j’utiliserais probablement ma magïr pour te transformer en cochon que j’irai ensuite faire rôtir sur une broche, elle ria à sa propre blague avant de reprendre un ton plus sérieux quoiqu’un peu teinté d’amusement, maintenant très cher camarade et ami, dit-moi ce que tu penses de cette décoction. »
Aurélien tendit sa main en direction de la tasse et la pris délicatement en main, il huma d’abord l’odeur du café puis porta ses lèvres à la tasse et en bu une gorgée. Décontenancé par ce qu’il venait de boire, Aurélien fut bouche bée et laissa échapper un « woah ».
« Par Juhanel, il observa la tasse pendant un instant avant de reprendre une gorgée, c’est probablement le premier café que je trouve véritablement agréable à boire, qu’est-ce que tu as fait pour… » Julianna ne put contenir son excitation et interrompit Aurélien.
« J’ai préférée utiliser des grains torréfiés venant de Riya plutôt que de Bizan, et au lieu d’utiliser une cafetière yokundi, j’ai utilisé mon alambic, ce qui m’a permis d’isoler la saveur des grains et par la même occasion sa fraîcheur, actuellement, ce café que tu tiens entre tes mains est à quatre-vingt-douze pour cent frais, une véritable révolution ! »
« Et je suppose que tu comptes vendre cette idée à la maison Farkom, de mémoire ils sont alliés à la famille Jannicia qui possèdent un énorme monopole de l’importation de produits provenant de Litha. »
« Absolument pas, cela reviendrait à jeter par la fenêtre tout un concept alchimique, on pourrait révolutionner le monde avec ce que je, elle s’interrompit avant de reprendre, que nous avons créé. »
Aurélien pris un air surpris et fronça les sourcils.
« Je n’ai de mémoire pas élaboré la moindre formule ou un tel concept. »
« Et bien crois le ou non, mais lorsque tu me faisais part de tes recherches sur l’utilisation d’un alambic pour séparer ce qui compose notre sang, j’ai mis à profit mes connaissances pour construire un nouvel alambic, tout à fait capable de produire ce que tu recherches, bien évidemment je ne l’ai pas encore baptisé, mais je suis sûr que toi et moi trouverons un terrain d’entente là-dessus, elle croisa alors ses mains et fit un hochement de la tête en direction des livres disposés sur la table, est-ce là une partie de la nouvelle collection de livres que l’académie à reçu ? »
« Oui, mais malheureusement notre maître-libraire n’a pas accepté ma requête d’avoir accès à l’aile Mysterium, même après lui avoir obtenu Une Nuit avec Lina. »
Julianna soupira avant de se diriger vers la table, elle jeta un œil à chaque livre avant de prendre l’un d’entre eux en main, la couverture pourpre lui rappela rapidement ce qu’il lu sur la tranche du livre lorsque le maître-libraire lui apporta.
« Les Douze Lignées par Yvondir de Calyton, dit-elle avant d’ouvrir le livre sur la page de préface avant de reprendre, douze vierges offertes au Prince de la Domination, ravagées dans leurs corps et leurs âmes, condamnées à vivre éternellement et dont la soif jamais ne pourra être étanchée, voilà le mythe répandu à travers toutes nos cultures concernant ce mal qui attire tant les universitaires que les adeptes de l’occulte, mais où commence-t-il réellement ? Un livre regroupant tous les mythes du vampirisme à l’échelle de chaque race de ce monde, dit-elle avant de reposer le livre à sa place, tu comptes passer ta nuit sur tous ces livres ? »
« C’était justement là mon activité de ce soir, mais je suppose que tu as quelque chose d’autre en tête, il marqua un temps de pause avant de reprendre avec un air amusé, par pitié tout sauf une énième tentative de transformer l’eau en vin, laissons cela aux Enfants des huit. »
« Ne juges pas trop vite un tel travail, je suis convaincu qu’un jour ou l’autre celui-ci portera ses fruits, elle retira ses lunettes pour les essuyées avec un chiffon avant de reprendre, non je voulais te proposer un passage à l’Auberge des Rois, de ce que j’ai entendu Marcel propose cette semaine une spécialité de Cáparr, la pizza à la Cáparoti. Et comme Alandil et Louis souhaitent y descendre avec d’autres membres de notre bâtiment ce soir, Gothren également à la surprise de tous, du coup il ne manque plus que toi, je me suis dit que cela pourrait te faire souffler un peu avec le refus d’aujourd’hui, qu’est-ce que tu en penses ? »
Aurélien observa les livres et la bouteille de brandy sur sa table, il regarda alors vaguement à gauche avant d’accepter l’idée d’une pause dans ses recherches. Il empila les livres dans un coin de son bureau, rangea la bouteille de brandy ainsi que le verre dans le placard dont il les avaient sortis et se frotta le bouc.
« D’accord, mais uniquement si je suis sûr qu’il n’y aura pas de joute verbale entre Gothren et Calina. »
Le visage de Julianna s’illumina à la réponse d’Aurélien, elle dénoua le nœud de son tablier qu’elle rangea sous son bras.
« Oh, mais il n’y en aura pas, disons qu’en ce moment ils ont établi une trêve par rapport à leurs recherches communes, de ce que j’ai compris, chacun à des relations qui intéresse l’autre, donc il sauront se tenir. »
Après ses paroles elle fit demi-tour et s’apprêta à sortir de la chambre avant d’être arrêtée par Aurélien.
« La Julianne, dit-il, appelons l’Alambic de Julianne »
Elle se retourna et laissa apparaître un large sourire, avant de disparaître dans le couloir des appartements. Aurélien se dirigea vers la porte d’entrée de sa chambre et la ferma à clé, il échangea sa tunique d’apprenti contre une tenue plus simple, se débarbouilla le visage avant de se parfumer et quitter la chambre.
Trois mois passèrent après cette journée, Aurélien et Julianna eurent l’occasion d’étudier les capacités de leur nouvel alambic, concoctant divers élixirs à partir de la Lyxca Ethylia, qu’ils eurent l’occasion de tester sur des personnes souffrant de troubles musculaires. L’élixir intéressa également de nombreux seigneurs des autres Cités-États de Paran, ce qui amena la famille de Julianna à investir dans de nouveaux locaux à l’extérieur de l’académie, Aurélien recevait par ailleurs de cette activité une part des bénéfices, qu’il reversait en grande partie à sa famille, installée dans la campagne du sud d’Ustral.
La professeure Lorin Gaenorin fut très intéressée par les possibilités offertes par l’alambic et proposa au duo de devenir leur mécène à l’académie. Étant une membre du conseil disciplinaire, les deux compères acceptèrent sa proposition, ce qui les amena à bientôt devoir faire des représentations un peu partout sur le continent, ce qui leur apporta une notoriété certaine. À leur retour d’une convention ayant eu lieu dans la cité d’Albita, Aurélien demanda une entrevue avec l’archimage à sa mécène, qui accepta d’écrire une recommandation pour que celui-ci lui fasse part de sa volonté d’avoir accès à l’aile Mysterium.
Celle-ci fut acceptée et fut accompagnée d’une demande de l’archimage afin de s’entretenir avec l’apprenti, mentionnant sa curiosité quant à la question de pourquoi vouloir y avoir accès.
Aurélien se présenta devant la porte des quartiers personnels de l’archimage, il portait sous son bras son carnet de notes personnel qui contenait toutes ses recherches sur le vampirisme. Les doubles portes en bois ne comportaient aucune poignée ou serrure, les portes avaient été fabriquées par un ébéniste de l’université qui y tailla des scènes tirées de la mythologie eelmerii, au milieu de celles-ci se trouvait Araathe qui s’étendait sur les deux portes. La porte était également accompagnée de deux statues de marbre, représentant des chevaliers eelmerii qui se tenaient au garde-à-vous.
Aurélien était anxieux à l’idée de faire part de ses idées sur la possibilité de soigner le vampirisme, qui était depuis sa découverte considérée comme une malédiction plutôt qu’une maladie, nombreux tentèrent par ailleurs de prouver qu’il était tout à fait possible de soigner un vampire de son vampirisme, tout particulièrement à l’époque ou les Eelmeriis vivaient encore sur Aalteraan, mais l’idée fut rapidement balayée par le Culte des Ancêtres et son clergé, stipulant que le vampirisme était un mal qui ne pouvait être que détruit et non soigné.
Il serra son carnet sous sa main et toqua deux fois au centre de la porte, le silence fut rapidement remplacé par le bruit d’une pierre qui s’effrite, Aurélien remarqua que les deux statues étaient en train d’orienter leurs têtes dans sa direction. Lorsqu’elles rencontrèrent le regard de leur visiteur, les statues l’observèrent un court instant avant que les portes ne s’ouvrent d’elles-mêmes. Aurélien hésita un instant de passer le pas de la porte, mais fut invité par celui qui résidait à l’intérieur de la pièce.
« Entrez, je vous en prie. »
Aurélien passa l’encadrement de la porte et entendit celle-ci se refermer derrière lui après son passage, il observa pendant un instant la disposition de la pièce circulaire. Le centre était occupé par une multitude de bulles d’eau en apesanteur dont émanait une mélodie harmonieuse, chacune d’entre elles se déplaçait lentement dans un cercle qui avait été dessiné sur le sol. Le côté gauche de la tour était aménagé d’immenses bibliothèques qui atteignaient le sommet de la pièce, le plafond était quant à lui illuminé par un chandelier en fer forgé. Le côté droit de la pièce était quant à lui un lieu d’érudition et de travail, Aurélien aperçut sur l’une des tables tout un équipement de menuiserie ainsi que de peinture, il reconnut également à moitié cacher derrière un mur de séparation une table d’enchantement en bois noble.
« Il est rare que je reçoive des invités à une heure si tardive, fit une voix masculine derrière lui, votre requête était au départ comparable à tant d’autres qui n’ont jamais eu de suites et j’étais sur le point de la servir à ma cheminée, mais votre mécène à mentionner votre théorie sur le vampirisme et cela à garder ma main, son interlocuteur se présenta sur sa droite et s’arrêta à un mètre de lui. »
Aurélien croisa les mains devant lui et observa son interlocuteur, celui-ci portait ses cheveux longs qu’il laissait libres derrière ses oreilles pointues, il arborait une moustache accompagnée d’un bouc soigneusement taillé. Sa robe sur-mesure possédait des broderies rappelant celles de Siriande, qui accompagnaient son sabre, lui aussi de facture eelmerii.
« Archimage Jaereus, Aurélien s’inclina en avant, c’est un honneur d’être en votre présence. »
L’archimage inspira grandement avant de tendre la main en direction du carnet de notes qu’Aurélien tenait fermement dans sa main. Il le tendit vers l’archimage qui lança une incantation avec ses doigts ce qui permit au carnet de flotter dans les airs, il se mit ensuite à marcher de manière aléatoire un peu partout dans son bureau, il lui indiqua du doigt un fauteuil en cuir dans lequel il alla s’installer.
L’archimage étudia pendant une demi-heure le contenu du carnet, s’arrêtant par deux fois devant le service à thé, offrant une tasse à un Aurélien de plus en plus nerveux, lorsqu’il eut fini son étude, il s’installa dans le fauteuil voisin à celui de son invité et posa le carnet sur la table, qu’il fit glisser en direction d’Aurélien.
« Je vois que vous connaissez votre sujet, tout en croisant ses doigts, vous avez relié tous les mythes ayant pour sujet le Taarn et ses créations, accompagnant votre travail de notes personnelles sur vos recherches alchimique et sur la possibilité de séparer la composition de notre sang, tout en mentionnant également les rumeurs d’utilisation en petite quantité de sang vampirique dans l’optique de soigner les blessures les plus graves, il marqua une pause pour boire une gorgée de thé avant de reprendre, j’apprécie tout particulièrement votre attention concernant les capacités que chaque lignée est supposée posséder. »
Aurélien se sentit soulagé d’entendre un avis positif de la part de l’archimage, il lui adressa un sourire, auquel l’archimage répondit.
« Je vous accorde que de telles recherches relèvent d’un potentiel danger, notamment aux yeux de chaque clergé de ce monde, remettre en cause la possibilité que les individus portant la souillure de Taarn aient pu être soignés plutôt que détruits pourrait potentiellement causer plus de mal que de bien, mais il existe des légendes indiquant une guérison divine, donc cela est sujet à débats, il pointa son index vers le haut, toutefois une question me trotte dans la tête et je souhaiterai votre réponse. »
Aurélien acquiesça de la tête, l’archimage prit une nouvelle gorgée de thé et posa délicatement la tasse dans sa soucoupe.
« Le sujet vous tient tant à cœur que j’ai un doute qu’il ne s’agisse que de simples recherches académiques, avez-vous des raisons personnelles qui vous ont amenés à souhaiter trouver un remède, aussi fou et utopiste soit-il ? »
Stolen novel; please report.
La gorge d’Aurélien se noua lorsque l’archimage lui posa cette question, après tout personne de l’université n’était réellement au courant des raisons personnelles qui l’animaient, pas même Julianna qui pourtant avait déduit à de multiples reprises que ses recherches étaient vouées à résoudre une erreur passée.
Il chercha à se ressaisir, prenant à l’occasion son chiffon de poche pour essuyer la sueur perlant de son front, se raclant la gorge avant de reprendre une gorgée de thé, il regarda droit dans les yeux l’archimage qui le soutenait du regard depuis le début.
« J’ai dans ma jeunesse commise une erreur qui à causer la mort d’une proche collaboratrice, alors que je venais tout juste de rejoindre l’académie de Chartene, qui avait récemment eu vent de la découverte d’une ancienne cité eelmerii oubliée du Royaume du faucon d’Or, je faisais partie du deuxième groupe de fouilles archéologiques qui fut envoyé pour explorer les catacombes de la cité. »
« Vous me parlez là de la Cité de Elmyr-Carad, construite pendant la colonisation de Beline et connue comme étant le Foyer des 6 Piliers, le premier grand temple de la diaspora de mon peuple, j’ai entendu parler de cet accident alors que j’étais en excursion dans le plateau de Takaya, malheureusement sa découverte a été entachée par ce que vous avez rencontré là-dessous. »
« Les fouilles apportèrent de nombreuses informations concernant les anciens habitants de la Cité, nous avons pu par la même occasion remonter l’arbre généalogique de plusieurs familles Magdali qui ont des liens avec d’anciennes puissantes familles ayant appartenu aux premiers colons... registres, journaux, tomes, même de vieux artefacts comme des pierres de Matune ou une gemme de Ligal, le lieu était une véritable source d’informations, Aurélien marqua une pause avant de reprendre, malheureusement on découvrit tardivement que les catacombes furent utilisées par les prêtres comme d’un lieu de communion avec les Princes lorsque les Lufyraels ont pris le pouvoir, et plusieurs prêtres furent contaminés par des pèlerins. »
« Malheureusement là est la tâche que jamais mon peuple ne pourra effacer, la communion avec les Oorlks est une chose que tout Eelmerii est supposé repousser avec ferveur et pourtant, nous sommes tout autant enclin à plié le genou que vous. »
La discussion dura une heure entière, l’archimage était plongé dans ce que pouvait lui apprendre Aurélien sur la Cité de Elmyr-Carad, apportant régulièrement des informations que seul lui pouvait se permettre de dispenser, il mentionna par ailleurs que l’incident arriva rapidement aux oreilles de l’Ordre de la Dernière Saison et de l’Ordre des Justes, qui nettoyèrent les catacombes et brûlèrent leurs cadavres, malheureusement certains archéologues et apprentis furent eux aussi massacrés, au risque d’avoir des vampires errants dans la nature.
Au terme de leur discussion, un silence s’installa entre l’élève et le maître, Aurélien avait énuméré ses raisons et renforça celles-ci par sa foi personnelle, l’archimage quant à lui resta impassible, mais laissa échapper un sourire, il se leva de sa chaise et intenta à Aurélien de le suivre.
Ils quittèrent tous deux les quartiers privés de l’archimage et traversèrent l’université jusqu’à sa bibliothèque, qui était encore habitée par quelques âmes. L’archimage se présenta au bureau du libraire qui se leva et inclina sa tête avant de la relever.
« Je souhaiterais avoir accès à l’aile Mysterium Occultus, je mentionne par ailleurs la présence de l’apprenti Aurélien Motis qui devra figurer sur vos registres jusqu’à nouvel ordre. »
« Très bien archimage Jaereus, si vous voulez bien me suivre. »
Le maître-libraire fouilla dans l’un de ses tiroirs et en sorti un trousseau de grosses clés et ouvra la marche en direction l’aile Mysterium.
La serrure de l’immense porte était composée d’un trou béant sans forme distincte qui changea à l’approche de la clé ouvrant l’aile recherchée, plusieurs cliquetis furent entendus de derrière celle-ci avant d’être poussé par le maître-libraire, lorsqu’ils passèrent le palier de la porte Aurélien se permit d’admirer l’immensité de la pièce dans laquelle il se trouvait, d’immenses rangées s’étalant sur cinquante mètres de chaque côté et présentant un nombre conséquent de livres, une rangée de chandeliers en fer forgé illuminer les lieux de lumières étrangères, l’étage était actuellement occupé par des individus que Aurélien n’arriva pas à reconnaître, qui faisait plusieurs aller-retour, emportant avec eux des livres récemment acquis.
Une libraire s’approcha du trio et s’inclina devant l’archimage, Aurélien pensa d’abord avoir en face de lui une teelmerii, mais remarqua furtivement les oreilles moins pointue, caractéristique des magdalis ayant une ascendance plus proche des meriis, ses yeux en amandes et sa peau tannée par le soleil confirmer toutefois son ascendance teelmerii. Aurélien fut subjugué l’espace de dix secondes par sa beauté et n’entendit sa discussion avec l’archimage, le maître-libraire se permit de faire claquer ses doigts devant le visage d’Aurélien qui revint dans le réel, amusant par la même occasion la jeune libraire.
« Bien sûr, je m’en vais de ce pas vous cherchez ce dont vous avez besoin, vous pouvez attendre près des sofas si vous le souhaitez. »
L’archimage acquiesça de la tête et se tourna vers le maître-libraire, croisant ses bras derrière son dos.
« Vous pouvez disposer, je m’occuperai de fermer la porte pour vous. »
Le maître-libraire s’inclina légèrement et fit demi-tour pour retourner dans la bibliothèque principale, fermant la porte derrière lui. Aurélien alla s’installer dans l’un des sofas présents au centre de la pièce et observa chacune des rangées, l’archimage quant à lui se tint debout et alla admirer l’une des peintures présentes dans la pièce.
Un quart d’heure plus tard, la libraire revint avec deux assistants qui apportèrent quatre livres d’un volume important, ils les déposèrent sur l’une des tables d’études et s’inclinèrent devant l’archimage avant de retourner à leurs occupations.
« Je me suis assuré que les livres dont vous aviez besoin soient conformes aux consignes que vous m’avez fournies, auquel cas vous nécessitez d’autres livres, il vous suffit de me faire signe. »
« Je vous remercie, fit l’archimage, est-ce qu’il est possible que vous fassiez parvenir à ce jeune apprenti l’un de vos doubles de clés ? »
« Bien sûr, je mentionnerai au maître-libraire votre demande et lui fournirai avant son départ l’un de nos doubles. »
Les deux s’inclinèrent légèrement et la libraire disparue dans l’une des rangées, Aurélien s’approcha de la pile de livres et observa un instant leurs couvertures. Son œil fut attiré par celle qui avait subi les affres du temps. L’archimage s’approcha et tout en s’inclinant apposa sa main sur l’épaule d’Aurélien.
« Je pense que vous trouverez en ces lieux les informations nécessaires à votre entreprise, je vais également me permettre de suivre de très prés vos recherches, l’occulte est la première porte qui nous amènent sur un monde qui peut nous faire vaciller de l’étude à l’adoration, et je doute que vous soyez entièrement apte à résister à ces tentations, gardons en tête les mots de Pirtar de Tiraon, l’archimage se mit à parler en Sillïstar, attention aux questions que nous nous posons sur les secrets du Maas, car ses réponses peuvent nous apporter autant satisfaction que malheur. »
« Ça serait pour moi un honneur de vous savoir à mes côtés dans mes recherches, quand pourrons-nous commencer ? »
« Dans les jours qui viennent, je vais libérer mon agenda et faire usage de quelques faveurs que j’ai avec des confrères qui ont fait du vampirisme leur sujet d’expertises, j’ai espoir qu’ils seront en mesure de se joindre à nous. »
Aurélien effleura le livre en piteux état portant le nom Les Ténèbres de l’Immortalité, savoir qu’il serait entouré d’individus ayant de profondes connaissances sur le vampirisme apporta toutefois une dizaine de questions dans son esprit, mais il préféra attendre d’être en leur présence pour obtenir des réponses. »
Les semaines qui suivirent furent particulièrement difficiles pour Aurélien, son cursus fut suspendu sur ordre de l’archimage pour lui permettre de travailler pleinement sur son projet, il dut également changer d’hébergement et s’installa dans le bâtiment d’habitations des libraires de l’aile Mysterium. À l’occasion des proches de l’archimage se présentèrent lors des séances d’études avec celui-ci, des membres radicaux de l’Ordre des Justes, un chevalier errant de la confrérie de la Manticore, il eu également la possibilité de discuter avec un soi-disant ancien vampire qui aurait était guéri en se tournant vers Vinire Vitan, mais son récit très confus et presque mystérieux apporta peu à son étude.
Au travers de ses séances avec l’archimage, Aurélien fut rapidement considéré comme enclin à poursuivre seul ses recherches sans avoir besoin d’être surveillé, pour récompenser ses efforts ainsi que l’entraînement qu’il reçut, l’archimage lui fit parvenir en privé un anneau d’argent, dont l’enchantement protecteur permettrait à Aurélien de ne plus se soucier des potentielles tentatives d’invasion.
Aurélien fut plus tard autorisé à retourner dans son ancien bâtiment d’hébergement, à la surprise de beaucoup il présenta nombre de ses amis à ses nouveaux collaborateurs, Julianna fut d’ailleurs la première à recevoir une invitation pour rejoindre un organisme de chercheurs installé dans le Protectorat de Cioza, au départ réticente à partir, elle reçut l’aval de sa famille et plia ses affaires pour s’y installer définitivement, mettant fin à son cursus.
Aurélien obtint un avis favorable quant à son cursus et réussi à l’obtenir, recevant à l’occasion son insigne de connaissance, fêtant dans la soirée avec ses camarades qui reçurent eux aussi leur cursus, il reçut la visite dans la soirée de l’archimage en personne qui l’invita à se joindre à lui dans son bureau.
L’archimage fit un mouvement de la main en approchant de la porte, celle-ci s’ouvrit rapidement et ils entrèrent à l’intérieur du bureau, deux personnes encapuchonnées attendaient patiemment devant le spectacle de bulles d’eau et de lumières, l’une d’elles avait les bras croisés tendit que l’autre s’amuser à faire tourner dans sa main une dague. Lorsque l’archimage s’avança le premier, elles se tournèrent dans sa direction et observèrent Aurélien sans le quitter des yeux, l’archimage croisa ses bras derrière lui et entama la conversation.
« Mesdames, pardonnez-moi de vous avoir fait attendre, il se tourna légèrement, en tendit légèrement le bras en direction d’Aurélien, je vous présente la personne dont j’ai mentionner le nom à votre maîtresse, Aurélien Motis. »
L’une d’elles s’approcha de sa compagne et lui susurra quelques mots, mais fut interrompue de la main, celle-ci se recula et repris sa place initiale, l’autre s’avança vers l’archimage et sorti de sa poche un parchemin scellé.
« Ma maîtresse m’a demandé de vous livrer ceci, l’archimage observa un instant le sceau et le rangea sous sa robe, maintenant si vous le permettez, nous aimerions nous entretenir avec votre élève seul à seul. »
L’archimage inclina légèrement la tête et quitta la pièce, les deux interlocutrices baissèrent leurs capuches, révélant leur peau sombre et leurs oreilles pointues, elles étaient toutes deux d’origine taalmerii. Celle qui dirigé posséder une chevelure rousse, dont la longueur ne dépasser pas le cou. Elle porter à sa ceinture, une épée courte d’origine taalmerii. L’autre posséder quant à elle une chevelure blanche dont la coiffure dépassée de ses épaules et lui arriver au milieu du bras gauche, elle porter sous son œil droit une parure ainsi que plusieurs anneaux à son oreille droite, elle était armée de deux sabres originaires de Karanir.
Aurélien fut intimidé par ses deux interlocutrices, chacune d’elles était habitée d’une confiance et d’une prestance presque surnaturelle, il n’eut pas le temps de réfléchir plus longuement là-dessus que celle qui semble être la plus jeune s’approcha doucement et s’arrêta à deux pas de lui, leurs différences de tailles furent flagrantes, Aurélien n’arrivant qu’au milieu de son menton.
« Pas la peine d’être intimidé, fit-elle avec un sourire, nous ne mordons pas, enfin sauf si tu nous le demandes. »
Surpris par une telle proposition, Aurélien eu le temps d’apercevoir très rapidement les canines acérées de la femme devant lui… elle était une vampire.
« Talamu, fit son autre interlocutrice avec une voix agacée, notre Dame nous à envoyer ici pour partager nos informations et en recevoir, pas pour nous amusées alors retenez-vous un minimum ma sœur. »
« Il est rare que Dame Sonja nous envoie sur une mission qui ne consiste pas à plonger dans un repaire rempli de goules ou de servir de représentant à des clans prêts à s’arracher la gorge pour un morceau de territoire ou pour une breloque, encore plus rare que nous soyons en compagnie de quelqu’un qui s’intéresse à ce que nous sommes sans vouloir nous faire disparaître dans le feu, elle recula et alla s’installer sur une chaise en bois, pardonnez mon comportement ma sœur, dit-elle avec un air moqueur. »
Aurélien s’approcha doucement de la deuxième interlocutrice, celle-ci garda sa main gauche derrière son dos et tendit sa main droite pour le saluer. Lorsqu’ils empoignèrent leurs mains, elle laissa apparaître un sourire de confiance à l’encontre d’Aurélien, qui se sentit rassuré.
« Orvana Bareisi, elle relâcha la main d’Aurélien, Chevalière de la Cour du Loup sanglotant, elle pointa de la main sa compagne, et voici Talamu Tervayn, son initiation récente au sein de la cour de ma Dame lui empêche d’être en possession de l’étiquette demandée lors de nos voyages d’affaires. »
« Aurélien Motis, il recula d’un pas et croisa ses mains derrière son dos, un plaisir de faire votre connaissance madame Bareisi, il ne me dérange pas de faire connaissance à la manière de votre associée, je ne suis pas membre d’une quelconque noblesse. »
« Vraiment, elle pris un air curieux, j’ai de mémoire eu connaissance d’une famille portant votre nom par le passé, mais cela est sûrement une erreur de ma part, elle indiqua à Aurélien une chaise libre non loin de la table où était installé Talamu, je vous en prie, nous risquons d’être là pendant un moment avec ce que nous avons à partagés. »
Tous deux allèrent s’installer dans les deux chaises restantes encore libres autour de la table, Aurélien en profita pour sortir un carnet vierge ainsi que le carnet de notes comportant tout ce qu’il avait pu apprendre sur le vampirisme au travers de ses découvertes dans l’aile Mysterium, il tendit son carnet à son interlocutrice qui le remercia d’un sourire avant de le tendre à sa partenaire de voyage.
« Je remercie d’avance ma sœur de vous avoir fait partagés le secret qui nous concernent toutes deux, en règle général nous évitons de parader notre condition, elle adressa un regard furtif à Talamu, mais comme vous semblez être une personne de confiance qui ne nous souhaite que du bien, je me dois toutefois de vous demandez quelque chose, elle posa ses coudes sur la table et se rapprocha, êtes-vous profondément croyant, en particulier envers Kartha ou Rendarr ? »
« Je prie régulièrement les huit, mais je n’ai pas d’allégeance particulière. »
« Très bien, elle recula et s’installa confortablement dans la chaise en bois, je vous demande cela, car il est possible que les informations que nous possédons ne conviennent pas aux oreilles d’un homme puritain. »
Talamu fut si amusée lors de la mention du mot puritain, elle se rapprocha légèrement de la table et s’incrusta dans la conversation.
« Et pourtant ils sont les premiers à être intéressés par notre condition, jusqu’au moment où on mentionne que certains prêtres de l’époque se sont permis de fricoter avec les Princes, en général ils prennent un air défensif avant de nous menacer. »
Orvana expira à l’encontre de la remarque de Talamu, qui recula légèrement avec sa chaise.
« Revenons plutôt à la raison de notre venue, vous aurez remarqué que nous sommes toutes deux des vampires, et au vu de vos recherches approfondis que vous cherchez à améliorer, vous devez de nombreuses questions qui vous trotte dans la tête. »
Aurélien se racla la gorge et observa un instant l’ambiance qui s’était installée entre eux, puis il prit un air sérieux et se prépara à écrire quelque chose dans son carnet vierge.
« Parmi les livres et tomes que j’ai pu lire, il est fait régulièrement mention de 12 lignées, est-ce que vous pouvez m’en dire plus là-dessus ? »
« Ah, les fameuses 12 lignées, dit-elle avec un air légèrement amusé, j’ai moi aussi eu l’occasion de lire les travaux d’Yvondir, douze vierges offertes au Prince de la Domination, ravager dans leurs corps et leurs âmes, condamner à vivre éternellement et dont la soif jamais ne pourra être désaltérée, j’admets qu’Yvondir avait une bonne patte en ce qui concerne l’écriture fantaisiste, mais ses recherches, dit-elle en faisant un geste de guillemets avec ses doigts, sur l’occulte ne sont jamais aller plus loin qu’un mélange de rumeurs et de folklore. »
« Donc les 12 lignées n’existent pas ? »
« C’est plus compliqué que cela, elle se pencha légèrement en avant et posa à nouveau ses coudes sur la table, il y a bien eu 12 personnes contaminées, toutes des femmes évidemment, probablement vierges, mais là dessus il aurait fallu être présent, condamner à vivre éternellement est un peu plus difficile à répondre puisque personne n’a jamais eu l’occasion, pas même nous de rencontrer notre plus vieille ancêtre, mais sur les douze seuls six survécurent. »
« Et pourquoi six uniquement ? »
Orvana laissa apparaître un rictus d’embarras quant à la question, auquel Talamu mit fin en s’approchant.
« Nous autres vampires devons nous nourrir lorsque nous nous réveillons pour la première fois… c’est un moment que peu apprécient discuter, les douze femmes qui se sont retrouvées entre les mains de Taarn ont était obligé de se nourrir des autres pour savoir lesquelles aller survivre. »
« Oh, Aurélien écarquilla les yeux de surprise et nota de l’information, et dans quel état vous retrouvez lorsque vous vous réveillez pour la première fois. »
« Enragé, fit Orvana, le premier éveil n’est en vérité pas de notre plein gré, mais provient de la souillure de notre sang, lorsque nous mourrons le poison provenant de la morsure se propage dans tout notre corps et nous plonge dans un coma, pendant une période qui peut durer entre un quart d’heure et une heure. »
« Êtes-vous conscient de ce qui se passe lorsque vous vous réveillez ? »
Orvana acquiesça de la tête et relança son explication.
« Oui et non, lorsque nous revenons à la vie, notre corps est affaibli par le poison et dépourvu de ses capacités de déduction, la seule chose qui est se présente dans notre esprit est la nécessité de se nourrir de sang frais, Orvana marqua une pause, nous avons toutefois la capacité d’être le spectateur de notre première victime. »
« Est-ce que le sang mortel ou immortel est votre unique source de nourriture ou bien êtes-vous capable de vous nourrir avec le sang d’un animal ? »
« Nous avons le luxe d’être en capacité de nous nourrir autant avec le sang d’un mortel ou d’un immortel qu’avec le sang d’un animal sauvage, mais là est la véritable différence, nous tirons force et vitalité du sang appartenant aux races mortelles et immortelles au contraire du sang d’un animal qui lui ne fait qu’étancher notre soif. Taarn s’est assuré lors de notre création d’être particulièrement méticuleux quant à qui ou quoi nous renforcent et par la même occasion, le renforce. »
« Et pourquoi un tel choix selon vous, après tout du sang reste du sang non, peu importe d’où il vient ? »
« Le sang fait partie de tout ce qui permet au corps de fonctionner, il véhicule également l’âme qui nous animent, nous nourrir de sang est à la fois prendre la force d’un autre, mais également l’offrir à Taarn, ce qui nous renforce le renforce également. »
La discussion sur les capacités vampiriques continua pendant plus d’un quart d’heure, force, vitesse et temps de réaction furent les premières capacités dont firent preuve les deux intervenantes, Talamu s’amusant à maintenir sa chaise avec le bout de ses doigts, elle prouva également non sans recevoir le regard courroucé d’Orvana sa rapidité en tentant d’asséner un coup de sabre à sa partenaire qui coinça la lame avec son pouce et son index, après quoi elles parlèrent de leurs autres capacités, transformation en brouillard, en nuée de chauves-souris ou bien même en animal, Orvana mentionna également la séduction vampirique, que Talamu utilisa sur Aurélien qui si au départ séduit par son interlocutrice, trouva la force mentale de lui résisté.
« J’aimerai revenir sur le sujet des six lignées, quelles sont les différences entre chacune d’entre elles ? »
« Et bien comme nous toutes deux issus d’un clan diffèrent, nous sommes en mesure de parler d’eux avec plus de connaissances, le sang dans mes veines appartient au clan Naaniel, ou Valaai comme il se nomme aujourd’hui, Talamu est quant à elle issu du clan Fuyuka de Karanir. »
« Donc votre Dame n’est pas votre créateur ? »
« Non, notre Dame appartient au clan Sarulia, ou à une branche du clan Sarulia, lorsque les premiers vampires ont commencé à apparaître et à se multiplier, leur sang s’est très rapidement dilué, mais a permis la création de nouveaux clans. »
« Donc vous êtes chacune issus d’une branche de votre lignée respective ? »
« Exactement, toutefois il arrive que certains individus, non toucher par le vampirisme se tourne vers Taarn pour recevoir sa bénédiction, qui contre une offrande généreuse offre à ses cultistes l’honneur de devenir les maîtres de nouvelles lignées. »
« Avez-vous eu l’occasion de rencontrer l’une de ses nouvelles lignées ? »
« Oui, mais c’était il y a maintenant quatre cents ans, mais qui sais combien en existent-ils d’autres qui réussissent à vivre cachés du monde. »
Orvana parla plus en détail des six lignées pendant l’heure qui suivit.
Elle mentionna le nom ainsi que la partie du monde où chaque lignée avait réussi à s’installer, le clan Sarulia rester pour lui cantonner à Siriande et à l’ancien continent de Aalteraan, le clan Naaniel, ou Valaai était quant à lui installer sur le continent de Barione. Le clan Fuyuka était installé sur le continent de Karanir, mais également dans le pays d’Eskana. Le clan Gurrida, aujourd’hui connu comme le clan Ancharia, était quant à lui cantonner à Beline et Olinden. Le clan at-Nanza était quant à lui cantonné à Litha, et serait selon la légende presque éteinte. Elle fut malheureusement incapable de parler du sixième clan, puisque personne n’avait reçu l’occasion de rencontrer l’un de ses membres ou même de connaître sa localisation, mais elle mentionna que certains visiteurs qui eurent l’occasion de voir le Bazar ambulant de Qatha en auraient aperçu, mais cela ne reste que des rumeurs selon elle.
La discussion prit finalement fin vers deux heures du matin, l’archimage revint entre temps et discuta avec Orvana et Talamu, il leur offrit l’hospitalité d’une chambre, mais celles-ci durent refuser sous couvert de devoir rentrer auprès de leur maîtresse. Aurélien les remercia toutes deux de la discussion qu’ils eurent et proposa la possibilité d’un jour renouveler l’expérience, à laquelle Orvana répondu qu’elle en discuterait avec sa Dame, mais avait espoir qu’ils pourraient se revoir à l’avenir.
Après trois semaines de routes, Orvana et Talamu traversèrent l’immense chaîne de montagnes séparant le continent et n’étaient plus qu’à deux jours de cheval du Château de Lonsas.
« J’ai hâte d’être bientôt rentré au château, mais à en même temps j’aurais aimé que notre mission dure plus longtemps, Sonja va sûrement nous renvoyer directement sur une autre mission, Merion est supposé être parti rejoindre le clan Ancharia pour faire affaire et Niruen n’est pas encore revenu de son exploration d’Aalteraan. »
« N’oublie pas que tout ce que nous faisons est pour une cause plus grande que nous, nous aurons tout le temps de nous reposer après notre prochaine mission, Dame Sonja nous à promis du repos alors arrêtons de nous plaindre. »
« Si vous le dites ma sœur, Talamu garda le silence pendant trois minutes avant de reprendre, devrions-nous proposer à Sonja de transformer ce Motis, il ferait un très bon agent et en plus de cela Merion aurait enfin quelqu’un avec qui partager ses connaissances, ils feraient un très bon duo autant dans un atelier que sur le terrain. »
« Je doute que Dame Sonja est dans l’idée d’accueillir un nouveau vampire dans notre cour, toutefois je pense qu’elle s’entretiendra prochainement avec lui pour discuter de ses recherches, et l’invitera peut-être au château. »
« Admets-le, il était mignon comme garçon. »
« Évitons ce genre de conversation, dois-je te rappeler que nous sommes bien plus vieux que lui ? »
« Oh il est vrai que madame Orvana, ne s’intéresse qu’à des hommes d’âge mûr, beaux et forts, que deviens Advar d’ailleurs ? »
« Ma relation avec le Seigneur Advar est purement pour entretenir mes compétences de combat, il est un très bon guerrier et un excellent partenaire d’escrime. »
« Si vous le dites ma sœur, moi personnellement je préfère les petits étudiants en herbe, en plus de cela ce petit garçon a réussi à résister à mes charmes, ce qui ne rend la chose que plus intéressante. »
« Je préférerais que nous arrêtions de parler de ce jeune garçon est de rentrer dans le calme au château… »
Talamu souffla avant de reprendre la parole.
« Très bien ma sœur. »