-Alima, tu iras demain avec ton oncle Cheikhou à Dakar. Il t'a trouvé du travail chez une de ses connaissances et tu habiteras désormais avec sa famille. Je compte sur toi. Fais de ton mieux et ne nous fais pas honte. Travaille dur, nous avons besoin d'argent et tu es notre seul espoir. Je te fais confiance ma fille, ne me déçois pas.
-Oui père. Vous pouvez être tranquille.
-Bien. Va avec ta mère préparer ton bagage. Fanta accompagne la
…
-Quand tu seras à Dakar, travaille dur pour avoir beaucoup d'argent. Et ne fourre pas ton nez partout. Reste à ta place et fait ce qu'on te demande. Apprends et observe bien leur façon de faire. Ne répond jamais à ton patron et pitié Alima ne nous fait pas honte. Ta sœur est restée 5 ans à Dakar et regarde aujourd'hui elle a un mari et des enfants et elle gère son foyer prends exemple sur elle. Tiens, prends ces bouteilles une fois là-bas tu te laveras avec la première bouteille pendant une semaine et l'autre tu en boiras et tu t'en mettras sur tout le corps. Serigne Ndama te les a faites de bon cœur ne fais pas n'importe quoi.
-Sois sans crainte maman. Je travaillerai bien et respecterai vos consignes.
-Tu as intérêt.
Je range les bouteilles remises par ma mère dans mon sac et le pose à côté de l'entrée de la case qui me sert de chambre. Je regarde une dernière fois la pièce. Quand reviendrai- je ? Je ne sais pas dans quelques années sans doute pour me marier au village comme le veut la tradition. Je quitte ma case et la maison familiale. Je dois me rendre à un dernier endroit avant de m'en aller.
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-Thieyacine ! Thieyacine ! Je sais que tu es là, sors !
-Ali ! Tais-toi on va t'entendre ! Mon père est là. Viens allons dans notre champs
Je le suivis jusqu'au lieu où nous avions l'habitude de nous retrouver pour nos rendez-vous secrets. Il s'assit sous le baobab du champ de nos parents et je fis de même et il me prit dans ses bras.
-Alors c'est vrai tu t'en vas? Tu arrêtes l'école aussi ?
-Oui. Je suis venue te dire au revoir. On va rester longtemps sans se voir.
-A Dakar tu vas rencontrer des hommes mieux que moi. Plus riches et plus beaux tu vas m'oublier moi pauvre paysan qui n'a même pas encore son propre champ.
-Thieyacine. J'y vais pour travailler pour ma famille. Je ne vais pas t'oublier je t'appellerai chaque jour et je t'attendrai. Je ne regarderai personne crois-moi. Mais est-ce que toi tu peux m'attendre… Ndeye a des vues sur toi tu sais et elle n'attend que mon départ
-Alimatou je t'aime et je vais t'attendre. Je te le promets. Quand je serai quelqu'un je demanderai ta main.
Pour la dernière fois il pose ses lèvres sur les miennes. Je lui rends son baiser. J'allais mettre ma main sur sa nuque quand soudain
-Hey ! Thieyacine ! Tu fais quoi à cette petite ! Va-t’en vite avant que tu ne reçoive un coup de ma daba !
Heureusement il ne m'a pas reconnu. C'est un des fils de la première femme du chef de village Kalidou, et il est très égocentrique en plus d'être un morveux malgré son âge. Je me cachais le visage à l'aide de mes cheveux.
-Occupe-toi de tes affaires toi ce n'est même pas ton champ tu fous quoi ici même? Dégage !
-Je fais le tour en tant que futur chef de village. Je vais reprendre ce champ quand mon père sera mort et je vais faire de toi mon serviteur.
-Tch Dégage avant que je ne te tue !
Thieyacine s'emporta et lui lança un gros bâton. Kalidou pris la poudre d'escampette et scanda avant de disparaître dans les arbres
-Tu vas me le payer! Ça va te coûter cher!
-Parle toujours crétin.
Il éclate de rire et moi aussi. Ça va me manquer tout ça. Je restais dans ses bras jusqu'au crépuscule et après un dernier baiser et un dernier regard nous prîmes la direction de nos concessions respectives. Je trouvais ma mère en train de préparer le repas du soir. Je l'aidais.
Ce soir-là, durant la veillée on annonça mon départ et je partis me coucher avant la fin du conte de grand-mère. La nuit fut longue et je ne réussis pas à fermer l'œil de la nuit pensant à cette nouvelle vie qui m'attendait.