-Karon, viens donc m'aider tu veux ?
Le jeune homme pose au sol l'énorme sac de graines pour aider à remettre en place la charrue dont une roue s'est encore déboitée. Il serait peut-être temps qu'il songe à en faire une nouvelle vu l'état de celle-ci. Surtout que la semence est encore loin d'être finie dans le champ attribué à leur village. Karon soupire en se redressant une fois le soucis réparé et observe les alentours. Des dizaines de personnes travaillent, se brisant le dos en tirant les charrues et en plantant des graines qui pousseront en quelques mois, aidées par la lumière offerte par Bankinahn, la tour qui les héberge tous. Loin au dessus d'eux, à près de deux-cent mètres, le plafond de leur étage brille déjà moins, signe que la nuit ne va pas tarder. Lorsque Karon porte son regard marron au loin, il peut voir entre les immenses arches qui soutiennent la tour que le ciel est en effet plus sombre. Le travail pour la journée va pouvoir s'arrêter. Enfin, pour les autres habitants du village, du moins. Bientôt, l'Ascenseur sera là. L'immense colonne au centre de l'étage l'abrite, mais ses immenses portes ne s'ouvrent que lorsque la monstrueuse nacelle est là. et toute une équipe se chargera dans la nuit d'y entreposer les récoltes de la semaine passée avant qu'il ne reparte, plus haut, vers ceux qui leur envoie en retour minerais, bois, confort et richesses diverses. Mais jamais d'humains. Les seuls qui sont habilités à voyager entre les étages sont les membres de la Milice, cette organisation extrêmement strictes. Une fois intégrée, on ne peut plus quitter l'Ascenseur. Karon n'a aucune idée de qui a instauré cette règle, mais il la trouve stupide. Si on devient milicien, on perd absolument tout le reste pour en retour servir à s'assurer que seuls des biens voyagent d'un étage à l'autre.
Et ce ne sont même pas eux qui choisissent les étages où se rend l'Ascenseur. Ca, c'est l'un des mystères de Bankinahn. L'Ascenseur a une routine bien établie depuis des siècles, du moins à leur étage puisqu'il vient précisément chaque mardi à dix-neuf heures pour repartir le lendemain à huit heures. Certains disent que l'Ascenseur fonctionnant seul et la lumière suivant le rythme du soleil sont des preuves irréfutables que la Tour est vivante. On lui a même donné ce nom, Bankinahn, afin de l'honorer comme une entité propre.
"Hey, Karon, c'est l'heure de rentrer." l'interpelle son ami Ervest en souriant.
"Ouais, j'arrive, déso'. Tu m'connais, j'adore regarder les portes de l'Ascenseur s'ouvrir."
"Ouaaaais mais il va faire sombre et après tu vas encore râler que t'as les bottes couvertes de boue parce que t'as pas vu où t'allais" qu'il ricane, s'attirant un regard amusé de Karon.
Le brun s'étire le dos pour calmer les douleurs de la journée puis le suit pour rentrer au village. Partout autour de la colonne centrale, les habitants quittent leurs champs pour retourner chez eux, dans les hameaux concentrés au pied des arches afin de profiter au maximum de l'air de l'extérieur de la Tour. Dans une volonté de tous pouvoir accéder à ce vent agréable, les maisons se sont construites les unes sur les autres, formant de drôles de bâtisses aux nombreux recoins, avec de nombreuses portes et fenêtres, et quelques unes parfois laissées à l'abandon car devenues inaccessibles avec les changements des escaliers créés au fur et à mesure des constructions. Un vrai dédale pour n'importe qui de non-initié.
Karon rejoint sa maison, pratiquement au sommet, et pousse la porte de planches. Le silence lui indique qu'il est seul, son père et sa sœur jumelle ayant été attribués à l'équipe de l'Ascenseur pour cette nuit et sa mère s'occupant certainement de préparer le repas avec d'autres personnes du village. Il en profite pour approcher de l'une des fenêtres et observer l'extérieur et le coucher du soleil sur l'immense mer de sable qui ne finit jamais. Il parait qu'il n'existe que la Tour, dans le monde. Qu'elle est le monde, même. De ce qu'il sait des contes qui sont partagés dans le village, les rares qui se sont risqués dans le désert ne sont jamais revenus.
Se redressant ensuite, il attrape le balais et profite que personne ne soit là pour nettoyer rapidement les trois pièces qui composent la maison. Une petite cuisine, une qui sert de chambre, et la dernière qui leur sert de salle d'eau. Si la vie n'est pas toujours facile ici, elle n'en reste pas moins relativement confortable. Chacun a son matelas, l'eau n'a jamais manqué puisqu'elle se récupère à des robinets au pied de l'Ascenseur, l'entraide est à tous les niveaux. En fait, la seule chose qui agace Karon, c'est l'idée que la vie puisse être autre chose que ça. Il aimerait avoir le choix de quoi faire pendant ses quelques dizaines d'années de vie. Et puis parfois, il se flagelle mentalement de penser ça alors qu'il y a d'autres étages en dessous d'eux, bien plus malheureux car balayés par le sable. Les contes disent que des gens y vivent en mangeant le sable et les déchets jetés par les autres étages. Que si on tombe du bord de l'étage, les gens d'en bas viennent nous attraper pour nous mettre en pièces et se nourrir. Ce ne sont que des contes, mais Karon a toujours eu ce petit "et si ?" en tête.
Le coup de balais passé, il rejoint la salle d'eau pour se nettoyer de toute la terre accumulée de la journée et se sentir plus à l'aise pour aller manger avec les autres. Il se dénude, se lave le corps, puis approche du miroir pour voir ce qu'il fait alors qu'il peine ses longs cheveux sombres descendant jusqu'au milieu de son dos. Son corps est taillé par le travail aux champs, marqué en plus par des épaules fortes. Ses mains sont devenus cailleuses comme celles de ses parents avec les années, et il grimace en constatant une fois de plus que son nez ne s'est pas magiquement remis en place dans la nuit depuis qu'il a été cassé dans un accident regrettable de charrette. Le peigne reposé, il attrape un ruban et vient attacher ses cheveux dans un chignon avant de se rhabiller avec une chemise propre et un simple pantalon de toile. Se sentant propre à l'aise, il quitte la maison et rejoint le centre du village, une sorte de place restée plate et sans maison au milieu du dédale. Là, un feu y brûle comme chaque soir et une marmite y est installée pour cuire le repas du jour.
Les gens rient, mangent, chantent. Certains ont sorti leurs instruments. Dans la ligne d'horizon, on peut voir des points de lumière là où chaque village fait son feu central. Les soucis de la journée sont déjà oubliés, puisqu'ici la plupart vivent au jour le jour. Karon sourit, se serre un bol de soupe, puis attrape un morceau de pain avant de s'installer et de profiter de la soirée alors qu'au loin, les lourdes portes de l'ascenseur s'ouvrent finalement.
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La nuit est tombée depuis longtemps maintenant, et hormis l'agitation autour de l'Ascenseur, tout est calme dans l'étage. Les dernières braises des feux ont été éteints après que chacun se soit servi pour chauffer son logement. Karon se glisse hors de chez-lui, emmitouflé dans un épais manteau sombre pour le protéger du froid glacial venu du désert. Encore une nuit où il ne dormira pas, mais il a finit par s'habituer à laisser son sommeil de côté une fois de temps en temps. Il n'aura qu'à dire qu'il a fait une insomnie demain, lorsqu'il peinera à garder les yeux ouverts dans l'après-midi.
Il descend d'un pas rapide les escaliers pour enfin arriver au sol, et se diriger aussitôt vers l'un des lieux de culte dédié à Bankinahn, l'âme de la Tour. Ses temples sont disséminés à différents endroits de l'étage, et c'est l'une des informations communiquées par la milice : tout le monde dans la tour vénère Bankinahn. Son symbole, une simple tour stylisée, est présent autant sur les gravures des portes de l'Ascenseur que sur le toit de ses temples et en pendentif au cou des plus fervents. On dit qu'elle voit tout et qu'elle juge chacun des habitants. A la mort, elle transporte l'âme soit dans les cieux, soit au plus profond de la Tour. La foi est quelque chose de cher à l'étage de Karon, qui a grandit baigné par ces croyances. De toute façon, ici tout est transmis par les contes ; aussi bien les vérités que les mythes. Difficile de faire le tri lorsqu'on n'a aucun autre support que ce qui est dit par les anciens et ce qui est rapporté par la milice.
Le bâtiment face à Karon lui semble affreusement froid, avec ses grosses briques grises et sa taille presque hautaine à côté des maisons qui s'empilent, fragiles, mais qui sont des foyers heureux et chaleureux. Il avance la main et constate que comme prévu, la porte de bois n'est pas verrouillée. Il entre donc et tape ses bottes du bout du pied au sol pour en faire tomber la terre. Malgré tout ce qu'il peut penser du culte de Bankinahn, il ne commettra pas la faute de souiller un lieu comme celui-ci. Juste au cas où.
"Me voilà." sa voix résonne et son regard se pose sur l'un des candélabres dont toutes les bougies sont allumées. Seule lumière de la pièce, elle projette au mur des ombres dansantes et hypnotisantes. Karon s'en approche et les ombres se précisent lorsque quatre silhouettes se lèvent des bancs.
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"Tu as donc pu échapper à la corvée de l'Ascenseur, parfait !" lance une voix masculine enjouée.
"Alkeia a eu la gentillesse de prendre ma place quand j'ai dis ne pas avoir bien dormi ces derniers jours. Je lui rendrais la pareille plus tard." répond le brun en souriant alors qu'il vient leur serrer la main à chacun.
Quatre autres "comme lui". De toute façon, ici, tout le monde est pareil : travail aux champs, corvée d'Ascenseur, et quelques uns qui préfèrent construire des maisons et consolider celles qui branlent. Une jeune femme au visage à semi-éclairé par les bougies hoche la tête à la réponse de son ami puis enchaîne.
"Tu as promis, la dernière fois. On doit agir au prochain arrêt de l'Ascenseur."
"Pourquoi ça sonne comme un reproche, Shanea ? J'ai dit qu'on le ferait, on le fera."
"Tu as déjà annulé deux fois le plan pour le repousser..." fait-elle en claquant de la langue d'un air vexé. "Karon, soit t'es vraiment avec nous à fond, soit je sais pas ce que tu fous encore ici."
Cette fois, il se sent grimacer avant de répondre d'un air moins amical et plus sombre.
"Très bien. Mardi prochain, sans aucune excuse possible. On saura enfin ce qu'ils cachent."
Des hochements de tête accueillent sa prise de position, et Shanea reprend, l'air plus apaisée.
"N'oubliez pas de dire aurevoir à vos proches. Qui sait si on reviendra d'un truc pareil. Y'a aucun récit qui parle d'infiltrer l'Ascenseur pour voir ce qu'il y a ailleurs."
"Nan, mais y'en a quand même un qui dit que tous ceux qui ont réussi à voir les autres étages d'une façon ou d'une autre sont morts." marmonne l'un des autres hommes du groupe.
Karon roule des yeux en chœur avec Shanea avant de répondre.
"Arrête de croire à ces conneries inventées par les miliciens pour nous faire peur. Tu vaux mieux que ça, Perkil. Si tu veux pas venir, ça sera ton choix et on t'en voudra pas."
Le concerné soupire.
"Non, je serai là. J'ai juste peur de mourir. Mais l'idée de devenir un héros en dévoilant les mensonges de la milice sur les soi-disant étages de richesse, ça fait quand même plaisir."
La milice. Toujours au courant de tout. Qui est là pour vérifier qu'ils ne mentent pas, après tout ? Le groupe en est persuadé : elle a convaincu chaque étage que son travail est essentiel et qu'ils doivent tous donner leurs productions pour les distribuer, mais dans la réalité elle conserve la majorité pour elle-même tout en gardant les gens dociles en leur promettant des richesses d'endroits qui n'existent même pas. Une énorme arnaque à l'échelle du monde, et que le petit groupe ne supporte plus.
Un silence pesant s'est installé dans le groupe, chacun songeant à l'idée de perdre la vie, de rendre ses proches malheureux. Karon songe à sa sœur et ses parents, qui sont toujours resté soigneusement dans les clous et n'ont probablement aucune idée de ses agissements secrets. Comprendront-ils qu'il a voulu offrir une vie sans mensonge aux prochaines générations ? Le pleureront-ils alors qu'il ne leur avait jamais rien confié de tout ça ? S'ils étaient tués et traités comme des criminels, le village ne risquait-il pas de les bannir pour l'avoir élevé ? Karon se pose souvent ces questions, et même s'il a souvent douté, il a toujours fini par conclure que leur entreprise est importante, et qu'il ne doit surtout pas faire machine arrière. Mais maintenant que la date fatidique approche, tous ces questionnements l'assaillent à nouveau.
"Alors... est-ce que chacun a pu remplir sa mission ?" ose finalement Perkil.
Chacun sa petite mission entre deux retrouvailles ici. Celle de Karon, cette fois-ci, avait été de préparer quelque chose qui s'enflammerait rapidement et de le cacher dans l'un des entrepôts près de l'Ascenseur. Le but ? En faire une distraction lorsqu'ils tenteraient d'entrer dans la nacelle. Les miliciens ne peuvent décemment pas laisser les habitants gérer seuls un feu qui risque de réduire leurs envois dans la nacelle, n'est-ce pas ? Ils l'espèrent, en tout cas. Même si ce n'est qu'un ou deux gardes, ce sera déjà une brèche dans leur surveillance.
"C'est fait. Dans l'entrepôt Est, le plus petit." répond le brun. "Si jamais ça brûle pour de bon, je préfère éviter qu'il y ait une vengeance parce qu'on n'aura pas envoyé assez de trucs là-haut."
"C'est fait pour moi aussi." ajoute Shanea. "Moi et Perkil seront de corvée d'Ascenseur la semaine prochaine. On pourra venir sans être suspect."
Perkil ajoute qu'il a prévu des vivres, assez pour une semaine s'ils décident de rester dans la nacelle. Les deux autres, frère et sœur, rapportent qu'ils ont créé leurs bottes de paille de la semaine de sorte à ce qu'elles ne soient pas trop serrés et que des humains puissent s'y glisser. Ce ne sera pas très confortable, mais ce sera plus efficace comme cachette temporaire que de se mettre sous des choux qui risquent de tomber et les dévoiler à tout moment.
"Il nous reste donc à choisir qui va enclencher le feu..." souffle Karon. Le silence qui lui répond confirme que personne n'en a envie, vu le risque de juste se faire attraper. "... bien. Je suppose que je m'en occuperai, puisque je sais où je l'ai caché..."
Les regards soulagés qui se posent sur lui lui font ressentir la pression sur ses épaules, puisqu'il est l'initiateur de cette idée de diversion ; ceci dit, savoir qu'ils lui font confiance le remplit de fierté et de motivation pour mener à bien le projet et qu'ils puissent enfin rejoindre ce foutu ascenseur et gagner d'autres étages. Enfin, ils sauront ce qu'il se passe réellement aux autres étages.
"Est-ce qu'on a fini ?" demande Shanea. "Pour les questions c'est le dernier moment. La prochaine fois qu'on se voit, c'est devant l'Ascenseur et prêt à grimper là-dedans."
Chacun hoche la tête, se regarde, mais personne ne pose de question de plus. Shanea sourit et conclut.
"Alors à la semaine prochaine, les amis."
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"Prénom et nom ?"
"Misaan d'Aretan." répond le jeune noble.
Les yeux de l'agent d'enregistrement se lèvent sur lui, l'air curieux mais pas surpris. Il attrape ensuite un tampon pour en marquer le bas d'une feuille.
"Vos parents sont-ils au courant ?"
"Je suis majeur, monsieur."
"Ce n'était pas un reproche." l'homme hausse une épaule alors qu'il pousse la feuille vers lui. "Prenez le temps de vérifier chaque information, il ne faut aucune erreur. Si tout est bon, nous discuterons des conditions de votre prise de poste."
Misaan hoche la tête et attrape le formulaire pour se pencher sur sa tâche. Cheveux blancs, oui. Yeux bleu clair, oui -en même temps, qui n'a pas les cheveux blonds ou blancs et les yeux clairs, ici ?-. Son nom et prénom sont bien orthographiés. Son père est bien astrologue, sa mère est bien professeure. Il habite bien dans le quartier ouest. Jusqu'ici, il était bien employé chez le joailler en bas de chez lui. Ses yeux parcourent les lignes avec attention, ne ratant rien jusqu'à ce qu'il appose finalement une belle signature en bas de la page. Ceci fait, il rend la feuille à l'agent qui l'inspecte rapidement avant de hocher la tête et la ranger dans le dossier constitué avec attention par le jeune noble.
"Votre motivation force l'admiration. C'est exactement ce qu'il nous faut. Malgré tout, vous devez savoir que j'ai besoin de valider que vous êtes prêts à accepter nos règles."
"Bien sûr, allez-y." répond Misaan, croisant les bras alors qu'il commence presque à être vexé par tant de cérémonie.
"Êtes-vous prêt à tout abandonner pour vous mettre au service de Bankinahn ?"
"Je le suis." répond-il avant de voir l'agent retranscrire l'échange sur une feuille.
"Êtes-vous prêt à ne plus revoir vos proches ? Et ce, pour votre vie entière ?" l'homme lève les yeux sur lui, l'air de s'attendre à ce qu'il refuse ou cherche une manière de contourner ou discuter cette règle.
"Je le suis." répond Misaan en levant légèrement le menton d'un air fier.
"Êtes-vous prêt à vous sacrifier si le besoin le demande ?
"Je le suis."
"... très bien. Je tiens seulement à préciser que vous risquez d'obtenir quelques regards surpris par vos collègues, à vos débuts. Nombre d'entre eux viennent de castes bien moins aisées."
"Peu importe. Mon but n'est pas de me faire des amis." grogne-t-il comme seule réponse.
Un court silence s'installe. Misaan s'est renfrogné et l'homme en face de lui semble l'avoir bien remarqué.
"On ne vous demande pas d'être le meilleur ami de tous. Mais ces gens seront vos seuls compagnons. Essayez tout de même d'au moins vous entendre."
"Mh."
"Sir d'Aretan, je ne cherche pas à vous brusquer, mais n'oubliez pas que vous allez intégrer un groupe avec une hiérarchie bien établie et des règles qui marchent bien depuis la nuit des temps. Prenez bien le temps de réfléchir d'ici lundi prochain. Une fois entré dans l'Ascenseur, vous ne pourrez plus faire demi-tour."
"Je sais."
Sa voix est plus dure, trahissant sa nervosité. Enfant, il les voyait comme des héros, entouré par une sorte d'aura mystérieuse qui les rendait attrayants pour tout jeune en recherche d'un modèle. Il a toujours eu cette envie de les rejoindre, de juste oublier le reste et de vivre une vie plus aventurière. Mais maintenant qu'il vient ici, poussé par la fuite de son mariage, il hésite.
"En attendant, puisque nous ne nous recroiserons sûrement pas, je vous souhaite d'avance la bienvenue dans la Milice. Vous pouvez disposer."