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Reliques [Version française] [En cours]
Chapitre 1: Le sarcophage d'obsidienne (première partie)

Chapitre 1: Le sarcophage d'obsidienne (première partie)

Malgré son emplacement aux abords d’un volcan, la ville d’Arcadia jouissait d’une quiétude sans précédent. Son économie florissante et l’hospitalité de ses habitants en faisaient un havre des plus agréables. Son faible taux de criminalité poussait de nombreuses familles à s’y installer. De plus, les médias louangeaient son université, qui était classée parmi l’une des meilleures au monde. Tout était parfait. À ce stade, on aurait presque dit qu’une influence divine dorlotait la métropole.

Heureusement, Éden Ramsay avait eu la chance de grandir dans ce paradis. Du haut de ses vingt ans, la jeune femme caressait le rêve de devenir archéologue. Par conséquent, celle-ci travaillait d’arrache-pied afin de réussir ses études. Ses efforts lui avaient même octroyé une place au sein d’une prestigieuse organisation. Toutefois, rien ne pouvait la préparer à la journée qui allait survenir. Depuis quelque temps, une nouvelle faisait le tour de la région. Les employés du musée local avaient exhumé quelque chose d’insolite. De ce fait, l’apprenante avait été mandatée pour l’examiner. Dans l’immédiat, tout ce qui lui restait à faire était d’écouter les dernières explications de son professeur, qui présentait une série d’images à l’aide d’un projecteur.

— En terminant, voici une fresque représentant K'inich Janaab' Pakal, le célèbre souverain maya de la cité antique de Palenque. Je vous conseille de faire un maximum de recherches là-dessus. Vous aurez une dissertation à me remettre à la fin du semestre. Cela dit, je ne vous retiendrai pas plus longtemps. Vous pouvez retourner chez vous.

Sur ces mots, les élèves se levèrent. Pour sa part, Éden soupira de soulagement. Avec l’arrivée de la fin de semaine, la jeune femme aurait un peu plus de libertés. De ce fait, celle-ci agrippa ses affaires, puis quitta la salle de classe. À présent, son objectif était de sortir de l’établissement. Il est évident qu’une autre tâche l’attendait.

Une fois à l’extérieur, la citadine dut subir les caprices du vent. Chaque bourrasque faisait virevolter sa chevelure mi-longue blanche, qui lui arrêtait au niveau des épaules. Dès lors, l’apprentie archéologue s’engagea sur l’aire de stationnement. Il ne s’écoula que trente secondes avant qu’une voiture au revêtement azurée ne pénètre son champ de vision. Elle extirpa alors un trousseau de clés de son sweat-shirt, dont la couleur rappelait celle de son véhicule, et déverrouilla la portière du côté conducteur.

En prenant place à bord de l’habitacle, la femme de vingt ans lança son sac à dos sur la banquette arrière. Par la suite, le moteur fut démarré. De nombreuses personnes l’attendaient au musée d’Arcadia. En outre, l’heure de pointe allait bientôt commencer. Par conséquent, Éden ne voulait pas rester prisonnière du trafic automobile.

Tout en manœuvrant son moyen de transport, l’étudiante décida d’allumer la radio. Sa station favorite lui tiendrait compagnie pendant le trajet. Malheureusement, compte tenu des circonstances, la musique se faisait rare. L’animateur préférait aborder le principal sujet d’actualité.

— Tout cela est exceptionnel. Un sarcophage entièrement composé d’obsidienne est une découverte atypique. Les membres de l’O.R.A.M. doivent jubiler en ce moment. Et pour les auditeurs qui ne seraient pas familiers avec notre coin de pays, sachez que le tourisme repose majoritairement sur les vestiges Velcaèm, une civilisation qui habitait autrefois la région. Cette exhumation permettrait donc d’en apprendre davantage sur leurs rites mortuaires.

Au total, il ne s’écoula qu’une vingtaine de minutes avant que la silhouette du bâtiment ne se précise plus clairement. Son revêtement de verre, accompagné de son architecture, lui donnait l’impression d’être un somptueux palais de cristal. Cela constituait un avantage retenant l’intérêt des visiteurs. Dès lors, la jeune femme s’aventura à l’intérieur du stationnement. Hélas, ce dernier était monstrueusement bondé. Par chance, l’administration lui avait trouvé un endroit où immobiliser son véhicule. Tout ce que la conductrice à la chevelure blanchâtre avait à faire était d’y aller. Lorsque cela fut terminé, Éden quitta sa voiture, puis marcha en direction de l’entrée principale. En pénétrant dans l’édifice, le bureau d’accueil fut la première chose qui attira son regard céruléen. Par conséquent, un arrêt s’y imposait.

— Bienvenue au musée d’Arcadia, la salua la préposée. Que puis-je faire pour vous ?

— Je suis là pour examiner votre sarcophage, déclara son interlocutrice d’un curieux ton monotone.

— Oh, mademoiselle Ramsay ! Ça ne sera pas très long. Je vais annoncer à la directrice que vous venez d’arriver.

Après avoir prononcé ces mots, l’employée agrippa le téléphone de son kiosque et y composa le numéro de sa patronne. Quelques secondes plus tard, un échange verbal se produisit :

— Madame Evani, j’ai votre nouvelle recrue en face de moi. Dois-je l’envoyer dans votre bureau ?

Un silence s’installa dans la salle, signe que la salariée recevait des instructions. Néanmoins, cette dernière raccrocha de façon assez prompte, avant de s’adresser une seconde fois à son allocutaire.

— Vous pouvez y aller. Elle vous attend.

— Merci.

C’est ainsi que la jeune femme s’enfonça dans les entrailles de l’édifice. Du coin de l’œil, elle apercevait l’accès des différentes expositions. Celles-ci étaient reconnues mondialement pour leur splendeur. Par ailleurs, l’aspect le plus étonnant était que certains des objets présentés possédaient d’étranges pouvoirs. À de nombreuses reprises, l’étudiante les avait admirés. En revanche, celle-ci avait un objectif bien précis et ne pouvait pas l’abandonner. Quelqu’un patientait. Il fallait être courtois. Heureusement, l’apprentie archéologue ne tarda pas à rejoindre sa destination. Après avoir emprunté une myriade de couloirs, une mystérieuse porte pénétra son champ de vision. Sa surface bleutée arborait un symbole d’étoile à quatre branches, agrémentées de lettres. C’était le logo du groupe qui l’avait enrôlé, puis mandaté pour examiner la récente trouvaille.

— C’est moi, déclara la conviée en y frappant doucement.

— Oui ! Vous pouvez entrer ! intervint aussitôt une voix féminine.

En entendant cette autorisation, Éden s’engagea dans la pièce. L’aménagement chaleureux la faisait rêvasser. Un tel lieu serait parfait pour étudier dans la sérénité. Malheureusement, elle n’avait aucunement les moyens de se payer ce genre de luxe. Tout ce que l’apprenante pouvait faire était de s’asseoir sur la chaise faisant face au bureau de son hôte.

— Est-ce que le trajet s’est bien déroulé ? lui demanda la trentenaire, qui arborait des cheveux courts aux teintes azurées.

— En partie. Je commence à en avoir marre que les stations de radio ne parlent que de votre découverte.

— Ha, ha, ha ! s’esclaffa sa supérieure en ajustant les lunettes rehaussant ses iris bleu clair. Ne nous en voulez pas. Cela nous a emplis de fierté et il fallait l’annoncer au reste du monde. Je sais que vous avez accueilli la nouvelle avec une pointe d’indifférence. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai réclamé votre présence. Vous serez moins aveuglée par vos émotions. Prenez ça du bon côté. Vous venez à peine d’intégrer l’Organisation de Recherche des Artéfacts Mythiques. Cette tâche permettra de prouver votre valeur.

— Je suis au courant. Pourquoi pensez-vous que j’ai accepté de vous aider ?

— Dans ce cas, ne nous attardons pas davantage. Je vais vous escorter jusqu’à notre laboratoire d’analyses.

Sur ces mots, Angelina Evani se leva de son fauteuil, pour ensuite s’avancer vers la sortie. Promptement, son invitée lui emboîta le pas. Après coup, le duo quitta les lieux pour s’engager dans le corridor.

— Je tiens à vous prévenir que vous aurez quelques badauds. Certains de nos agents sont particulièrement curieux de vous voir à l’œuvre.

— Génial, soupira sarcastiquement la principale intéressée. Je peux définitivement dire adieu à ma tranquillité.

Lorsque cette remarque parvint aux oreilles de son accompagnatrice, un sourire nerveux se dessina sur ses lèvres. Éden Ramsay était reconnue pour sa monotonie, de même que pour son amour du calme. Quand on troublait cette paix, cela l’irritait au plus haut point. Qui plus est, son caractère ne lui avait valu que quelques amis. La chef de l’O.R.A.M. le savait parfaitement. C’est pour cette raison qu’elle se retint de commenter. Dans cette situation, le silence était son plus grand allier.

C’est ainsi que les deux femmes continuèrent de marcher. Néanmoins, leur but fut atteint au bout d’une vingtaine de secondes. Deux portes battantes étaient localisées au fond du même couloir. De ce fait, celles-ci les passèrent sans émettre la moindre parole. L’endroit qui y était annexé regroupait une multitude d’appareils conçus pour l’étude ou la restauration d’objets antiques. Cependant, Éden sortit brusquement de son mutisme en apercevant ce qui se dressait au centre de l’immense pièce.

— Bordel ! Vous ne m’aviez pas dit qu’il ressemblait à ça !

La stupéfaction la cloua sur place. Ce n’était pas qu’un sarcophage en gemmes volcaniques. Son aspect noirâtre et soigneusement poli lui donnait une allure énigmatique. Cela dit, ce qui le rendait encore plus singulier était la pléthore d’ornements le garnissant. À ce stade, on pouvait presque parler d’une œuvre d’art.

— Et moi qui pensais que rien ne pouvait vous surprendre, déclara soudainement une voix depuis le fond du laboratoire.

Cette dernière appartenait à un adolescent qui naviguait sur son téléphone intelligent. Son regard violet, rivé sur l’écran, valsait de gauche à droite. De son côté, l’étudiante universitaire se contenta de plisser les yeux de manière ennuyée. Le ton employé à son égard lui avait fortement déplu. Malgré cela, aucune réplique ne sortit de sa bouche pour manifester son agacement.

— Allons ! s’immisça Angelina afin de détendre l’atmosphère. Éden Ramsay, je vous présente Benjamin Rooks, notre agent le plus efficace.

— Êtes-vous sérieuse ? demanda la jeune femme en haussant les sourcils. L’un de vos agents est un gamin de douze ans !

— Quatorze, corrigea le concerné en rangeant son appareil mobile. Je n’y peux rien si je suis trop parfait.

L’espièglerie avec laquelle il avait prononcé cette phrase irrita grandement sa destinataire. De toute évidence, la journée serait longue. Quant à la directrice, celle-ci se gratta le derrière de la tête pour démontrer son inconfort.

— Bon, je crois que je vais vous laisser. Vous saluerez l’agent Warren de ma part.

Immédiatement après, la trentenaire mit son plan à exécution. Abandonnant sa recrue en compagnie du garçon. Dès lors, la pauvre ne put que lâcher un profond soupir de lassitude.

— Je te préviens, gamin. Tu as le droit de me regarder, mais tu ne touches à rien.

— C’est plus facile à dire qu’à faire, déclara Benjamin en lui faisant un clin d’œil. Ces derniers temps, ma curiosité est particulièrement insatiable. Si je dois toucher à un truc, rien ne m’en empêchera.

Les marmonnements émanèrent de son allocutaire. Visiblement, l’impertinence de son compagnon lui faisait totalement perdre son sang-froid. Pour remédier à la situation, l’apprenante enfila une paire de gants en latex, avant de passer délicatement ses doigts sur le couvercle funéraire. Son investigation lui permettrait de se changer les idées.

This story has been taken without authorization. Report any sightings.

— Intéressant.

Hélas, l’accalmie fut de courte durée, car l’adolescent revint à la charge avec une autre remarque. Manifestement, l’archéologue ne pouvait pas maintenir sa concentration.

— Si c’est en rapport avec le fait qu’il vibre légèrement, nous sommes déjà au courant. Ce n’est pas la peine de vous attarder là-dessus.

— Écoute bien, sale morveux, lâcha froidement Éden en relevant la tête dans sa direction. On m’a mandaté pour examiner ce satané sarcophage. Je vais donc accomplir ce qu’on me demande. Ta suggestion, tu peux te la foutre où je pense.

— Oh, mais quelle vulgarité ! pouffa aussitôt le concerné en caressant ses cheveux châtains.

Tout à coup, leur discussion fut interrompue par des bruits de pas. Ils résonnaient à l’extérieur et se rapprochaient considérablement. Ensuite, une femme arriva joyeusement dans la pièce. Elle tenait une boîte, ainsi qu’un porte-gobelet dans les mains.

— Hé ! Je vous ai apporté du café et des b…

En apercevant l’étrange sarcophage d’obsidienne, celle-ci coupa instantanément sa phrase. Tout comme la vingtenaire, elle était impressionnée par son apparence. Ses yeux de couleur saphir, agrémentés de lunettes noires, ne pouvaient pas s’en détacher. De ce fait, elle ne put se retenir de lancer :

— Wow ! C’est incroyable ! On ne dirait même pas qu’il date de plusieurs millénaires !

Sur le coup, son collègue de quatorze ans se rua dans sa direction, puis se servit parmi les beignets qu’elle avait achetés. L’odeur qu’ils dégageaient semblait l’avoir profondément envoûté.

— Tu es vraiment un ange, Samantha, déclara-t-il en portant l’une des pâtisseries à sa bouche. Je ne comprends pas pourquoi tu ne t’es pas encore trouvé de petit copain.

— Hi, hi. Tu es un peu trop jeune pour t’inquiéter de ça, Benjamin. Néanmoins, ça me fait plaisir. Je voulais qu’on passe tous un agréable moment.

Après avoir prononcé ces mots, la membre de l’O.R.A.M. s’avança vers la mandatée. Tout en lui tendant le porte-gobelet en carton, cette dernière se présenta. C’était l’étape la plus importante à faire.

— Ravie de vous rencontrer, mademoiselle Ramsay. Mon nom est Samantha Warren et je me spécialise dans les civilisations mésopotamiennes. Je vous en prie, servez-vous. Ce café vient de l’un des meilleurs bistros du centre-ville.

— Les civilisations mésopotamiennes ? s’étonna son interlocutrice en agrippant la première des trois boissons. Je ne vois pas en quoi un sarcophage Velcaèm vous captiverait. Nous sommes très loin d’Ur et de Babylone.

— C’est vrai, gloussa sa consœur. C’est juste que la soif de connaissance était plus forte que moi. À la base, l’obsidienne fait un piètre matériau de construction. Il se dégrade assez vite. Un simple couteau suffit à l’égratigner. Je suis donc stupéfaite par l’état de conservation de votre artéfact.

— Ouais ! renchérit fièrement le cadet du groupe en ayant la bouche pleine. Ce n’est pas normal tout ça ! On est définitivement tombé sur une mine d’or !

— Toi, la ferme ! le coupa Éden en lui jetant un regard haineux.

Ces évènements provoquèrent l’apparition d’un sourire sur le visage de la jeune femme aux longs cheveux noirs. Dans l’immédiat, elle déposa ses affaires sur la table adjacente, avant de s’asseoir sur une chaise. De nombreuses questions lui martelaient l’esprit. Le changement du sujet était inévitable.

— Alors ? Que contient-il à votre avis ?

— Sûrement la momie ratatinée d’un guerrier Velcaèm, supposa l’étudiante en archéologie tout en poursuivant son inspection.

— À moins que ce ne soit un truc surnaturel ? blagua pour sa part l’adolescent. Qui sait, on déclenchera peut-être l’apocalypse en l’ouvrant.

— Elle est déjà entamée, se plaignit sa collègue à l’attitude monotone. Je suis forcée de travailler avec toi et c’est un véritable calvaire.

— Ha, ha, ha, ha, ha ! Je ne vous croyais pas aussi drôle, agent Ramsay. Vous devriez devenir humoriste. Ça vous irait bien.

Cette taquinerie ne fit aucunement rire sa victime. Au contraire, une expression de colère s’empressa de la dominer. Si Benjamin n’avait pas été un enfant, Éden l’aurait probablement giflé. En attendant, celle-ci serra les poings, puis continua sa tâche.

— Si tu pouvais fermer ta gueule, Benjamin Rooks, ça m’arrangerait beaucoup.

Dès lors, la jeune femme prit possession d’un curieux appareil, qu’elle déposa sur le couvercle noirâtre. D’un geste calme, celle-ci le brancha à l’ordinateur avoisinant grâce à un fil USB. L’apprenante voulait passer à la prochaine étape de l’analyse.

— Voyons voir ce qu’il y a à l’intérieur.

En l’enclenchant, une série de sons retentit. Toutefois, un imprévu ne tarda pas à survenir. L’écran devint bleu et afficha un message d’erreur. Le processus ne semblait pas pouvoir s’achever correctement. La cause étant qu’il y avait trop d’interférences.

— Recommencez, conseilla Samantha. Il y a peut-être eu un bug avec le système.

À son grand regret, la deuxième tentative eut un aboutissement identique. Tout comme la troisième et la quatrième. Pour une raison inconnue, le scanneur n’était pas capable de générer un aperçu du contenu. Le groupe n’avait pas d’autres choix. Il devait changer de stratégie.

— Dommage. Je ne voulais pas prendre le risque de l’abîmer, mais il va falloir l’ouvrir à l’ancienne. Agent Warren, pouvez-vous m’aider ?

— Certes, confirma cette dernière en prenant possession de gants jetables.

C’est ainsi que les deux femmes posèrent leurs mains à la surface du coffre mortuaire, avant de commencer à pousser de toutes leurs forces. Malgré cela, même en combinant leurs efforts, rien ne bougeait. C’était comme si quelque chose maintenait leur découverte fermée.

— Putain, ce truc est sacrément bien scellé !

— Effectivement, approuva son assistante à lunettes de façon essoufflée.

Subitement, leur attention fut détournée vers Benjamin, qui s’était mis à rire de leur comportement. Le garçon en profita alors pour boire une gorgée de café, puis déclara nûment :

— Ça ne fonctionnera pas. J’ai déjà essayé.

— Et pourquoi cela ? l’interrogea sèchement Éden. Qu’est-ce que tu as déjà essayé ?

— Eh, bien. Avant votre arrivée, j’ai fait une légère analyse préliminaire. Et je dois dire que les résultats se sont avérés très intéressants.

À la suite de cette phrase, le cadet extirpa un pied-de-biche de l’une des armoires de la salle. Par conséquent, la réaction de ses deux collaboratrices fut automatique. Celui-ci avait un plan derrière la tête et ses amies appréhendaient un dénouement catastrophique.

— Benjamin ! Range ça tout de suite ! Ce truc à plusieurs milliers d’années ! Tu ne peux pas l’ouvrir n’importe comment !

Tristement, le garçon de quatorze ans les ignora totalement et la scène fut parmi les plus angoissantes. Sans la moindre retenue, il posa l’extrémité de l’outil métallique sous l’un des rebords en verre de volcan, avant d’exécuter une manœuvre pour en contraindre l’ouverture. En revanche, ni Éden ou Samantha ne s’attendait à ce qui se produisit. Rien n’était comparable aux scénarios que leur insufflait leur imagination. Une violente explosion d’énergie repoussa le pied-de-biche, en le cassant au passage. Par ailleurs, l’onde de choc propulsa littéralement le trio au sol, tandis que toutes les lumières se mettaient à clignoter inexplicablement.

— Vous voyez ! se vanta le jeune agent en se relevant avec dynamisme. Je vous l’avais dit que ce sarcophage est surnaturel !

— Je pensais que tu blaguais ! s’exaspéra l’experte de la Mésopotamie. Tu savais ce qui se passerait et tu ne nous en as même pas informés !

— Eh, eh. Ça aurait gâché la surprise si je l’avais fait.

Pour sa part, la femme aux cheveux blancs retrouva progressivement son calme. Cette mésaventure l’avait profondément intrigué. Elle se retint donc d’engueuler son collègue. Elle préférait conserver ses forces pour autre chose. Toutefois, une question ne tarda pas à résonner entre les murs du laboratoire d’analyse :

— Et combien de pieds-de-biche as-tu brisés en faisant cela ?

— Au moins quatre, répliqua fièrement l’adolescent.

Cette réponse ne put que se résulter par un soupir. Dans l’immédiat, la principale intéressée essuya la poussière s’étant déposée sur son jeans bleu, pour ensuite émettre un commentaire qui ramena son équipe à la réalité.

— Dans ce cas, il doit y avoir une méthode particulière pour l’ouvrir.

— Probablement, approuva mademoiselle Warren.

— Affirmatif ! Il doit y avoir un mécanisme ou quelque chose dans le genre !

Après cette déclaration, le jeune garçon commença à tâter les différents ornements. Hélas, il se fit aussitôt arrêter par l’une de ses camarades. Il ne fallait pas qu’un autre incident les prenne au dépourvu.

— Laisse-nous faire ! Tu en as déjà assez fait pour aujourd’hui !

Ce fut donc les deux femmes qui entamèrent l’examen. Leur confrère, lui, se contenta de s’asseoir et de les regarder. À présent, le moindre indice pouvait peut-être percer le mystère de leur découverte. Après ce qui venait de se produire, la curiosité s’était embrasée. Rien ne pouvait entraver le petit groupe de recherches.

— Oh ! Je crois que j’ai trouvé quelque chose !

Cette annonce ne put que provoquer l’attroupement auprès de Samantha Warren. Dès lors, cette dernière désigna un étrange bas-relief. Quelque chose faisait en sorte qu’il était différent de tous les autres.

— C’est assez difficile de le remarquer, vu la complexité du motif, mais il y a quelque chose qui cloche. Normalement, les Velcaèm sont reconnus pour leur amour de la symétrie. Pourtant, cette décoration-ci n’est pas dans le bon sens.

L’enjolivure en question se composait de deux disques dorés, agrémentés par d’intrigantes créatures ailées. Cependant, l’un d’eux était légèrement décalé par rapport à son voisin.

Ce détail captiva aussitôt Éden et celle-ci s’approcha doucement la main pour effleurer le cercle fautif. C’est à cet instant que la stupéfaction lui octroya un curieux regard. L’objet semblait être capable de pivoter. Avec un peu de force, il était possible de le remettre dans la bonne position et elle allait sauter sur l’occasion de le faire.

Quand cela fut fait, un court déclic engendra une impressionnante explosion de lumière, obligeant tout le monde à se protéger les yeux du revers de la main. Maintenant, la surface du sarcophage s’était transformée. Elle arborait une myriade de symboles et de dessins photogènes. Devant un tel spectacle, l’étudiante en archéologie ne put que hausser les sourcils.

— Voilà qui est intéressant.

Samantha, quant à elle, était obnubilée par cette seconde surprise magique. Il ne s’écoula donc que quelques secondes avant qu’elle ne le manifeste verbalement :

— Incroyable ! Ça intensifie davantage mon envie de voir l’intérieur !

Parmi la multitude de motifs, le relief d’une carte attira bientôt leur attention. Le point garnissant son centre désignait un emplacement qui ne pouvait pas être ignoré.

— Je reconnais l’endroit, affirma Benjamin avec un léger sourire. C’est là où le sarcophage a été exhumé. Je parierais ma chemise qu’il doit y avoir des choses qui ont échappé à l’équipe de recherche. Ça mériterait qu’on y jette un coup d’œil. Qu’en pensez-vous ? On y trouvera peut-être une clé.

— Hors de question que j’aille où que ce soit avec toi, maugréa l’agent Ramsay en levant les yeux au ciel.

— Hi, hi, gloussa leur consœur à lunettes. Pour ma part, je ne vois aucun inconvénient. Mademoiselle Ramsay pourra obtenir un avant-goût des expéditions confiées par l’organisation. Je me charge de surveiller le laboratoire, tandis que vous vous occupez du site de fouilles.

Une grimace ne put que décorer le visage de l’apprentie archéologue à la chevelure blanche. Elle n’avait rien contre le fait d’aller sur le terrain. Toutefois, la présence de l’adolescent altérerait sa productivité. Pourtant, il n’y avait plus d’autres solutions. C’est donc pour cette raison qu’elle déglutit, avant de se retourner vers la sortie.

— Dans ce cas, viens, stupide mioche.

— Génial ! s’exclama Benjamain Rooks en lui emboîtant le pas. Vous allez voir, mademoiselle Ramsay. On ne me surnomme pas l’agent le plus efficace pour rien ! On sera revenus avant même que Samantha ait fini son café !

Sur ces mots, le duo d’aventuriers quitta le musée d’Arcadia vers leur nouvelle destination. Cependant, la journée réservait encore son lot de surprises, puisqu’Éden Ramsay avait désormais scellé son destin. Sans même le savoir, la jeune femme était sur le point d’enclencher quelque chose qui allait changer sa vie à tout jamais. Que pouvait bien renfermer cet énigmatique sarcophage d’obsidienne pour nécessiter l’emploi d’un système de protection ?

À suivre…

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Note(s) de l'auteure

- Voilà, les gens ! Ceci était le chapitre 1 de Reliques. Merci beaucoup de l'avoir lu. Si vous l'avez aimé, n'hésitez pas à me laisser des j'aime, des commentaires, ou à vous abonner à moi. Ça m'encourage à continuer d'écrire des histoires comme celle-ci.

- On est encore qu'au début, mais l'inspiration pour ce récit me provient surtout d'Indiana Jones, de Tomb Raider, d'une vieille histoire que j'ai abandonnée il y a des années et d'un jeu Facebook qui n'existe plus, mais qui se nommait Relic Quest.

- Merci infiniment à Lilianrolf pour m'avoir aidé en tant que bêta-lectrice et vérificatrice sur ce chapitre. N'hésitez pas à jeter un coup d'œil à ses histoires sur Wattpad. Elles en valent vraiment la peine !

- En terminant, n'hésitez pas à rejoindre mon serveur Discord. Vous y trouverez des informations inédites, ainsi que des bonus exclusifs, concernant mes histoires. Qui plus est, vous aurez l'occasion de vous faire des amis, de participer à diverses activités et de bénéficier de certaines ressources d'entraide qui sont reliées à l'écriture. Pour y accéder, tout ce que vous avez à faire est de jeter un coup d'œil à cette page qui regroupe tous mes réseaux sociaux. Assurez-vous juste de choisir le bon, car j'en ai aussi un pour mes lecteurs anglophones.

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