//////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Ah là… Cette ville est foutue, sens dessus dessous, des corps sans vie gisent partout, les sirènes d’attaques retentissent partout, d’innombrables gratte-ciels sont détruits, ou en train de s’écrouler, des centres commerciaux sont ravagés et envahis par les flammes, toutes les avenues sont complètement méconnaissables, il y a même des zones qui ont complètement été pulvérisées.
Tout ça par la faute de qui ? De ce Pleo, il mérite de loin son titre divin, je n’étais même pas à un adversaire pour lui, mais plus d’un désagrément qu’autre chose.
Et moi, dans tout ça ? Je suis incapable de bouger, au fond d’un immense cratère, ensanglanté, œil droit éclaté, de multiples fractures nettes, mâchoire cassée, bref, je ne sais pas si je verrai le prochain lever de soleil… Et même si je pouvais, je ne pourrai pas, car, présentement, la seule chose que je puisse voir, c’est la brume rouge sang que mon bourreau a déployée.
Mais je ne veux pas partir sans vous avoir parler de cette mésaventure qui nous a valu ce résultat catastrophique… C’est pourquoi je vous raconterai tout depuis le début.
----- 24 heures auparavant -----
Je marchais dans les couloirs de la grande bâtisse qu’était celle des visites et offrandes, j’étais habillé comme les autres membres : des vêtements blancs semblables à ceux de moines, mais plus couverts.
Tout semblait bien aller, les oiseaux chantaient, il faisait beau…
« Bonjour, êtes-vous Will ? Will Retor ? »
Quelqu'un, habillé d’une manière similaire à la mienne, mais avec une grande capuche et des vêtements noirs, s’était faufilé dans mon dos… Sans que je puisse sentir sa présence.
« Désolé… Je ne sais pas de qui vous parlez », répondais-je par méfiance, on ne sait jamais, c’est peut-être une espionne ou un espion.
L’imposante personne posa sa main sur mon épaule droite, tout à coup, je sentis quelque chose… J’avais des frissons dans le dos, et pas des bons.
« Merci de me suivre, monsieur Retor, le grand patron veut vous voir », dit-il.
Malgré tous ces avertissements… J’étais plutôt sûr d’un truc.
« Le grand patron vous dites ? Bien… Mais que veut-il à un simple membre comme moi ? », demandais-je d’une voix discrète, attendant une réponse.
« On sait ce dont vous êtes capable, monsieur… C’est pourquoi Ajoro veut vous voir en personne », dit l’homme à la présence écrasante.
Je souris jusqu’à en montrer les dents, mais discrètement, le dos toujours tourné.
« Bien, pourquoi pas ? », dis-je en me retournant, remplaçant rapidement mon grand rictus par une expression sérieuse.
L’étrange individu me fit signe de me suivre d’un subtil geste de la main.
Nous nous dirigions vers l’extérieur, puis vers un autre bâtiment, en passant par les différents jardins de disciples parlant en petits groupes.
Entrant dans un discret bâtiment après quelques minutes de marche au travers du complexe, l’on filait sans but dans plusieurs couloirs mal éclairés.
If you come across this story on Amazon, be aware that it has been stolen from Royal Road. Please report it.
Je pouvais sentir plusieurs présences cachées dans l’ombre, des gardes surveillaient.
« Nous avons atteint notre destination », dit mon imposant guide, s’arrêtant au bout d’un cul-de-sac.
Soudain, de grandes portes s’ouvrirent… On se trouvait dans une grande pièce, pleine de lampes en chandeliers émettant de faibles lumières, la tapisserie était majoritairement de couleur sang, avec du blanc et du noir un peu partout.
« Il était temps, frère », dit un homme à la courte, mais intimidante chevelure noire se retournant vers nous, assis en tailleur sur son énorme tabouret à l’autre bout de la pièce.
« N’as-tu pas de respect pour le grand patron, Will !? », dit l’imposant guide à mes côtés.
Je ne me mis pas à genoux, je mis mes mains dans mes poches et avançai vers le chef.
« Bonjour Will… Je suis celui que tous ici appellent le grand patron, Ajoro, prend un siège », me commandait-il.
Je continuai à marcher un peu, puis m’arrêtai, et m’assis au sol en plein milieu de la salle.
De lourds pas retentirent derrière moi.
« Lève-toi et va t’assoir, tu n’as pas compris ce que le patron t’a demandé ?! », dit l’imposant homme en noir, dévoilant encore un peu plus son énergie.
Mais tout ça, ça ne faisait que m’exciter encore plus, je sentais en moi comme une avalanche d’adrénaline me parcourir de la tête aux pieds, c’est à peine si je retenais mon rictus.
« Lève-toi !... LÈVE-TOI, INSOLENT ! », essayait-il de m’ordonner.
« Mon frère, calmez-vous, et allez faire une promenade, je vous prie », soufflait l’imposante voix du patron, qui résonnait même en moi comme un écho occupant toutes mes pensées.
Je revins à moi en un instant… Et alors que les portes se refermèrent, une énergie rayonnante telle une étoile remplit la luxueuse pièce.
Ajoro se levait, chacun de ses pas retentissait comme des tremblements de terre, chacune de ses respirations était comme des tornades, et son regard me perçait comme lion face à sa proie.
« Bien, j’aimerais savoir… Comment allez-vous, Will ? »
« Je vais bien, et vous ? », dis-je, laissant échapper un léger rictus malgré moi.
Il s’assit devant moi en tailleur, ses bottes brunes faisant contrastent avec la tapisserie.
En tout point était-il plus grand que moi, que j’avais envie de savoir : allions-nous nous battre ?
« Sais-tu pourquoi je t’ai fait venir ici, Will ? »
J’avais envie de ce combat… Un adversaire enfin à ma taille.
« Pourquoi monsieur ? Est-ce parce que vous aviez besoin d’une personne pour vous tenir tête ? », dis-je.
« C’est parce que tu es parmi les meilleurs éléments que nous ayons ici… Mais pas juste ça »
« C’est aussi à cause de ton tempérament, je suis sûr qu’il te plaira », dit Ajoro.
J’étais curieux, qui pourrait bien me plaire autant ?
J’avançai la tête pour lui montrer mon intérêt.
« Qui ? Vous êtes bien étrange tout à coup - ».
« Soit plus respectable - »
« Pardon ? C’est moi qui pose les questions : qui est-ce, et pourquoi m’avez-vous fait venir ici ? »
« Assez ! », dit-il avec brutalité, l’intensité de son énergie augmentant soudainement comme le flash d’une caméra.
Sous cette démonstration de force, je décidais de me taire, mais simplement pour savoir… Qui était cette personne dont il parlait.
« Cette personne n’est autre que notre dieu, Will… Ai-je captivé ton attention cette fois ? « Où dois-je te retirer jusqu’à ce que la mission soit accomplie par quelqu’un d’autre ? »
Ces dernières paroles me glacèrent le sang jusqu’au zéro absolu… Et en même temps… Me faisait battre la chamade jusqu’à cent-mille à l’heure.
Il venait de…
« Vous me demandez de libérer le grand Pleo si je comprends bien. Pourquoi ? », demandais-je.
« J’ai besoin de quelqu’un, un assistant… Si tu participes, je te promets un combat contre lui, alors, ça te dit, Will. »
Un énorme rictus et des yeux remplis d’excitation, à un niveau malsain, voilà comment j’aurai décrit mon visage à cet instant.
J’étais sous le choc… J’allais pouvoir affronter un être légendaire en duel.
Mais, est-ce que ça en valait la peine ?
Je ne savais pas…
« Tu sais, Will, c’est la chance d’une vie, ça ne se représentera pas », me dit le grand patron.
Ces paroles… Elles résonnèrent en moi si fort, qu’elles effacèrent tout doute, maintenant tout était net.
Je pris donc ma décision.
« Je veux bien y aller avec vous, patron… Quand commençons-nous ? »
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////