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D4Rk_5h4d0w5 [Version française] [En cours]
Chapitre 1: Une organisation hors du commun

Chapitre 1: Une organisation hors du commun

Le soleil s’exhibait gaiement dans le ciel azuré et une agréable chaleur matinale caressait la métropole. Les oiseaux sifflotaient et l’herbe se remettait de l’averse qui était survenue la veille. La population s’éveillait doucement et le quotidien urbain reprenait son cours habituel.

Manifestement, cette routine n’épargna pas la famille Mitressey, puisque les deux parents avaient déjà rejoint leurs emplois respectifs. Quant à leur fille, elle fut extirpée du royaume des rêves par son réveille-matin. Une autre journée scolaire était à l’horizon. Par conséquent, l’adolescente éteignit l’appareil reposant sur sa table de chevet, puis émit un profond soupir de lassitude. Évidemment, si l’étudiante avait eu le choix, le confort de son lit aurait été la meilleure des options. Malheureusement, cela n’était aucunement envisageable et celle-ci dut se résoudre à affronter l’angoisse que lui insufflaient les salles de classe.

Tout en bâillant, Lolya quitta donc ses couvertures, avant de se diriger vers la porte de sa chambre. Ses yeux, arborant de magnifiques iris violets, n’étaient pas encore parfaitement ouverts. Néanmoins, malgré son état, la jeune fille s’engagea dans le couloir du premier étage, puis descendit l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Au bout de quelques secondes, elle atteignit la cuisine et se servit un bol de céréales. Quelqu’un avait laissé la radio allumée. De ce fait, la voix de l’animateur lui faisait oublier qu’elle était la seule et unique présence dans la résidence.

— Bonjour à vous, habitants d’Ezora ! Vous écoutez NRV, la radio qui énerve tout le monde ! Préparez bien vos oreilles, car c’est le moment de vous gâter avec un tout nouveau mix à saveur électronique !

Diverses chansons commencèrent à être diffusées. Par chance, leur sonorité berçait agréablement l’auditrice de quinze ans. La dégustation de son repas devenait moins fastidieuse. Finalement, l’adolescente entama sa dernière bouchée. Après quoi, sa vaisselle sale fut déposée dans l’évier.

À présent, un changement de vêtements s’imposait. Par conséquent, l’étudiante remonta dans sa chambre afin d’atteindre sa commode. Son pyjama fut alors remplacé par un t-shirt violacé, ainsi qu’un jeans bleu. À ce stade, il ne lui restait plus qu’à faire un arrêt à la salle de bain. La nuit avait eu raison de sa longue chevelure améthyste, lui arrivant au niveau des aisselles. Heureusement, de nombreux coups de peigne réglèrent son problème de nœuds. De plus, un brossage de dent lui enleva sa mauvaise haleine.

Par la suite, celle-ci redescendit l’escalier en vue de rejoindre le vestibule. La prochaine étape consistait à enfiler son manteau, suivi de ses souliers. Dès lors, Lolya s’engagea à l’extérieur du domicile. La grande maison de briques grises, située dans l’un des quartiers bordant le centre-ville, siégeait aux abords d’un parc communautaire. Un emplacement bénéfique parce qu’il suffisait de le parcourir pour écourter son trajet vers l’école. Qui plus est, cela lui permettait d’éviter certaines rues achalandées par les voitures. Avec ce plan en tête, la jeune fille traversa donc la route vers le portail d’accès. Un module de jeux accueillit son regard. Toutefois, aucune attention ne lui fut réellement accordée. Sa priorité était de parvenir au sentier principal.

Au fil de ses pas, la sortie se précisa plus clairement. Le chemin boisé s’étendait sur une centaine de mètres, en aboutissant sur un stationnement. Par chance, son franchissement se déroula avec facilité, étant donné que l’endroit était peu fréquenté. Maintenant, après avoir regagné le trottoir, son trajet la mena vers un passage piétonnier. De manière pressée, l’élève aux yeux violacés s’aventura sur les lignes ornant l’asphalte. Le feu de signalisation lui indiquait qu’il fallait se dépêcher. Sa destination se trouvait un peu plus loin. Elle pouvait déjà voir la muraille entourant l’établissement. En atteignant l’autre côté, il lui suffirait de la longer jusqu’à l’ouverture qui débouchait sur la propriété. Par ailleurs, plusieurs de ses camarades croisèrent son chemin, tandis que le reste descendait des autobus s’étant immobilisés à proximité. Malheureusement, cette scène intensifia son anxiété, car on lui jeta d’étranges regards moqueurs, accompagnés de rires étouffés.

— Hé, Lolya la Martienne ! l’interpella un groupe de garçons.

La concernée essaya de les ignorer. Une grosse partie de son quotidien se résumait à ce genre de traitement. Face à cette situation, la solution la plus simple consistait à s’éloigner silencieusement. L’étiquette de la différence lui avait été apposée par ses condisciples. Désormais, la pauvre ne pouvait plus s’en départir.

En s’engageant sur le domaine scolaire, un étudiant en profita pour la bousculer délibérément, pour ensuite la distancer en ricanant fièrement. Il est évident que ce geste ne put que la faire marmonner, mais l’infortunée n’était pas en mesure de confronter son assaillant. Sa seule option était d’en parler à la direction. Cependant, très peu de mesures disciplinaires étaient employées envers ses intimidateurs. En connaissance de cause, la jeune fille se contenta de gravir l’escalier menant à l’entrée principale.

À son arrivée dans le bâtiment, ce fut un dédale de couloirs qui l’accueillit. Après quoi, l’adolescente se dirigea vers son casier. Au fil des années, cette dernière avait trouvé un moyen de minimiser ses mésaventures à l’intérieur de l’école. En revanche, il fallait d’abord récupérer son matériel de cours.

Malgré cela, quand la porte métallique pénétra son champ de vision, une très mauvaise surprise se mêla à la liste de ses malheurs. Un croquis, qui la représentait en train de caresser les organes génitaux d’une mystérieuse créature velue, avait été collé à sa surface.

— J’ignorais que tu t’envoyais en l’air avec Bigfoot, lui lança subitement un jeune homme en s’adossant contre le casier voisin.

— Fiche-moi la paix, Hosha ! lui répliqua sa victime en arrachant la caricature d’un geste rapide.

En entendant ces mots, le tourmenteur ne tarda pas à s’esclaffer. Celui-ci éprouvait un horrible plaisir à l’humilier publiquement. Dès lors, il fit semblant de lui assener un coup de poing, en vue de l’effrayer, et s’éloigna vers d’autres individus. Ce qui donna l’occasion à son souffre-douleur d’entrer la combinaison qui lui permettait de déverrouiller son cadenas en toute sécurité.

En accédant à l’armoire d’acier, l’un des compartiments dévoila la cause de son oppression. Un exemplaire de « Beyond The Unknown », le magazine local consacré aux phénomènes paranormaux, y était posé. De plus, une affiche de la franchise « X-Files » agrémentait l’intérieur grisâtre. Pourquoi sa passion pour le surnaturel avait-elle envenimé sa vie ? La réponse à cette question se faisait toujours espérer. En attendant, l’amatrice d’ésotérisme retira son manteau, avant de l’accrocher sur le crochet prévu à cet effet.

Ce fut à cet instant que sa stratégie s’enclencha. À cette heure-ci, la majorité des apprenants préféraient arpenter les couloirs ou se regrouper à la cafétéria. De ce fait, elle agrippa deux classeurs à anneaux, ainsi que son étui à crayons, puis quitta vers le bureau des concierges. Une classe inutilisée se trouvait non loin et seules les tables empilées lui tenaient compagnie.

En s’assoyant sur l’une des chaises qui y étaient entreposées, Lolya ouvrit alors son deuxième classeur. L’objet contenait de nombreuses feuilles lignées et du texte garnissait leur surface. En plus de l’inexpliqué, l’écriture constituait un autre de ses loisirs. Les histoires fantastiques que la jeune fille imaginait, puis retranscrivait, l’extirpait de la réalité insipide. Fâcheusement, la cloche résonna après dix minutes. Dorénavant, il était temps de se rendre à son cours de français. La rêveuse ne pouvait plus rester dans son univers fictif.

La salle en question se situait au premier étage du bâtiment. Par conséquent, l’étudiante se dépêcha de rejoindre l’escalier le plus près. Quelques secondes plus tard, celle-ci s’engagea dans la pièce. Son pupitre était localisé aux abords des fenêtres, mais le seul paysage à y contempler était l’aire de stationnement des employés.

Une fois assise, son regard se porta sur trois amies qui riaient joyeusement. Durant de nombreuses nuits, la malchanceuse avait pleuré, faute d’entretenir ce genre de lien avec ses pairs. À présent, l’adolescente s’était faite à l’idée que la solitude l’accompagnerait jusqu’à l’obtention de son diplôme.

— Qu’est-ce que tu reluques comme ça, connasse ? lui envoya brusquement l’une d’elles en remarquant la situation.

Par réflexe, leur observatrice baissa timidement les yeux, avant de détourner la tête. Cet acte d’espionnage avait été exécuté sans réfléchir. Tout ce que souhaitait l’élève de quinze ans était de pouvoir goûter à la normalité. Actuellement, il n’y avait que sa relation avec son père et sa mère qui lui en donnait un aperçu. Heureusement, son indignation fut promptement dissipée, parce que l’enseignante arriva sur les lieux.

— Bien le bonjour, tout le monde, commença Mathilda Reynor en déposant son sac de travail sur le bureau en chêne.

La trentenaire n’obtint qu’une faible salutation de la part de ses étudiants. Cependant, cela ne l’étonna pas. La professeure s’était habituée à se faire accueillir de cette façon. De ce fait, elle s’installa dans son fauteuil, avant d’ouvrir son agenda pour examiner ses notes.

— Aujourd’hui, nous continuerons les exposés du dernier cours, annonça-t-elle en ajustant la bretelle gauche de sa robe jaunâtre. Jusqu’ici, nous avons eu droit à des sujets captivants. Il est donc normal que je sois impatiente d’évaluer ceux qui n’ont pas encore parlé.

Sur ces mots, la femme à la courte chevelure châtaine, exhibant des pointes retroussées, scruta les membres de son groupe. De toute évidence, ses yeux de couleur ambre cherchaient un candidat potentiel.

— Et si nous commencions par Lolya !

En entendant son nom, la principale intéressée extirpa une clé USB de son étui à crayons. Après coup, ses chaussures violâtres, agrémentées de lacets blancs, touchèrent fermement le plancher pour lui permettre de se relever. Un sentiment de nervosité l’envahissait, puisqu’elle savait que sa présentation ne passerait pas inaperçue.

— Puis-je me servir du projecteur ?

— Bien sûr.

À la suite de cette confirmation, la jeune fille s’avança vers l’ordinateur collectif. D’un mouvement stressé, elle y inséra son support amovible, pendant que l’enseignante abaissait la toile de visionnement. Tout à coup, les multiples clics de souris provoquèrent la diffusion d’une diapositive. Une connexion sans-fil reliait l’appareil au projecteur fixé au plafond. Naturellement, en voyant le résultat de ses manipulations informatiques, l’adolescente débuta son exposé oral :

— Bonjour, tout le monde. Je m’appelle Lolya Mitressey et aujourd’hui, je vais vous parler d’une théorie assez particulière.

Une transition survint au niveau de sa présentation multimédia. Maintenant, on pouvait y apercevoir la couverture d’un livre. Son revêtement noir et ses lettres dorées attiraient facilement l’attention. Par ailleurs, son titre engendra des murmures parmi la vingtaine de spectateurs.

— En 1969, Erich von Däniken, un essayiste d’origine suisse, a publié un ouvrage intitulé « Présence des extraterrestres ». Dans celui-ci, il y faisait part d’une hypothèse selon laquelle les civilisations antiques auraient été influencées par des formes de vie venant d’une autre planète. À présent, cette spéculation porte le nom de « théorie des anciens astronautes » et elle donne une explication plutôt intéressante à de nombreux mystères historiques.

Sur ces mots, la passionnée d’occultisme introduisit une image reflétant la seconde phase de son analyse.

— Voici une photographie montrant les ruines boliviennes de Puma Punku. Sa construction remonterait au cinquième siècle après Jésus-Christ. Pourtant, certains spécialistes affirment que ce lieu a été érigé bien avant cette période. Vous remarquerez que la majorité des structures sont taillées avec des motifs inhabituels. Si l’on prend en compte les outils de l’époque, les traits sont parfaitement droits. Sans parler des angles aux précisions étonnantes. De nos jours, un tel travail de la pierre nécessiterait une scie munie d’une lame diamantée. Clairement, il y a quelque chose qui cloche. Se pourrait-il que Puma Punku ait été bâti par autre chose que des êtres humains ?

Lorsque cette interrogation parvint aux oreilles de Mathilda, cette dernière ne put se retenir de hausser les sourcils. De son côté, la présentatrice de quinze ans remplaça aussitôt la diapositive.

— Mille kilomètres plus loin, nous arrivons aux lignes de Nazca, au Pérou. Elles ont été découvertes en 1927, mais leur création daterait de plusieurs millénaires. Depuis le sol, ces géoglyphes sont assez difficiles à distinguer. Par contre, leur beauté est foudroyante lorsqu’ils sont observés depuis les airs. En se basant sur les travaux de monsieur von Däniken, il est possible que ce soient des messages adressés à des visiteurs extraterrestres. Les habitants les auraient simplement pris à tort pour des divinités.

L’auditoire ne savait plus comment réagir. La moitié se retenait de rire, tandis que la confusion dominait l’autre. Quant à leur oratrice, celle-ci aborda l’ultime étape de son exposé.

— Ceci est une fresque remontant à deux mille cinq cents ans avant notre ère. Elle symbolise ce que les Sumériens appelaient « les Annunaki », un terme se traduisant par « Ceux qui sont venus sur la terre depuis le ciel ». Notez bien l’immense paire d’ailes qu’ils portent sur le dos. Plusieurs peuples à travers le monde décrivaient souvent des individus ailés dans leur mythologie. Les Mayas, les Grecs, les Aztèques, les Babyloniens, les Égyptiens et j’en passe. Pourquoi ces civilisations dépeignent-elles les mêmes créatures alors qu’elles sont éparpillées tout autour du globe ? Peut-être parce qu’elles ont toutes fait une rencontre inattendue. Qui était ces gens ? Pour quelles raisons sont-ils arrivés ici ? D’où provenaient-ils ? Pourquoi ont-ils décidé de repartir ? Quand reviendront-ils ? Les questions se succèdent. Cela dit, personne n’est en mesure de fournir une justification. J’adorerais vous en parler durant des heures, vu qu’il y a tant d’aspects à aborder. Malheureusement, je dois mettre un terme à cette présentation. Merci beaucoup de m’avoir écouté. J’espère que mes propos vous ont captivés.

Très peu d’applaudissements résultèrent de ce dénouement. À la place, ce fut l’hilarité générale. Au grand désarroi de la concernée, qui soupira de découragement. Elle s’attendait à ce genre de réactions. En revanche, trop d’efforts avaient été investis dans ce projet. Un changement de thème n’aurait pas été envisageable.

— Fascinant ! s’exclama sa professeure. Je vous avais donné carte blanche, mais là, ça dépasse tout ce que j’ai pu entendre en dix ans d’enseignement. Des extraterrestres avec des ailes ! Je te remercie de nous avoir partagé tes convictions, ma chère Lolya. Ce soir, je m’endormirai plus instruite.

Tout en limitant les contacts visuels, l’élève aux cheveux violets récupéra sa clé USB, avant de regagner son emplacement initial. Tout à coup, l’un de ses condisciples émit une remarque particulièrement acerbe :

— Attention ! Les Martiens ont appelé ! Ils veulent qu’on leur rende Lolya afin de la ramener à l’hôpital psychiatrique !

Les ricanements s’intensifièrent. La majorité percevait cette moquerie avec humour, tandis que la persécutée s’en voyait ébranlée. Son cœur avait l’impression d’être transpercé. Ces paroles venaient d’anéantir une bonne portion de son estime personnelle. Tout ce qu’elle disait se retournait automatiquement contre elle.

— Fais preuve d’un peu de respect, Hosha ! intervint mademoiselle Reynor. Dans le cas contraire, la salle des retenues serait ravie d’accueillir un nouvel occupant !

— Pardonnez-moi, madame, s’excusa celui-ci en prenant connaissance de cet avertissement.

Ces mots ne remontèrent aucunement le moral de la jeune fille. Au contraire, ils la blessèrent encore plus violemment. Ce n’était pas la première fois qu’Hosha Païzaho faisait semblant d’éprouver des remords. Tôt ou tard, le cycle de méchancetés recommencerait.

— Bon, je crois que Rosalie pourrait être la prochaine à passer, finit par déclarer la trentenaire en revenant au sujet principal.

Cet appel provoqua l’arrivée d’une autre personne. Cependant, cela n’intéressait guère l’adepte du paranormal. Cette dernière préférait se réfugier la tête au creux de ses avant-bras, qu’elle avait déposés au-dessus de son pupitre.

— Salut à tous. Je me nomme Rosalie Uminski et laissez-moi vous parler d’Amour Ardent, mon film favori.

Cette introduction était futile. La morosité était plus forte que tout le reste. Après s’être fait ridiculiser, Lolya ne souhaitait qu’une chose : regagner son foyer. Les larmes coulaient presque le long de ses joues. Toutefois, si quelqu’un la voyait pleurer, les conséquences seraient désastreuses. Un nouveau lot d’insultes serait utilisé à son égard. Seul le silence devait subsister.

C’est ainsi que les présentations se succédèrent durant une heure et demie. Une éternité qui fut incroyablement difficile à surmonter. L’enseignante était enfin parvenue à évaluer l’intégralité de ses étudiants. Le prochain cours porterait donc sur l’accord des participes passés. N’ayant plus rien à faire, tous les occupants attendaient patiemment la sonorité qui leur permettrait de se rendre à la classe suivante. Quand celle-ci retentit, la fervente de phénomènes inexpliqués se leva, tout en ramassant ses affaires. Étonnement, elle se fit rapidement apostropher par sa professeure en s’approchant de la sortie.

— Lolya, j’aimerais que tu viennes me voir après l’école. Il faudrait qu’on discute de quelque chose d’important avant que tu ne retournes chez toi.

Le stress gagna immédiatement la principale intéressée. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Est-ce que sa présentation l’avait mise en mauvaise posture ? Les possibles raisons se bousculaient dans sa tête. Hélas, la réponse ne lui serait divulguée qu’à la toute fin.

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— Aucun problème, mademoiselle Reynor, répliqua-t-elle d’un ton appréhensif.

Sur ces mots, l’adolescente s’engagea dans le couloir et se dirigea vers l’escalier. En revenant au rez-de-chaussée, le procédé se répéta. Un arrêt à son casier lui permit de prendre ce qui lui serait nécessaire. Après quoi, l’attente habituelle se poursuivit dans la salle inoccupée. À partir de là, le reste de la journée fut incroyablement pénible. Lors de son cours d’histoire, son voisin avait décidé de la bombarder avec des boules de papier mâché. Pendant la pause-repas, quelqu’un était venu cracher sur sa nourriture. En éducation physique, un ballon l’avait heurté au visage. Finalement, en mathématique, son professeur l’avait dénigré parce qu’elle ne comprenait aucunement la notion qui lui était expliquée. Lolya n’en pouvait plus. Cela la rongeait psychologiquement. Bientôt, elle ne trouverait plus la force de se présenter à l’école. Une résolution qui briserait automatiquement la confiance que lui accordaient ses parents, étant donné qu’ils ne rentraient que le soir au domicile familial.

Quand l’horloge indiqua quinze heures, la dernière cloche finit par retentir. Il était temps pour les étudiants de retourner chez eux. Quant à la jeune fille, la fatigue l’affligeait tellement qu’elle se retenait de sangloter. Tous ces évènements l’avaient épuisé moralement. Si seulement elle n’avait pas à se rendre auprès de Mathilda Reynor. Malheureusement, il fallait être courtois. Par conséquent, l’élève aux cheveux améthyste refoula ses émotions, comme à l’habitude, puis rangea ses affaires. En récupérant son manteau, un soupir quitta ses lèvres. Par la suite, ses pas la menèrent jusqu’à la classe de français.

En arrivant sur place, on pouvait apercevoir la femme à la robe jaune depuis l’embrasure de la porte. L’enseignante aimait la laisser ouverte. Néanmoins, sa concentration était orientée vers une série de documents. De ce fait, son invitée s’engagea prudemment dans la pièce afin de ne pas la faire sursauter.

— Est-ce que je peux entrer ?

— Oui. Justement, je t’attendais.

Le stress dominait l’adolescente. À coup sûr, une mauvaise nouvelle lui serait annoncée. Dès lors, sa demandeuse déposa son stylo, avant de se tourner dans sa direction. Un sourire arborait son visage, ce qui contrastait avec la mélancolie de la conviée de quinze ans.

— Je sais que tes parents travaillent jusqu’à dix-neuf heures alors j’espère que tu n’avais rien de prévu pour la prochaine heure. Notre rencontre risque de durer un moment.

— Pourquoi ? demanda la concernée en écarquillant les yeux. Est-ce que je suis en retenue ?

— Non, ce n’est absolument pas le cas, la rassura Mathilda. Au contraire, ce que j’ai à te communiquer devrait balayer le chagrin qui t’accable.

Sur le coup, l’adepte du surnaturel devint confuse. Comment la trentenaire pouvait-elle savoir cela ? Rien ne laissait paraître son état, puisqu’elle faisait attention pour ne rien dévoiler. De toute façon, l’aide du personnel ne lui apportait que des déceptions. Il fallait donc éviter d’aborder le sujet.

— Euh, je ne suis pas certaine de vous comprendre, mademoiselle Reynor. Aujourd’hui, je vais particulièrement bien.

Ce mensonge servait à fuir la conversation. En revanche, son interlocutrice ne put se retenir de rire. On aurait presque dit qu’elle connaissait la vérité. Dès lors, celle-ci se contenta d’ajouter quelque chose d’assez inhabituel.

— Ha, ha, ha ! Si je n’avais pas eu mon don, je t’aurais littéralement prise au sérieux.

Lorsque cette phrase parvint aux oreilles de la jeune fille, la tristesse fit soudainement place à la curiosité. Leur dialogue avait adopté une tournure inattendue. Il fallait absolument obtenir des précisions. La principale intéressée ne pouvait nullement rester dans l’ignorance.

— Puis-je savoir de quel don vous parlez ?

Afin de répondre à cette question, la professeure lui fit signe de s’approcher. Dans ce contexte, une explication verbale ne lui serait d’aucune utilité. Le mieux était de recourir à une démonstration. De ce fait, la salariée ne tarda pas à lui déclarer :

— Donne-moi ta main. Je vais te montrer.

D’un geste hésitant, son élève s’exécuta. Toutefois, ce contact lui procura une mystérieuse sensation. Un frisson lui parcourut l’échine, suivi d’une incommodité parmi les plus désagréables. Sans aucune raison apparente, Lolya se sentait vulnérable. Par chance, cela ne dura que quelques instants.

— Je vois, conclut sa solliciteuse en la lâchant calmement. Tu te demandes s’il ne serait pas préférable d’arrêter définitivement l’école afin que les autres te laissent tranquille. Je sais aussi que, ce matin, tu as mangé des céréales en écoutant la radio. Qui plus est, je te conseille de prendre certaines précautions en allant te coucher. Cette nuit, Mère Nature risque de te donner un petit cadeau rougeâtre.

La réaction de l’amatrice d’occultisme fut immédiate. Son regard s’illumina, puis ses traits devinrent plus expressifs. Généralement, seuls ses magazines pouvaient la plonger dans cet état. La joie s’était emparée de l’adolescente et cette dernière le démontra assez vigoureusement.

— Oh, mon Dieu ! Vous êtes une voyante !

— Ce n’est pas le terme que j’utiliserais, mais ça s’en rapproche, confirma son allocutaire en se grattant nerveusement le dessus du crâne.

Ce changement d’attitude avait surpris la femme aux yeux ambrés, voire jusqu’à la troubler. Cela la réjouissait et lui faisait peur en même temps. À la base, sa jeune élève était timide et réservée. Cette soudaine explosion de bonheur était atypique.

— Est-ce que ça vous ennuierait de me prédire mon avenir ? À quoi vais-je ressembler quand je serai plus grande ? Aurais-je éventuellement la chance de me faire des amis ? Je souhaiterais aussi savoir quand j’aurai un petit copain ! J’ai toujours rêvé d’en avoir un !

— Pas si vite, gloussa l’enseignante. Tout d’abord, tu devrais écouter ce que j’ai à te dire. Après cela, je prendrais peut-être ta demande en considération.

La passionnée d’activités paranormales n’en revenait pas. Pour la première fois de sa vie, celle-ci avait trouvé la solution à ses tourments. Ces révélations lui permettraient de tout mettre en œuvre afin d’être accepté par autrui. Son cœur battait à vive allure. L’excitation peinait à la maintenir en place.

— Oui, pardonnez-moi.

— Merci, répliqua la trentenaire en extirpant un téléphone intelligent de son sac professionnel. Je n’avais rien contre la conversation, mais mes propos sont à prioriser pour le moment.

— Allez-y. Je suis tout ouïe.

Un léger silence s’installa dans la pièce, tandis que Mathilda portait l’appareil à son oreille. Par chance, il ne s’écoula que très peu de temps avant qu’elle ne recommence à parler. Cela ne semblait aucunement l’importuner en attendant d’obtenir la ligne téléphonique.

— Si je te disais qu’en plus d’être professeure, je possède un second travail.

— Lequel ? s’étonna l’étudiante aux cheveux violets.

— C’est assez difficile à expliquer alors je vais laisser mon patron le faire à ma place. Je lui ai fait part de ton intérêt pour les phénomènes étranges et ce dernier souhaiterait maintenant te rencontrer.

En entendant cela, Lolya haussa les sourcils. Elle ne comprenait pas pourquoi quelqu’un la réclamait pour cette raison. Quant à mademoiselle Reynor, celle-ci venait d’établir la communication. Après coup, un mystérieux échange s’entama avec son correspondant.

— Salut, Roh"Ka. J’aurais besoin d’un S.V.R. dans le placard de ma classe.

Un remerciement suivit, puis la trentenaire raccrocha. D’un geste lent, elle retourna le téléphone intelligent à l’endroit où il était précédemment rangé. Dès lors, la femme aux cheveux châtain fit signe à son invitée de l’accompagner vers la porte située au fond de la pièce.

— Entre, finit-elle par ordonner.

L’incompréhension gagna une seconde fois l’adolescente. La zone ne contenait que des outils d’entretien. De plus, en prenant en compte ses dimensions, un individu peinait à s’y mouvoir. Celle-ci ne voyait aucune raison d’y mettre les pieds.

— Pourquoi est-ce que vous me demandez d’entrer dans le placard ?

— Fais-moi confiance, poursuivit son interlocutrice.

D’un geste fébrile, la concernée posa donc la main sur la poignée métallique. Ses doigts humides avaient de la difficulté à y demeurer accrochés. Un curieux pressentiment l’affligeait. Le secret de son accompagnatrice n’était peut-être pas l’unique surprise qu’on lui réservait. En revanche, l’impatience lui donna assez de courage pour tourner l’objet en laiton.

— Mais qu’est-ce que…

En ouvrant l’espace de rangement, la stupeur la cloua sur place. Encore une fois, l’impossible venait de se manifester. Au lieu d’exhiber des produits nettoyants, l’intérieur dévoila un couloir vivement éclairé. Les murs au papier peint grisé faisaient ressortir la porte écarlate se trouvant à l’autre extrémité.

— Vas-y, intervint l’enseignante en la poussant légèrement vers l’avant.

— C’est totalement insensé ! Comment avez-vous réussi à faire cela ?

— Nous appelons ça le S.V.R., expliqua la femme aux capacités extrasensorielles. C’est une abréviation pour « Système de Voyage Rapide ». En gros, ça permet de connecter notre quartier général avec n’importe quel endroit à travers le monde.

— Trop cool !

L’admiration de son élève était sans précédent. Durant le trajet, son regard ne cessait d’examiner les alentours. La fervente d’ésotérisme ne comprenait pas comment on pouvait accomplir une telle prouesse. Hélas, plus la sortie se rapprochait, plus l’angoisse dissipait cet engouement. L’idée de devoir interagir avec le supérieur de sa professeure la rendait anxieuse. Son attitude habituelle revenait progressivement.

Finalement, il ne s’écoula qu’une vingtaine de secondes avant que le duo ne finisse par passer ladite porte rouge. À présent, la jeune fille venait d’aboutir dans un immense hall d’accueil. L’architecture, d’aspect futuriste, lui donnait l’impression d’avoir atterri dans un film de science-fiction. En parallèle, un énorme bureau était placé en son centre. Par ailleurs, un homme de dix-neuf ans s’y affairait en pianotant sur un ordinateur.

— Bien le bonjour, agent Reynor, commença amicalement celui-ci en délaissant sa tâche.

— Salut, Roh"Ka, lui renvoya sa collègue. J’espère que nous ne sommes pas en retard.

— Pas du tout. Vous êtes pile à l’heure.

Sur cette remarque, l’employé se leva de son tabouret. Sa chevelure mi-longue et cramoisie, dont l’un des côtés tombait sur son visage, lui conférait une allure espiègle. Pour complémenter le tout, il possédait un piercing au niveau du nez. Malheureusement, plus il se rapprochait, plus l’adolescente était mal à l’aise.

— Et toi, tu dois être Lolya, je présume. Mon nom est Roh"Ka Bellevue et je suis l’opérateur du S.V.R.

— Enchantée, répondit timidement la concernée en lui serrant la main.

Sur ce, l’homme escorta le groupe vers deux grandes portes annexées à la salle. Les motifs d’arbres qui garnissaient leur surface lactescente démontraient que quelqu’un d’important se trouvait à l’intérieur. Par conséquent, l’élève commença à trembloter. Quant à Mathilda, cette dernière les ouvrit, avant de lui faire signe de s’y engager la première.

— Bonne chance, s’immisça le salarié de dix-neuf ans en demeurant en retrait.

En conclusion, seules l’étudiante de quinze ans et son enseignante entrèrent dans la pièce. Au premier regard, l’endroit était luxueux. Des tableaux, qui semblaient provenir de la Renaissance, rehaussaient la maçonnerie. Qui plus est, une collection de livres anciens était exposée un peu partout. Malgré cela, l’inconfort berçait l’atmosphère. Le fauteuil avoisinant le bureau du mystérieux demandeur était tourné dans la direction opposée. Une disposition qui ne permettait pas de voir son occupant. Par conséquent, la jeune fille déglutit en s’assoyant sur la première chaise des visiteurs.

Tout à coup, ledit meuble commença à pivoter afin de faire face au duo. Dès lors, l’adepte de phénomènes inexpliqués ne put se retenir d’exprimer une certaine forme d’étonnement. La personne qui se dressait devant elle était un garde du corps. En revanche, ce dernier tenait un coussin satiné sur lequel était posé un haut-parleur rectangulaire.

— Bienvenue à toi, Lolya Mitressey, s’immisça une voix étrange.

Celle-ci émanait directement de l’appareil. Cependant, sa tonalité dénaturée empêchait son identification. Il était impossible de savoir si elle appartenait à un homme ou une femme. De ce fait, la concernée ignorait comment s’y adresser proprement.

— Euh, merci, balbutia-t-elle.

— Je ne passerai pas par quatre chemins. Mon nom est D4Rk_5h4d0w5 et je suis le directeur de cette organisation. En général, nous essayons de rester discrets, mais tes connaissances en matière d’ésotérisme ont attisé ma curiosité. C’est donc pour cette raison que nous te surveillons depuis quelques semaines.

En entendant cette déclaration, l’inquiétude s’empara de l'adepte d'occultisme. À la base, celle-ci n’avait rien à cacher. Néanmoins, l’angoisse lui octroya de grands yeux ronds. Sur le coup, elle se tourna même vers son accompagnatrice, qui se contenta de lui faire un sourire. Malgré cela, la voix électronique poursuivit son discours en n’y prêtant aucune attention.

— Tu dois déjà t’en douter, mais notre monde recèle de nombreux secrets qui chambouleraient totalement l’humanité s’ils étaient dévoilés. Afin d’éviter l’anarchie, notre rôle consiste à traquer, étudier et contrôler certains phénomènes surnaturels. Par conséquent, vu que tu t’y connais en la matière, j’aimerais mettre tes aptitudes à l’épreuve. L’agent Reynor pense que ton intégration parmi nous serait bénéfique.

— Et je le crois sincèrement, s’incrusta la trentenaire.

Au lieu d’exhiber de la panique, le regard de Lolya s’illumina à nouveau. Était-ce trop beau pour être vrai ? Avait-elle succombé à une quelconque illusion ? L’instant présent ressemblait à un rêve. Un mystérieux dirigeant lui demandait de rejoindre une organisation œuvrant dans le domaine des sciences occultes.

— Premièrement, peux-tu m’expliquer rapidement « le caveau Chase » ?

— Euh, c’est un caveau funéraire à la Barbade où les cercueils s’y déplacent tout seuls. À chaque fois que quelqu’un accède au lieu, ceux-ci sont disposés différemment. Certains croient que ce sont les fantômes de la famille Chase qui les feraient bouger, tandis que d’autres rejettent la faute sur des tremblements de terre.

— Intéressant, lâcha son curieux correspondant. Maintenant, si je te dis « Croatoan », qu’est-ce que tu peux me dire là-dessus ?

— Le 18 août 1590, le Britannique John White a accosté sur l’île de Roanoke. Son bateau apportait des denrées pour la toute première colonie anglaise s’étant établie en Amérique. Seulement, en arrivant sur place, il remarqua que les habitants s’étaient totalement volatilisés. Il n’y a que les mots « Cro » et « Croatoan » qui ont été retrouvés, gravés sur la palissade entourant l’endroit. Encore de nos jours, personne n’a été en mesure de découvrir ce qui s’est passé.

— Très bien. Et pour conclure, est-ce que le nom de « Memphré » te dit quelque chose ?

— C’est l’appellation qui a été donnée à la créature lacustre réfugiée dans les profondeurs du lac Memphrémagog, au Québec. Il est décrit comme ayant la forme d’un serpent de mer ou d’un plésiosaure. Dans tous les cas, c’est un monstre du Loch Ness local. Il a été aperçu pour la première fois en 1815. À présent, on lui attribue près de deux cent vingt-cinq observations.

Un bruit d’applaudissement s’émana du haut-parleur. De toute évidence, D4Rk_5h4d0w5 était impressionné par sa performance. Dans la foulée, ce dernier ne put se retenir de s’exclamer :

— Excellent ! La spontanéité avec laquelle tu as répliqué prouve que tu consacres beaucoup de temps à étudier ces mystères. Normalement, mes agents doivent suivre une formation avant de pouvoir me répondre comme tu l’as fait. Dans ton cas, on n’aura peut-être pas besoin de t’en donner une.

Tout à coup, le protecteur de l’appareil sonore déposa l’objet à la surface du bureau. Maintenant que ses mains étaient libérées, il extirpa une grande enveloppe de son veston. En l’inspectant, celle-ci semblait contenir des documents importants. Dès lors, l’adolescente ne put faire autrement que d’en prendre possession, puisque son nom y était apposé.

— Bien évidemment, le choix de nous rejoindre t’appartient, continua la voix trafiquée. Entre-temps, tu trouveras l’intégralité des informations nous concernant à l’intérieur de l’enveloppe que l’agent X vient de te remettre. Quand tu auras pris ta décision, tu n’auras qu’à suivre les instructions qui y sont indiquées. Nous te donnons vingt-quatre heures. Sache seulement qu’en cas de refus, nous ferons en sorte que tu oublies totalement notre entretien. Le S.V.R. n’est pas l’unique tour de magie que nous pouvons réaliser. À présent, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un horaire assez chargé. J’ai dû vous glisser entre deux réunions par vidéoconférence.

Ces mots obligèrent donc Lolya, ainsi que Mathilda, à se lever. De toute évidence, l’entrevue s’était bien déroulée. À partir de là, la jeune fille à la chevelure violette devait faire un choix. En attendant, le duo regagna le hall, où l’employé au piercing vint requérir de leurs nouvelles.

— Alors ?

— Si tout se passe bien, je crois qu’on aura bientôt une nouvelle recrue, lui annonça sa consœur en lui faisant un clin d’œil.

— Oh ! s’exclama Roh"Ka en se tournant vers la concernée. Dans ce cas, j’espère que tu accepteras. Ça serait un honneur de t’avoir parmi nous.

— Merci, répliqua timidement cette dernière.

— Maintenant, reprit la trentenaire, est-ce que ça t’ennuierait de la ramener chez elle ? Moi aussi, j’ai encore des choses à faire. Je dois retourner à l’école pour y finir mes corrections.

— Aucun problème.

De façon hâtive, l’homme réintégra son ordinateur, où il exécuta plusieurs commandes informatiques. Soudainement, un signal sonore retentit, signe que le S.V.R. venait d’établir une connexion avec sa destination.

— Voilà ! C’est fait ! En empruntant la porte numéro trois, tu arriveras à ton domicile !

Précédemment, l’étudiante ne l’avait pas remarqué, mais le mur comportait cinq portes écarlates. Ce qui voulait dire que l’étrange système de voyage pouvait créer jusqu’à cinq liaisons simultanées. Par conséquent, Lolya remercia ses hôtes, avant de s’avancer vers celle correspondant audit chiffre. En l’ouvrant, le couloir gris reprit forme sous ses yeux. Tout ce qui lui restait à faire était de rejoindre la sortie.

Avec tout ce qui s’était produit, l’élève au regard violacé avait totalement oublié que Mathilda Reynor devait lui prédire son avenir. Entre-temps, quand la seconde porte rouge fut à sa portée, elle fut accueillie par sa chambre à coucher. L’excentricité de la scène la fit même sourire. Une chance que ses parents n’étaient pas dans la pièce, sinon la pauvre aurait eu à expliquer ce qu’elle faisait à l’intérieur de sa penderie, qui avait été choisi comme point de transition.

À ce moment-là, la jeune fille retira ses souliers, ainsi que son manteau, puis les déposa sur le sol. Lorsqu’elle aurait besoin de se rendre au rez-de-chaussée, celle-ci les ramènerait jusqu’au vestibule. Présentement, tout ce qui occupait son esprit était l’envie de se détendre. Il ne s’écoula donc que quelques secondes avant que l’amatrice d’ésotérisme ne s’allonge sur son lit. À ce stade, un flot de larmes inondait ses joues. La joie l’avait mis dans tous ses états. L’émotion causée par sa récente rencontre avec une société secrète lui faisait oublier que sa journée scolaire s’était très mal déroulée. Plus rien ne comptait. Sans avoir lu le contenu de l’enveloppe, elle anticipait déjà son choix. Accepter la proposition de D4Rk_5h4d0w5 amoindrirait son statut de bouc émissaire. De ce fait, Lolya Mitressey l’ouvrit sans éprouver la moindre hésitation. Ce soir serait consacré à l’étude complète du travail de ses rêves.

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Note(s) de l'auteure

- Voilà, les gens ! Ceci était le chapitre 1 de D4Rk_5h4d0w5 ! J'espère que vous l'avez apprécié.

- J'aimerais remercier CassiieSL sur Wattpad ! C'était la première fois que je demandais les services d'une bêta-lectrice/vérificatrice et ses suggestions m'ont vraiment aidé pour les premières pages du chapitre. Par conséquent, n'hésitez pas à aller jeter un coup d'œil à son compte Wattpad. <3

- Pour ceux qui seraient curieux, l'inspiration pour cette histoire me provient surtout de l'émission Martin Mystère, d'un jeu-vidéo intitulé Secret World Legends, de la théorie des anciens astronautes et d'une chaîne YouTube portant le nom de Dark5.

- Petite anecdote : le magazine Beyond The Unknown provient initialement de l'un de mes textes que j'ai postés dans mon recueil d'histoires et de poèmes sur Wattpad à l'occasion d'une activité d'écriture. Comme c'était un magazine ésotérique, je me suis dit que ça s'agencerait bien à l'univers de mon récit. Par conséquent, vous allez en entendre parler assez souvent lors de votre lecture.

- Avant qu'on me pose la question. Oui, Mathilda Reynor tient son nom de Jim Reynor dans StarCraft ! XD

- Par simple curiosité, est-ce que vous avez apprécié l'exposé de Lolya sur les extraterrestres ?

- Merci beaucoup d'avoir lu ce chapitre. Si vous l'avez aimé, n'hésitez pas à me laisser des j'aime, des commentaires, ou à vous abonner à moi, car ça m'encourage à continuer d'écrire des histoires.

- En terminant, n'hésitez pas à rejoindre mon serveur Discord. Vous y trouverez des informations inédites, ainsi que des bonus exclusifs, concernant mes histoires. Qui plus est, vous aurez l'occasion de vous faire des amis, de participer à diverses activités et de bénéficier de certaines ressources d'entraide qui sont reliées à l'écriture. Pour y accéder, tout ce que vous avez à faire est de jeter un coup d'œil à cette page qui regroupe tous mes réseaux sociaux. Assurez-vous juste de choisir le bon, car j'en ai aussi un pour mes lecteurs anglophones.

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