… “ Tout à coup, le sanguinaire clown tueur cannibale, sortit du placard et dévora la frêle jeune fille. RHAAA !!!”, rugit André tout en poussant Camille dans le lit.
Celle-ci rigola et s’exclama :
-Ah ! André, tu es vraiment exécrable quand il s’agit de conter d’effroyable histoire.
L’intéressé prit une fausse mine boudeuse, qui renforça le fou rire de sa copine. Elle se lova, amoureusement contre sa poitrine, et se perdit dans le bleu de ses pupilles de son âme sœur. Ses belles pupilles bleues, si bleue qu’on avait l’impression de se perdre dans une immensité d’eau, où se reflétait un beau ciel de couleur saphir. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par le son des vagues effleurant sa peau et par le regard d’André brûlant sur son corps.
Ils restèrent ainsi, pendant de longues minutes, elle bronzant sous son regard et lui la contemplant de ses yeux. Ils auraient pu rester jusqu’à l’arrivée du père de Camille, qui était policier, dans leur paradis, si un bruit n’avait pas attiré l’attention d’André. Brusquement, il se releva et demanda à Camille :
* Tu as entendu.
* Quoi donc ? Répondit-elle.
* En bas, il me semble avoir entendu du bruit, insista le jeune homme.
Ils arrêtèrent de parler, tendirent l’oreille, faisant attention au moindre bruit suspect, qui pouvait venir du rez-de-chaussée. Mais rien, ne se passa. Ils relâchèrent la pression, osèrent enfin respirer et alors qu’ils s’apprêtèrent à s’esclaffer, un fracas de verre brisé retentit dans la maison, tuant d’un coup l’éclat de rire qui commençait à remonter de leur gorge. Tous les deux eurent du mal à déglutir, car l’habitation venait de replonger dans un silence artificiel et à chaque seconde qui passait, ils se sentaient envahir par la peur. Cette peur prenait de plus en plus de place, de territoire sur leur conscience. Camille agrippa le bras d’André, se serra autour, son copain sentit l’odeur de la même peur qui le tenaillait et décida de prendre les choses en main. Etais-ce par virilité, nul ne pouvait le dire. Néanmoins, il se redressa bomba le torse, prit une batte de base-ball qui traînait dans la pièce et chuchota à Camille :
* Il faut qu’on descende, pour savoir qui c’est. Si ça se trouve, ce n’est peut-être pas un cambrioleur, mais au cas où, envoie un SMS à ton père.
Camille s’activa de le faire et main dans la man, elle descendit avec André tout droit vers leur destin. Même si cela ressemblait plus à une descente en enfer, de plus le grincement des marches de l’escalier, malgré le fait qu’ils marchaient sur la pointe des pieds, ne faisait que les effrayer de plus belle. Ils craignaient que cela interpelle l’inconnu et que celui-ci se dirige vers leur direction. Mais heureusement, ils purent descendre totalement les escaliers, avant de pouvoir apercevoir l’inconnu. En le voyant leur respiration s’arrêta, ils restèrent immobilisés, pétrifiés, tétanisé et tremblant de tout leur être.
Camille essaya de se calmer et comme toutes les fois où elle désirait se changer les idées rapidement, elle ferma les yeux et inhala longuement l’odeur, de son copain, de son parfum Diesel, de ses phéromones, de la virilité qui émanait de lui. Les hormones en elle s’éveillèrent et elle réussit à se détendre lentement, mais sûrement. Elle ouvrit enfin les yeux et se mit à regarder les moindres faits et gestes du cambrioleur, car s’en était bien un et sa face entière était caché par une cagoule, où seul deux yeux se voyaient. Deux yeux gris, d’un gris métallique, tranchant, coupant. D’un gris froid, froid comme l’acier, comme un trou noir, comme le vide.
Bizarrement, il ne portait pas de gant, avait-il pensé, qu’il était possible de le retrouver grâce à ses empreintes, ou bien s’en moquait-il. D’ailleurs des empreintes il en laissait et même beaucoup, comme sur les armoires qu’il fouillait, prenant chaque objet qu’il trouvait, que ce soit un bijou ou même une banale cuillère en acier, pour la soupeser, suivre les courbes de l’objet avec ses mains, la faire tinter devant ses oreilles, la renifler et même la goûter avec sa langue pour après la relâcher et si l’objet en question satisfaisait ses critères mystérieux, il la mettait dans son sac.
Et alors qu’il s’apprêtait à continuer sa fouille, il se retourna brusquement, les regarda longtemps sans les regarder, semblait-il à Camille. Puis il se mit à renifler trois fois très longuement et un sourire se dessina sous sa cagoule.
* Oh ! Qu’avons-nous là ? Un jeune garçon parfumé au Diesel. Tu ferais mieux, de te rendre gamin, ricana le voleur, ou sinon je serais dans l’obligation de me montrer violent et j’ai horreur d’être violent.
La largeur de son sourire s’élargit.
* Non, pas la peine je viens vers vous, répondit André en essayant de contrôler sa voix.
L'inconnu parut étonné par cette rapide soumission, mais ne fit rien d’autre que de suivre de ses yeux André, qui avançait vers lui et en tenant la batte qu’il avait prise dans ma chambre, fermement dans sa main droite.
Arrivé à 3 mètres de lui, il fit mine de s’agenouiller et visa de toute sa force avec son arme improvisée, en direction de la tempe du voleur. Mais celui-ci, mu par une extraordinaire souplesse, s’accroupis, évitant donc ce coup qui lui aurait été fatal et profita du fait que le ventre d’André soit à découvert, pour lui infliger un fulgurant uppercut.
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André :
André sentit ses jambes faiblirent et alors qu’il commençait à s’effondrer, le cambrioleur fondit sur lui, le renversa et referma ses mains autour de sa trachée. Il sentait ce creux, qui existait entre le pouce et l’index appuyait de plus en plus fort sur sa gorge. La descente de l’air dans son corps commençait à se faire difficile il le sentait, car ses forces commençaient à l’abandonner et il avait beau se débattre, feuler, cracher, taper des pieds, le griffer les bras, rouer le visage de son tortionnaire de coups de poings. Rien n’y fit, celui-ci ne réagissait pas, le bâtard continuait obstinément de lui couper la respiration, avec ses puissantes mains. De plus il semblait en transe, il ne clignait même plus des yeux et cela se voyait par les larmes qui coulaient de ses yeux et qui rougissaient, tout comme son propre visage, qui rougissait mais commençait maintenant à bleuir, tandis que des larmes d’impuissance coulaient sur ses joues. Il avait de plus en plus de mal à penser, il suffoquait, il était paniqué, en alerte, shooté à l’adrénaline et pourtant il entendait les battements de son cœur qui faiblissaient. Il sentait la pression sanguine augmenter dans sa tête, son sang se désoxygéner, petit à petit et des taches noires commencèrent à troubler sa vision, ils s’épaissirent de plus en plus pour laisser au final place, à un trou noir visuel...
Camille :
...Quelque chose, elle devait faire quelque chose.
Voilà ce que pensait Camille, quand elle vit son âme sœur se présenter devant les portes de la mort. Elle devait réfléchir, agir et non fléchir. Mais elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas penser calmement, normalement. NON ! PUTAIN ! ANDRE ÉTAIT EN TRAIN DE CLAMSER DANS LES MAINS DE CE FILS DE PUTE DE SALOPARD.
Calmer, elle devait se calmer et réfléchir. Elle inspira, essuya ses joues croulant de larmes et de mascara, ferma les yeux et déroula le début de cet enfer, chaque seconde après chaque seconde. Elle devait trouver une solution, il le fallait, elle devait trouver une solution, il y a toujours une solution, il fallait juste trouver la faiblesse de ce CONNARD.
Sa...Sa...FAIBLESSE. MAIS oui !!! Elle ouvrit les yeux. Certes c’était peut-être un plan fou et audacieux, mais il le fallait. Qui ne tente rien n’a rien...
Le cambrioleur :
… TUER, il fallait LE TUER, il fallait qu’il ARRETE DE RESPIRER, de penser, de sentir, de VIVRE. C'était fascinant cette sensation qu’il ressentait à ce moment-là. La vie de cet individu s’écoulait tel le courant d’un fleuve, d’une force brute, pour se déverser hors de son corps. Mais ce courant dévié de son lit remontait directement dans ses mains et s’écoulait en lui. C'était juste admirable, fabuleux, fantastique, excitant. En un mot JOUISSIF. Antoine Lavoisier avait raison, “ Rien ne se perd, rien ne se crée, TOUT se transforme”. Et c’était ce qui était en train de se passer à l’instant, la vie de ce jeune homme, ne disparaissait pas comme le pensait la plupart des gens au contraire, elle se répandait en lui, et il en faisait sienne.
* Police, éructa une voix, levez- les mains en l’air, immédiatement.
Dans l’escalier retentissaient des bruits de pas, il se releva de sa victime, le va les bras, il paniquait.
Comment cela se faisait, il était tout seul, il devait être tout seul, il n’y avait personne, il n’avait ENTENDUE personne. C’était impossible, à moins que... NON, impossible. Maintenant le bruit de leurs pas l’entourait complètement, il fit le tour sur lui-même, pour essayer de ne pas se trouver dos à un chien. Il avait une peur bleue des chiens. Or, ils étaient là, ils l’entouraient, ils grognaient autour de lui, leurs griffes raclaient le sol, ils faisaient accélérer son cœur, son cerveau stressait, maintenant c’était à son tour d’avoir peur. Il sentait, il sentait, leur envie de tuer, leur aura, leur colère, leur détermination, leur sale odeur de clebs. Leur sale odeur de clebs ? LEUR SALE ODEUR DE CLEBS ? Son sang bouillait à cause de sa propre bêtise et alors qu’il s’apprêtait à se mettre en position d’attaque, un puissant crochet le cueillit et le fit s’effondrer sur le carrelage du salon.
“Merde” se dit-il avant de tomber dans les pâmes.
* Camille, cria une voix grave.
* Papa, pleura la jeune fille, en courant vers son géniteur pour l’embrasser.
* J’ai eu si peur pour toi, lui avoua-t-il, en lui reniflant les cheveux, comme pour confirmer sa présence. Comment vas-tu, tu n’es pas blessé, et André il est vivant.
* Oui, papa je vais bien, non je ne suis pas blessé et André va bien, il a juste quelque bleue, répondit-elle amusée par la panique de son père.
* Mes hommes m’ont dit que quand ils sont venus, le cambrioleur, était étendue par terre, inconscient et ligoté, que s’est-il passé ? Je n’arrive pas à y croire que ce SALOPARD a osé s’introduire chez moi et ait essayer de tuer le petit ami de ma fille.
* André a assommé le cambrioleur, quand celui-ci a relâché l’étreinte sur sa gorge. Je lui ai donné assez de temps pour qu’il reprenne ses esprits et l’envoyer dans les pommes, répondit-elle.
* Alors vous saviez qu’il était... demanda le père avec une note de fierté.
* Oui ! Mais pas au début, p’pa. Mais après je l’ai compris quand André se faisait é...tran...glé, bégaya Camile.
* Comment as-tu fait pour le mettre hors d’état de nuire ? posa calmement le père, en accentuant son étreinte sur sa fille.
* J’ai utilisé mon portable. Je suis allé sur Youtube et j’ai mis une vidéo d’une intervention de la police, avec le volume à fond. Et le tour était joué, réussit à articuler Camille.
Le père de Camille était très fier de sa fille, il lui demanda donc :
* Qu’est-ce-qui t’a mise sur la piste ?
* La façon dont il touchait les objets qu’il volait, l’inexpression de son visage, ainsi que le fait qu’il ne me regardai pas comme s’il ne me voyait pas, commenta-t-elle.
* Hum. Allez-viens ma chérie, je t’amène au restaurant pour te changer les idées. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on a à mettre hors d’état de nuire un cambrioleur aveugle, dit-il le sourire aux lèvres.