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Synopsis du futur tome 1.

Synopsis du futur tome 1.

Je n’ai jamais quitté ma région, ni même mon hameau, le monde extérieur est hostile… Mais surtout, je ne voulais pas laisser ma famille seule. Mon père est chasseur, et ma mère confectionne des chandelles. Notre famille n’est pas très riche et notre mode de vie pas très extravagant, mais nous avons à manger au dîner, au souper, ainsi que des vêtement chauds et légers pour le Glaciaire et le Luminescent.

J’ai aussi une sœur plus jeune, Luna, elle est apprentie dans l’atelier de ma mère. Quant à moi, j’étudie pour devenir chasseur sous la tutelle de mon père. C’est une vie sans action ni nouveauté.

Ces derniers temps les rides sont plus marquées qu’avant sur le visage de mon père, et il s’essouffle plus facilement lors de nos sorties en forêt, mais je vais bientôt avoir quinze ans. C’est l’âge où l’apprentissage prend fin, où je vais remplacer mon père.

Nous vivons dans un hameau, un hameau si petit qu’il n’a pas de nom, si petit que tout le monde s’y connaît. Il y a un bien un Sterne ou deux qui passent de temps en temps pendant leur mission. Ils aident à nettoyer la forêt en s’occupant des bêtes si nécessaire, généralement des plumes de fer ou d’acier, mais ça reste rare.

La forêt, elle, est comme une prison. Où que je regarde il y a des arbres a perte de vue. Et un nombre incroyable de créatures magiques y vivent. Impossible de poser un pied à l’extérieur sans s’y connaître.

D’après l’ancêtre, il y a longtemps le monde était paisible, les humains au sommet de la chaîne alimentaire, et les créatures magiques seraient une punition divine. Pour moi ce ne sont que des inepties. Ca se saurait un dieu existait…

Aujourd’hui je suis en forêt avec mon père, on suit la piste d’un rang Sphère, un cerf moutonneux. On le surveille car il n’est pas sensé roder là. Mon père semble inquiet.

— Je te le dis, les bêtes sont imprévisibles, elles ont simplement dû décider de changer de territoire…

— Ce n’est pas un cas isolé, répondit mon père, il y en a d’autres dans le même cas, des sangliers écailleux, des lounards, des lapins cornus…

— Je ne vois pas le problème.

— Qu’une seule migre, je veux bien, mais autant ce n’est pas normal, dit-il en soupirant.

D’après lui, il y a plusieurs causes qui pourraient inciter ces migrations : affaissement, un conflit entre espèces, une guerre de territoire…

— Et donc, à ton avis quelle est la cause ? ais-je demandé sceptiquement.

— Je ne sais pas, peut-être un glissement de terrain, rien n’est sûr.

Cela faisait plusieurs heures que nous étions dans la forêt, et j’avais juste envie d’aller dormir. Mais un hurlement strident se fit entendre au loin. Alors que je tournais la tête par réflexe, mon père me demanda :

— Un problème ?

— J’ai cru entendre un cri, mais c’est probablement la fatigue. On devrait rentrer. Il est tard, ne faisons pas attendre maman et Luna.

— Non, allons voir, s’il y a une chance que ce soit quelqu’un, ça en vaut la peine. D’où venait le cri ?

— Du nord…

Après avoir marché encore une heure, aucun de nous n’a réentendu le cri, et nous n’avons trouvé personne, uniquement des traces de lutte entre bêtes.

— Arrêtons-nous là dit mon père, sinon les nocturnes risquent de poser problème.

— Urgh, non merci.

Je n’ai pas envie de me frotter à des Tétraèdre, Les Sphères sont déjà compliquées à chasser.

J’ai suivi mon père à travers le sentier que nous avions tracé à l’aller.

Arrivés à la maison nous avons pu souper après nous être fait sermonner par ma mère et ma sœur, mortes d’inquiétude, avant d’aller nous coucher.

La cloche sonnant midi me réveilla. La lumière me fit plisser les yeux un instant alors qu’un vent chaud caressait mon visage.

Je fus étonné de ne voir personne à la maison, mais ça n’a pas duré puisque le brouhaha extérieur me laissait deviner qu’il se passait quelque chose d’inhabituel. C’était en fait un rassemblement sur la place centrale. Retrouver ma famille n’a pas été compliqué au milieu de cette foule d’une trentaine de personnes…

— Que se passe-t’il ? demandais-je.

— Sophie n’est toujours pas revenu depuis ce matin, me répondit Luna. Patrick a voulu aller la chercher, mais les autres l’en ont empêché.

— Pourquoi ça ?

C’est ma mère qui répondit à ma question :

— Il est le chef du hameau, on ne peut pas prendre le risque que quelque chose lui arrive, du coup ton père a proposé d’aller chercher sa fille à sa place, mais il n’est toujours pas revenu. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé…

Je pouvais voir les yeux de ma mère vaciller sur ces mots, elle aimait profondément mon père, et c’était aussi le cas pour ma sœur et moi. Son inquiétude s’est propagée, nous rendant aussi nerveux.

En m’approchant des autres j’ai pu entendre la discussion en cours.

— La forêt est étrangement agitée, si Stéphane n’est pas revenu, ça prouve bien qu’il se passe quelque chose, dit un chasseur vivant quelques maisons plus loin.

— Il faudrait envoyer quelqu'un d’autre, mais j’ai le sentiment que ça ne résoudra rien, ajouta une dame du nom d’Agnès.

— Il faut enquêter plus en profondeur, mais qui envoyer ? Ajouta Patrick d’un air pensif.

Sur cette phrase, je me souvins des événements de la veille.

— Patrick ? demandais-je.

— Oui Hélios ? Une idée ?

— Pendant notre ronde hier, en début de soirée j’ai entendu cri. En cherchant la source avec mon père nous n’avons rien vu à part des traces de lutte près d’une clairière. Si Sophie et mon père ne sont toujours pas rentré, c’est peut-être que la chose à l’origine du cri les en empêche ?

— Des traces de luttes ? me demanda Enzo, le mari d’Agnès.

— Oui, près de la clairière nord-ouest.

— Comment était la scène ?

— Du sang partout, des traces de griffes sur les troncs, des branches arrachées et beaucoup de feuilles au sol, comme si une bourrasque était passée.

— Je vois…

Enzo se tourna vers Patrick puis continua.

— Nous devrions demander au village d’envoyer des Sternes. Vu les signes, je pense qu’on a affaire à un Octaèdre. Je ne saurais pas dire d’où il vient, mais c’est inquiétant...

Alors que le silence s’imposait, je senti mes mains devenir moites, ma sœur à mes côtés tremblotait. Nous pensions à la même chose. Est-ce que notre père va bien ? Est-il même encore en vie… Je ne voulais même pas y penser de peur de finir par y croire.

Le chef rompit le silence.

— Si ce que tu dis est vrai, il est possible que les villages alentours soient aussi en danger. Je vais faire la requête immédiatement.

Il se tourna en direction de la foule et annonça :

— Que personne ne quitte son domicile ! Je reviens vite, en attendant restez prudent !

Patrick enfourcha ensuite le seul cheval du hameau et fonça vers le village.

J’étais assis à la table de la salle à manger. Ma mère et Luna cuisinaient sur le plan de travail. La quantité de nourriture était abondante, c’était un moyen pour elles de soulager leur angoisse. Mon père et Sophie n’étaient toujours pas revenu, et pourtant je restais là à ne rien faire.

Sophie a juste un an de plus que moi. Elle est l’une des seules personnes qui me comprend et elle est aussi à la poursuite d’excitation dans cette vie monotone. Sophie était au même titre que mon père une personne importante à mes yeux.

Refusant de rester inactif, je me suis levé pour aller dans la réserve prendre mon arc, quelques flèches, et un couteau de chasse, puis m’avança vers la porte d’entrée.

— Où est-ce que tu compte aller comme ça ? me demanda fermement ma mère.

— Je refuse de rester là à attendre. Je vais chercher Papa et Sophie, répondis-je.

— Je t’interdis de quitter cette maison, le chef va revenir et les Sternes vont arriver juste après. Ne va pas faire quelque chose d’aussi stupide que d’affronter une bête inconnue, continua-t’elle en fronçant les sourcils.

— Je n’ai pas l’intention d’attendre que l’on sonne le glas pour agir !

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— Tu n’as que quatorze ans ! Ce n’est pas à toi d’agir…

J’entendis Luna pleurer faiblement en murmurant quelques mots, mais c’était trop faible pour être audible. Et alors que je vis les larmes dans ses yeux, j’ouvris la porte et partis.

La forêt était plus oppressante que d’habitude. Chaque bruit de feuilles, craquement de branche, ou mouvement me faisait sursauter. J’étais à l’affût du moindre signe. J’ai pu reconnaître chaque trace de pas, signe d’activité, analyser le comportement des bêtes et les contourner. Je pense sincèrement n’avoir jamais autant exploité ce que mon père m’a appris.

C’est au bout de presque deux heures de traque que j’ai repéré les signes de la bête. Plus j’avançais, plus l’odeur de métal était présente dans l’air. Les arbres étaient coupés net en deux, et le peu encore intact était privés de tout feuillage. Une clairière a été créée par cette bête.

Je sentais comme un courant me traverser au fur et à mesure que je m’approchais. j’ai repensé à un commentaire d’Enzo lors d’une chasse groupée : quand une créature magique est particulièrement dangereuse, nous le ressentons au plus profond de nous-même. J’ai su à ce moment que cette sensation était le signe que l’Octaèdre n’était pas loin, mais impossible de le repérer.

J’ai poursuivi mes recherches sans m’approcher du nid, jusqu’à ce qu’un murmure faible se fasse entendre…

— Hé… Hélios ?

Sans réfléchir j’ai couru vers la voix.

— Papa, Sophie ?! Vous êtes là ?

Je n’ai rien entendu d’autre, mais je les ai vus. Près d’un arbre au tronc enfoncé, au milieu d’une flaque couleur bordeau. L’odeur de fer me prit le nez, j’ai senti mon estomac se retourner, et le sang a quitté mon visage si vite que j’ai failli m’évanouir.

Sophie était étendue au sol, ensanglantée. Je pouvais à peine voir sa poitrine se lever au rythme des respirations. A coté d’elle, mon père, une brûlure remplaçait son bras, la blessure était cautérisée…

Après une seconde de réalisation je me suis précipité vers lui.

— Papa ! Papa… Est-ce que tu m’entends ?!

Les larmes, la peur, l’angoisse, cette sensation désagréable persistante… Tout ça m’empêchait de parler correctement.

— Helios… dit mon père faiblement. Fuis et préviens les autres. Cette bête est cruelle, nous ne sommes que des jouets pour elle…

— Qu’est-ce que tu racontes ! Tu vas rentrer avec moi n’est-ce pas ?

— Rentre à la maison idiot… Je te rejoindrais plus tard.

Il sourit faiblement.

— Mais…

Je n’ai pas eu le temps de finir que mon père m’envoya au sol de toute ses forces. Le temps de me relever, il était debout, devant moi, son dos me faisant face. Mon couteau à la main, récupéré depuis ma ceinture dans l’action.

— Pars ! Emmène Sophie et rentre à la maison !

— Papa ? demandais-je hésitant, encore sous le choc.

— Elle revient, dépêche toi, je vais essayer de la distraire !

— Laisse moi t’aider !

— JE TE DIS DE FUIR !!! Hurla-t’il avant de poursuivre plus calmenent, prend soin de Lucie et Luna…

— Papa…

C’est à contrecœur que je couru vers Sophie. Elle était inconsciente lorsque je l’ai prise dans mes bras, je me suis tourné vers mon père un instant avant de foncer vers la rivière en contrebas.

En partant j’ai entendu mon père murmurer quelques mots : « Je vous aime… ».

Dix jours avaient passés. Nous somme le matin du 3 Luminescent. J’étais accoudé à ma fenêtre, regardant la lune. Elle étais complètement noire, une nuit de nouvelle lune. Je pouvais voir le ciel s’éclaircir petit à petit, signe que le jour se levait.

Après mon retour, j’ai eu droit aux larmes et remerciements des parents de Sophie. Et à une gifle et une embrassade de ma mère quand je suis rentré. Ma sœur ne m’a pas adressé la parole ce jour-ci.

D’ici quelques heures se tiendra le rite de passage qui fera de moi un adulte. En temps normal cette cérémonie a lieu à l’Eglise, le prêtre fait le sermon traditionnel désignant l’enfant comme adulte, puis le chef de famille nomme son fils comme successeur de son maître.

L’accès à la forêt a été interdit par les Sternes. Ils sont arrivés peu après mon retour, et se sont directement mis à traquer la bête après avoir écouté nos rapports.

Voyant que le soleil commençait à apparaître au dessus des arbres, je me suis repris et suis allé dans la salle à manger pour déjeuner. Luna était déjà debout et préparait le repas, une soupe de tomates et de courgettes.

— Où est-ce que tu as trouvé des légumes ? Tu sais qu’on n’en a pas les moyens pour ce luxe.

— J’ai pris sur mon argent.

— Il n’y a pas vraiment à célébrer… dis-je sur un ton cynique.

— Je sais bien !

Luna s’appuya avec ses mains sur le plan de travail avant de continuer.

— C’est ton rite de passage, je voulais au moins le célébrer… Avoir juste un peu de positif…

Je ne savais pas quoi répondre, alors j’ai simplement avalé ma soupe.

— Elle est délicieuse…

Luna sourit faiblement à mes mots.

Je rejoignis Patrick juste après, il me fit savoir que Sophie allait mieux, mais qu’elle ne voulait voir personne et n’osait plus mettre un pied dehors, étant encore sous le choc.

Vint le moment du rite. A défaut de pouvoir nous rendre à l’église, c’est l’ancêtre Léon qui a prononcé un discours improvisé. Le chef a posé sa main sur mon épaule, autant comme symbolique de succession à mon père, que comme geste de compassion à mon égard. Et alors que le soleil montait de plus en plus haut, les Sternes rentrèrent finalement. Après un peu de repos ils demandèrent à Patrick de réunir tout le monde pour présenter leur trouvailles.

— Les trois premiers jours, nous avons fait le tour des villages de la région pour écouter leurs témoignages afin de bien assimiler la force de la créature.

On ne savait pas grand chose de l’équipe en face de nous, mais le simple fait qu’une plume de cuivre pende à leur ceinture était une preuve de leur compétence.

— Puis nous avons suivi la bête afin de juger de son niveau de maturité. Toutes les bêtes de rang similaire ne sont pas égales, mais vous avez de la chance, il semble qu’elle vienne tout juste d’atteindre l’Octaèdre. Autrement dit, c’est dans nos compétences de la supprimer.

Le soulagement n’était pas au rendez-vous.

— Nous attaquerons demain matin, faites en sorte que personne ne sorte de chez soi par sécurité.

J’étais pétrifié, encore sous le choc de ce qui se passait devant moi.

Quelques heures auparavant, voulant absolument retrouver mon père, je me suis échappé du hameau une nouvelle fois et ait rejoint les Sternes à mi-chemin. Ils ont d’abord essayé de me faire rentrer, mais sous mon insistance, ils finirent par accepter que je les accompagne sous condition que je reste à distance du combat.

J’ai aussi pu en apprendre plus sur leurs positions, Johan fait office de défenseur, équipé d’une armure intégrale et d’une épée longue. Ensuite vient Ancolie, armée d’une épée et d’un pavois, agissant en binome avec Johan pour acculer leurs ennemis. Dorémis est le chef de l’équipe. Il la coordonne tout en soutenant Johan et ancolie avec son arc. Et enfin Arielle, équipée d’une arbalète et d’une épée courte est l’éclaireuse du groupe et un soutien supplémentaire.

Mais à peine arrivés sur le territoire de la bête, une bourrasque de vent nous envoya tous voler. J’ai eu la chance d’atterir sur des buissons amortissant ma chute en échanges de quelques branches me lacérant le dos. Mais Dorémis, Arielle, Ancolie se sont écrasés au sol, et Johan a été propulsé contre une paroi rocheuse.

En me relevant, j’ai vu Dorémis tenter de réveiller Arielle, inconsciente, avant de rejoindre Ancolie, déjà debout et parée.

— Vas te mettre à couvert ! m’a-t’il hurlé.

— C-Compris !

Tout en cherchant un abri, je pus enfin voir la créature pour la première fois, un lounard, beaucoup plus imposant que la normale. Il était en train de percer l’armure de Johan avec ses crocs et griffes.

— Sale bête, elle est plus rusée que prévu. marmonna Dorémis.

— Elle savait qu’on arrivait… enchaina Ancolie avant de charger l’Octaèdre, brandissant son bouclier.

Au moment où elle arriva à portée, nous avons tous sentis cette sensation distincte des créatures magiques, plus intense que d’habitude. La bête tourna légèrement la tête vers Ancolie puis créa un mur de vent l’isolant elle et Johan, et projetant Ancolie qui réussit à se mettre en boule et éviter les blessures.

— Johan ! cria Dorémis.

— Je sais, prépare toi !

Un couinement de douleur prouva la réussite de Johan. Puis lors de la disparition du mur, Dorémis profita de ce moment pour décocher une flèche sur le flanc du lounard déjà entaillé par Johan.

Alors que la bête se tordait de douleur, Johan et Ancolie prirent tous deux la bête en tenaille, réussissant à lui percer un œil et lui sectionner un tendon au niveau de la patte arrière.

Et alors que la situation s’était renversée, et que l’affrontement semblait presque fini, la sensation précédent une attaque magique se fit à nouveau sentir.

— Johan, en arrière, Ancolie, bouclier !

Les deux reculèrent au niveau de Dorémis, Johan se plaça derrière leur capitaine et Ancolie leva son bouclier protégeant les deux autres.

Avec le lounard en son centre, un tourbillon se forma, emportant tous les débris végétaux avec lui. Et au moment ou la bête se redressa difficilement sur ses trois pattes, la puissance du tourbillon augmenta, nous délogeant de nos positions et nous emportant avec lui.

Seul Johan réussit tant bien que mal à résister en en se servant du poids de son armure, mais il fut vite projeté à son tour. Et au moment ou le tourbillon s’arrêta, l’air fut aspiré en direction de la gueule grande ouverte de la créature.

Le manque d’oxygène rendit ma poitrine douloureuse. Un bruit sourd attira mon regard, johan était tombé au sol, probablement évanoui à cause du manque d’air. Je vis aussi Ancolie tenter de s’approcher alors que Dorémis essayait d’encocher une flèche. Mais la bête relâcha l’air accumulé en un souffle dirigé vers le chef, le projetant violemment contre un arbre.

La bête s’avança ensuite vers Ancolie et la saisie entre ses crocs, perçant ses côtes, puis elle secoua violemment la tête plusieurs fois, arrosant la clairière du liquide rouge, avant de l’envoyer au sol. Mais au lieu de la tuer, la bête fit jaillir des flammes de sa gueule et les crachats sur les blessures d’Ancolie pour stopper la perte de sang, avant de l’envoyer à nouveau voler.

La vision de mon père et de Sophie ressurgit en voyant la scène. Je ne voulais pas revivre ce moment. J’ai tourné le regard vers Arielle, et une idée m’est venue.

Je me suis précipité pour attraper son arbalète. J’ai encoché un carreau et ait couru au sommet de la paroi rocheuse où s’était écrasé Johan plus tôt. La créature s’approchait cette fois de Dorémis, des flammes se formant au niveau de sa fourrure, j’aurais juré voir de la haine son œil restant…

Alors que j’avais l’Octaèdre en joue et que je souhaitais sincèrement abattre la créature avant qu’elle ne s’en rende compte, j’ai à nouveau senti cette sensation particulière. Mais cette fois-ci, avec l’impression qu’elle venait de moi, comme en réponse à mon souhait.

J’ai enclenché la gâchette, le carreau a volé, et avant que je ne le réalise, un trou remplaçait la tête de la créature, qui tomba au sol…

Mes jambes cédèrent.

— C-C’est… C’est vraiment fini ? C’était si simple que ça, juste comme ça ?

J’ai approché la bête prudemment, mais elle était bien morte. Aussi puissante soit-elle, impossible de survivre dans ces conditions.

Johan finit par reprendre ses esprits, et se mit en garde instantanément, avant de voir que la créature était immobile.

— C’est toi qui a fait ça ? me demanda-t’il entre la stupéfaction et le doute.

— Apparemment, j’ai juste tiré un carreau…

Il resta silencieux, puis continua.

— Tu sais que l’arbalète que tu as en main est incapable de faire un trou de cette taille ? Tu peux nous dire la vérité, on ne t’en voudra pas, tu as sauvé nos vies après tout.

— Je jure que c’est tout !

— Compris… On pourra en discuter plus tard, occupons nous des autres avant.

Ainsi nous avons procuré des premiers soins aux membres inconscients, et à l’aide d’un brancard de fortune les avons ramenés au hameau. C’était un miracle que tout le monde soit en vie, le caractère perfide du lounard était à la fois ce qui a failli nous tuer, mais aussi ce qui nous a sauvé.

Quelques jours plus tard, les recherches de mon père ont reprises, et son corps à finalement été retrouvé. Bien que nous nous y attendions, la confirmation de sa mort à été un choc pour toute la famille. Luna était en larme, ma mère tentait de nous réconforter comme elle pouvait malgré son chagrin, et moi, j’étais encore en train de réaliser tout ce qui est arrivé en si peu de temps. J’ai aussi reçu une proposition de Dorémis de les accompagner en ville, ajoutant que mes talents seraient appréciés. Quand j’en ai parlé à ma mère et Luna, je m’attendais à ce qu’ils soient contre au vu des événements, mais au final, ils m’ont simplement dit que la décision m’appartenait, et qu’ils accepteraient mon choix.

Est ensuite venu le jour de l’enterrement. Patrick a entièrement financé les funérailles argumentant que Stéphane avait sauvé la vie de sa fille, et que c’était sa faute s’il était parti à sa recherche.

La cérémonie allait se terminer alors que j’étais encore dans mes pensées. J’ai marché vers Dorémis et son groupe, puis ai résolument déclaré les mots suivants.

— Laissez moi vous rejoindre !

Ils se regardèrent tous puis Dorémis me fixa droit dans les yeux.

— Ce ne sera pas de tout repos, même nous allons redoubler d’efforts après l’échec de l’autre jour.

— Je veux être capable de défendre moi même ma famille, je ne veux plus être impuissant en voyant quelqu’un d’autre se sacrifier pour moi.

Il ferma les yeux un instant puis les rouvrit, un sourire sur ses lèvres.

— Hélios, bienvenue dans l’équipe. annonça-t’il

Et finalement, le glas finit bel et bien par sonner.

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